Parce que la mer en hiver est revigorante, prendre la route en direction de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, pendant les vacances de Noël est une bonne destination. Les occupations dans la cité corsaire seront nombreuses : le tour des remparts, voir son château, la visite de l’île du Grand Bé avec la découverte de la tombe de Châteaubriand, la visite d’une demeure de corsaire. Pour les moins courageux, il y aura aussi la possibilité de profiter d’une demi-journée de détente en thalassothérapie aux Thermes Marins…
Le froid pique les joues mais la saison hivernale offre des points de vue sublimes à Saint-Malo ! Le spectacle hivernal sous un ciel nuageux change radicalement de celui que l’on a en plein été. Un bonnet, un pull-over, un ciré et en route pour un bon bol d’air sur les remparts puis sur la plage.
Saint-Malo intramuros
Les remparts de Saint-Malo ont été bâtis au XII e siècle. Ils sont victimes d’un important incendie en 1661. La muraille de granit est entièrement reconstruite puis agrandie au XVIII e siècle par Siméon Garangeau (1647-1741) un ingénieur et architecte, disciple de Vauban. L’enceinte fortifiée de Saint-Malo comprend aujourd’hui, huit portes, trois poternes et trois bastions. Les remparts sont flanqués de plusieurs tours et sont classés monuments historiques.
Le tour des remparts offre de magnifiques points de vue sur la mer et sur la cité Intra-Muros, juste en contrebas. Les murailles qui entourent la ville de Saint-Malo forment une boucle de deux kilomètres. Il est possible de descendre et de remonter partout grâce aux différents escaliers situés à chaque porte. Il est conseillé de commencer la promenade à la Porte Saint-Thomas derrière la place Chateaubriand, de manière à profiter d’une vue exceptionnelle sur la grande plage du Sillon à droite, du Fort National en face et de l’îlot du Grand Bé à gauche. Le chemin de ronde conduira au Fort à la Reine construit pour installer une batterie d’artillerie, avant de monter sur la Tour Bidouane, une ancienne poudrière en forme de fer à cheval. De là, le panorama sur toute la baie de Saint-Malo est la meilleure vue sur les îles du Grand Bé et du Petit Bé. En reprenant les remparts, le chemin mène au Bastion de la Hollande où il est possible d’observer la plage de Bon Secours avec le plongeoir de sa piscine d’eau de mer. Emprunter la courtine sud, permet d’admirer les maisons des riches armateurs malouins, dites de corsaires, reconnaissables à leurs hautes façades de granit. L’armateur Robert Surcouf (1773-1827) a habité l’une d’entre elles, près de la Porte de Dinan. La Grand’ Porte, la plus ancienne porte d’entrée de Saint-Malo, fait partie de l’enceinte médiévale où l’on pouvait y accéder en bateau. La balade prendra fin par la Porte Saint-Vincent, porte d’entrée principale de l’Intra-Muros. Cette double porte est ornée extérieurement des armes de la Bretagne et de la ville.
Le château a été édifié entre le XV e et le XVIII e siècle, situé à l’est de la ville close. Construit par les ducs de Bretagne pour assurer leur autorité sur la ville de Saint-Malo, il est cédé par le duc de Bretagne au roi de France en 1395, puis restitué par le roi de France Charles VI. Le château de Saint-Malo se distingue par son détachement des remparts. En 1590, le château est pris d’assaut par les habitants de Saint-Malo qui veulent empêcher le gouverneur de livrer la ville aux partisans de Henri IV, un roi de France de confession protestante. Le gouverneur est tué au cours de l’émeute. Sous le règne du roi Soleil, des installations de pièces d’artillerie prennent place, sous les ordres de l’ingénieur Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), dans les parties supérieures des tours. Des bâtiments sont construits pour en faire des casernements. Pendant la Révolution française, le château est à nouveau pris d’assaut par les Malouins. Au XIX e siècle, le château est une caserne et le restera jusqu’en 1921. À cette date, la municipalité achète une partie des bâtiments et y installe un musée en 1927. De nos jours, les anciennes casernes ont été aménagées et hébergent la mairie de Saint-Malo. Le Grand Donjon abrite le Musée d’Histoire de la Ville de Saint-Malo et du Pays Malouin.
L’île du Grand Bé
Le Grand Bé est un petit îlot rocheux à 500 mètres de Saint-Malo, non habité. On y accède depuis la plage de Bon Secours, située au pied des remparts, par un petit chemin cimenté. La nature reprend cependant ses droits à l’approche du îlot. Le Grand Bé accueille les visiteurs à marée basse, quand il devient une presqu’île ! Un silex retrouvé au début du XX e siècle indique que l’îlot a certainement été peuplé à la préhistoire. Le Grand Bé était la première commune de Saint-Malo au XIVe siècle. Les Malouins s’y regroupaient pour élire un maire. Les Allemands ont occupé le Grand Bé et y ont installé leur artillerie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il y avait des bunkers, des canons, des réserves de munitions, mais qui ont été pilonnés en 1944 par la libération menée par les Américains.
Une fois arrivé au sommet, le panorama vaut le détour, avec d’un côté une vue magnifique sur la cité corsaire, et de l’autre la vue sur la ville de Dinard. Mais ce qui attire peut-être le plus au grand Blé est sans doute la tombe de l’écrivain Chateaubriand, l’endroit le plus connu de l’îlot ! A quelques dizaines de mètres du Grand Bé, se trouve l’îlot du petit Bé et son fort, construit aussi par Sébastien Le Prestre de Vauban pour protéger la ville de Saint-Malo des attaques des Anglais et des hollandais au XVII e siècle.
Il est cependant vivement conseillé de se renseigner sur les marées, avant de s’engager vers l’ îlot car le Sonneur des Bés, avec sa corne de brume de jadis, n’est plus là depuis longtemps pour signaler le danger !
Le tombeau de François-René de Chateaubriand
François-René de Chateaubriand, célèbre écrivain et homme politique français, est né à Saint-Malo dans une noble famille bretonne le 4 septembre 1768. Précurseur du romantisme français, François-René de Châteaubriand a toujours souhaité être enterré sur sa terre natale et plus précisément sur l’îlot du Grand Bé au bord de la falaise, pour demeurer éternellement tourné vers la mer et la tempête. Il disait que le bruit bercerait ainsi son premier sommeil ! En 1828 âgé de 60 ans, il fait sa demande à Auguste Bizien du Lézard, le maire de Saint-Malo, pour que lui soit concédée la pointe occidentale du Grand Bé. Dans un premier temps, la municipalité refuse invoquant des raisons relatives à sa vie publique et privée. Il faudra attendre 1831 pour que le nouveau maire Louis-François Hovius y consente avec l’accord du ministère de la guerre et encouragé aussi par Hippolyte de La Morvonnais, un poète malouin admirateur de Châteaubriand. Le tombeau est prêt dix ans avant la mort de l’écrivain le 4 juillet 1848.
Le tombeau ne comporte que trois côtés afin que l’écrivain puisse prolonger son dialogue avec la mer, comme il l’avait choisi. La tombe de Châteaubriand ne comporte aucune identification. Seule une inscription a été posée sur le mur en arrière du tombeau : Un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n’y entendre que le vent et la mer. Passant respecte sa dernière volonté…
Visiter la demeure du corsaire, c’est entrer dans un Hôtel particulier érigé en 1725 et ayant appartenu à un armateur sous le règne du roi de France Louis XV. À l’intérieur, ce sont 684 m2 d’espace avec soixante pièces en tout, dont la moitié possède une cheminée. L’équipe de l’hôtel accueille chaleureusement les visiteurs dans un cadre hors du temps. Ces derniers découvriront de superbes escaliers dérobés, de grands salons lambrissés du XVIII e siècle, des caves mythiques et des collections d’armes impressionnantes.
Visites guidées, 5 Rue d’Asfeld – contact au : 02 99 56 09 40
Les Thermes Marins de Saint-Malo : centre de thalassothérapie.
Créé en 1963, il est l’un des plus importants et plus prestigieux centres de thalassothérapie de France. Il bénéficie d’une solide expérience dans les domaines de la santé, de la remise en forme, de la beauté et du bien-être. Ce savoir-faire s’est développé au fil des décennies et a conçu des nouveaux équipements, de nouveaux concepts et de nouvelles formes de détente et de bien-être. Le dernier concept : le Parcours Aquatonic avec ses 194 jets sous-marins, ses nouveaux ateliers : turbojets et alvéoles à jets dynamiques, son sauna, son hammam et sa fontaine à glace, fait désormais le succès de plusieurs spas en France et dans le monde. Aux Termes Marins de Saint-Malo, la gamme de services, de soins et de produits correspond aux attentes d’une clientèle internationale soucieuse de bien-être et de confort.
Pour les grandes marées de Saint-Malo, il faudra cependant attendre le samedi 10 février jusqu’au mardi 13 février 2024, car c’est bien à Saint-Malo que sont enregistrées les plus grandes marées d’Europe. Le spectacle des vagues se fracassant sur les remparts est le plus impressionnant. La mer se lance à l’assaut des murailles puis se retire loin vers le large, dévoilant une immensité de sable et de roches propices à la découverte. Les vacanciers d’hiver de la Zone C peuvent alors se réjouir. Elle concerne les académies de Paris, de Créteil, de Versailles, de Toulouse et de Montpellier…
Article publirédactionnel