Steve Jobs a créé une entreprise et une culture d’entreprise sans égales dans le monde. Et la célébrité d’Apple est, avant tout, le fruit de sa capacité de commandement (autoritaire) et de sa créativité. L’ensemble de ces facteurs et compétences est bien entendu le fruit de ses expériences et de sa construction existentielle. Cette dernière a été marquée par sa rencontre avec le bouddhisme.
Né en 1955 à San Fransisco, d’un père syrien musulman et d’une mère américaine, il a tôt été adopté (sa sœur biologique n’est autre que la romancière Mona Simpson). Il a grandi dans la contreculture hippie, version Bob Dylan et Beatles mâtinée de LSD. Pour la petite histoire, le nom de sa société lui aurait été inspiré par le label de ces derniers (la fameuse pomme verte). Comme eux, Jobs a fait retraite en Inde. Et de retraites en méditations, ce nouveau végétarien s’est converti au bouddhisme zen. C’est du reste un moine bouddhiste qui a célébré son mariage avec Laurene Powell.
« La vie est forme vivante », affirmait-il. C’est en suivant le concept de renaissance qu’il s’est attaché à relancer une entreprise au bord de la banqueroute. À la fois visionnaire et despote, le désir spirituel de Steve Jobs qui aura orienté son oeuvre tient en quelques mots qu’il confia au magazine Businessweek en 2004 : « Chacun doit agir là où il peut à l’évidence apporter quelque chose d’important ».
Prétexte que le maître de l’entreprise la plus chère du monde ne semble, quant à lui, n’avoir que peu mis en pratique en matière de charité et de philanthropie.