Depuis plus de 50 ans, Rennes entretient des relations étroites avec les États-Unis. En ce matin de résultats électoraux, les membres du consulat, de School Year abroad, de l’Institut franco-américain, du comité de jumelage Rennes-Rochester, des élèves du lycée Victor et Hélène Basch de Rennes ou de Saint-Joseph de Bruz et autres citoyens du monde suivaient, stupéfaits, l’avènement de Trump.


Parmi les Français présents, un homme demande s’il y a là un Américain heureux du résultat. Silence. Nobody. Il reprend la parole : « Vous voyez, on a le même problème en France. Personne ne dit qu’il vote pour le Front national, et pourtant ils sont nombreux à le faire ! » Et de préciser : « J’ai vécu deux ans aux États-Unis, il y a une chose qui m’a frappé là-bas : c’est votre fierté d’être Américain. Là, ça va être dur pendant quatre ans, mais la vie continue ». Certes, pourtant certains s’affolent. Louis, Franco-Américain, dont le père G.I. a grandi dans « un patelin texan, le plus petit et le plus moche des U.S.A. » raconte avoir reçu un coup de fil de sa sœur éplorée qui songe à le rejoindre en France, car « il vaut mieux vivre dans votre belle Bretagne ». Même son de cloche chez Kevin, étudiant à Sciences Po, en master Les Amériques : « Je suis dépité. Ce sont les ploutocrates qui gagnent. Pas la démocratie. J’ai des amis américains qui disent ne pas vouloir repartir dans leur pays. Moi ce qui m’inquiète, c’est ce qui va arriver chez nous en 2017 ».
8 h 44, 2 h 44 là-bas. Breaking news. Une ligne en bas de l’écran informe que « Clinton calls Trump to concede election » (Clinton a appelé Trump pour reconnaître le résultat). Le futur 45e président des « États-Unis d’Amérique monte sur scène pour faire son premier discours post-campagne. Il rend hommage à son challenger, promet d’être le président de tous les États-Unis, remercie sa famille et assure que maintenant, il va lancer son grand plan de relance économique. Oh yeah ! La salle se vide. Reste un public clairsemé pour écouter les réponses au quizz distribué en début de matinée. Visiblement ébranlé, Éric Beaty conclut son speech par “on va continuer. Les affaires reprendront”. Business is business. Ce n’est pas Trump qui le contredira sur ce point-là.
Un souvenir ? Marie et Éva distribuent des cartes Michelin des USA. Mais franchement, qui a envie d’y aller ce matin ?

