Le musée de la Libération de Paris, musée du général Leclerc – musée Jean Moulin invite le public à participer à la célébration des 80 ans de la Libération de Paris survenue entre le 19 et le 25 août 1944. Une exposition se tient depuis le jeudi 22 août au musée, avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy dans le 14e arrondissement de Paris. Elle honore, entre autres, les hommes de la colonne Dronne. Elle restera visible un mois jour pour jour, jusqu’au dimanche 22 septembre 2024.
Les membres de l’association 24 août 1944 et leur présidente Véronique Salou, en partenariat avec la directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin Sylvie Zaidman et son personnel et en présence du général Jean-Paul Michel président de l’Association des Anciens de la 2ème DB, ont inauguré l’exposition temporaire intitulée Quand le cinéma réinvente la Libération, ce jeudi 22 août 2024.
L’association 24 août 1944 a pour objectif d’entretenir la mémoire de la libération de Paris en 1944 en liant cette célébration à la participation des antifascistes espagnols à la 2e DB en exposant toutes les facettes de cette lutte commencée le 19 juillet 1936 en Espagne, et continuée sur différents fronts en Europe et en Afrique, et plus particulièrement dans les maquis en France.
A l’occasion du 80e anniversaire de la Libération de Paris, l’exposition Quand le cinéma réinvente la Libération est dédiée d’une part à un grand classique du cinéma Paris-Brûle-t-il ? et d’autre part propose un accrochage thématique : Visages de la colonne Dronne. Des projections de films d’archives et une expérience de visite immersive en réalité mixte au cœur de la Libération de Paris sont à découvrir…
Le Musée de la Libération de Paris est un musée consacré à la Seconde Guerre mondiale et à la libération de Paris en 1944. Il est situé dans un bunker souterrain ayant servi de quartier général à la résistance française pendant la guerre. Lieu de mémoire important pour les Parisiens et pour les Français, le musée présente une collection de documents, d’objets et de témoignages qui retrace l’histoire de la résistance française pendant l’occupation nazie, ainsi que l’histoire de la libération de la capitale : des photographies, des affiches, des armes, des uniformes, des journaux et des documents d’archives, ainsi que des témoignages de résistants et de civils qui ont vécu la guerre sont exposés aux visiteurs
1) L’exposition Quand le cinéma réinvente la Libération propose au public de découvrir ou redécouvrir le film franco-américain Paris Brûle-t-il? de 1966, réalisé par René Clément et basé sur l’œuvre des journalistes Larry Collins et Dominique Lapierre. Le film, notamment interprété par Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Simone Signoret, Bruno Cremer, Claude Rich Anthony Perkins, Orson Welles, Kirk Douglas, Gert Fröbe et beaucoup d’autres, a marqué l’histoire du cinéma par sa narration de la Libération de Paris. Sa sortie avait créé une onde de choc dans le monde du cinéma avec ses cinq millions d’entrées en France. Toutefois, l’exposition ne se limite pas à célébrer le film en tant qu’œuvre cinématographique, elle s’interroge aussi sur les frontières entre la reconstitution historique et l’interprétation artistique, une question qui reste d’actualité ! Des extraits du film et des documentaires sur son tournage illustrent cette exposition.
2) Visages de la colonne Dronne.
La colonne Dronne, entrée à Paris le 24 août 1944 vers 21 h était composée de 160 hommes de la Nueve : la 9e compagnie du régiment du Tchad, essentiellement des Républicains Espagnols anarchistes, et aussi des Français, des Arméniens, des Italiens, des Portugais, des Polonais et des Brésiliens. Ils étaient tous épris de liberté ! Ils sont les premiers libérateurs à entrer dans la capitale française et à se diriger tout droit vers l’hôtel de ville sous le commandement du capitaine Raymond Dronne des Forces Françaises Libres. Le général Philippe Leclerc de hautecloque commandant de la 2e division blindée avait ordonné le lancement de la libération de Paris en s’adressant au capitaine Dronne : Filez droit sur Paris, entrez dans Paris ! Raymond Dronne sera nommé colonel en 1947
Une quinzaine de portraits emblématiques de ces combattants de la Liberté ont été réalisés par le peintre d’origine andalouse Juan Chica-Ventura et y ont été exposés. En 2014, le peintre Juan Chica-Ventura est convaincu de l’importance de la mémoire de son peuple, participe à la création de La Nueve : association nouvelle 24-août-1944 et s’immerge dans les portraits des hommes de la Nueve : la 9e compagnie de la 2e DB du général Philippe Leclerc de Hautecloque, combattants de la liberté et des Espagnols.
Un autre accrochage thématique était proposé au musée jusqu’au 19 août dernier : Champions de la Liberté, l’exposition de portraits de grands sportifs qui au cœur de la Seconde Guerre mondiale se sont engagés dans la Résistance ou dans la France Libre. Elle a été réalisée à partir des biographies de Jean-Christophe Notin : Paroles de combattants. Parmi les résistants et les Français libres dont l’auteur a retrouvé l’histoire, une vingtaine d’entre eux étaient des sportifs de renom avant la guerre qui ont choisi le combat pour la liberté ! Il y a notamment :
Auguste Delaune (1908-1943) qui a été champion de France de cross-country en 1928. Combattant dans la résistance, il est arrêté et torturé par la gestapo le 27 juin 1943. Auguste Delaune s’éteint le 13 septembre 1943, laissant un souvenir intarissable dans le monde du sport.
D’origine italienne, Rino della Negra (1923-1944) était footballeur professionnel français. Pendant la guerre, il est résistant et rejoint les partisans d’Argenteuil. En novembre, il échoue au cours d’une mission d’attaque de convoyeurs de fonds allemands. Blessé, il est arrêté ! Rino della Negra est fusillé au fort du Mont-Valérien le 21 février 1944 avec le groupe Manouchian.
Camille Leclanché (1921-1944) est un sportif de haut niveau et champion de France de saut en hauteur. Il rejoint la résistance à la Bourboule (63) et après de nombreuses actions en tant que convoyeur d’armes et spécialiste d’explosifs, il est nommé chef régional du sabotage du 1er corps franc. Arrêté le 15 janvier 1944, il est torturé par la Gestapo qui le transfère inanimé à Vichy le 2 mars 1944. Il serait mort deux jours plus tard ; cependant son corps n’a jamais été retrouvé.
Jeanne Matthey (1886-1980) a été quatre fois championne de France de tennis entre 1909 et 1912. Infirmière durant la Première Guerre mondiale, elle entre en résistance pendant la Seconde ! Agent de liaison, elle est repérée par la Gestapo et arrêtée. Restée muette sous la torture, Jeanne Matthey est déportée en Allemagne au camp de concentration de Ravensbrück, matricule 57884. Elle en revient en mai 1945.
Georges Tainturier (1890-1943). Ancien combattant de la Grande Guerre et chevalier de la Légion d’honneur, Georges Tainturier a été double Champion Olympique en Épée par équipe aux Jeux Olympique de Paris en 1924 et de Los Angeles en 1932. Il a fondé le Cercle d’Escrime de Compiègne (60). Il s’engage dans la Résistance dès novembre 1940 auprès de Jean de Launoy de La Vérité française. Le 1er mai 1941, il est agent P1 au réseau Hector, du mouvement Combat. Arrêté en 1942, Georges Tainturier est déporté à la prison de Sarrebruck en Allemagne. Condamné à mort, il est guillotiné dans la prison de Cologne, le 7 décembre 1943
A noter : Théâtre : dimanche 8 septembre à 15h
Forme 75 / Rino della Negra – Fragments d’une vie
Infos pratiques
Quand le cinéma réinvente la Libération :
Exposition au Musée de la Libération – musée du général Leclerc -musée jean Moulin, jusqu’au 22 septembre 2024
Place Denfert-Rochereau – 4 ,avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy à Paris 14e
Métros Denfert-Rochereau ligne 4 et 6 .
Le musée est situé à Denfert-Rochereau, au cœur de la place, près du célèbre Lion de Belfort, et en face des Catacombes.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (dernier accès à 17h30)
museesleclercmoulin.paris.fr
museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr
Contact : 01 40 64 39 44 ou/et museezy@paris.fr