L’association Museomix Ouest a coorganisé l’édition 2015 du marathon créatif Museomix au musée de Bretagne (Champs Libres). Dans l’Hexagone, mais aussi en Belgique, en Suisse, au Canada et au Mexique, ce sont pas moins de 11 musées qui ont accueilli un Museomix cette année. Museomix, c’est quoi ?
Avant tout, un excellent moment ! Quelques jours où, ensemble, de jeunes gens enthousiastes, ingénieux et généreux s’emparent de cet univers pas toujours très groovy baby que sont les musées. De fait, du 13 au 17 novembre, le Musée de Bretagne a nourri une belle réponse à la tragédie que connaissait alors Paris : remplir les allées du Musée de Bretagne de curiosité, d’énergie et de vie ! Rien que pour cela, on en redemande !
« People make museums », telle est la devise de Museomix. Ce marathon de 3 jours – créatif, intensif et festif – a lieu tous les ans, dans plusieurs musées du monde. Museomix invite des participants, experts ou amateurs, de divers horizons à s’emparer des musées et à, oserions-nous dire, entre-potentialiser leurs compétences et leurs visions. Dans ces jeunes designers, artistes multimédias, bricoleurs, écrivains, scientifiques, artistes, développeurs, quelques-uns ont foulé les salles du Musée de Bretagne pour la première fois ce 13 novembre. Une première réussite. 
Et tout ce beau monde s’y est organisé en 5 équipes. Objectif : imaginer des dispositifs de médiation inventifs qui font « vivre le musée autrement » et qu’ils installent au cœur des collections et des expositions. Grâce aux labos de fabrication mis à leur disposition, ils ont créé des prototypes fonctionnels qu’ils ont testé dès le 15 novembre auprès d’un public aussi enthousiaste qu’eux !
Au menu :
Le préhistopiano, un piano à la Jean-Michel Jarre constitué de… silex paléolithiques et néolithiques, lesquels reposent en temps normal dans les collections du musée. Une approche auditive de la préhistoire.
Une stèle romaine de l’Antiquité tardive présente un texte relatif à Titus Flavius Postuminus, un vieux Rennais qui habitait la civitas Riedonum vers 130 Apr. J.-C. Efficace moyen de donner une autre vie à des matériaux historiques isolés, voire austères, un système interactif doté d’un hologramme multiplie les points de vue afin d’enrichir le donné initial. Séduisante perspective : scénographier les réserves d’un musée sous forme d’expositions temporaires aux points de vue sans cesse renouvelés. Une remarque néanmoins, à defaut d’une réserve : attention que, dans la réalité augmentée, la substance ne devienne anecdote…
Comment cheminer autrement dans un musée ? C’est le secret du lion qui, à travers un dispositif signalétique au sol, invite à découvrir ce qui se cache derrière la statuaire d’un gisant conservé au musée. Ouvrez grand vos yeux, vos oreilles et suivez le fil d’Ariane…
Museo’Fest fait entrer la fête au musée. C’est parti pour une danse (bretonne bien entendu) colorée et coloriante. Le public n’a pas boudé son plaisir (voir la vidéo plus bas) !
Le dispositif Breizh à gratter s’emploie à installer le visiteur du musée dans une démarche participative au croisement de différentes contradictions. Les thèmes formulés de manière incisive, voire provocatrice, ont attiré l’attention du public et suscité son envie de contribuer : « Agriculteurs arrêtez vos salades », « Le bio, c’est pour les bobos », « OGM ? No problem ! »…
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Si ces prototypes ne sont a priori guère destinés à être finalisés, ils constituent, en quelque sorte, des pré-productions idéatives. Elles sont susceptibles, grâce à une intelligence pratique potentialisée en commun, de nourrir la réflexion d’un univers muséal en profonde mutation. Museomix est donc à la fois un réseau vivant – une création festive et une fête de l’innovation – qui contribue à frayer les voies participatives du musée de demain.
Muséomix Rennes a été coorganisé en 2015 à Rennes par le Musée de Bretagne, dirigé par Céline Chanas, et Manuel Moreau, Clothilde Vareille, Ludivine Bigot, Matthieu Brient, Samuel Bausson, Laurence Schultz, Benoît Evellin, Benoît Vallauri, Alexandra Le Gros, Loïc Santos.