Larmor-Plage. Le peintre breton Adolphe Beaufrère nous quittait il y a 60 ans

Adolphe Beaufrère

Peintre français du XXe siècle, Adolphe Beaufrère est décédé à l’âge de 84 ans, le 16 février 1965 à Larmor-Plage dans le Morbihan. Il est reconnu pour ses œuvres postimpressionnistes et orientalistes, mais s’est aussi beaucoup consacré à la gravure, représentant de nombreuses vues de Bretagne.

L’artiste Adolphe Beaufrère a laissé derrière lui une œuvre unique, composée surtout de peintures de paysages, des œuvres qui sont le reflet d’un regard posé sur son environnement, de la Bretagne au midi méditerranéen ; il aime représenter des scènes de la vie quotidienne de Bretagne, d’Afrique du Nord et de Provence. Ses peintures sont aujourd’hui très prisées, surtout par les acheteurs français. En 2010, le paysage de La Laïta à Stervilin près de Kersulé au Pouldu (1956), réalisé à l’huile sur toile, a été vendu 43 000 euros, estimé pourtant entre 25 000 et 30 000 euros.

Adolphe Beaufrère a été influencé par le groupe précurseur des Nabis, un groupe formé en 1888 à l’Académie Julian à Paris, dans lequel on discerne le fauvisme et qui rassemble des peintres postimpressionnistes des dernières années du XIXe siècle et du début du XXe. Adolph Beaufrère a aussi réalisé des œuvres orientalistes et notamment beaucoup de scènes de paysages et de côtes bretonnes.

Adolphe Beaufrère
Adolphe Beaufrère

Biographie d’Adolphe Beaufrère :

De sa vraie identité, Adolphe Marie Timothée Beaufrère vient au monde le 24 mars 1876 à Quimperlé dans le Finistère. Il a 21 ans quand il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris où il est l’élève des peintres Gustave Moreau (1826-1898) et Fernand Cormon (1845-1924).

 Outre la peinture, Adolphe Beaufrère est particulièrement intéressé par la gravure pour laquelle il utilise essentiellement l’eau-forte et la pointe sèche, tout en travaillant aussi la gravure sur bois. Sa première exposition date de 1898, au Salon des artistes français du Palais de l’Industrie, (à l’emplacement de l’actuel Grand Palais). À partir de 1909, Adolphe Beaufrère expose au Salon d’Automne, au Salon des peintres orientalistes et chez des marchands. 

Adolphe Beaufrère
l’adieu au marin

En 1911, il obtient une bourse qui lui permet de voyager en Algérie où il expose à Alger, puis en Italie et en Espagne. Au cours de la Grande Guerre, il sert dans l’infanterie. Après la guerre, il marque une préférence pour des sujets religieux tirés de l’Evangile.

Adolphe Beaufrère

L’artiste pratique plusieurs techniques : le vernis mou ; l’aquatinte, un procédé qui consiste à saupoudrer une plaque de métal d’une couche de poudre de résine ; le cuivre à l’eau-forte pure ; et le travail au burin. Dès 1922, il s’installe définitivement à Larmor-Plage dans le Morbihan. Il utilise essentiellement l’eau-forte et la pointe sèche, tout en faisant quelques tentatives de gravure sur bois.

En 1949, il illustre Forêt Voisine de Maurice Genevoix. A partir de 1951, Il participe également à la série de livres Châteaux d’Île-de-France d’Ernest de Ganay, et à Vieilles Abbayes d’Île-de-France de Louis Réau

Adolphe Beaufrère a fait des expositions personnelles en France et a participé à des expositions à l’étranger, obtenant une médaille d’or aux Etats-Unis. Il a été récompensé avec le Grand prix de l’Exposition internationale de la gravure à Los Angelès aux Etats-Unis en 1924, et avec le Prix de la gravure française au Salon des peintres-graveurs français en 1943. 

À la fin de sa vie, l’artiste revient vers l’aquarelle et la peinture. Il a gravé 780 planches, dont 44 sur bois. Après son décès le 16 février 1965,  son fils Jean-Noël Beaufrère fait plusieurs donations : en 1973, il offre au Musée de Lorient une quarantaine de gravures et un choix de dessins, d’aquarelles et peintures réalisées entre 1902 et 1954 ; en 1983, il fait don à la Bibliothèque Nationale de France à Paris d’un échantillon quasi complet des gravures de son père ; et au Musée des Beaux-Arts de Rennes, il offre 80 gravures. Adolphe Beaufrère, qui repose dans sa ville natale à Quimperlé, fut un temps oublié, jusqu’à vivre dans la pauvreté, durant les dix dernières années de sa vie à Larmor-Plage. Il connaît aujourd’hui un succès grandissant auprès des collectionneurs…

Nombreuses sont aujourd’hui les communes de Bretagne qui ont donné le nom d’Adolphe Beaufrère à une rue ! à Clohars-Carnoët, Pont-Aven, Quimper, Quimperlé et Riec-sur-Belon dans le Finistère ; et à Groix, Larmor-Plage et Lorient dans le Morbihan.

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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