Saint-Jacques-de-la-Lande. Le Joli collectif invite tous les Vivant.e.s à son banquet de saison 2024-2025

Flora Détraz
Flora Détraz, Gesacht © Pablo Lopez

À Saint-Jacques de la Lande près de Rennes, le Joli collectif convie le public à son ouverture de saison au théâtre l’Aire Libre vendredi 27 et samedi 28 septembre 2024. Dans la convivialité et la rencontre, la deuxième édition du festival Vivant.e.s porte un regard sur le non-humain et ses liens avec l’humain à travers des propositions douces et apaisantes.

Le Joli collectif lance sa saison 2024/2025 avec la nouvelle édition de son événement Vivant.e.s, devenu cette année un festival ! L’association propose une programmation autant extérieure qu’intérieure dans l’idée d’ouvrir le lieu et de s’ancrer toujours plus dans le territoire jacquolandin. « Le choix des formes courtes permet aux spectateurs et spectatrices d’enchaîner les propositions et de découvrir plusieurs parcours dans la journée », introduit Jenny Dodge, codirectrice du théâtre l’Aire Libre et coprogrammatrice.

jenny dodge
Jenny Dodge, co-directrice et co-programmatrice du théâtre l’Aire Libre

Pour le lancement de saison, l’association détourne de manière festive et conviviale l’exercice classique avec un banquet de saison, vendredi 27 septembre 2024 (21h). La proposition répond au projet qu’elle souhaite développé pour le théâtre, autour de la question de convivialité et d’hospitalité. Plusieurs petites surprises sont prévues pour l’occasion. « Ça nous ressemble dans l’idée de collectif, de faire et de manger ensemble, et de se raconter des choses, tout en dévoilant des informations sur la saison », exprime-t-elle. « On aime ces à-côtés qui n’en sont au final pas.» Le repas sera principalement axé sur des saveurs florales et végétales et préparé par Les Frangines, deux cheffes jacquolandines qui s’occupent de la restauration dans le nouveau lieu d’Ay-Roop, voisins et collaborateurs de l’Aire Libre. Cette orientation culinaire fait écho à la thématique de la nouvelle édition : le non-humain et son lien avec l’humain.

Après s’être intéressé à la thématique du collectif l’année dernière, l’équipe continue d’interroger le Vivant et traite de sujets aujourd’hui omniprésents dans nos vies : la nature, la planète et la crise climatique. « Ces questions peuvent être angoissantes ou abstraites, mais elles peuvent aussi être traitées de manière concrète et apaisante. » C’est avec ce leitmotiv qu’a été construite la programmation. Jenny Dodge pense notamment à La Vie n’est pas utile (ou c’est comme ça) de Bruno Freire, création jouée en extérieur les 27 et 28 septembre à 19h. « Il a un rapport presque joyeux et plaisant tout en étant réel. » En utilisant la danse, le chorégraphe porte un regard positif en proposant des alternatives et issues possibles à la catastrophe climatique. « Il part de fabulations corporelles et fait danser nos propres pensées. »

Bruno Freire
La Vie n’est pas utile, Bruno Freire © Werner Strouven

Avec sa programmation, l’Aire Libre souhaite proposer une alternative à l’écoanxiété ambiante qui plombe une partie de la population et apporter du réconfort et des solutions, en transcendant scéniquement ces questions. « L’art est aussi poreux à ces questions. » Ces dernières ont toujours intéressé le spectacle vivant comme le révèle la création percutante Danses non humaines de Jérôme Bel & Estelle Zhong Mengual (samedi 28 septembre, 21h). « Les artistes ont fait appel à plusieurs pièces du répertoire chorégraphique, qui remontent à un certain nombre d’années, pour nous montrer en quoi elles traitent du non-humain, du végétal et de l’animal », décrit Jenny Dodge. « On sent que les artistes s’emparent de cette question. »

Parmi les autres propositions en extérieur, Tutuguri de Flora Détraz semble un des coups de cœur de Jenny Dodge. La création sera présentée dans un espace original de verdure. « La forme de Flora relève presque de l’ordre du cabaret, de la performance. » Dans cette danse sonore hallucinatoire, à la limite de la ventriloquie, l’artiste arrive à faire parler et à faire vivre d’autres vivants et vivantes en chantant et en dansant : animaux, bébé, etc. « Il y a un rapport au son très fort dans Tutuguri… comme beaucoup de spectacles de l’édition au final », analyse la co-programmatrice. « Son corps est habité, elle nous donne à vivre et à entendre certaines présences. »

« On aime bien déborder, soit par la fête, soit par la réflexion et la rencontre. »

Anne-Sophie Turion
Grandeur Nature, Anne-Sophie Turion © Martin Argyroglo

« L’ambition est que sur chaque édition des Vivant.e.s, il y ait au moins une forme créée in situ, en lien avec le territoire sur lequel nous sommes implantés. » Après Toujours plus haut de Barbara Atlan et Erdit Asllanaj en 2023, la création de l’édition 2024 est Grandeur Nature d’Anne-Sophie Turion, une proposition déambulatoire dans un ou plusieurs quartiers de Saint-Jacques. « Cela fait penser à un grand travelling du paysage et des habitants et habitantes. » Le public traversera des lieux dans une expérience visuelle et sonore intime, et très douce, différente de celle vécue au théâtre. « Plus on va traverser le paysage, plus il va se révéler à nous avec des scènes, des habitants et habitantes qui vont apparaître et nous être racontés. »

L’équipe prolonge sa volonté d’aller à la rencontre de son public et de faire tomber le mur invisible qui se dresse entre le spectacle et le public en proposant des formes diverses qui permettent la rencontre. Vivant.e.s #2 invite à des conversations croisées. Comme l’envie de faire avec et pour les habitants, l’équipe souhaite également partager avec les acteurs de Saint-Jacques de la Lande. La rencontre « Quelles prévisions pour les imprévues ? » en est un exemple. Éva Krug, chercheuse en gestion des risques maritimes et littoraux à Météo France (dont le centre se trouve à Saint-Jacques), et Sophie Pardo, économiste en gestion des risques (Nantes université) viendront discuter des débordements et de la gestion des imprévus. L’échange résonnera avec les spectacles La Vie n’est pas utile de Bruno Freire, Temps de baleine de Jonas Chereau, une météo dansée pour les plus jeunes et Incertitude, une création de Sophie Pardo et Vincent Collet, codirecteur de l’Aire Libre et co-programmateur, qui suit la rencontre de deux chercheur et chercheuse, l’une économiste en gestion des risques et l’autre artiste, qui aimeraient bien comprendre pourquoi l’ignorance crée des monstres. (samedi 28 septembre, 17h)

jerome bel
Danses non humaines, Jérome Bel et Estelle Zhong Mengal

D’année en année, le Joli collectif interroge au final comment tous les organismes vivants, humains ou non-humains, peuvent faire communauté et de quelle manière l’art apporte une réponse sensible à ces questions afin d’interroger notre monde dans sa globalité.

À savoir que l’Aire Libre propose un pass pour toute la saison, à 50€. Il est possible de le prendre dès Vivant.e.s afin de pouvoir profiter de toutes propositions avec. Retrouvez l’équipe du théâtre l’Aire Libre vendredi 27 et samedi 28 septembre, 2 place Jules Vallès
35136 St-Jacques de la Lande, pour Vivant.e.s #2.

Contact : + 33 (0)2 99 30 70 70 / contact@tal-lejolicollectif.fr

Retrouvez toute la programmation de l’Aire Libre sur son Site Internet

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