Le Musée de la Faïence de Quimper dans le Finistère retrace trois siècles d’art et d’artistes. Il accueille l’exposition Trésors cachés, paroles de collectionneurs de la faïence de Quimper, jusqu’au 28 septembre 2024. 200 pièces inédites ont été prêtées au musée par des collectionneurs professionnels et amateurs.
Déjà en juillet 2023 et dans le prolongement de son trentième anniversaire, l’association Les Amis du Musée et de la Faïence de Quimper souhaitait organiser la prochaine exposition passionnante du musée de la faïence pour 2024. Elle faisait déjà appel aux amis et aux collectionneurs privés de faïence, qui accepteraient de lui confier le joyau de leur collection, leur perle rare, leur plus belle pièce, peut-être la plus sentimentale, le fruit de leurs recherches et d’années de fouilles de leur pièce rêvée, leur fierté, leur graal, etc. Le choix pouvait se faire sur une ou plusieurs pièces, sur une série constituant un ensemble, sur une plaque, des planches et aussi des dessins. La seule condition obligatoire était que tous ces trésors aient un lien avéré avec les manufactures de Quimper, sans aucune limitation de date : le fabricant de poterie HB – Henriot Quimper ; Les Céramiques de Quimper-Porquier ; Les Céramiques de Quimper-Fouillen ; La Faïencerie Keraluc ; La Faïencerie d’art breton de Quimper…
Aujourd’hui, tous ces objets sont exposés sous vitrine avec une surveillance assurée 24h sur 24, comme cela avait été promis ! Cette nouvelle exposition est une manière de faire vivre les trois siècles de faïence à Quimper d’une façon complètement différente du travail habituel du musée. Toutes ces œuvres sont issues de collections privées retrouvées dans toute la France, certaines de Belgique. Elles brillent par leur rareté, par leur esthétisme mais aussi par la petite histoire que chaque propriétaire raconte au public, grâce à de petits commentaires ajoutés sous la pièce exposée.
Les visiteurs sont plongés dans l’histoire passionnante de la faïence de Quimper, avec ses styles, ses modes et ses artistes qui ont contribué à sa réputation. L’exposition montre une fois encore la diversité et la richesse de la faïence de Quimper.
L’association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper présente aussi sa nouvelle publication de 96 pages : Trésors cachés, le catalogue de l’exposition avec les pièces sélectionnées avec soin par de nombreux collectionneurs. Un poster reprenant la chronologie et la généalogie des faïenceries de Locmaria est glissé dans le premier rabat de ce livre. Le tarif du livre est de 20 € et il est disponible chez tous les revendeurs à Quimper
La faïence est une véritable institution à Quimper qui assure le rayonnement de la ville de par le monde. Le centre faïencier de Quimper est le dernier et le plus ancien des grands centres français encore en activité. Cette tradition ainsi que le décor dit : à la touche, à main levée, a fait sa réputation. Les artistes ont utilisé ces techniques ancestrales avec beaucoup de respect. En ce troisième millénaire, un renouveau artistique donne un souffle nouveau à un métier dont on dit qu’il est un des plus vieux du monde.
Origine et Histoire de la faïence de Quimper :
L’origine ancestrale du quartier de Loc-Maria : Locmaria à Quimper, remonte au moins à l’époque gauloise. La glaise de la rivière permettait les premières poteries.
Le potier Jean-Baptiste Bousquet, originaire de Saint-Zacharie dans les Bouches-du-Rhône, arrive dans le quartier de Locmaria à Quimper en 1699. Il s’installe dans la villa de Rome qui regorge de tessons antiques et de tuiles romaines et fabrique des poteries et des pipes en terre pour les religieuses du prieuré de Loc-Maria (Locmaria). En 1707, Pierre Bousquet qui était jusque-là maître faïencier à Marseille (13) rejoint son père en Bretagne. Il fonde sa manufacture, un atelier et un four à faïence face au pont tournant de Locmaria sur le port de Quimper (place du Styvel aujourd’hui). Le lieu est privilégié tant pour les approvisionnements que pour les expéditions. Avec Pierre Bellevaux, son gendre et faïencier accompli originaire du canton de Nevers, la technique de Nevers (58) est fortement influencée par la culture bretonne. A la palette de couleurs de Quimper s’ajoute aussi celle de Rouen, car la petite-fille de Pierre Bousquet épouse Pierre-Clément Caussy qui est le fils du directeur d’une des manufactures de Rouen. Il est aussi faïencier et peintre sur faïence. Dès lors, les cinq couleurs de base de la faïence de Quimper sont : le bleu, le vert, le rouge, le jaune et le violet de manganèse. Le mélange de style de ces grands faïenciers donne naissance à ce qui est appelé de nos jours le Quimper populaire.
Dans les années 1770, Quimper voit la création de nouvelles fabriques sur Locmaria : en 1778, François Eloury fonde sa poterie qui devient une faïencerie ; En 1791, Guillaume Dumaine crée la troisième manufacture de Locmaria spécialisée dans la production de grès, mais un siècle plus tard ses successeurs se lancent dans la faïence ; La manufacture HB de la famille De la Hubaudière est rachetée en 1917 par Jules Verlingue, faïencier de Boulogne-sur-Mer ; La faïencerie d’Eloury devient Henriot en 1913. La faïence de Quimper entre dans le monde des artistes au XXe siècle. Plus de 250 artistes côtoient les ateliers quimpérois : Mathurin Méheut travaille pour Henriot, René Quillivic pour HB. En 1946, Victor Lucas fonde la faïencerie Keraluc. Jean-Claude et Marjatta Taburet créent l’Atelier du Steir en 1990 et en 1994, les familles Verlingue, Henriot et Breton fondent la Faïencerie d’Art Breton qui rejoint la faïencerie historique en 2009.
INFOS PRATIQUES
Exposition Trésors cachés, paroles de collectionneurs de la faïence de Quimper au Musée de la Faïence de Quimper.
4 rue Jean Baptiste Bousquet
Quartier Locmaria
Quimper (29)
Du lundi au samedi, entre 10h et 18h.
Le musée est fermé les dimanches et les jours fériés.
Accueil des groupes toute l’année sur Rendez-Vous.
Contact : 02 98 90 12 72 ou mfq4@musee-faience-quimper.com