Depuis leur création par Coluche en 1985, les Restos du Cœur sont, tout au long de l’année, en première ligne pour faire face à toutes les situations pour aider les personnes les plus fragilisées par notre société. Les bénévoles vont au plus près de personnes qui en ont besoin, par des distributions de colis ou dotations alimentaires dans les quelque 2 000 centres partout en France ou grâce à la trentaine de centres itinérants qui sillonnent les routes dans les communes rurales. Des repas chauds sont également distribués dans la rue le soir, notamment dans de grandes villes ou agglomérations. Par tous les temps. Il y a aussi des petits-déjeuners servis dans des centres qui sont aussi des accueils de jour, pour partir travailler ou à l’école pour certains enfants, après un premier repas. Symboliquement lancée avant le début de l’hiver, les Restos entament donc le 24 novembre, leur 36ème campagne.
« Le monde d’après, on l’aurait imaginé avec moins de pauvres qu’avant »
Crise du Covid-19 : Faire face et accueillir cette année toujours plus de monde
La crise sanitaire, qui nous touche toutes et tous dans nos vies sur plein de plans, s’est doublée d’une grave crise économique avec des répercussions sociales dont nous ne mesurons actuellement que le début des effets. Et a fait basculer dans la pauvreté des milliers de personnes, qui déjà avaient des conditions de vie précaires. Mais qui s’en sortaient, comme on dit, au quotidien. Désormais elles ne s’en sortent plus. Les situations, quelquefois dramatiques, s’enchaînent. Faire des choix cruciaux entre se nourrir et payer son loyer, entre se nourrir et continuer à avoir accès, comme tout le monde, à des moyens de communication ou tout simplement à vivre décemment. L’isolement que nous vivons toutes et tous avec les confinements est une double peine pour celles et ceux qui se retrouvent subitement plongé dans cette précarité. Comment survivre, car pour certain.es en 2020 il est bien question de survie alimentaire. Etudiant.es, emplyé.es en CDD, auto-entrepreneurs, saisonniers, métiers du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, la liste est longue … Quel est l’horizon ? A court et à moyen terme ? C’est une crise difficile pour tous, particulièrement pour les plus fragiles économiquement : ceux qui survivaient jusqu’ici de petits boulots, dont les revenus dépendaient de contrats précaires, et qui se tenaient au bord de la précarité. Les étudiants font partie des premiers touchés par cette crise sans précédent.
L’exemple de la Sarthe
En Sarthe, par exemple, une personne accueillie sur deux aux Restos du Cœur a moins de 25 ans. Plus de 10 % ont entre 18 et 25 ans. Les bénévoles se sont donc organisés pour apporter à ces personnes une aide spécifique, au plus près d’eux, en relançant une distribution en soirée qui leur soit destinée. Depuis le mois de mars 2020 en Sarthe, les Restos du Coeur ont accueilli plus de 10 000 personnes dans leurs centres d’activité et distribué près de 800 000 repas aux personnes les plus démunies. Pratiquement 2 fois plus de repas et 40% de personnes supplémentaires que durant l’hiver 2019/2020 ! La fréquentation des distributions du Bus du Cœur dans la rue a été multipliée par 3, passant de 100 à 300 personnes nourries par soir. Nos Toits du Cœur ont dû rester totalement confinés car il était hors de question de remettre à la rue les femmes et leurs enfants que nous accueillons toute l’année. Cette augmentation majeure de leur missions impose entre autres d’ouvrir des jours supplémentaires. Près de 400 sarthois ont proposé leur aide depuis le mois de mars 2020. Un chiffre record !
Avoir 20 ans et venir aux Restos du Cœur : un coup de pouce indispensable
Les images fortes de ces dernières semaines d’étudiant.es en grande difficulté pointent une réalité là aussi insupportable. Les petits boulots perdus, les jeunes diplômés qui ne peuvent obtenir de stage, a fortiori un premier emploi. Les boulots alimentaires qui manquent. Des aides inexistantes pour ces plus jeunes. Comment continuer ses études, ne rien lâche, ne pas avoir à faire de choix, entrevoir un avenir ? Les Restos sont là alors aussi au plus près. La demande d’aide de la part d’étudiants explose depuis le début de la crise sanitaire. Les bénévoles des Restos du Cœur ont pris même des initiatives, jusqu’à ouvrir des centres de distribution jusque dans certains campus. Que penser quand on sait qu’une personne sur deux inscrites à l’aide alimentaire dans les centres des Restos du Cœur a moins de 25 ans ? Que 10% ont entre 18 et 25 ans, soit près de 90 000 jeunes. Et l’on sait que dans ces chiffres ne sont pas comptabilisés les personnes aidées dans les activités de rue où les bénévoles des Restos croisent aussi beaucoup de jeunes.
Les Restos du Cœur seront toujours là, grâce aussi au soutien de toutes et tous
L’engagement bénévole, l’action associative et la générosité sont des piliers irremplaçables pour maintenir la cohésion sociale et permettre à la société de « tenir » alors qu’elle est soumise à rude épreuve. Comme dans la chanson des Restos, les bénévoles et équipes des Restos du Cœur continueront à se mobiliser « sans idéologie, discours ou baratin » comme elles le font depuis 35 ans. Mais cette année dans un contexte inédit et incertain.
La générosité des donateurs est essentielle pour le fonctionnement des Restos du Coeur ! Grâce aux dons en 2019/2020 ce sont 136,5 millions de repas distribués, 875 000 personnes accueillies par 73 000 bénévoles dans les 1915 centres d’activités des Restos du Coeur partout en France.
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Crédits photos : Restos du coeur