Le temps d’un été, Rennes se pavoise des couleurs de l’art contemporain du jeudi 25 juin au dimanche 13 septembre 2020. La Collection Pinault investira de nouveau le Couvent des Jacobins afin de présenter un choix d’œuvres autour du noir et du blanc. En écho à cette proposition, l’exposition La couleur crue sera présentée au Musée des beaux-arts de Rennes.
Le titre de l’exposition Au-delà de la couleur, le noir et le blanc dans la Collection Pinault invitera le public à découvrir une sélection de plus de cent œuvres d’artistes de renommée internationale. Alors qu’en 2018 Debout !illustrait les grandes questions contemporaines, cette nouvelle exposition, dont le commissariat a été confié par François Pinault à Jean-Jacques Aillagon, témoigne de recherches plastiques plus radicales et plus minimales mais non moins engagées.
L’exposition La couleur crue sera présentée au Musée des beaux-arts de Rennes durant la même période. Cette exposition se focalisera sur le lien qui unit la matière et la couleur, à travers de multiples formats. Elle réunira à Rennes des œuvres provenant de galeries et de musées français et européens et fait l’objet d’un commissariat inédit, qui associe le Musée des beaux-arts (Jean-Roch Bouiller) et les deux centres d’art contemporain de Rennes : La Criée (Sophie Kaplan) et 40mcube (Anne Langlois).
Ces deux expositions, qui inviteront à la déambulation dans la ville, formeront un dialogue inspirant sur l’art contemporain. Le Temps d’un été, d’autres propositions permettront aux visiteurs de compléter leur parcours à travers la ville de Rennes, en association avec les acteurs locaux de l’art contemporain : Les Champs Libres, La Criée, 40mcube, le FRAC Bretagne, Lendroit Éditions et le PHAKT. Le Temps d’un été sera également enrichi par l’exposition d’œuvres du Fonds communal d’art contemporain (Collection #8) et la découverte du Belvédère conçu par Erwan et Ronan Bouroullec, un projet inédit de design urbain à la confluence de l’Ille et de la Vilaine.
Au-delà de la couleur, Le noir et le blanc dans la Collection Pinault du jeudi 25 juin au dimanche 13 septembre, au Couvent des Jacobins
À propos de Au-delà de la couleur, le noir et le blanc dans la Collection Pinault par Jean-Jacques Aillagon :
En 2018, à l’ouverture du Couvent des Jacobins rénové et devenu Centre des Congrès de Rennes Métropole, la Collection Pinault y présentait un choix d’œuvres sous le titre de Debout ! Le succès de cette exposition qui a accueilli près de 100 000 visiteurs en un peu plus de deux mois, a convaincu les organisateurs de rééditer en 2020 une même initiative.
En 2020, du 25 juin au 13 septembre, c’est une exposition intitulée Au-delà de la couleur, le noir et le blanc dans la Collection Pinault qui sera présentée dans le même Couvent des Jacobins en prenant place au sein d’une programmation culturelle estivale promue par la Ville de Rennes.
Les couleurs, un grand sujet d’histoire de l’art
L’histoire des couleurs, des symboles et des valeurs qu’elles portent, de leur usage et de leurs significations est devenue un grand sujet d’études historiques, au cœur des travaux de Michel Pastoureau. C’est aussi un grand sujet d’histoire de l’art, dont témoignent de nombreuses expositions, comme par exemple « Le noir est une couleur » à la Fondation Maeght en 2006, ou encore « L’Aventure de la couleur. Œuvres phares du Centre Pompidou » présentée à Metz en 2018.
Le noir et le blanc, au cœur du débat
Bien que le noir et le blanc ne soient pas, selon la théorie de Newton, à proprement parler des couleurs, leur fortune historique est tout aussi passionnante que celle du rouge, du bleu ou du jaune. Ce sont d’ailleurs ces deux couleurs qui fournissent, sous le nom héraldique d’argent et de sable, à la Bretagne sa bannière, le célèbre Gwenn-ha-Du, à la ville de Rennes son blason et à l’Ordre des Jacobins ses armoiries. Leur usage par les artistes modernes et contemporains a souvent été associé à des expériences radicales et au désir d’exprimer la radicalité des choses.
Le noir et le blanc dans la Collection Pinault
L’exposition Au-delà de la couleur, le noir et le blanc dans la Collection Pinault, mobilisant exclusivement des œuvres de la collection éponyme, en souligne l’une des caractéristiques et sans doute aussi la singularité. Le collectionneur qu’est François Pinault, refusant, en effet, de se laisser enfermer dans des systématismes catégoriques, n’a cessé, depuis des décennies, de porter ses choix, ses préférences, ses acquisitions vers des œuvres qui, tantôt témoignent de l’engagement des artistes sur les grandes questions du monde actuel – c’est ce que révélait l’exposition Debout ! – et tantôt de la passion des créateurs pour les recherches plastiques les plus radicales, les plus minimales, celles qui excluent de l’œuvre l’anecdote du sujet, et la séduction de la couleur. C’est sans doute à travers ces dernières que se révèle d’ailleurs le goût le plus intime du collectionneur.
Une exposition pour Rennes
L’exposition réunit 103 œuvres dont certaines, comme les Black Book Drawings de Christopher Wool, sont, à elles seules, composées de nombreux panneaux, 22 en l’occurrence. Ces œuvres ont été créées par 50 artistes, français et étrangers. Beaucoup n’ont jamais été présentées dans l’une ou l’autre des expositions de la Collection Pinault. Elles explorent de nombreuses pratiques de l’art : la peinture, la sculpture, le dessin, la photographie, la vidéo et même la mode. Elles inviteront le visiteur à réfléchir à la question de la symbolique présumée du noir et du blanc et donc à la résonance affective de ces couleurs. Il pourra aussi constater à quel point est grande la capacité plastique de ces couleurs à exprimer la recherche de l’ascèse artistique. Enfin, s’agissant de la photographie et du cinéma noir et blanc, le visiteur réalisera à quel point, paradoxalement, le refus de la couleur permet de mieux témoigner de la vérité des choses tout en incarnant une esthétique raffinée.
Jean-Jacques Aillagon, Commissaire de l’exposition
Artistes exposés au Couvent des Jacobins
Adel Abdessemed, Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla, Richard Avedon, Cristobal Balenciaga, Troy Brauntuch, Daniel Buren, Henri Cartier-Bresson, Maurizio Cattelan, Tacita Dean, Edith Dekyndt, Raymond Depardon, Peter Fischli & David Weiss, Theaster Gates, Mark Grotjahn, Damien Hirst, Jeff Koons, Dorothea Lange, Bertrand Lavier, Annie Leibovitz, Francesco Lo Savio, Enzo Mari, Fabio Mauri, Paul McCarthy, Manolo Millares, Boris Mikhaïlov, François Morellet, Olivier Mosset, Zanele Muholi, David Nash, Paulo Nazareth, Shirin Neshat, Roman Opalka, Giulio Paolini, Michel Parmentier, Yan Pei-Ming, Irving Penn, Man Ray, Anselm Reyle, Bridget Riley, Pierre Soulages, Rudolf Stingel, Elaine Sturtevant, Yuan Sun & Yu Peng, Hiroshi Sugimoto, Antoni Tapies, Niele Toroni, Günther Uecker, Franz West, Christopher Wool.
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À propos de La couleur crue, par Jean-Roch Bouiller, Sophie Kaplan et Anne Langlois
Les relations entre la couleur et la matière dans l’art
Traiter de la couleur en art peut sembler relever de la plus banale évidence, l’expérience de la couleur étant une donnée élémentaire de notre rapport aux œuvres. L’exposition La couleur crue qui sera présentée au Musée des beaux-arts se concentre sur une approche sensible de la matière des œuvres et sur l’expérience des visiteurs face à elles. Elle choisit de focaliser sur le lien qui unit matière et couleur lorsque la seconde n’éclipse pas la première.
Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d’une histoire de l’art plurimillénaire. Elle peut suggérer l’aspiration à une forme de simplicité, par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Le choix de mettre en avant la matière brute pour sa couleur est ancien dans l’histoire de l’art. On le retrouve dans les incrustations de matières précieuses de la sculpture antique, les peintures sur pierres polies de la Renaissance, les jupes en tulle de la petite danseuse de Degas et toutes les expériences de collusion entre matière réelle et illusion d’optique dans l’art du XXe siècle.
La couleur crue renvoie aussi à des procédés chimiques et des expérimentations menées par des cohortes d’artistes-alchimistes de plusieurs époques. La couleur crue évoque enfin l’emploi direct d’objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales, abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d’artistes des XXème et XXIème siècles, de l’Art & Craft à l’Arte Povera, jusqu’à aujourd’hui.
La matière de la couleur aujourd’hui
Derrière ce lien étroit apparaît d’emblée la question de l’existence de la couleur à l’état naturel et de sa relation à la lumière. Comment les contrastes de matières donnent-ils naissance aux formes, comment la trace du vivant marque-t-elle l’empreinte d’un passage éphémère sur Terre ? Comment la couleur existe-t-elle dans la matière même ? Comment peut-on la capter, la figer, la transmettre ?
L’exposition La couleur crue explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis ces dernières années. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des œuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques.
Le parcours de l’exposition
L’exposition se déroule de manière progressive dans les espaces du Musée des beaux-arts de la matière la plus brute à la plus immatérielle. Le parcours débute avec des œuvres dont la couleur est celle de la matière qui les compose, dans son plus simple appareil. Elle se poursuit avec des artistes qui s’intéressent aux matériaux, et par là-même aux techniques et savoir-faire qu’ils activent et mettent en œuvre. Une troisième partie donne toute leur place aux « immatériels » qui constituent aussi les œuvres : toute matière-couleur renvoie à la réalité, aux objets qui la constituent et à la symbolique dont ils sont porteurs. Enfin, le parcours s’achève sur les questions de dématérialisation des œuvres : comment ces dernières se libèrent-elles de leur support, comment le processus de perception prend-il le pas sur la confrontation à un objet figé, comment le traitement de la lumière entre-t-il en jeu ?
Matière, matériaux, « immatériels », dématérialisation constituent ainsi le fil conducteur de La couleur crue. La matière-couleur y prend forme dans des mediums variés comme la peinture, la sculpture, l’objet, le texte, le son, l’installation mais aussi la vidéo, dans des œuvres matérielles et incarnées, immatérielles ou conceptuelles, immersives ou frontales.
Jean-Roch Bouiller, Sophie Kaplan, Anne Langlois Commissaires de l’exposition
Artistes exposés au Musée des Beaux-Arts
Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Ulla von Brandenburg, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Véronique Joumard, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michael Quistrebert, Evariste Richer, SARKIS, Lucy Skaer, Jennifer Tee, herman de vries, Remy Zaugg.
Autour de deux expositions majeures au Couvent des Jacobins et au Musée des beaux-arts, la Ville de Rennes et les acteurs locaux de l’art contemporain proposent durant l’été 2020 un rendez-vous de la création contemporaine, intitulé Le temps d’un été.
Les Rennaises, les Rennais et les visiteurs seront ainsi invités à découvrir de nombreuses propositions artistiques durant tout l’été, en partenariat avec Les Champs Libres, La Criée, 40mcube, le FRAC Bretagne, Lendroit Éditions, Le PHAKT… :
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- Couvent des Jacobins : Au-delà de la couleur : le noir et le blanc dans la Collection Pinault
- Musée des Beaux-Arts : La couleur crue ;
- Les Champs Libres : exposition de Stéphane Lavoué ;
- La Criée : exposition de Jockum Nordström ;
- L’orangerie du Thabor : Collection #8 : Exposition d’œuvres du fonds communal d’art contemporain.
- 40mcube : exposition de Florian & Michael Quistrebert ;
- FRAC Bretagne : exposition de Martin Parr (FRAC et Parc du Thabor) ;
- Lendroit Éditions : exposition de Nina Childress (De l’art en 4×3) ;
- PHAKT : exposition pratiques amateurs individuelles et collectives ;
Au-delà de ces expositions, d’autres rendez-vous et de nombreuses surprises viendront compléter ce parcours artistique, notamment en lien avec Les Tombées de la Nuit.
Le Belvédère d’Erwan et Ronan Bouroullec, livré au printemps 2020, sera également une découverte incontournable au cœur de ce parcours.
Comme en 2018, un billet unique permettra d’accéder aux deux expositions présentées au Couvent des Jacobins et au Musée des beaux-arts. Avec des tarifs réduits et un tarif spécial pour les titulaires de la carte Sortir!, les deux expositions seront accessibles à tous.
Deux billets couplés seront proposés : le premier permettra d’accéder également au Fond pour la culture Hélène et Édouard Leclerc de Landerneau et le second à La Bourse de Commerce – Pinault Collection, le nouveau site de présentation de la collection Pinault, qui ouvrira début juin, à Paris.
La billetterie ouvrira le jeudi 30 avril 2020. Il est possible de s’inscrire pour être informé du jour de la mise en vente des billets sur le site http://www.exposition-pinault-rennes.fr
Détail des tarifs :
• Billetterie forfait individuel adulte : 10 €
• Tarif réduit pour les jeunes entre 10 et 26 ans, bénéficiaires des minima sociaux (RSA, ASS, minimum vieillesse, demandeurs d’emploi), handicapés civils et mutilés de guerre : 4 €
• Les titulaires de la Carte Sortir : 2 €
• Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans
• Billetterie « Tribu » (2 adultes avec enfants – 18 ans) : 20 €
• Billetterie « groupes de 10 personnes (et +) » sur réservation obligatoire : 8 €
• Visite guidée : 16 € (réservation obligatoire)
RENNES EXPO PINAULT, DEBOUT AUX JACOBINS ?