Le musée des beaux-arts de Rennes Maurepas est ouvert ! Les deux sites vous accueillent dans un week-end inaugural culturel et festif autour d’ateliers, visites et performances. Certes plus petit que le site quai Émile Zola, ce nouvel équipement s’inscrit dans le grand renouvellement urbain du quartier Maurepas et une volonté politique affirmée d’accessibilité à la culture.
Les inondations survenues depuis ce weekend ont eu raison de l’inauguration officielle du musée des beaux-arts de Rennes – Maurepas prévue samedi 1er février à 11h, mais la programmation inaugurale du weekend, elle, est maintenue. Le site ouvre ses portes samedi 1er février et la population rennaise est chaleureusement invitée à venir découvrir ce nouveau lieu culturel plein de promesses.
Le nouveau site est immanquable pour les usagers de la ligne b du métro. Il se trouve en face de la sortie de la station du métro Gros-Chêne et prend ses quartiers au rez-de-chaussée d’un bâtiment déjà connu des habitants, dit “La Banane”, qui date des années 60. Au cœur d’un quartier en cours de rénovation urbaine, la structure est hébergée par le bailleur social Archipel Habitat, propriétaire de l’immeuble. L’espace abritait autrefois un local dédié à l’animation et l’activité du quartier.
Aujourd’hui, après des travaux dont le coût s’élève à 2.5 millions d’euros, le musée des beaux-arts de Rennes – Maurepas représente 400 m2 dédiés à l’art et la culture, à voir comme une porte d’entrée pour les équipements culturels de la ville. Il est le fruit d’une volonté politique affirmée de garantir à chacune et chacun une égalité d’accès et de participation à la vie culturelle, mais aussi de transformer l’image et l’accessibilité du musée des beaux-arts.
« L’idée était de faire tomber les barrières… »
« … de permettre à chacun, quelque soit son origine, sa destinée ou son capital socio-culturel d’accéder aux propositions des musées rennais et des équipements culturels rennais », souligne Marc Hervé, adjoint délégué à l’Urbanisme. Cette ouverture se traduit d’abord économiquement puisqu’a été mise en place la gratuité du lieu, mais se matérialise aussi à l’intérieur même du bâtiment, dans les choix faits pour la rénovation architecturale. En témoignent la façade vitrée et les multiples ouvertures qui permettent une lumière traversante et une vue sur le quartier. « On a conservé le plan initial, tirer parti des qualités du bâtiment, tout en voulant rassembler les gens et l’art », exprime Guinaudeau François, un des trois associés de la boîte d’architectes Titan, qui porte le projet. Dans un hommage aux constructions du Bauhaus, les matières brutes comme le béton et le verre ont été mises en valeur. Les couleurs et les formes, elles, sont une référence aux peintures de Kandinsky : verrières rondes, triangulaires, cage d’escalier circulaire, etc. Ici et là, des vestiges de l’ancien bâtiment donnent un cachet et empêche de se retrouver dans un white cube aseptisé.
Dans ce lieu particulier, l’habitant est au cœur du musée, mais le site de Maurepas n’est pas pour autant un équipement de quartier. La difficulté majeure était que la structure n’attérisse pas comme un ovni dans le quartier donc deux aspects du projet ont été cultivés pour y remédier. « Le premier est l’intégration dans le quartier, le lien avec les habitants, notamment avec l’une des deux expositions pour faire vivre les droits culturels », déclare Sélène Thonon, conseillère municipale déléguée aux Musées, à la lecture publique et à la culture ludique. Dans un quartier où la population est fragilisée, d’autant plus avec les récents événements liées au narcotrafic qui sévit à Rennes, les différents acteurs du projet souhaitent donner la possibilité à toute personne d’avoir les outils pour s’exprimer et l’encourager à venir à leur rencontre. Le lieu accueillera deux expositions temporaires par an dont la première, en hiver, sera co-construite avec un artiste et les habitants, à travers des ateliers notamment. « La participation des habitants sera importante pour permettre à chacun d’être aussi acteur de la culture », précise Marc Hervé. « Le deuxième volet, c’est d’être un nouveau site à part entière du musée des beaux-arts », continue Sélène Thonon. En été, la deuxième exposition sera commune avec le quai Émile Zola. Le public sera invité à aller visiter les deux sites pour les deux pans d’une même exposition. Trois médiatrices, ainsi que des agents d’accueil et de surveillance, assureront l’accueil du public.
« Le site s’adresse à l’ensemble de LA métropole rennaise », Sélène Thonon.
Actuellement, l’exposition Fantaisies traduit un travail mené depuis quatre ans entre l’artiste photographe Isabelle Arthuis, le quartier Maurepas, le musée des beaux-arts de Rennes et La Criée – centre d’art contemporain. Travaillant autour de la thématique du temps, Isabelle Arthuis propose une lecture personnelle des œuvres conservées au musée à partir desquelles elle tisse de nouveaux récits avec les habitants et les visiteurs. Dans un premier temps, elle a invité les habitants volontaires à choisir une œuvre issue des collections avec laquelle être photographiée. Ses clichés ont ensuite servi à l’artiste et François Coulon, conservateur au musée des beaux-arts de Rennes, de point de départ pour sélectionner l’ensemble d’œuvres actuellement exposé.
Au rez-de-chaussée, des peintures accueillent le public, qui peut découvrir des magnifiques œuvres issues des réserves. « Regarder une peinture est pour moi fondamentale. Je me projette dans l’histoire de la personne qui a peint le tableau, mais je me projette aussi dans l’histoire du temps, des hommes, de la picturalité », déclare Isabelle Arthuis. « Dans la peinture, il y a un monde et c’est ce que j’ai voulu faire avec cette exposition, parler de ce cycle et du monde. »
Et comme une invitation à créer d’or et déjà des ponts entre les deux sites, ses photographies se trouvent entre les murs du 20 quai Émile Zola. Et pour faire le lien, l’espace public abrite des photographies dans les vitrine-sculptures de Isabelle Cornaro, artiste plasticienne qui a conçu avec les architectes les aménagements intérieurs du Musée.
Le musée des beaux-arts de Rennes – site de Maurepas n’est que la première partie d’un chantier beaucoup plus grand. Dans son prolongement, une ludothèque et un espace jeunes enfants verront prochainement le jour. « Quand elle sera construite, la ludothèque aura une vue d’ensemble sur l’exposition pour faire tomber les barrières et créer architecturalement une porosité entre musée, ludothèque et espace enfants », indique l’architecte Guinaudeau François. Delphine Galloy, nouvelle directrice du musée des beaux-arts, ajoute : « C’est une chance d’arriver dans un moment mouvant. Le fait que les autres équipements ne sont pas encore livrer nous permet d’expérimenter le temps que les voisins arrivent. »
Projet qui concrétise de réelles volontés de la part de Rennes Métropole, de la Ville de Rennes et du Musée, son avenir dépendra de la manière dont la population rennaise s’appropriera les lieux, un équipement culturel n’étant en aucun cas figé. « Je suis curieuse de la voir vivre. L’avantage des petites structures, c’est qu’on pourra la faire évoluer. »
Rendez-vous en face de la station de métro Gros-Chêne
PROGRAMME DU WEEKEND INAUGURAL
SAMEDI 1ER FÉVRIER
À partir de 14h :
• Fresque participative
avec Efflam (hall métro – tout public) *
• Atelier linogravure avec A. Alliot (atelier des publics – famille) *
• 14h30 : Visite commentée de l’exposition Fantaisies par I. Arthuis et F. Coulon *
DIMANCHE 2 FÉVRIER
À partir de 14h
• Lancement du jeu de l’oie
« Pagaille au musée » avec E. Torchin (atelier des publics – familles, tout public) *
15h, 16h et 17h
• Performances dansées par la Compagnie primitif *
* Sur inscription à l’accueil du musée
INFOS PRATIQUES
Le Musée des beaux-arts – Maurepas (2 allée Georges-de-la-Tour 35700 Rennes) sera ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h (fermeture lundi et mardi). Quatre créneaux d’accueil seront réservés aux groupes le jeudi et le vendredi matin. Le site sera ouvert aux publics environ 8 mois par an (en dehors des périodes de montage et de démontage qui auront lieu en septembre-octobre et avril-mai).
Le projet en chiffres :
Les travaux ont été réalisés par Archipel Habitat, propriétaire de l’immeuble. Le coût des travaux pour le Musée, la ludothèque et l’espace d’accueil de la petite enfance s’élève à 2 509 543 M€ TTC, financé à hauteur de :
717 620 € par Archipel Habitat ;
653 284 € par la Ville de Rennes ;
536 107 € par l’ANRU ;
252 532 € par la Région Bretagne ;
200 000 € par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) ;
150 000 € par Rennes Métropole.
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