Patrick est-il le saint le plus cool de toute la chrétienté ? Suffisamment, à Rennes, pour le 17 mars supplanter le Saint-Michel et la très Sainte-Anne. L’occasion fait le biberon : comme le pauvre Sylvestre, Patrick remplit plus les fûts de Guinness que sa vocation religieuse originelle. Amen, et Sláinte !


Par une force puissante,
L’invocation de la Trinité,
La croyance en la Trinité,
La confession de l’unité
Du Créateur du monde.
Ce début de la prière de Saint-Patrick nous ramène au fait que la fête est religieuse, du moins au départ. Cet homme, né vers l’an 385, est connu pour avoir évangélisé l’Irlande et expliqué le concept de Trinité à l’aide d’un trèfle (d’où le symbole et les chapeaux décoratifs sponsorisés par Guinness). Au XXe siècle, avec l’indépendance d’une partie de l’île, le gouvernement de l’Irlande décide, particulièrement à partir des années 90, de faire du 17 mars une occasion de faire connaître la culture irlandaise et d’entretenir l’irishness. La date pouvait permettre une pause durant le Carême : désormais, de manière générale, le break vire au spring break.
La sainteté semble appartenir à Shane Patrick Lysaght MacGowan, le chanteur autrefois édenté des Pogues. Et à la musique traditionnelle où, dans les pubs, en Irlande, tout le monde, peu importe l’âge, participe. 3 pintes de Guinness, un chapeau offert : résultat, des leprechauns se baladent dans la ville en dansant d’incertaines gigues. Un nouveau drapeau tricolore flotte au vent. Les étudiants Erasmus venus d’Irlande se rassemblent. L’ambiance est bonne, bon enfant, l’heure effectivement au rassemblement. Peu importe, peut-être, que cette fête en ait remplacé une autre. Le rituel demeure. Rennes, such a dirty old town !
