Dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Musée Curie, dans le 5e arrondissement de Paris, a dévoilé une facette méconnue de la famille Joliot-Curie à travers l’exposition Avec les Joliot-Curie c’était physique. Installée à l’extérieur sur les grilles du Musée Curie, elle es prolongée jusqu’au samedi 17 mai 2025.
L’exposition est bilingue (français-anglais) et présente des photographies issues des albums familiaux des Joliot-Curie, des collections du Musée Curie, et des films privés conservés par la Cinémathèque de Bretagne. Le regard est inédit sur l’intimité d’une famille de scientifiques et toute une époque d’hygiénisme social qui promeut déjà la santé par le sport.


L’exposition retrace les pratiques sportives d’une famille scientifique : Les Joliot-Curie et celles de leur cercle de collaborateurs et d’amis. À travers plus d’une centaine de photographies grand format, le public découvre Frédéric Joliot (1900-1958) et Irène née Curie (1897-1956), son épouse et fille du couple de scientifiques Pierre et Marie Curie. D’autres scientifiques du début du XXe siècle sont également présentés sous un angle tout à fait inattendu ; tous pratiquent différents sports de plein air : le cyclisme, la voile, l’alpinisme, le tennis, et même le jiu jitsu (art martial pratiqué au sol)…

Biographie :
Irène Curie est née le 12 septembre 1897 dans le 13e arrondissement de Paris ; elle est l’aînée des deux filles du couple Pierre et Marie Curie. Elle est bonne élève en sciences et en mathématiques et obtient son baccalauréat en juillet 1914. Quand éclate la Première Guerre mondiale, elle accompagne sa mère, veuve depuis 1906, sur le front pour pratiquer des radiographies des blessés de guerre à l’aide de véhicules équipés, puis passe son diplôme d’infirmière en mars 1915. Après la guerre, elle achève ses licences de physique et de mathématiques et devient la préparatrice de sa mère au laboratoire Curie de l’Institut du radium, puis en 1920, munie de ses licences, Irène devient l’assistante de sa mère.

En 1924, elle rencontre, dans le laboratoire de Marie Curie, le physicien, chimiste et ingénieur Frédéric Joliot. Les deux chimistes ont un coup de foudre et se marient le 4 octobre 1926, avant de poser ensemble les bases de la radioactivité artificielle contribuant à l’essor de l’énergie nucléaire. Devenus les Joliot-Curie, comme on les appelle dorénavant, ils travaillent ensemble à partir de 1929 à l’Institut du radium ; ils réalisent une expérience majeure sur un mystérieux rayonnement pénétrant excité par les rayons alpha dans les atomes légers. Le couple aura deux enfants : Hélène née en 1927 (dans sa 98e année aujourd’hui) et Pierre né en 1932 (93 ans aujourd’hui).



Irène et Frédéric Joliot sont connus pour leurs travaux sur la radioactivité artificielle. Le couple reçoit le prix Nobel de chimie en 1935 pour la découverte de la radioactivité induite et de la radioactivité artificielle. Le couple s’intéresse aussi aux rayons gamma et aux neutrons produits dans plusieurs réactions nucléaires.
En dehors de leur laboratoire, ces scientifiques ont un réel engouement pour le sport ! Ils s’adonnent à de nombreuses activités, adeptes surtout d’activités physiques de plein air. Ils pratiquent tour à tour, la natation, la bicyclette, le tennis, la voile en Bretagne, la gymnastique, la randonnée en montagne et le ski en Savoie et Haute-Savoie…


Ces activités sportives, Irène et Frédéric Joliot-Curie aiment les partager avec leurs proches et leurs collaborateurs de l’Institut du Radium et aussi avec leurs deux enfants.
Le 17 mars 1956 Irène Joliot-Curie meurt, dans sa 59e année, des suites d’une leucémie subaiguë, consécutive à ses travaux sur la radioactivité. Frédéric Foliot remplace sa femme au poste de directeur du Laboratoire Curie de l’Institut du radium ; il est également nommé professeur à la Faculté des sciences de Paris. Cependant, il est aussi en mauvaise santé depuis plusieurs années. Dans sa maison de Sceaux, il a installé un petit atelier, et il se met à peindre. Il meurt le 14 août 1958 à l’âge de 58 ans.


Irène et Frédéric Joliot-Curie ont tous les deux bénéficié d’obsèques nationales dans la cour de la Sorbonne à Paris. Ils sont inhumés au cimetière de Sceaux (92), à proximité de la tombe de Pierre et Marie Curie, avant que ces derniers ne rejoignent le Panthéon le 20 avril 1995.
Infos pratiques :
Exposition Avec les Joliot-Curie c’était physique à découvrir jusqu’au samedi 17 mai 2025
Grilles du Musée Curie – Rue Pierre et Marie Curie – 5e arrondissement de Paris
Gratuit : 24h/24 et 7j/7