Le fléau des violences intrafamiliales : un défi sociétal à relever. Tel sera l’enjeu d’un Groupe d’études parlementaire qui vient de voir le jour. Au menu : prévenir, détecter, accompagner un fort malheureux phénomène de société qui s’est aggravé avec la crise sanitaire.
En France, en 2020, 8 millions de familles résident avec au moins un enfant mineur à la maison. Une sur quatre est une famille monoparentale, en hausse par rapport à 2011. Ces familles hébergent le plus souvent un seul enfant, mais vivent plus fréquemment dans des logements surpeuplés. Elles sont aussi plus souvent pauvres que les autres familles.
Les familles recomposées (9 % des familles) sont les plus grandes : quatre sur dix résident avec trois enfants ou plus à la maison. Les familles « traditionnelles » restent la configuration familiale la plus fréquente (66 %) même si leur part diminue.
Le Ministère de l’Intérieur a rendu un rapport édifiant le 28 février 2023 dernier témoignant d’une recrudescence desdites violences, commises entre membres d’une même famille, hors conjoint ou ex-conjoint, entre 2020 et 2021.
Le nombre d’enregistrements de violences conjugales par les services de police et de gendarmerie a quasi doublé depuis 2016. En 2021, comme chaque année, il s’agit principalement de violences physiques et la majorité des victimes sont des femmes.
Les plaintes déposées pour des faits de violences intrafamiliales augmentent
En 2021, les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes (83% de femmes et 17% d’hommes ; soit 7 victimes par tranche de 1 000 femmes âgées de 18 à 75 ans et 1 victime par tranche de 1 000 hommes âgés de 18 à 75 ans) de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2021, soit une augmentation de 21% par rapport à 2020. 122 femmes sont décédées des suites de violences conjugales et 21 hommes.
Les départements qui dénombrent le plus de femmes victimes pour 1 000 habitantes sont la Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne. Si l’on estime que les deux-tiers des victimes ne portent pas plainte, on arrive à près de 2% des femmes qui ont été victimes en 2022.
Une prise de conscience nationale et juridique mais le covid…
Malgré les avancées législatives de ces dernières années, les chiffres demeurent importants:
Ces chiffres présentent une augmentation de 16% par rapport à 2020 alors même que seul un tiers des victimes majeures de violences intrafamiliales non conjugales ont déclaré les faits subis à la police ou la gendarmerie. Ce qui tend à témoigner qu’ils sont encore sous-estimés.
Un groupe d’études parlementaires dédiées
« Aujourd’hui, 16% des personnes interrogées dans le cadre du rapport sur l’état du sexisme en France rendu par le Haut conseil sur l’égalité entre les femmes et les hommes, ne trouvent pas révoltant qu’un homme gifle sa conjointe. […] Prévenir, Détecter et Accompagner doivent devenir les trois axes pour lutter contre les violences intrafamiliales. Nous devons réfléchir à la société que nous souhaitons pour demain » a déclaré Alexandra Martin, Députée de la 8e circonscription des Alpes-Maritimes et présidente du groupe.
Orientations des travaux pour les quatre prochaines années :
« PREVENIR, DETECTER, ACCOMPAGNER »
Enjeux et finalités du Groupe d’études sur les Violences intrafamiliales :
Les missions de ce Groupe d’Etude sont :
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- Réalisation d’un travail de veille juridique et technique sur la question des violences intrafamiliales ;
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- Organisation d’auditions de représentants d’associations et fondations, d’instances consultatives, d’organismes interministériels et services ministériels, de responsables politiques, de personnels d’instances judiciaires et services territoriaux ;
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- Organisation de visite sur le terrain d’organismes de défense des victimes de violences intrafamiliales.