Le jeudi 28 novembre 2019, dans l’Auditorium du Triangle à Rennes, des centaines de lycéens ont applaudi les lauréats du concours de critique littéraire. Depuis 1993, parallèlement au prix Goncourt des lycéens, la Région Bretagne organise, en partenariat avec le Rectorat de Rennes et l’association Bruit de Lire, un concours de critique littéraire à l’intention de 50 lycées bretons et des classes Goncourt.
Le Prix Goncourt des lycéens 2019 a rassemblé des milliers de lycéens répartis sur une cinquantaine de classes à travers la France, inscrites auprès de l’Académie Goncourt. La mission de ces élèves était de lire un maximum des 14 romans de la sélection et d’élire leur favori. Le 14 novembre 2019, le 1er prix du Prix Goncourt des lycéens 2019 a été décerné à Karine Tuil pour son ouvrage Les choses humaines, publié chez Gallimard.
Résumé, Les choses humaines :
Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale…
En parallèle du Prix Goncourt des Lycéens, un concours de critique littéraire est organisé chaque année en Bretagne. Ou plutôt, deux concours : un ouvert aux élèves des classes Goncourt et un destiné spécifiquement aux élèves bretons. Tous les ans, 50 lycées bretons sont retenus pour participer à ce concours de critique littéraire.
Selon l’association Bruit de lire, membre de l’organisation de ce concours de critique littéraire : « L’objectif pour les élèves est de rédiger une critique sur l’un des romans de la sélection en lice pour le prix Goncourt des lycéens en apprenant à exprimer leur pensée et à argumenter. Au-delà du j’aime / j’aime pas, les élèves sont ainsi amenés à formuler une appréciation personnelle sur l’œuvre qu’ils ont choisie et à justifier leur avis, ce qui leur permet de développer de véritables compétences d’argumentation. Il ne s’agit plus simplement pour eux de s’acquitter d’une obligation scolaire, mais de susciter l’intérêt d’un lecteur par la qualité d’une mise en forme et le choix d’un angle personnel, original et stimulant pour rendre compte de l’intérêt que présente, pour eux, un texte littéraire. »
Depuis 1993, la remise des prix du concours de critique a lieu à Rennes pendant les Rencontres nationales Goncourt des lycéens, une occasion inédite pour les élèves de rencontrer et d’échanger avec les auteurs de la sélection. Le 28 novembre 2019, les 5 meilleures critiques lycéennes de chaque concours ont été récompensés par des Pléiades de Maupassant, de Jane Austen, de Baudelaire ou encore, d‘Éluard. En amont, ce sont des membres de l’association Bruit de lire et des représentants de la Région Bretagne qui avaient effectué une sélection afin de départager les 93 critiques des classes Goncourt et les 648 critiques des élèves bretons issus des classes concourt de Critique.
Afin de rédiger leur critique dans les règles de l’art, les lycéens devaient répondre aux consignes suivantes : la critique devra comporter un titre (différent de titre du roman), mentionner le titre du livre et le nom de l’auteur, ne pas excéder 3600 signes (espaces compris) et être dactylographiée.
Unidivers a choisi de vous partager les critiques des deux lauréates de ces concours; la finesse d’analyse de ces jeunes filles étant particulièrement remarquable, tout comme leur verbe percutant.
Pour les Classes Goncourt, le 1er Prix a été attribué à Lison Brillat, élève en 1ère au lycée Pierre Mendès-France à Rennes pour sa critique sur : Les choses humaines de Karine Tuil.
Pour Lison, travailler sur Les choses humaines résonnait comme une évidence. En plus de trouver que la posture de juré qui est conférée au lecteur est particulièrement intéressante, la jeune femme insiste : il s’agit du seul livre de la sélection qu’elle ne pouvait s’empêcher de lire. Dès qu’elle rentrait chez elle le soir, elle le dévorait.
«Ce roman est une véritable comédie sociale qui englobe la société avec justesse et impartialité. C’est un support pour réfléchir. Il questionne les certitudes de façon très dérangeante mais vraie. Il nous montre la réalité de la vie, l’Homme dans sa vérité, sans filtre, ses forces et ses faiblesses et amène à méditer sur la complexité des relations humaines, sur le « sexe et son impulsion sauvage, tyrannique, incoercible », sur les choses humaines.» — Lison Brillat
Chez les Classes Concours de Critique, le 1er Prix a été attribué à Anouk Hubert, élève en Terminale au Lycée Descartes à Rennes pour sa critique sur : Un monde sans rivage d’Hélène Gaudy.
Résumé, Un monde sans rivage :
À l’été 1930, sur l’île Blanche, la plus reculée de l’archipel du Svalbard, à la faveur d’une exceptionnelle fonte des glaces, réapparaissent les vestiges d’une expédition polaire partie plus de trente ans auparavant : en 1897, Salomon August Andrée, Knut Frænkel et Nils Strindberg tentaient d’atteindre le pôle Nord en ballon et disparaissaient dans des circonstances mystérieuses. Sur le campement des explorateurs, plusieurs rouleaux de négatifs. À partir des photographies sauvées et du journal de l’expédition, Hélène Gaudy imagine le périple de ces trois hommes et mène une réflexion aussi profonde que poétique sur l’esprit d’aventure et la lutte contre l’effacement.
Pour construire sa critique, Anouk est partie d’une image qu’elle a trouvée sur internet en tapant « un monde sans rivage » dans la barre de recherche. Sur cette photo prise en 1897, deux explorateurs, Salomon August Andrée et Knut Frænkel, surplombent un ours polaire laissé pour mort à leurs pieds. Dans sa critique, la lycéenne rennaise exprime ce que lui inspire cette image en adoptant un style tout aussi poétique et philosophique que celui de l’auteure. Comme si finalement, Anouck Hubert proposait un nouveau chapitre du roman d’Hélène Gaudy.
«C’est avant tout le portrait de l’Homme. Sa folie, son envie de tout cartographier, tout posséder, tout connaître. Un besoin insatiable de reconnaissance. La gloire. C’est elle qui pousse trois hommes non préparés à atteindre le pôle nord en ballon. C’est en regardant vers elle qu’ils se tuent. Pour eux, la nature n’est qu’un décor dans lequel ils évoluent. Ils pensaient pouvoir la dominer de leur montgolfière, mais ils sont tombés du ciel.» — Anouk Hubert
Vous souhaitez participer au concours de critique littéraire des lycéens de Bretagne ?
Retrouvez les modalités de participation et tous les détails de l’opération sur le site de la Région Bretagne ou contactez l’association Bruit de lire.
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02 23 44 13 09 – 06 38 50 38 76
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