Le cinéaste François Royet et le peintre Charles Belle signent leur retour au Domaine de Trévarez pour la 10e édition de Regard d’Artiste. Un duo d’artistes symbolique quand on sait qu’ils étaient les invités de la première édition en 2010. Pour cette 10e édition, le château et les écuries deviennent l’écrin d’une hymne à la création… Une exposition à découvrir du 19 mai au 3 octobre 2021.
La création artistique. Grand mystère insaisissable, quasi indéfinissable. La dixième édition de Regard d’Artiste plonge dans l’intimité de ce mystérieux process par le biais du travail cinématographie de François Royet et celui pictural de Charles Belle. L’exposition ne se veut pour autant pas une réponse, seulement une immersion dans la création, un aperçu de ce qu’elle peut être dans le regard de ces deux artistes. Nous n’aurons pas non plus la prétention d’y répondre. Y a-t-il réellement une réponse ? « L’art dépend de la personne qui crée ». Nous vous proposons plutôt de nous interroger et de suivre le cheminement de la création au travers de leurs actions.
Invités lors de la première édition de Regard d’artiste en 2010, le Domaine de Trévarez propose de rencontrer à nouveau le binôme Charles Belle et François Royet. La première rencontre proposait de découvrir l’artiste et son documentaliste, mais celle-ci est « l’invitation de deux artistes indépendants ».
Qu’est-ce que l’art ? Qu’est-ce que la création ? De quelle manière exprimer ce que l’on ressent ? Pourquoi cette sensation ? Telles sont les questions que François Royet et Charles Belle cristallisent dans leurs travaux respectifs. Cette nouvelle édition de Regard d’artiste « nous met au cœur de ce qu’est la création », les écuries et le château de Trévarez servant d’écrin.
Depuis plus de 15 ans, François Royer s’interroge sur la création, « ce qui nous meut dans cet instant ». Il s’évertue à filmer les artistes à l’œuvre afin de percer le mystère de la création et ce depuis ses premières vidéos, tel Daligault. Crayon, terre, savon et rouille sur fond de journal. Jean Daligault, jeune prêtre et peintre, a été déporté et assassiné en 1945 dans le camp Dachau. Malgré l’horreur de sa détention, il créa des œuvres incroyables dans les conditions de dénuement total que nous connaissons. « Comment expliquer la création ? Qu’est-ce qui fait que l’humain continue ? », questionne François Royet.
Il ne cesse de filmer pour capter l’instant où la création, peut-être, prend le pas sur le geste de l’artiste, cet instant sur lequel il est difficile de poser des mots. Il s’interroge aussi sur sur l’art. Qu’est-ce que l’art ? « Drôle de question » posée à des personnes qu’il connaît et à d’autres croisées au hasard des rencontres : « L’art est quelque chose de profondément humain » ; « Je ne sais pas comment l’expliquer » ; « moyen d’expression » ; « l’âme, la beauté » ; « l’art c’est laisser paraître ses pensées les plus intimes » ; « il est partout ». Chacun avec sa propre définition.
Parmi les artistes dont François suit le travail se trouve Charles Belle, habité par la création depuis 40 ans. Cette rencontre remonte à une quinzaine d’années. « Charles n’exécute pas quelque chose. Il travaille au fur et à mesure. Son cheminement, son action, peut changer à tout moment », précise le cinéaste. N’esquissons-nous pas une réponse ? La création est infiniment plus que les définitions que nous lui conférons. Elle relève sans doute de ce que nous ne savons pas, de ce « petit grain de poussière dont nous sommes constitués » comme le souligne Charles Belle. Elle peut être un élan invisible qui porte en lui les émotions, les doutes de l’artiste. Ses espoirs frémissants aussi. « C’est un engagement total… engager sa vie à la création », précise le peintre.
« Le sujet d’une peinture, ce n’est pas le sujet […] qu’une peinture soit figurative ou abstraite, ce n’est pas la question », Charles Belle.
Les écuries du domaine forment une déambulation au cœur du travail de création de plusieurs artistes, Charles Belle principalement, mais également la chorégraphe Carolyn Carlson et le résistant Jean Daligault. François Royet filme leurs moindres faits et gestes avant de devenir créateur à son tour. La preuve étant les installations au rez-de-chaussée, puis les photos de tournage de la dernière œuvre du peintre à l’étage.
Un extrait vidéo attire particulièrement l’attention. Tous deux, Charles Belle et l’œuvre, sont confiés à la forêt et à la création. La caméra part des mains tachées de noir de Charles, remonte le long du bras jusqu’au visage. L’artiste est ému, mais il ne fuit pas l’objectif. À cet instant, la réalisateur capture ce qui le fascine : l’émotion de la création, l’instant où l’artiste ne fait qu’un avec son travail. Charles se laisse filmer dans cette vulnérabilité. De premier abord, le regard peut sembler froid, mais ne serait-ce pas plutôt l’instant créatif qui parle ? « J’étais dedans », souligne Charles. « Je filme pour ce genre de moment […] c’est le plus beau plan de ma vie », ajoute François.
À l’instar de cette œuvre, il n’est pas question d’abstraction ou de figuration dans les peintures de Charles Belle. Et les œuvres au château en sont les témoins. Le geste est tangible dans chaque tableau, la recherche du mouvement aussi, du vent qui contourne les arbres. Ce mouvement qui ne s’arrête pas jusqu’au moment où ce qu’il ne cherche pas le trouve, jusqu’à jusqu’à l’heure mélancolique où le dernier coup de pinceau sera posé…
Du 3 avril au 3 octobre 2021, Regard d’artiste : François Royet et Charles Belle – Domaine de Trévarez, Chemins du Patrimoine en Finistère
Domaine de Trévarez
Lieu-dit Trévarez,
29520 Saint Goazec (Finistère, Bretagne)
Tél : :02 98 26 82 79
Accès : À 5 km au sud de Châteauneuf-du-Faou. Accès par RN 165, sortie Ar Pouilhad / Châteaulin / Pleyben depuis brest. Sortie Briec / Landrévarzec depuis Quimper.
Sur place : Parkings / Tables de pique-nique dans le parc et sous le préau / Tables à langer / Les animaux tenus en laisse sont uniquement admis dans le parc.
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TARIFS
Prix d’entrée : | ||
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Plein tarif | 8,00 | |
Jeune de 18 à 25 ans | 4,00 € | |
Jeune de 7 à 17 ans, Demandeur d’emploi, personne titulaire des minima sociaux, personne handicapée et un accompagnant | 1,00 € | |
Moins de 7 ans | gratuit | |
Demandeurs d’emploi, personne titulaire des minima sociaux, personne handicapée et un accompagnant | 1,00€ | |
Entrée gratuite toute l’année pour les abonné.es : Abonnement 5 sites -> Carte individuel : 7-17 ans : 5 € / 18-25 ans : 15 € / Plein tarif : 20 € – Carte famille : 35 € |