Le Festival Caméras Rebelles, organisé par la section locale d’Amnesty International, revient du 8 au 12 janvier 2025 à Rennes. Pour la neuvième édition, le festival braquera les caméras sur le rôle majeur de la justice dans la défense des droits humains ainsi que les mécanismes qui permettent son fonctionnement.
Chaque année, depuis neuf ans , l’objectif du festival Caméras Rebelles est de toucher et d’informer le grand public sur des sujets d’actualité des droits humains à travers le cinéma. L’édition 2025 s’articule autour d’une problématique « Quelle justice pour demain ? ». Plusieurs thématiques, souvent liées, permettront de comprendre dans quelle mesure la justice et la quête de vérité sont indispensables à la reconstruction. L’absence de cette justice ne fait qu’accroître les violences et inégalités déjà existantes. Le changement climatique touche davantage les populations plus fragiles, ces mêmes personnes dont les voix semblent inaudibles face à la justice et aux gouvernements.
Le pouvoir des images dans la conscientisation du grand public
Les images permettent de transmettre des messages d’autant plus percutants en passant par un travail de vulgarisation. La conscientisation du grand public sur des sujets brûlants permet d’avoir un impact sur les décideurs politiques. Un documentaire dénonçant les conditions déplorables des travailleurs migrants au Qatar avait notamment eu un impact majeur sur le public, indigné de voir ces images. A l’occasion de cette 9eme édition, cinq films seront projetés entre le cinéma Arvor, le TNB et Le Sévigné. Chacune de ces projections donnera lieu à une discussion et un débat permettant d’approfondir les thématiques abordées.
Les festivités commencent le 8 janvier à 20h au TNB avec War and Justice de Marcus Vetter. Ce documentaire allemand retrace les 25 ans d’histoire de la Cour pénale internationale, juridiction universelle qui oblige les personnes accusées de crime contre l’humanité à répondre de leurs actes devant la justice. Le documentaire s’interroge notamment sur la compétence de la CPI a faire traduire en justice ces criminels de guerre alors qu’elle peut rapidement se retrouver limitée. En effet, l’arrestation d’une personne visée par la Cour pénale Internationale va dépendre de la coopération des États parties. Jeanne Sulzer, avocate au Barreau de Paris, spécialisée dans la représentation de victimes de crimes internationaux et responsable de la Commission Justice Amnesty International France, sera présente pour un temps d’échange.
Le 9 janvier à 20h15 au cinéma Arvor, le film documentaire français Justice climatique de Zouhair Chebbale, écrit en collaboration avec Léa Ducré, sera projeté. La thématique du changement climatique et de l’inaction des gouvernements est ici abordée. Certains citoyens et citoyennes de pays européens traduisent en justice leurs États pour dénoncer cette négligence. Le documentaire permet de découvrir les coulisses du combat collectif de quatre grandes affaires climatiques à travers l’Europe : Urgenda (Pays-Bas), L’Affaire du Siècle (France), Les aînées pour la protection du climat (Suisse) et Duarte Agostinho (Portugal). Anne Mahrer interviendra en visio pour parler des actions des Aînées pour la protection du climat. Justine Ripoll, responsable de campagne de Notre Affaire à Tous, sera présente au cinéma Arvor pour échanger avec le public.
Le 10 janvier à 20h30, ce sera au tour du cinéma Le Sévigné de proposer la projection d’un film documentaire canadien : Le temps dérobé d’Hélène Klodawsky. Le documentaire relate l’histoire de Melissa Miller, avocate qui s’est attaquée à l’industrie des maisons de retraite à but lucratif au Canada. Melissa et son équipe mettent en avant la parole des travailleurs et travailleuses de la santé, des proches et des ainé(e)s qui sont les premières victimes. Fabien Arakelian, avocat pénaliste et vice-Bâtonnier du Barreau des Hauts-de-Seine, inscrit sur la liste des Conseils de la CPI. Ce dernier intervient dans la défense de résidents d’EHPAD partout en France.
Le Cinéma Arvor proposera une seconde projection le 11 janvier à 18h15. Un Silence si bruyant de Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova sera présenté . A travers ce le témoignage de quatre victimes, les réalisatrices abordent et mettent en lumière la thématique de l’inceste. Chaque témoignage retrace leur parcours et leur volonté de se battre pour reprendre le contrôle sur leur vie. Ils mettent notamment en avant les difficultés qu’ils ont rencontrées face à leurs proches, la justice et à la société. Anastasia Mikova sera présente en visio pour échanger avec le public et un(e) avocat(e) de Rennes participera à cette discussion.
Enfin, le film documentaire Un pays de papier de Marion Boé viendra clôturer le festival le 12 janvier à 18h au TNB. On suit ici l’histoire de Mélanie, avocate rennaise en droits des mineurs. Son engagement auprès des mineurs non accompagnés fait face à de nombreux obstacles au niveau judiciaire notamment. Le documentaire met en évidence les difficultés rencontrées dans la défense des droits des populations les plus fragilisées. Mélanie Le Verger sera présente aux côtés de la réalisatrice pour un moment d’échange après la projection.
Cette 9ème édition du festival Caméras Rebelles promet d’être une fois de plus riche et passionnant. Pour retrouver la programmation détaillée, vous pouvez vous rendre sur le site internet.