RedBall de Kurt Perschke déboule aux Tombées de la Nuit de Rennes

Du jeudi 3 au mercredi 9 juillet 2014 à Rennes, attendez-vous, au détour de votre parcours habituel, à faire une rencontre aussi impromptue que – à première vue – incongrue… La grosse balle rouge de Kurt Perschke déboule. En douceur. À Rennes. 1re ville de taille moyenne à recevoir le projet tout rond de l’artiste américain à l’initiative des Tombées de la Nuit.

 

redball project
Redball project à San Fransisco

RedBall ? Une balle de plastique rouge de 5 mètres de diamètre va venir s’insérer dans l’environnement urbain. Contrainte amusante ou agaçante, sa présence promet de perturber le parcours des passants. Ce pourrait être un gigantesque nez de clown, ce pourrait aussi être le point orphelin, séparé d’un énorme « ? ». Dans une pérégrination urbaine de sept jours, en sept lieux différents de la ville, RedBall va s’ingénier à faire bouger nos perceptions du territoire, nos visions de l’architecture, les sens de nos déplacements quotidiens, à réveiller notre imaginaire collectif. Gonflé à l’air, Redball est donc manœuvrable par les passants, par les spectateurs volontaires et involontaires. RedBall, œuvre de poésie visuelle et urbaine, appelle au jeu et à l’interaction autant qu’à la réflexion. Kurt Perschke nous a donné quelques-unes de clefs de l’énigme RedBall.

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Unidivers – Kurt, votre projet Redball est le plus connu, mais vous êtes un artiste qui s’investit également dans d’autres domaines, moins gigantesques : la vidéo, le collage, etc. Quel rapport établissez-vous entre cet envahissement surprenant et coloré de l’espace urbain et vos précédents travaux ?

Kurt Perschke – En tant qu’artiste, mon travail est toujours lié à la façon dont je vois le monde et aux moyens de partager cette expérience. RedBall opère de façon très directe, mais tout mon travail consiste a étudier les questions qui l’entoure. Dans la scénographie pour la danse, je tente de concevoir l’espace autour des danseurs. Dans le collage, je retire souvent jusqu’à ce… qu’il ne reste que ce que je vois. Une des particularités à l’œuvre dans RedBall est que chacun est invité à prendre place dans mon point de vue.

U. – Vous dites que ce qui vous intéresse dans ce projet c’est l’interaction. Le passant, s’il s’investit et devient spectateur, devient acteur de l’œuvre. Avez-vous déjà recueilli ces actions/réactions ? En tant qu’artiste les pensez-vous utile ? Ou bien, une fois installée, l’œuvre appartient-elle pendant le temps qui leur est propre aux spectateurs/acteurs ?

le prisonnier
Le prisonnier

Kurt Perschke – Les interactions avec l’œuvre sont rassemblées dans les vidéos filmées partout où s’installe le projet… L’une de mes favorites vient de Californie. L’art est à propos des gens, pour les gens. Aussi pour moi le projet n’est-il vivant que lorsqu’il est en relation avec le public. Toutefois votre question à propos du jeu est capitale. Trop souvent nous faisons l’erreur de créer dans notre esprit une hiérarchie d’interactions : jouer physiquement serait inférieur à la discussion, mais c’est un non-sens. Qu’est-ce qui pourrait être plus vrai, plus authentique que le corps ? Le projet est une invitation, et tout le monde est invité.

U. – Rennes sera la première ville de taille moyenne à recevoir la ronde visite de votre Redball. Comment avez-vous appréhendé votre travail avec le festival Les Tombées de la Nuit ? Les dimensions de la ville ont-elles – notamment, dans le choix des lieux un impact sur votre approche artistique ?

Kurt Perschke – Rennes est une ville fantastique pour le projet, car c’est une ville pensée pour les gens, pas pour les voitures. Lorsque j’étais à Rennes, je pouvais aller à pied partout où j’avais besoin de me rendre, peu de villes ont cette chance. L’histoire de la ville a donné de nombreux sites intéressants. Et, bien sûr, le festival Les Tombées de la Nuit a sa propre histoire et son public. J’ai pu capter une partie du festival de l’année dernière, je suis donc très excité que RedBall puisse rencontrer ce public.

redball project
Redball Project
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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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