Le sujet principal de ce film est la grande difficulté à partager son amour. Et l’on peut dire que cela ne devait pas être simple si on regarde la méthode déployée par nos deux sœurs, héroïnes de ce film.
Kidnapper sa génitrice afin de la torturer pour qu’elle cède aux messagers de l’amour n’est évidemment pas à la portée du premier sensible venu. Et c’est d’abord ça la force de ce film, ce trio d’acteurs qui fonctionne bien. Oui mais voilà, en termes de positif, il n’y a rien d’autre à notre, tant le reste est insipide, voire franchement dramatique. Ce n’est pas drôle, à peine émouvant, totalement incohérent et, surtout, une accumulation de clichés. C’est bien simple, aucun poncif n’est épargné. Les situations tutoient le naufrage. La dimension psychologique atteint la complexité du cerveau d’un lémurien lobotomisé.
Un film indigeste qui ne mérite même pas le déplacement. Jacques David va vraiment être en colère car il aime tant sa Josiane Balasko…
David
Courte comédie dramatique sortie en pleine période de Cannes, Maman a tout pour aller droit vers l’échec…excepté son casting d’actrices et une histoire pas si classique que cela.
Deux soeurs vivant à Paris doivent accueillir leur mère qui vient d’être quittée par son compagnon. Elles ne se sont pas vu depuis 20 ans et sont en froid. Entre vieilles blessures et vicissitudes de leurs propres vies, cet évènement va-t-il réunir ou séparer ces trois femmes pour toujours ?
Le film est avant tout la rencontre entre 3 actrices : Josiane Balasko, Mathilde Seigner et Marina Fois. Nous les retrouvons dans un registre qu’elles maitrisent parfaitement avec respectivement la femme bourrue au mauvais caractère, la femme forte et indépendante et la femme névrosée et timide. La réalisatrice, Alexandra Leclère, ne prend donc aucun risque avec ce trio, comme elle l’avait déjà fait avec les Soeurs Fachés. Elle s’intéresse à nouveau aux relations familiales et aux dialogues et non-dits qui s’insinuent entre soeurs, filles et mères. Après les habituelles scènes de présentation des personnages, permettant de comprendre la vie des deux soeurs, le film devient un huis clos pesant. Mais si pour Sartre, le huis clos devenait un enfer, il est ici un purgatoire qui permet à chacun des personnages de vider son sac, d’exprimer tout ce qu’il n’a jamais dit aux autres.
Le film est court, autant que ce huis clos de 24h mais intense. Paradoxalement, il joue plus sur les silences que sur les dialogues, ce qui montre la qualité du jeu des actrices autant que l’art du montage de la réalisatrice. Par ce biais, celle-ci montre que la clé de la relation est dans le dialogue et pas un dialogue de sourd comme les trois femmes ont eu l’habitude de pratiquer toute leur vie. La fin arrive presque trop franchement, laissant cet arrière-goût d’inachevé car finalement, on s’attache à chacune de ces femmes. Alexandra Leclère a préféré laisser le spectateur imaginer la suite au risque de ne pas le satisfaire. Un choix courageux pour ce « petit film » qui mérite mieux que l’anonymat.
Ice
9 mai 2012 (1h 28min)
Réalisé par
Alexandra Leclère
Avec
Josiane Balasko, Mathilde Seigner, Marina Foïs
Genre
Comédie dramatique