La première forêt urbaine de la capitale française a été inaugurée le 12 juin dernier place de la Catalogne, dans le 14e arrondissement, à 500 mètres de la Tour Montparnasse. Le projet vise notamment à lutter contre les îlots de chaleur urbains et l’érosion de la biodiversité.
Après Toulouse, pionnière dans le domaine, la toute première forêt urbaine de Paris est sortie de terre. Le projet est devenu l’emblème du plan 170 000 arbres de la Ville de Paris. Dédié à la végétalisation, il avait été promis par Anne Hidalgo lors de la campagne municipale de 2020 au nom de l’adaptation de la ville au réchauffement climatique. Il y a 18 mois encore la place de la Catalogne, aménagée dans les années 1980 par l’architecte espagnol Ricardo Bofill, n’était que circulation automobile, vacarme et béton !
Aujourd’hui, la place de la Catalogne est un oasis de verdure au calme, car les voitures sont éloignées.
Après un an et demi de travaux, l’ancien rond-point de place de la Catalogne s’est métamorphosé pour accueillir 16 000 végétaux et près de 500 arbres d’espèces différentes, plantés en rangs serrés : chênes pédonculés, chênes de Bourgogne, frênes d’Amérique, érables de Montpellier, beaucoup d’essences méditerranéennes dont des métaséquoias qui s’adapteront au réchauffement climatique et aux grandes sécheresses, et aussi des charmes et des merisiers. Les premiers arbustes ont commencé à être plantés sur cet espace de 4 000 m2. Les fougères ont pris la place du bitume et un étroit fossé est prêt à recueillir les eaux de pluie. C’est ainsi qu’un sous-sol d’un mètre et demi a permis de construire ce mini îlot de fraîcheur : « il devrait permettre de perdre quatre degrés aux plus fortes des grandes chaleurs de l’été », explique Thibaut Coursier, le chef de projet “Micro forêt” de la place de Catalogne.
Inaugurée le 12 juin 2024, la forêt, non clôturée, s’accompagne d’une clairière ouverte au public. Des bancs et des brumisateurs y ont été installés pour les piétons et les cyclistes peuvent pédaler sur une piste à double sens tout autour de la place. L’espace a pour vocation d’être un puits de carbone et d’autre part à végétaliser la ville, en apportant un espace de fraîcheur dans le quartier très minéral de Montparnasse.
D’autres espaces de ce type devraient voir le jour prochainement, même si les projets de l’Opéra Garnier et de la gare de Lyon ont été abandonnés. Ils ont été remplacés par ceux du bois de Charonne dans le 20e arrondissement, également terminés. La place du Colonel Fabien, qui se situe à cheval entre le 10ᵉ et 19ᵉ arrondissement, va accueillir 137 arbres. Quant à la place de l’Hôtel de Ville, un projet de végétalisation verra le jour après les Jeux Olympiques autour des fontaines latérales.
Les concepteurs de ces projets parient sur le temps, car il faudra une quinzaine d’années pour que les arbres grandissent et s’enracinent. Ils capteront alors beaucoup plus de CO2 et bénéficieront davantage de biodiversité…
et pendant ce temps, les mêmes élus du 14ème arrondissement ont décidé de mettre en sens unique l’avenue du Général Leclerc, transformant la petite avenue Jean Moulin en autoroute urbaine avec tout le report du trafic sortant des camions, voitures et deux roues, et la vie des riverains en enfer (bruit, pollution, dangerosité).