Cet été, la rédaction vous embarque avec elle dans ses bagages pour un (petit) tour dans le golfe du Morbihan. Plage, site historique ou encore plage paradisiaque, le département du sud de la Bretagne n’a pas dit son dernier mot en termes de lieux enchanteurs.
Au cœur de l’été, le soleil comme ami, la brise comme soutien, il est des endroits, aux quatre coins des départements bretons, où le temps est suspendu. Aucun n’a à rougir du patrimoine qu’il abrite, source d’émerveillement pour les voyageurs de passage, mais aussi pour les locaux. Nul besoin de quitter la région pour découvrir de véritables trésors architecturaux, des lieux nourris de légendes ou des sites remplis d’histoire. Après avoir parcouru l’Ille-et-Vilaine, concentrons-nous sur le département du Morbihan. La rédaction vous propose une sélection d’endroits à découvrir ou à revisiter au gré de vos pérégrinations estivales.
Plage de la mine d’or de Penestin
Les Morbihannais et Morbihannaises la connaissent certainement et pour cause : elle est une pépite du sud de la côte bretonne. La plage de la mine d’or de Penestin est un petit cocon paradisiaque où il fait bon lézarder ou se promener. De 2 km de long, elle est bordée par d’impressionnantes falaises aux dégradés ocres.
Elle doit son nom à la fonction minière de la falaise au XIXe siècle. Exploitée en tant que mine d’or, elle fut fermée pendant la Première Guerre mondiale, faute de rendement. Mais encore aujourd’hui, la couleur des falaises résonne avec celle du métal précieux et son histoire… Au soleil couchant, les pierres orangées offrent un spectacle des plus beaux.
En période estivale, sa réputation attire inévitablement, mais hors-saison, elle est un havre de paix où il est agréable de se promener le long de la mer.
Le cairn de Gavrinis
Les alignements de Carnac sont un site incontournable du golfe du Morbihan, mais il existe d’autres sites au cœur du département qui cachent bien des merveilles construites à la période néolithique. Parmi eux, le cairn de Gavrinis. Situé sur la petite île du même nom, il vous faudra prendre un bateau pour le découvrir…
Un cairn est un tumulus de terre et de pierres qui recouvrait généralement les sépultures mégalithiques. C’est aussi les amas de pierres élevés par les explorateurs des régions polaires ou par les alpinistes afin de marquer leur passage. À Gavrinis, il s’agit d’un long dolmen à couloir qui aboutit à une chambre, architecture funéraire et cultuelle particulièrement connue pour la finesse de ses décors gravés.
On situe sa création entre 4300 et 4000 avant J. – C. quand l’île était encore rattachée au continent. Le bâtiment fut abandonné vers – 3000. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que le site se révèle à nouveau au monde. Après une première découverte par le chanoine Joseph Mahé, le docteur Cauzique, alors maire de Crach et propriétaire du site, dégage le cairn alors qu’il déblaie le terrain. En 1832, il découvre accidentellement, au fond du cratère, une anfractuosité conduisant à la chambre du dolmen.
Défini comme la « chapelle Sixtine » du Néolithique, il est un des plus beaux monuments mégalithiques de la région. Non loin des communes d’Arzon et de Locmariaquer et situé près de la côte, il offre un panorama incroyable sur les îles et sur la double enceinte mégalithique d’Er Lannic.
Des navettes sont organisées depuis le port de Larmor-Baden. Plus d’infos.
Les tours d’Elven
Surgissant au milieu des bois, dépassant à peine la cime des arbres, les imposantes tours d’Elven sont les vestiges de l’ancienne forteresse de Largoët. Les ruines monumentales du donjon du XIVe siècle, à gauche, et de la majestueuse tour ronde du XVe, à droite, se reflètent paisiblement dans l’étang qui les borde.
À l’extérieur comme à l’intérieur, les murs témoignent de l’ancienne fonction. La forteresse fut la résidence des Seigneurs de Largoët avant de devenir, au XVe siècle, la propriété des Rieux. Le maréchal Jean IV de Rieux, tuteur de la duchesse Anne de Bretagne, future Reine de France, y résida. En 1474, il retiendra d’ailleurs captif un personnage célèbre : le comte de Richmond, futur Roi Henry VII d’Angleterre.
Et comme bon nombre de lieux en Bretagne, le site possède sa légende. On raconte qu’un souterrain, qui partait du donjon, aurait permis autrefois de quitter la forteresse pour gagner le bourg d’Elven, mais son entrée et son trajet n’ont jamais pu être déterminés. Des travaux dans l’auberge du Lion d’or, dans le centre d’Elven, auraient permis de mettre au jour une galerie, mais rien n’a pu être vérifié quant à la destination finale de cette galerie. Plus d’infos.
Le cimetière de bateaux de Kervervy à Lanester
Pendant votre périple morbihannais, il est un endroit magique et paisible qu’il est difficile d’ignorer. Il ravira les personnes amatrices d’exploration urbaine (urbex), les férus d’histoire et attisera la curiosité des autres. Sur une rive du Blavet, le cimetière de bateaux de Kervervy, toujours aussi silencieux, continue de fasciner les gens de passage et les locaux. Là bas, l’eau et le temps font lentement leur œuvre.
À marée basse, les épaves de thoniers, vieux gréements et chalutiers déposés entre 1923 et 2001, se révèlent un peu plus aux passants. Ce ne sont aujourd’hui que des corps marins en décomposition dans l’eau : le bois s’effrite, l’acier prend des teintes orangées et la stagnation dans la vase délite la carcasse. Mais ces bateaux, pour la plupart de pêche au thon de l’île de Groix, sont le témoin de la petite histoire de la Bretagne.
Pour comprendre l’origine de ce cimetière, il faut remonter au temps de la construction de la base de sous-marins de Lorient, en 1943. Les Allemands donnent l’ordre à l’armement Le Calloc’h, installé à Groix, de déplacer ses épaves abandonnées à Larmor-Kernével vers Kerhervy. Le but étant de libérer l’accès pour les sous-marins qui entraient ou sortaient de la base.
Des patrons pêcheurs y laissèrent également leurs bateaux avant de partir à la guerre. Et le lieu était déjà un sanctuaire puisqu’il permettait aux pêcheurs de cacher leurs navires et éviter que les Allemands, qui avaient interdit les campagnes de pêche ou imposé des restrictions, ne les prennent. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, quelques thoniers sont restés là, bombardés ou laissés par les marins morts au front. L’accumulation de l’ensemble créa le cimetière. L’Ouragan, petit chalutier de pêche en bois de 14m, est le dernier à avoir rejoint le cimetière en 2001.
Aujourd’hui, le site est l’écrin de nombreux festivals, mais le cimetière se visite tous les jours en accès libre. Un parking est même accessible.
L’île de Saint-Cado
Au cœur de la rivière d’Etel se cache une perle rare, l’île de Saint-Cado. Petit bout de terre édénique, l’île est reliée au continent par un pont ancien. La légende veut que ce dernier soit l’œuvre du diable. Celui-ci aurait exigé l’âme du premier être vivant qui le franchirait. On raconte qu’au petit matin, Saint-Cado, rusé, fit passer un chat… Entourant l’île d’un halo de mystère, comment le Malin aurait-il pu créer un chemin qui mène au paradis ? Car c’est ce qui vous attend de l’autre côté du pont.
Symbole de Saint-Cado, la petite maison aux volets bleus nichée sur l’îlot rocheux de Nichtarguer ouvre la balade. Surnommée aussi la maison de l’huître, elle était autrefois la demeure d’un gardien de parcs ostréicoles et de sa famille. Les maisons de pêcheurs pleines de charme seront ensuite vos compagnons de route et vous guideront, au cœur de l’île, à la chapelle romane datant du XIIe siècle, ouverte tous les jours en saison. La bâtisse accueille encore aujourd’hui des pèlerinages, car elle abrite le lit de Saint-Cado qui guérirait de la surdité.
Saint-Cado offre un temps suspendu entre terre et mer où le paysage change en fonction des heures que vous passez sur le chemin qui longe l’île, au gré des marées. Au coucher du soleil, la vue sur ce petit village est superbe. Entre Lorient et Vannes, ce coin de paradis est un concentré de Bretagne qui donne à voir la beauté du Morbihan.
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