EN IMAGES. DES RENNAIS INVENTENT LE FORMAT JPEG

Rendons à César ce qui appartient à César ! Qui que vous soyez, il y a fort à parier que vous échangiez des images avec vos proches, partout, tout le temps, qu’ils soient vos voisins ou des proches en exil à l’autre bout du globe. Et pour cela, vous pouvez dire merci au format JPEG ! Ou plutôt, merci à ses inventeurs qui sont… Rennais ! Explications.

Utilisé pour compresser et envoyer des images numériques, le format JPEG a indéniablement révolutionné le monde de l’image. Même s’il est certain que la mise au point de ce format numérique utilisé tout autour du globe est le fruit d’un travail collectif de longue haleine, ses origines bretonnes sont bel et bien établies !

JPEG Rennes
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«AUJOURD’HUI le Minitel a disparu, le RNIS (Réseau numérique permettant d’échanger des informations ) aussi et il ne reste plus que les milliards d’équipements et de logiciels qui s’appuient sur JPEG. Moralité ?…» – Hervé Layec, président de l’A3C7, l’Association Amicale des Agents du CCETT.

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Hervé Layec – Image extraite d’un diaporama réalisé par Hervé Layec et l’association A3C7 en décembre 2014 à l’occasion des 25 ans du JPEG.

Unidivers a eu la chance de s’entretenir avec Hervé Layec, président de l’association A3C7, association amicale des agents du CCETT de Rennes (Centre commun d’études de télévision et télécommunications) et, responsable, à l’époque, du département dans lequel se déroulaient les travaux de recherches liées à la conception du format JPEG. Il revient en détails sur la genèse de cette révolution numérique.

« De 1972 au début des années 2000, le CCETT a siégé à Rennes dans le bâtiment du Mabilay. (Le CCETT a été créé à Rennes en 1972 conjointement par l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) et le Centre national d’études des télécommunications (CNET) pour le développement des techniques nouvelles en matière de traitement, de transmissions et de distribution des signaux audiovisuels). Le CCETT est à l’origine du Minitel (1982). Avec l’apparition du Minitel, l’affichage de textes sur les écrans a été rendu possible. Après cette première invention, la question de l’affichage d’images s’est posée : il fallait trouver comment compresser une image tout en faisant en sorte qu’elle reste le plus lisible possible.

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1991 : Premier Minitel « photographique » – Modem V29 : 4800 b/s 64 niveaux de gris – Résolution : 320×240

Nous n’étions pas les seuls à vouloir relever ce défi. Tout autour du monde, des chercheurs se sont penchés sur la question. Plusieurs pays ont donc développé leurs propres algorithmes de leur côté. À Rennes, nous travaillions à l’élaboration d’un algorithme le plus puissant possible. Ces recherches ont pris de nombreuses années.

Mais les chercheurs rennais ne travaillaient pas tout seuls de leur côté. Nous faisions partie d’un Consortium Européen – Création du projet européen ESPRIT « PICA » (Photographic Image Coding Algorithm : algorithme de codage d’image photographique) qui est à l’origine du système JPEG. Pendant la phase de recherche, tous les 3 mois, des « concours de beauté » (comme nous les appelons dans le jargon) étaient organisés afin que les algorithmes soient soumis à des tests.

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Test des algorithmes en janvier 1988 à Copenhague. Image extraite d’un diaporama réalisé par Hervé Layec et l’association A3C7 en décembre 2014 à l’occasion des 25 ans du JPEG.

Au fur et à mesure que le temps avançait, seuls les meilleurs algorithmes restaient en lice. Puis est arrivé le dernier concours beauté à Copenhague en janvier 1988. À ce moment là, seuls 3 algorithmes étaient toujours dans la compétition : un japonais, un américain et celui conçu par le Consortium Européen. Lors de ce haut congrès, une équipe d’une trentaine de personnes composée de citoyens lambdas ainsi que d’experts ont visionné des images soumises aux algorithmes des trois participants, sans savoir à quel groupe correspondait chaque image compressée. Et ce jour là, c’est l’algorithme mis au point par le Consortium Européen qui a remporté le concours de beauté !

Le format JPEG (Joint Photographic Experts Group – Groupe mixte d’experts photographiques) s’appelle ainsi parce qu’il est né de l’association de deux grands groupes d’experts européens en normalisation (de Télécom et d’Informatique). Ces deux entreprises ont collaboré parce qu’elles aspiraient toutes les deux au même résultat : faire en sorte que les images soient le plus compressé possible autant pour les ordinateurs (notamment pour le stockage) que pour les téléphones (pour les échanges et envois). »

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1ère commande en ligne. Le format JPG est né en 1989.

Le JPEG : comment ça fonctionne ?

Depuis 1991, la norme “JPEG” n’a pratiquement pas évolué alors que les outils numériques eux, ne font que se multiplier tout en devenant de plus en plus puissants. Incroyable n’est-ce-pas ? Connaissez-vous un autre outil ou objet numérique qui n’a pas évolué depuis près de 30 ans ?

Pour compresser une image et ainsi faire en sorte que son envoi ne dure qu’une fraction de seconde, le format JPEG supprime 95 % de la photographie. Néanmoins, l’oeil ne fait pas la différence. Explications en images.

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Infographie extraite d’un diaporama réalisé par Hervé Layec et l’association A3C7 en décembre 2014 à l’occasion des 25 ans du JPEG.
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Le lundi 1 décembre 2014 le JPEG a fêté ses 25 ans à Cesson-Sévigné ! Pour célébrer dignement ce quart de siècle, l’A3C7 – Association Amicale des Agents du CCETT– et la mairie de Cesson-Sévigné ont organisé une conférence et plusieurs expositions. Une autre conférence retraçant l’histoire de ce format de compression numérique à été tenue par Hervé Layec en mai 2017 à Aix-en-Provence.

Site de l’Association Amicale des Agents du CCETT

Diaporama d’Hervé Layec sur le JPEG 

JPG PNG RAW PSD
Site : http://impulsionsphoto.com/

Pour comprendre les différents formats d’images, n’hésitez pas à cliquer sur la photo qui précède ou encore faire une recherche sur internet.

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Julie Pialot
Julie Pialot a suivi des études de Lettres Modernes. Pendant une année d'ERASMUS à Pondichéry (Inde), elle a rédigé un mémoire sur la littérature de voyage en Orient, avant de compléter sa formation à l'école de journalisme de Marseille. Passionnée de voyages et de nouvelles découvertes, c'est en Bretagne, son choix de coeur, qu'elle a choisi de mettre en valeur les initiatives culturelles locales.

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