Durant les grandes marées du vendredi 15 au lundi 18 novembre 2024, les pêcheurs à pied se sont rué sur les plages en quête de coquillages et de crustacés. La pratique est cependant réglementée, et surveillée par les affaires maritimes, notamment désormais à l’aide de drones.
A chaque grande marée, le bord de mer morbihannais attire les amateurs de pêche à pied. L’activité est prisée autant par les vacanciers que par les locaux. Ils partent à la recherche de coques, de bigorneaux, et de palourdes. Damgan est un haut lieu de pêche à pied du Morbihan. Il voit déferler par milliers des pêcheurs venus de tout le Grand Ouest, de Vendée, de Loire-Atlantique et même de Mayenne, pour faire le plein d’huîtres, de pétoncles, d’étrilles.
C’est aussi l’occasion de prendre un bon bol d’air, de se vider l’esprit et de profiter d’un moment convivial en famille.
Cependant des règles existent en matière de pêche à pied pour maintenir la qualité écologique du milieu. Malheureusement, ces règles sont encore trop souvent bafouées ! Les tailles des coquillages et des crustacés ainsi que les quantités autorisées à être prélevées sont réglementées, pour exemple : il faut laisser sur place les coques de moins de trois centimètres et les moules et palourdes de moins de quatre centimètres, sachant qu’une palourde a besoin de deux ans et demi pour se développer. Quant à la praire, elle met sept ans pour atteindre la taille de 4,3 cm ! Si elles sont ramassées trop petites, elles n’ont pas le temps de se reproduire et leur quantité diminue.
Les règles qui s’appliquent à la pêche de loisir qui concernent les tailles minimales, impliquent aussi les outils autorisés pour protéger les espaces littoraux et préserver la biodiversité maritime : un couteau à palourde muni d’un manche de 30 cm maximum ; une grapette à main, non grillagé avec un manche de 80 cm maximum et d’une fourche à trois dents de 7mm de largeur et de 10 cm maximum ; une serfouette sans dent ; une fourche bêche et une fourche à coquillages, uniquement pour la pêche de vers marins équipées de cinq dents au plus.
Tout est mis en œuvre pour accueillir les pêcheurs à pied et leur rappeler que la pêche rime avec plaisir, mais aussi avec respect du littoral. La police des pêches et de l’environnement dispose aujourd’hui d’une nouvelle arme pour faire respecter les règles : testé dans les Côtes-d’Armor, notamment dans la baie de Saint-Brieuc, le drome est désormais utilisé dans le Morbihan et le sera prochainement dans le Finistère.
Christophe Mannier est chef de l’Unité Littorale des Affaires Maritimes (Ulam) du Morbihan. Destiné à des missions sur terre, le drone est maintenant utilisé en mer. Il dispose d’une caméra thermique, et au besoin il peut donner des instructions avec un haut-parleur. Cette nouvelle technologie, grâce à son déploiement rapide sur les zones à surveiller, est un atout pour améliorer la connaissance des activités de pêche, d’autant plus qu’il peut intervenir sur des endroits très difficiles d’accès ; il évite ainsi aux agents de descendre le long de la roche au risque de chuter ! Avec le drome, plus rien n’échappe aux agents ; il peut identifier rapidement les pêcheurs qui ont des contenants beaucoup trop gros et qui sont susceptibles de ramasser beaucoup trop de coquillages.
En cas d’infraction, le montant de l’amende ira de 50 à 100 euros.
Les drones de pêche peuvent aussi intervenir pour aider aux recherches dans le cadre d’une disparition inquiétante en milieu maritime