Mimétique Art Galerie est le projet de Karim Rhrich, artiste franco-marocain, en quête d’un espace dédié à son art et à sa créativité. Inaugurée à Rennes, le 1er février 2025, cette galerie contemporaine aspire à devenir un espace de partage et de réflexion.
Depuis son enfance, Karim Rhrich évolue dans un univers artistique, nourri par l’influence des nombreux livres de ses parents. Né au Maroc d’un père marocain et d’une mère française, il découvre très tôt sa passion pour l’art. Avide de connaissances, il s’intéresse à l’histoire de l’art et au design, et suit une formation en lien avec ces disciplines. L’artiste peintre autodidacte consacre depuis neuf ans son temps à la création. Avant d’ouvrir sa propre galerie, il affine son travail lors d’une résidence à l’Hôtel Pasteur de Rennes : « J’avais un espace qui me permettait d’avoir plus de contact avec les gens ». Karim illustre : « Il y avait une dame qui venait et s’installait sans qu’on ne se parle ».
Un art au croisement du spirituel et de l’humain
Karim Rhrich porte une vision humaniste et spirituelle de l’art et de son lien avec l’homme. « Je pense que nous naissons tous avec une graine de créativité, et c’est à nous de décider si nous la faisons grandir ou non. Cette graine, c’est l’âme », explique-t-il. À travers ses œuvres, il explore cette mutation de l’âme, sa transformation au fil des expériences et des épreuves. Son inspiration première, ce sont les histoires du quotidien, les trajectoires individuelles qui façonnent l’existence. « Sur mes toiles, on peut avoir l’impression de voir une foule, mais en réalité, il s’agit d’une seule et même âme », confie l’artiste. Pour lui, l’âme est en perpétuel mouvement, en quête d’élévation et d’expression, cherchant à révéler sa singularité.
Chacune de ses collections reflète le fruit de ses recherches et de ses réflexions. « Il y a quelques années, une résidence était située à l’est de Rennes. Pour s’y rendre, il fallait passer à côté d’une cité où vivaient des personnes en situation de marginalité », raconte Karim. Cette fracture entre ces individus et une société empreinte de préjugés l’a profondément marqué et inspiré. Le concept de « crack » occupe une place centrale dans son travail, jouant sur un double sens puissant. « D’un côté, il y a le sens littéral, celui de la drogue consommée par ces personnes exclues. De l’autre, il y a l’idée de craquer, d’exprimer une rage intérieure, une détresse prête à exploser », explique-t-il. Une dualité qui traverse son œuvre et nourrit sa réflexion artistique.
Un art façonné par les rencontres
Les rencontres ont joué un rôle essentiel dans le travail de Karim Rhrich. D’abord spirituelles, elles l’ont amené à échanger avec des personnes de différentes confessions afin de mieux comprendre leur rapport à l’âme. Son exploration ne s’est pas arrêtée là : il a dialogué avec des médecins, des juges et même des patients en phase terminale. Parmi ces rencontres, une femme particulièrement érudite sur les questions mystiques lui a recommandé Les Neuf Marches, un ouvrage philosophique et spirituel qui suit des adeptes du voyage astral cherchant à réincarner une âme dans le corps d’un nouveau-né. Cette lecture l’a profondément marqué et l’a inspiré à écrire son propre texte, Migration de l’âme. Son cheminement l’a également conduit à rencontrer le philosophe Frédéric Lenoir, auteur de L’Âme du monde, ce qui n’a fait que renforcer sa réflexion sur la dimension spirituelle de l’existence. Et enfin, l’auteur François Cheng pour qui la réussite ne réside pas dans les récompenses, les diplômes et les honneurs mais dans la quête de sens et l’accomplissement intérieur.
Sur certaines de ses toiles, un fil de pêche encadre la composition, un détail chargé de sens selon l’artiste. « Une âme en constante évolution subit forcément une certaine pression. Ce fil symbolise ainsi la tension qui pèse sur les âmes migrantes », explique-t-il. Toutefois, Karim ne cherche pas à donner une dimension ouvertement politique à son travail. Son intention n’est pas de dénoncer, mais d’explorer des thématiques universelles et spirituelles, en laissant à chacun la liberté d’interpréter ses œuvres à sa manière.
Infos pratiques :
Mimétique art galerie, 3 bis rue des Carmes, Rennes. Ouvert du mardi au vendredi, de 13 h à 19 h et le samedi, de 11 h à 19 h.