L’école de bijouterie et d’orfèvrerie Tané, sise dans les locaux de l’ancienne gare de Ploërmel dans le Morbihan, continuera son enseignement en bijouterie-joaillerie à la rentrée 2023/24. Seule la formation orfèvrerie disparaîtra en raison d’un nombre insuffisant d’inscriptions. Unidivers revient à la fois, sur les prestations de cette école prestigieuse qui de plus en plus prospère bénéficie d’une renommée nationale, et sur le site de l’ancienne gare où l’ambiance est propice aux rencontres et à la recherche de la qualité.
Les formations de l’école Tané sont axées sur le savoir-faire car 80 % du temps d’enseignement se déroule en atelier. Ces cours sont ouverts aux stagiaires de 18 ans et plus. Pour s’inscrire à l’école Tané, dirigée par Nathalie Bihan depuis dix ans, il faut posséder le goût du travail manuel et celui de la recherche de l’excellence. Les formations préparent les élèves à l’exigence de la vie professionnelle.
La prochaine rentrée de septembre 2023 devrait accueillir une quarantaine d’élèves à l’école Tané, dont 13 d’entre eux pour la formation bijouterie-Joaillerie, sur 115 demandes. 13 autres élèves seront formés au polissage, formation mise en place en janvier dernier. Hélas, seule la branche orfèvrerie est contrainte de fermer : Beaucoup d’élèves en cours d’année de formation abandonnent malheureusement les cours pour se diriger ensuite vers des professions en lien avec le métal, mais pas dans l’orfèvrerie. Seuls deux titulaires du diplôme par an trouvent à rentrer dans la vie active !, explique la directrice.
Depuis 20 ans, l’école Tané accueille des jeunes gens et les forme à divers examens : CAP Art et techniques en bijouterie ; CAP orfèvrerie (qui ne se fera pas à la rentrée 2023) ; Cré’Art ; formation continue. Actuellement, ce sont huit stagiaires qui terminent leur cursus en ce mois de juin 2023. Chaque année, en concertation avec les professionnels, de nouveaux investissements sont réalisés par l’école Tané, sa mission première étant de transmettre une formation de qualité.
D’ailleurs l’école a été ravie d’ouvrir son écrin de savoir-faire à 400 visiteurs lors des Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA) qui se sont déroulées du 27 mars au 2 avril 2023. Grâce à des visites guidées et commentées par le personnel et ses élèves, le public a pu découvrir les métiers d’excellence : la bijouterie ; l’orfèvrerie ; la joaillerie ; la gemmologie spécialisée dans l’expertise des pierres gemmes afin de déterminer leur authenticité et leur valeur ; le métier de lapidaire qui taille les pierres précieuses et fines, gomme leurs défauts et leur donnent le plus bel éclat ; le polissage, cette profession noble très recherchée mais hélas peu valorisée et encore trop souvent réservée aux femmes.
En mars dernier, avait lieu aussi la 15e édition du prix National Jacques Lenfant. Ce prix du Métier pour les jeunes talents de la joaillerie-orfèvrerie est destiné à récompenser la qualité d’exécution et de finition d’une pièce de bijouterie-joaillerie ou d’orfèvrerie, en mettant l’accent sur l’intelligence, l’ingéniosité et le tour de main dans la mise en oeuvre et sa réalisation. Les futurs joailliers ont planché sur une broche Octopus King et le binôme orfèvre s’est exécuté sur un service à caviar, un thème 100% iodé pour un joli clin d’oeil à la Bretagne.
Unique école d’orfèvrerie de France et de formation bijoutier-joailler en Bretagne, les stagiaires de l’école Tanné ont mis à profit des projets exceptionnels au cours de la formation orfèvrerie 2022/23, tel le Trophée de la Coupe du monde 2024 de rugby à 7 en fauteuil.
Histoire de la gare de Ploërmel avant qu’elle ne devienne l’école Tané
La gare a été construite par la Compagnie du chemin de fer de Paris-Orléans. Le 27 juin 1881, l’unique ligne est inaugurée : Questembert-Ploërmel. Elle dessert au départ de Questembert les gares de Malestroit et de Roc-la-Chapelle (aujourd’hui commune de Val d’Oust). Elle fait son terminus à la gare de Ploërmel. A cette époque, trois trains de voyageurs et un train de marchandises circulent par jour dans les deux sens. La durée du trajet est de 1h.
La seconde ligne de la Compagnie Ouest voit le jour en avril 1884 : Ploërmel-la-Bohinière qui dessert : Loyat, Néant-sur-Yvel, Mauron, Gaël et Saint-Méen-le-Grand.
En 1902, une gare d’échange est mise en service par la Compagnie des chemins de fer du Morbihan. Elle ouvre à l’exploitation la ligne métrique : Ploërmel-Locminé. L’écartement de ses rails est plus étroit, soit 1000 mm au lieu de 1435 mm pour la normalité. Les gares traversées sont Guillac, Josselin, Lantillac, Réguigny et Moréac. Avec 1915, la ligne se poursuit jusqu’à la Trinité-Porhoët.
La même année, est aussi créée la ligne Ploërmel-Châteaubriand et l’année suivante celle de Messac-Ploërmel, qui dessert Guer. La plupart du temps les gares sont construites en granit ; celle de Ploërmel est construite en briques. En 1912, sur le tableau des recettes, elle est classée à la 9e place sur les 30 gares au total du secteur.
En 1915, la Compagnie des chemins de fer du Morbihan crée le pittoresque Petit Pelot, le train pour le transport local, qui au départ de Ploërmel circule à Taupont, Helléan, Saint-Malo-des-Trois-Fontaines, Mohon et la Trinité-Porhoët. Le parcours est de 25 km réalisé en 1h30. Le passage sur l’ensemble des ponts est limité à 8km/h. Outre les stations prévues à la montée et à la descente des voyageurs, ceux-ci profitent des ralentissements pour monter dans le wagon en marche. La locomotive du Petit Pelot siffle à travers la campagne à raison de quatre allers-retours quotidiens. Les cheminots se ravitaillent en eau dans les stations, mais aussi dans les lacs et les rivières sur l’itinéraire.
En 1937, les Compagnies exploitantes du train ploërmelais fusionnent avec la SNCF. Les 23 et 24 décembre 1938, le train déraille sous la neige deux jours de suite, la seconde fois au village de Cahéran à Guillac. Il n’y a ni victime, ni blessé, mais les passagers regagnent Ploërmel à pied !
Début 1939, la SNCF écrit aux maires des communes : la fermeture du service voyageurs est prévue pour le 6 mars prochain. A partir de cette date, les autocars remplacent les trains. Le trafic des trains de marchandises perdure jusqu’en 1991, où il s’arrête à son tour. Le Conseil régional du Morbihan achète les voies ferrées. En 2002, il inaugure 53 km de voie verte, entre Questembert et Mauron qui traversent Ploërmel. La voie est réservée aux piétons, vélos et cavaliers, interdite à tous véhicules à moteur. La gare qui a été opérationnelle pendant 110 ans est transformée en 2002 en une école de bijouterie-orfèvrerie.
Ancienne gare de Ploërmel – 14 rue du Pardon à Ploërmel (56)
Contact : 02 97 73 36 69 ou ecole@ecoletane-bijorf.com