Sekoïa est la nouvelle marque de prêt à porter éco-responsable rennaise créée par Rosalie Lamothe et Thibault Renouard. Fabriqués en France et à la main, ses vêtements sont conçus dans le respect de l’environnement et des acteurs qui y contribuent. Unidivers vous présente le binôme à son origine et la marque.
Malgré les prolongations qu’ont joué les grosses chaleurs, le froid est désormais bien installé à Rennes. Les tee-shirts ont laissé la place aux pulls, aux bonnets et aux écharpes. Ces dernières sont d’ailleurs les nouveautés toutes douces et chaudes que propose la marque éco-responsable rennaise Sekoïa. Vous ne connaissez pas encore ?
Derrière cette nouvelle marque du cru se trouvent Rosalie Lamothe, Québécoise installée à Rennes depuis plusieurs années, et Thibault Renouard, Breton de naissance. La première vient d’une formation de mode, le second a fait des études dans le commerce. Leur rencontre pendant un stage à Montréal chez Melow Design, une marque de mode 100% Canada, marque les prémisses d’une aventure ou mode et éco-responsabilité répondent à des valeurs humaines. « La mode éco-responsable est plus développée au Canada, ça a été un bel exemple pour nous », souligne Thibault Renouard. Sa partenaire ajoute : « C’est cette expérience qui a déclenché mon envie d’avoir une marque éco-responsable pour essayer d’éduquer la clientèle ».
Sekoïa part de la matière disponible avant de penser au produit, et pas l’inverse. Le binôme avait opté pour le lin, matière principale disponible en France dont la culture ne demande que très peu d’eau. « C’est ce qu’on appelle une matière fluviale, les fleuves et la pluie suffisent à sa croissance, contrairement au coton qui nécessite beaucoup d’eau et vient généralement de très loin. », nous apprend Thibault. « On essaie de faire en sorte que les produits soient éco-responsable à 100% », explique Rosalie qui s’occupe seule de la fabrication des vêtements. Les pièces de Sekoïa, fabriquées en petites quantités, sont intemporelles et durent dans le temps, des produits sobres, élégants et résistants. « On ne voulait pas que nos vêtements soient trop inscrits dans une mode pour éviter ce renouvellement quasi automatique dans la société de changer de vêtements tous les deux mois. » Au-delà du rôle du commercial, Sekoïa souhaite sensibiliser sa clientèle en l’éduquant du mieux qu’ils peuvent aux bons gestes dans le milieu. « Chez nous, le produit aura fait maximum 1000 km. Le textile est un milieu encore très opaque donc on veut aussi être transparent dans la répartition des rémunérations. »
Leurs premiers produits ont été conçus 100% en lin, avec une matière première fournie par une entreprise du nord de la France, Lemaitre Demeestere. Mais devant le prix trop élevé pour une jeune marque, le binôme a décidé de sous-traiter la confection de ses tee-shirts à une entreprise marseillaise afin de répondre à l’attente des clientes. Comptez 45 € le tee-shirt (coupe homme et coupe femme) contre 130 € les premiers produits. « C’est nous qui avons fait le choix du coloris et de la broderie. »
Des écharpes façon grand-mère, moelleuses et confortables comme on les aime, ont rejoint la collection pour vous réchauffer cet hiver (trois coloris au choix). Au prix de 80 €, elles sont tricotées à la main par la mère de Thibault, domiciliée à Vezin-Le-Coquet. Une partie des bénéfices sera reversée à l’association Nan’eco, fondée par sa mère, dont le but est d’améliorer les conditions hygiéniques des femmes au Togo. « Elle confectionne des serviettes hygiéniques réutilisables pour financer son projet et ensuite distribuent gratuitement des protections classiques », renseigne Rosalie.
Sekoïa vient également de révéler un nouveau modèle, un manteau unisexe réalisé en collaboration avec un tisserand de Peillac. Le vêtement est conçu à partir de laine de mouton de Lande de Bretagne. « C’est une matière non-teinte donc totalement naturelle », informe le jeune homme qui rappelle que dans le textile on estime entre 70 et 90 % la pollution causée par la teinture. La matière est ensuite transformée à Peillac de manière artisanale dans de vieux métiers tisser.
Thibault et Rosalie prolongent leur engagement dans la cause environnementale avec un partenariat avec Reforest’Action, une association dont la mission est de régénérer les écosystèmes terrestres à grande échelle pour relever les défis environnementaux. Rosalie confie : « J’ai toujours voulu rendre ce que je prends si je peux dire. Dans l’idée, c’est redonner le plus possible l’énergie qu’on utilise. » À chaque achat, Sekoïa s’engage ainsi à planter un arbre dans des forêts françaises grâce à ce partenariat. « On voulait choisir des forêts en France pour une question de logique, d’autant plus qu’il y a des problèmes d’espaces verts et de forêts en libre exploitation qui ont vraiment réduit les dernières décennies ».
Pour l’heure, la toute jeune entreprise a aidé à la plantation d’une dizaine d’arbres. Et pour une transparence totale, Sekoïa souhaite également lancer de petites vidéos afin de montrer qui confectionne les vêtements.
Vous pourrez prochainement retrouver le duo dans certains marchés de noël : à Saint-Senoux le 26 novembre, à Mayenne du 1er au 3 décembre et à Guipry dimanche 10 décembre. Ils y proposera leurs écharpes, mais aussi des bonnets. « Les bonnets sont faits à partir des chutes de pelotes d’écharpes », tient à préciser la modéliste, tout comme les cotons démaquillants et les trousses de toilettes réalisés à partir des chutes de tissus.
Mais avant cela, il présentera sa marque les 16 et 17 novembre au salon Fashion Green Hub pour la première fois à Nantes. Cette année, l’événement se demande « comment recréer une mode durable ». « Ce sera notre premier, mais certainement pas notre dernier », conclut Rosalie en espérant que la jeune pousse qu’est Sekoïa grandisse jusqu’à devenir une valeur sûre en matière d’éco-responsabilité dans le paysage rennais.