Perpignan. La Terre, le Feu, l’Eau et l’Air de Jean Lurçat s’exposent jusqu’au 29 décembre

Jean Lurçat

Cet été, Unidivers vous embarque dans ses valises et vous fait voyager avec lui… aujourd’hui Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales ! Le Musée Hyacinthe Rigaud invite le public à découvrir le talent du peintre et céramiste Jean Lurçat, jusqu’au 29 décembre 2024. Quatre axes thématiques sont présentés : la Terre, l’Eau, le Feu et l’Air, dans toute la dimension de la diversité de l’artiste

L’exposition Jean Lurçat. La Terre, le Feu, l’Eau, l’Air est née de l’initiative de Pascale Picard, directrice et conservatrice du musée, en partenariat avec Salima Hellal, conservatrice du patrimoine au musée des Beaux-Arts de Lyon. Le Musée Hyacinthe Rigaud a aussi bénéficié de soutien grâce à des prêts exceptionnels de la part de l’Atelier de céramiques de Sant Vicens de Perpignan ; de la Maison-atelier Lurçat de Paris ; et des départements des Pyrénées orientales et du Lot.

L’exposition des quatre éléments, fil conducteur d’un chemin vers la liberté, est dédiée aussi à la production céramique de l’artiste, exclusivement réalisée à Perpignan, dans son atelier Sant Vicens du quartier Saint-Gaudérique de Perpignan. Elle offre l’occasion de renouer avec son œuvre qui avait fait de Perpignan un lieu privilégié de création. L’exposition montre comment l’artiste a abordé la céramique qu’il a enrichie par ses autres pratiques et réalisations, nourries par ses rencontres avec les milieux du spectacle et de l’avant-garde artistique.

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Le musée Hyacinthe Rigaud permet aux visiteurs d’entrer dans l’intimité de l’univers esthétique, singulier et précurseur de Jean Lurçat grâce aux 200 œuvres exposées. L’exposition est illustrée par la présentation de peintures, de dessins, de tapisseries et de mobilier.

L’exposition présente ainsi plusieurs tapisseries monumentales dont Apollo ou Les quatre éléments (1960) : l’oeuvre se caractérise par un fond noir qui met en valeur l’univers de l’artiste humaniste et généreux avec un langage singulier, cohérent et poétique. Il décline des  animaux, des végétaux, des feuilles, des sirènes, des poissons, des astres et le coq toujours omniprésent. L’exposition fait aussi le point sur le domaine moins familier de son œuvre avec la centaine de céramiques les plus spectaculaires : le processus même de fabrication de la céramique, faite de terre, d’eau, d’air et de feu, incarne les quatre éléments chers à l’artiste

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Portrait de Jean Lurçat

Jean Lurçat est né à Bruyère, dans les Vosges, le 1er février 1892. Il est le fils de Lucien Lurçat, receveur des Postes, et de Marie Emilie, née l’Hôte. Jean Lurçat fait des études de médecine à Nancy en Meurthe-et-Moselle, mais abandonne en cours de route. Il préfère rejoindre l’École de Nancy, Alliance provinciale des industries d’art, fer de lance de l’Art nouveau. En 1912, il s’installe avec son frère André qui est architecte à Paris et s’inscrit à l’Académie Colarossi, appelée plus couramment l’Académie de la Grande Chaumière. Il rejoint ensuite l’atelier du peintre-graveur Bernard Naudin (1876-1946). À Paris, Jean Lurçat fait la rencontre des grands peintres du XXe siècle : Paul Cézanne, Auguste Renoir, Henri Matisse. Il fréquente des galeristes, des collectionneurs, des écrivains et des poètes. Il commence son aventure textile avec le point de canevas en 1915 jusqu’en 1932, avant de se consacrer à la tapisserie. Il crée avec trois associés les Feuilles de mai, une revue d’art à laquelle participent des artistes célèbres. En 1914, il réalise sa première fresque à la faculté des sciences de Marseille (30).

Jean Lurçat

À la déclaration de la Première Guerre mondiale, Jean Lurçat est mobilisé dans l’infanterie, puis soigné pour une typhoïde entre le 24 janvier 1915 et le 28 février 1915. Au cours de sa convalescence, il pratique la peinture et la lithographie. Renvoyé au front en juillet 1916, il est blessé et la guerre prend fin pour lui !

Jean Lurçat voyage en Suisse, en Allemagne, en Italie. Il se fait connaître comme peintre, en exposant à Paris en 1922, à New-York en 1927, à Moscou en 1934 et à Londres en 1936. La même année, sa première tapisserie est tissée à la Manufacture nationale des Gobelins de Paris. En 1939, Jean Lurçat se détourne de la peinture de chevalet, désireux de se diversifier, militant pour la démocratisation de l’art, à travers la tapisserie puis la céramique. Il se fait connaître pour son travail de peintre cartonnier. En août 39, il est mandaté par le ministère de l’Éducation nationale pour composer quatre grandes tentures murales à Aubusson dans la Creuse ayant pour thème Les quatre saisons.
En 1941, pendant l’occupation, Jean Lurçat s’installe à Alvignac dans le Lot. Il est l’un des organisateurs des maquis FTP du Lot. Les tapisseries qu’il compose en 1943 attestent de son engagement : Liberté ; Es la verdad ; O temps martyrisés. La même année, il crée un lieu atelier- exposition-vente de céramiques : Sant Vicens à Perpignan. Profondément marqué par les deux guerres mondiales, Jean Lurçat évoque, dans ses tapisseries, l’Homme, écartelé entre le bien et le mal et compense son inquiétude par une explosion de couleurs…

Après la Libération, Jean Lurçat devient président de l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie. Ses œuvres de tapisserie sont nombreuses : L’Apocalypse ; Chant du Monde ; L’Homme d’Hiroshima ; La Grande menace ; Le Grand Charnier ; L’Homme en gloire dans la paix ; La conquête de l’espace ; La poésie, etc. L’artiste contribue au renouveau de la céramique dans les années 1950. Il compte ainsi parmi les peintres qui hissent au rang d’art un domaine longtemps associé à une production utilitaire et industrielle.

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Jean Lurçat s’éteint subitement à l’âge de 74 ans le 6 janvier 1966 à Saint-Paul-de-Vence dans les Alpes Maritimes. Il est inhumé à Saint-Céré dans le Lot, au cimetière de Saint-Laurent-les-Tours.

INFOS PRATIQUES

Exposition Jean Lurçat. La Terre, le Feu, l’Eau, l’Air, jusqu’au 29 décembre 2024

Musée Hyacinthe Rigaud
21 Rue Mailly
Perpignan (66)

Contact : 04 68 66 19 93 

Le catalogue de l’exposition est en vente à la boutique du musée. Il répertorie l’ensemble des œuvres du parcours présenté au sein des espaces temporaires du musée. Des auteurs se sont associés à la rédaction de cet ouvrage : Claire Bauby ; Salima Hellal ; Martine Mathias ; Pascale Picard,

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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