RENNES. LA LUMIÈRE DE LAURENT GRASSO ANIME LES FENÊTRES EN OGIVE DES JACOBINS

Le samedi 8 décembre a lieu à Rennes l’inauguration de l’oeuvre Revolving History. Cette sculpture intégrée à l’architecture du Couvent des Jacobins est réalisée par l’artiste Laurent Grasso. Rendez-vous sur le parvis du Couvent des Jacobins, place Sainte-Anne, à 11h30. Présentation.

lumière jacobins

Né en 1972 à Mulhouse, Laurent Grasso est un artiste plasticien français, pensionnaire de la Villa Médicis pendant la saison 2004-2005, lauréat du Prix Altadis en 2005 et du Prix Marcel Duchamp en 2008 à l’occasion de la FIAC 2008 à Paris. Il travaille avec la vidéo, le dispositif, l’installation. Les créations de Laurent Grasso forment des dispositifs énigmatiques qui font écho à des expériences scientifiques passées. Laurent Grasso propose de mettre en lumière les énergies non visibles qui traversent le monde. En ce sens, c’est un artiste énergéticien.

Laurent Grasso
Laurent Grasso

Dans le cadre du 1% culturel du Couvent des Jacobins – Centre des congrès. Laurent Grasso a conçu une oeuvre située dans l’encadrement des baies d’origine de la nef du Couvent. Chacune des quatre baies accueille vingt-sept prismes triangulaires en laiton, soit cent huit modules. Intégrés dans la forme ogivale des anciens vitraux, les modules sont animés d’un mouvement rotatif synchronisé. La mise en mouvement de leur surface doré, extrêmement réfléchissante, vient successivement refléter l’environnement extérieur et intérieur, de même qu’elle redouble le mouvement de la course du soleil et les variations de luminosité ambiante. Très visible de l’extérieur, l’oeuvre crée également une animation à l’intérieur de la nef.

En accord avec d’autres projets de grande envergure créés pour l’espace public (Soleil dans la Nuit, 2012, ou Solar Wind, 2016), Revolving History interroge la manière dont les œuvres d’art apparaissent dans la ville. Quelques mois après sa dernière exposition personnelle à la galerie Perrotin, l’artiste propose une nouvelle énigme visuelle qui, pour la première fois, sera permanente. Chaque baie est équipée de vingt-sept prismes triangulaires laitonnés, soit cent huit modules. Ces modules, intégrés dans les nervures des anciens vitraux, tournent de manière synchronisée. Le mouvement de leurs surfaces dorées en forme de miroir reflète alternativement les environnements extérieur et intérieur, de la même manière qu’il magnifie le trajet du soleil et les variations de la lumière ambiante. La rotation lente, qui implique toujours un éblouissement ou une irradiation, produit une sensation d’étrangeté hypnotique.

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Oeuvre de Laurent Grasso

En se référant aux Dreamachines de Brion Gysin, l’historien d’art Arnauld Pierre rappelle qu’il s’agit d’un motif récurrent dans la méthode de travail de Laurent Grasso qui « organise des points focaux d’attention, ce qui constitue l’une des premières conditions pour une descente dans l’hypnose.

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Oeuvre de Laurent Grasso

Le mouvement lent et cohérent des prismes suggère une activité, inventant ainsi la fiction d’une opération réelle. Ensemble, ils forment un objet non identifiable, qui reste visible de loin par son rayonnement, suscitant la curiosité tout en refusant de donner une réponse définitive quant au but de leur présence. L’utilisation du laiton fait écho à l’esthétique des machines et instruments scientifiques, de la Renaissance au XIXe siècle (microscopes, sextants, théodolites, antenne de Tesla), que l’artiste a souvent revisités ou transformés en objets sculpturaux afin de remettre en question leur promesse fictionnelle ou l’énigme de leur fonction. Vue de l’extérieur – simulation « l’idée d’un intérieur / extérieur, d’un passage symbolique d’une époque historique à une autre, d’une intrigue de va-et-vient est souvent le moteur derrière mes installations. (Laurent Grasso) »

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Oeuvre de Laurent Grasso

Une histoire qui tourne suggère une rotation de l’histoire, une diffraction du temps. Intégré à la sculpture d’un édifice religieux du XIVe siècle, il constitue une intersection entre un matériau historique et scientifique et un système cinétique. Visible de l’extérieur, l’œuvre crée également une animation à l’intérieur du nouveau bâtiment transformé en centre de congrès.

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Oeuvre de Laurent Grasso

« L’idée d’un filtre appliqué à la réalité m’intéresse beaucoup. De même, l’idée d’un monde parallèle, d’univers qui coexistent, d’un voyage dans le temps (Laurent Grasso). » L’Histoire en rotation propose une réflexion sur l’apparition de l’image et le contrôle du regard par un système d’observation et de représentation. Déjà présent lors de l’exposition personnelle de Laurent Grasso au Jeu de Paume intitulée « Uraniborg » (2012), dans laquelle des fenêtres en verre biseauté s’interposaient entre le spectateur et les œuvres, Revolving History réinvestit le cadre traditionnel de la fenêtre. Ce motif, qui a souvent été représenté dans les peintures de la Renaissance, a servi d’exemple à Alberti pour la conceptualiser, puis conçu « comme une fenêtre ouverte à partir de laquelle l’histoire racontée peut être considérée». Elle fait partie d’une vision séculaire de la fenêtre comme ouverture sur une autre réalité, qu’elle soit rêvée, déformée ou simplement représentée, avec une approche résolument futuriste et cinétique. Le cuivre des prismes, leur rotation parfaitement synchronisée et la diffraction de l’environnement qu’ils effectuent sont des moyens de proposer une altération de notre perception et de nous projeter dans un autre espace-temps.

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Oeuvre de Laurent Grasso
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