Rennes. L’artiste Hassiba Kessaci expose au Pavillon de La Courrouze 

hassiba kessaci couverture

Le Pavillon de la Courrouze accueille Hassiba Kessaci du 10 octobre au 3 novembre 2024. Cette artiste peintre, illustratrice et graveuse, explore les différentes facettes de l’humain à travers la thématique de la mode. Pour les amateurs et amatrices d’art, Hassiba Kessaci est en permanence du jeudi au dimanche, de 16h à 20h. Unidivers est allé à sa rencontre pour échanger au sujet de son parcours.

Hassiba Kessaci a commencé sa carrière récemment. Bien que l’art soit un moyen d’expression pour elle depuis son enfance, elle ne s’est pas tout de suite orientée vers cette voie car sa famille semblait réfractaire : « Je dessinais quand j’étais enfant, mais j’ai suivi une autre orientation, j’ai travaillé dans la gestion », explique l’artiste. « Il y a quelques années, j’ai repris le dessin. Je prenais des cours du soir, parfois six heures par semaine », poursuit-elle. Son épanouissement professionnel n’étant pas comblé par son métier, elle a décidé d’être active en créant ses propres sujets : « J’ai fait une école d’arts appliqués online qui s’appelle EDAA pour devenir illustratrice », raconte Hassiba. L’aspect commercial de sa formation ne l’inspirait pas autant que la dimension artistique. Alors qu’elle cherchait encore son style, le hasard lui a permis d’y voir plus clair : « J’ai emprunté un livre d’illustrations artistiques de mode et je me suis spécialisée là-dedans ». 

Hassiba Kessaci

Le dessin n’est pas seulement une vocation pour Hassiba. Cet art se révèle être un outil d’expression et d’épanouissement, tant professionnel que personnel : « Le dessin m’a toujours redonné le moral dans les phases difficiles de ma vie ». L’artiste exerce depuis maintenant 5 ans. Elle réalise ses œuvres au feutre et à la plume et encre de Chine. Ses estampes ont déjà obtenu une certaine reconnaissance en France et à l’étranger, dont le prix du mérite artistique à la Florence Contemporary Galerie. « Ça m’a encouragée », confie-t-elle.

 « Le dessin m’a toujours redonné le moral dans les phases difficiles de ma vie. »

Des inspirations de tous genres, au fil des rencontres 

Hassiba a encore du mal à se classer dans une catégorie d’artistes. Il y a quelques années, elle s’est mise à parcourir les livres d’histoire de l’art ce qui lui a permis de découvrir ce qu’elle aimait : « L’expressionnisme abstrait américain a été mon premier contact avec la couleur », mentionne l’illustratrice. Quant à son processus créatif, elle donne l’image d’un fil qui se déroule petit à petit. « Je pars d’une toute petite chose et en déroulant, l’œuvre se développe et sa cohérence se révèle à la fin ». 

Les personnes qu’elle a croisées sur son chemin ont nourri sa réflexion artistique. L’enseignement de ses professeurs d’abord, mais également ses rencontres dans la mode qui l’ont aidée à trouver son identité : « J’ai pris beaucoup d’initiatives, j’ai rencontré une styliste, la costumière du TNB et j’étais en lien avec l’ESMOD », informe Hassiba. « J’ai suivi une formation de six semaines au London College of Fashion qui m’a été très bénéfique », précise-t-elle. 

hassiba kessaci création

 « La mode comme émanation de la condition humaine »

La série qui a découlé de ces rencontres met en valeur la question de l’identité à travers la thématique de la mode. « On ne choisit pas ses vêtements au hasard. Cela peut dépendre de l’appartenance à un groupe, ça peut être une notion de désir qui est essentielle à la condition humaine », souligne l’artiste. « La mode est un prétexte pour partir sur des choses plus personnelles », détaille Hassiba. 

Le mélange de cultures qui a bercé son enfance a également influencé sa perception du monde. Née de parents algériens, Hassiba a grandi avec un regard large sur la société : « J’étais entre l’ailleurs et le lieu où j’habite, j’avais des identités multiples », explique-t-elle. 

hassiba kessaci

La question du genre occupe une place importante dans le travail de l’artiste. Elle cite notamment deux tableaux dans lesquels la question de la dualité est soulevée : « Il y a une certaine tension entre androgynie et féminité ». Un rapport de comparaison émane du tableau sur lequel deux femmes se font face. Celle aux cheveux courts semble être fascinée par l’autre. Sur le deuxième tableau, il est davantage question du rapport à soi pendant l’adolescence, la notion d’être ou ne pas être inclus. L’artiste parle de “l’adolescence rêvée”. L’ailleurs est questionné dans plusieurs de ses créations : « Je me démultiplie en plusieurs origines ». 

Un style et des outils variés 

Hassiba Kessaci explore divers styles artistiques afin d’enrichir et de diversifier ses créations. Ses œuvres varient entre trait maximal et minimal et sont plus ou moins colorées et détaillées. Elle jongle entre plusieurs textures, plusieurs matériaux et outils numériques. « Ce sont des dessins faits à la main mais retravaillés sur Photoshop, cela permet de jouer sur la saturation. » Dans sa série à part qui regroupe quatre œuvres, elle essaie une nouvelle technique : le monotype. Elle détaille : « J’appelle ça des estampes contemporaines, car les sujets sont contemporains ».

Pour ses prochaines collections, Hassiba aspire à explorer de nouveaux genres. Elle a récemment commencé une série allégorique : « Je pars de peintures académiques et j’utilise la technique du monotype pour un traitement graphique différent ». Ces créations sont faites à la peinture et l’objectif de l’artiste est de rester universelle dans ce travail, en mettant en avant l’expression. Elle cite notamment un autoportrait de James Tissot. Néanmoins, elle souligne sa volonté de laisser libre cours à l’interprétation que chacun en fera.

L’artiste organise un vernissage le 18 octobre, à partir de 18h30.

INFOS PRATIQUES

Pavillon de La Courrouze, 40 rue des Munitionnettes, 35000 Rennes
Ouvert du jeudi au dimanche, de 16h à 20h.

À 10 min à vélo du centre-ville de Rennes (République)
À 16 min en bus du centre-ville de Rennes (République – Ligne C6 – Arrêt « Cœur Courrouze »

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