Vie et mort d’une résistante mystique de Jean de Saint-Chéron est paru aux éditions Grasset le 8 janvier 2025. Il retrace la vie de Mère Yvonne Aimée, religieuse qui a fondé une pension pour la communauté des Augustines à Malestroit dans le Morbihan. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle venait en aide à tous ceux que l’occupant nazi opprimait. Beaucoup, cependant, restent sceptiques quant au versant mystique de la religieuse.
Mère Yvonne Aimée a fait l’objet de nombreux écrits avant l’ouvrage de Jean de Saint-Chéron. Parmi eux :
- Biographie d’Yvonne-Aimée de Malestroit de l’auteur René laurentin, en quatre tomes (1901-1951 ; L’essor mystique ; l’impossible vocation ; La grande épreuve et les gloires, 1932-1946)
- René Laurentin a aussi publié Écrits spirituels en 1989. Il présente chronologiquement des morceaux choisis d’écrits profonds et d’une simplicité déroutante de Mère Yvonne-Aimée. On y retrouve des extraits du journal d’adolescente ; les lettres et les instructions spirituelles ; des poèmes et des confidences sur les grâces mystiques qui ont marquées la vie d’Yvonne-Aimée de Malestroit.
- Prédictions de Sœur Yvonne-Aimée de Malestroit, un cas unique de vérification scientifique de René Laurentin en 1989
- En 1990, René Laurentin et Patrick Mahéo publient en 1992 L’amour plus fort que la souffrance Histoire médicale d’Yvonne-Aimée
- Yvonne-Aimée de Jésus, ma mère selon l’Esprit : Témoignages de Paul Labutte en 1997
- En 2010, les auteurs René Laurentin et Patrick Mahéo s’associent de nouveau pour écrire Bilocations de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit – Etude critique en référence à ses missions
- Une vie destinée à Jésus – De Yvonne Beauvais à Mère Yvonne Aimée de Malestroit écrit par l’auteur Gaëtan Evrard en 2013
- En littérature jeunesse, à partir de 6 ans, les six tomes des aventures de Monette de Martine Bazin relatent l’enfance de Mère Yvonne-Aimée de Jésus, fondatrice des Sœurs Augustines Hospitalières de la Miséricorde de Jésus établies à Malestroit. Les deux derniers tomes s’intitulent Monette et la nuit d’orage : L’enfance de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit paru en septembre 2022 ; et Monette et la blanche hermine : L’enfance de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit paru en 2024.
Jean de Saint-Chéron, directeur de cabinet du recteur de l’Institut catholique de Paris, vient de publier Malestroit, Vie et mort d’une résistante mystique. Il est aussi chroniqueur hebdomadaire au journal La Croix, responsable de rubrique chez Magnificat et contributeur régulier dans la presse : Le Figaro, Radio Notre-Dame, KTO…
Biographie :
Né en 1886 et diplômé de Sciences Po Paris et de la Sorbonne, Jean de Saint-Chéron est l’auteur d’un premier livre : Les bons chrétiens, paru aux éditions Salvator en septembre 2021. Il évoque ensuite la vie de Thérèse de Lisieux, profondément animée par l’Évangile dans Eloge d’une guerrière : Thérèse de Lisieux, un ouvrage qui lui a valu le Prix François-Victor Noury de l’Institut de France en 2023.
Dans son ouvrage Vie et mort d’une résistante mystique, l’auteur se questionne sur l’action de Mère Yvonne Aimée au sein de la Résistance. Quels faits extraordinaires auraient-elle vécu ? Yvonne-Aimée Beauvais était-elle une affabulatrice ?
Résistante décorée de la Légion d’honneur par le général de Gaulle, Yvonne Beauvais demeure une héroïne inconnue : a-t-on voulu effacer son histoire ? Cette femme dont la vie, dès l’adolescence, fut dédiée au service des pauvres, devient religieuse à l’âge de 26 ans et transforme le couvent breton de Malestroit dans le Morbihan en une clinique moderne.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, elle s’engage dans la Résistance ; elle cache une jeune juive dans la communauté de religieuses, puis des dizaines de résistants et de parachutistes alliés. Torturée par la Gestapo, elle sera couverte de médailles à la Libération. Mais, on dit aussi d’elle, qu’elle était mystique ! Son entourage lui a attribué des phénomènes extraordinaires et incompréhensibles, tels que des stigmates, des visions, de la bilocation, ce phénomène qui consiste pour une personne d’être présente en même temps en deux lieux distincts, comme on le connait dans les récits du Moyen Âge…
Or le surnaturel fait peur, car il respire le mensonge ou la folie. En 1960, neuf ans après la mort d’Yvonne à l’âge de quarante-neuf ans, l’inquisition de l’Église de Rome referme son dossier de canonisation de façon définitive, sur trois mots cinglants : Trop de miracles.
L’ouvrage de Jean de Saint-Chéron se demande qui était vraiment Mère Yvonne Aimée. Une illuminée ? Une affabulatrice prétendant avoir rencontré Adolf Hitler pour se faire briller ? Ou, au contraire, était-elle une véritable sainte, victime de misogynie et de jalousie que firent finalement souffrir les grâces stupéfiantes qu’elle avait reçues ? La réponse n’est pas si simple, quel que soit le camp dans lequel on se place, soit sceptique, soit admirateur !
Retracer le destin de cette religieuse hors du commun, c’est se plonger dans un roman qui mêle la légende, le témoignage et le récit mystique au cœur de la grande Histoire : c’est ce que vient de réaliser Jean de Saint-Chéron avec beaucoup de style et de fougue, en mettant en scène à la fois son enquête personnelle et les jours d’Yvonne-Aimée. L’auteur ne porte aucun jugement et se place au plus près de la vérité pour tâcher de dire ce que fut l’existence de cette femme proprement extra-ordinaire.
« Depuis la maison de mes beaux-parents, dans le pays de Quimperlé, il faut compter deux heures pour rallier Malestroit par les petites routes. Le jour où je suis parti, entre chien et loup, exalté par un café trop fort et par le vent d’ouest qui déportait ma voiture sur la droite, les ajoncs en fleur et la bruyère rose de la lande me parurent d’une beauté inexprimable. Quand on s’éloigne de la mer, la Bretagne est verte et grise, jaune, violette. L’idée d’aller rencontrer Yvonne n’arrangeait rien à mon excitation... »
Les prédictions d’Yvonne-Aimée constituent cependant un cas unique. Elles ont été écrites avant l’événement : la graphologie et les expériences en écriture le prouvent absolument. Il s’agit souvent d’événements imprévisibles : en 1922, Yvonne-Aimée a vu des hommes en vert envahir la France tandis que des cylindres tombaient sur les villes ; on sait qu’à ce moment là, l’armée allemande n’avait pas encore adopté l’uniforme vert. Ses prédictions annonçaient aussi la date de la Seconde Guerre mondiale pour 1939. La religieuse avait également anticipé ses cinq décorations de guerre, dont la Légion d’Honneur remise par le Général de Gaulle en personne, et avait prédit à ses amis et à des ennemis inconnus la date de plusieurs morts.
Malestroit, Vie et mort d’une résistante mystique, Jean de Saint-Chéron, Éditions Grasset, 224 pages. Parution le 8 janvier 2025
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