Souvenirs de jeunesse est un voyage dans le temps sur deux siècles, de 1780 à 1980, pendant lesquels le Palais des Beaux-Arts de Paris a accueilli plusieurs dizaines de milliers d’aspirants artistes. À travers plus de 260 œuvres et documents, l’exposition adopte le point de vue de jeunes gens, hommes et femmes, qui sont au seuil de leur vocation artistique.
L’exposition Souvenirs de jeunesse dévoile le parcours singulier de ces élèves passées par l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, appelée plus couramment les Beaux-Arts de Paris, qu’ils soient devenus célèbres ou non. L’exposition interroge l’histoire au présent, grâce à l’initiative de l’artiste et poète Franck Leibovici et de huit étudiants et étudiantes des Beaux-Arts : Mickael Berdugo, Margot Bernard, Pierre Guihard, Ruoxi Jin, Lisa Lecuivre, Caroline Rambaud, Nassim Sarni et Emmanuel van der Elst. Tous bénéficient du soutien d’Alice Thomine-Berrada, conservatrice générale du patrimoine et responsable des collections des Beaux-Arts de Paris.
La majorité des œuvres exposées est issue des collections, une trentaine d’entre elles proviennent de prêteurs privés et institutionnels. Des peintres français, de Jacques-Louis David (1749-1825) à Eugène Delacroix (1798-1863) ; de Paul Cézanne (1839-1906) à Henri Matisse (1869-1954) ; du peintre américain d’Ellsworth Kelly (1923-2015) à Gina Pane (1939-1990), en passant par la peintre et plasticienne Hélène Delprat, 67 ans aujourd’hui,
Portrait d’Hélène Delprat, peintre, plasticienne, vidéaste et scénographe
Hélène Delprat est née en 1957 à Amiens (80). Elle habite et travaille à Paris. Diplômée des Beaux Arts de Paris, elle réussit le concours de l’Académie de France à Rome en 1982 et devient résidente à la prestigieuse Villa Médicis jusqu’en 1984. Elle enseigne le dessin aux Beaux-Arts de Paris de 2014 à 2023. En parallèle, elle expose pendant une décennie à la Galerie Adrien Maeght, rue du Bac dans le 7e arrondissement de Paris. Dans les années 1990, elle expérimente de nouveaux médiums, comme la photographie, le théâtre et la vidéo, délaissant quelque peu la peinture. Dans son atelier, Hélène Delprat réalise des films courts, ainsi que des costumes et des scénographies pour le théâtre et la danse. En 2014, elle signe son grand retour à la peinture avec son exposition personnelle Fair is foul and foul is fair.
Au cours des dernières années, Hélène Delprat a participé à des expositions personnelles à : La Maison Rouge de Paris en juin 2017 ; au Musée des Beaux Arts de Caen (14), en mars 2018 ; à la galerie Carlier-Gebauer à Berlin en Allemagne, en septembre 2018 ; à la galerie Kunsthalle-Giessen à Giessen en Allemagne, en mars 2020 ; à la Galerie Christophe Gaillard de Paris en octobre 2020 ; et au Musée Marmottan Monet de Paris, en avril 2022.
Hélène Delprat participe aussi à des expositions collectives : Mask, au musée des Beaux-Arts d’Argovie, le Kunsthaus en Suisse, en 2019 ; aux œuvres de la collection Pinault à la Punta Della Dogana de Venise en Italie, en 2020 ; Napoléon ! Encore ? au Musée de l’armée à Paris, en 2021.
Histoire des Beaux de Paris
Les Beaux-Arts de Paris est une école d’art française officiellement instituée sous Louis-Philippe (1773-1850) le 4 août 1819. Créée cependant sous le règne du roi de France Louis XIV, la Révolution française supprime les anciennes Académies royales, l’Académie de peinture, de sculpture et d’architecture, dont l’Ecole des Beaux Arts en est l’héritière. L’École occupe alors les locaux des académies disparues au Louvre, avant que Napoléon 1er décide de transformer le Louvre en musée. L’École quitte le bâtiment pour s’installer en 1805 au collège des Quatre Nations, provisoirement pendant une vingtaine d’années. En 1816, l’École est transférée dans l’ancien couvent des Petits Augustins qui abritait le musée du peintre d’Alexandre Lenoir. Elle s’y installe définitivement en 1829. Les lieux affectés à l’École des Beaux-Arts occupent l’emplacement actuel depuis 1829. L’installation de l’École donne lieu à un projet architectural ambitieux, confié à l’architecte François Debret (1777-1850) ; il est chargé d’y édifier de nouveaux locaux.
L’architecte fait construire le bâtiment des Loges, pour servir aux concours et conçoit le Palais des études. Félix Duban (1797-1872), son élève, termine la construction du Palais des études à sa mort, avec l’édification du bâtiment des expositions : les salles Melpomène et Foch. Il aménage les cours, la chapelle et le cloître de l’ancien couvent. L’architecture est décorative et forme un ensemble original. En 1883, l’École des Beaux Arts connaît sa dernière grande extension avec l’achat de l’hôtel de Chimay et ses annexes des XVIIe et XVIIIe siècles, situés aux 15 et 17 quai Malaquais. Elle trouve alors sa forme définitive.
Les Beaux Arts de Paris relèvent du ministère chargé de la culture. Le concours d’entrée aux Beaux Arts est créé en 1824, compte tenu du nombre croissant des aspirants artistes. Jusqu’en 1968, les arts étaient au nombre de quatre : la peinture, la sculpture, la gravure et l’architecture. Aujourd’hui, l’École attire de nombreux élèves artistes venus de toute la France et du monde entier ; elle permet, outre les cours magistraux, des études par immersion et une imprégnation directe avec les différentes formes d’expressions artistiques.
Entre les années 1800 et 1968, plus de 13 000 élèves peintres et sculpteurs se sont inscrits à l’École des Beaux-Arts de Paris. De nos jours, l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dispense une formation d’artiste organisée en cinq années. Elle accueille en moyenne 1200 élèves par an dans ces formations. En 2022, 1086 candidatures ont été reçues en première année et 760 étaient en cours d’étude.
INFOS PRATIQUES
Souvenirs de Jeunesse, exposition à découvrir jusqu’au 12 janvier 2025
Palais des Beaux Arts – 13, rue Malaquais – 6e arrondissement de Paris
Horaires : du mercredi au dimanche : de 13h à 19h – nocturne le jeudi, jusqu’à 21h
Le catalogue Souvenirs de jeunesse : entrer aux Beaux-Arts de Paris 1780-1980, raconte l’histoire de 150 anciens élèves des Beaux-Arts avec ses portraits, ses nus, ses peintures d’histoire, ses têtes d’expression et ses archives. 364 pages. Beaux-Arts de Paris éditions, 39€.