Le dépistage du cancer de la peau profite des nouvelles technologies. Des applications sur smartphone permettent déjà de détecter soi-même les évolutions de la peau, notamment des grains de beauté. Des chercheurs de l’université de Stanford viennent de mettre au point un nouvel algorithme de détection. Pour la prévention du mélanome iSkin repose sur la technique du machine learning.
Un mélanome n’est pas, tant s’en faut, une personne qui aime beaucoup la musique. Le mélanome désigne un cancer de la peau et des muqueuses. Selon les chiffres de la Ligue contre le Cancer en 2015, on dénombre 7000 nouveaux cas par an, en France. Il s’avère dangereux parce qu’il peut se généraliser assez rapidement. Il représente, d’ailleurs, la première cause de mortalité des femmes de 25 à 29 ans. Néanmoins, on observe 90 % de guérisons si le mélanome est traité au tout début. D’où l’importance de la prévention et du dépistage. On recommande de consulter une fois par an un dermatologue et, bien entendu, d’éviter toute exposition répétée et excessive au soleil.
Les dermatologues, pour suivre l’avancée de certains grains de beauté, n’hésitent pas à utiliser la photographie. De même, ils insistent sur la part active que doit jouer le patient dans le dépistage. Pour cela, ils fournissent des explications ainsi que des plaquettes informatives. Cependant, leur expertise demeure indispensable. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que des applications voient le jour pour la prévention et le dépistage. Pour le moment, l’institut national contre le cancer ne conseille pas ces applications, mais recommande « de se faire examiner au moins une fois par an et de pratiquer un auto-examen tous les trois mois ». Pour les personnes jugées à risque, cet auto-examen passe notamment par des photographies. L’institut Gustave Roussy, quant à lui, conseille entre autres l’application iSkin, lancée en mai 2016. Elle s’axe sur trois objectifs, « faciliter le suivi et la prise en charge des patients », « sensibiliser pour prévenir les risques » et « contribuer à la recherche fondamentale ». Attention, tout de même : dans le dépistage du mélanome iSkin ne remplace pas une véritable expertise et, en outre, l’application souffrirait, si l’on en croit les commentateurs des utilisateurs, de quelques problèmes de fonctionnement.
Une avancée importante : la création d’un nouvel algorithme par des chercheurs de l’université de Stanford. Ces derniers ont créé une base de données de près de 130 000 images cliniques de lésions cutanées, représentant plus de 2000 maladies diverses. La technologie : la machine learning, que l’on peut traduire par « apprentissage automatique ». Une intelligence artificielle ingurgite massivement des quantités d’informations, traitées ensuite par des algorithmes. Cet algorithme permet de classer les lésions en trois catégories : non-cancéreuses, cancéreuses bénignes et cancéreuses malignes. Le test a porté ses fruits : 69,4 % de précision pour la machine, 65,8 % pour les dermatologues. La machine learning, peu à peu, tend à révolutionner le monde médical. À terme, cela pourrait-il supprimer les dermatologues ? Non, tout au plus à faciliter le processus d’auto-examen.