A la Saint-Valentin au Japon, ce sont les femmes qui déboursent…

Repas romantique, échange de présents floraux, gourmands ou plus personnels, expédition dans un lieu isolé… en Occident, le 14 février, fête de Saint Valentin, est connu comme la journée des amoureux. Un moment pour se réjouir du temps passé ensemble, présent et à venir. Délaissée et considérée comme trop commerciale par certains, chérie par les plus fleurs bleues, en France, ce sont généralement les hommes qui concoctent des attentions particulières pour leur dulcinée – même si certains couples jouent l’égalité. Au Japon, la pratique est tout autre. Loin de célébrer l’amour, c’est une fête sociale en l’honneur des hommes. Ce sont les femmes qui déboursent…

Origine

La Saint-Valentin a été importée d’Europe au Japon au milieu du XXe siècle, mais son origine est incertaine. Si les débuts furent difficiles pour cette coutume bien éloignée de la culture nippone, la Saint-Valentin est devenue une tradition annuelle suivie par quasiment tout les Japonais. Fête ouvertement commerciale, elle est l’occasion pour les femmes – et seulement elles – de remercier leur entourage masculin par des chocolats : de l’attention portée aux amis proches à la déclaration d’amour à un possible futur aimé.

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Le marché est tel que les chocolatiers rivalisent d’ingéniosité tant dans leurs créations que dans leurs campagnes publicitaires afin d’écouler leurs produits. Cette journée est des plus fructueuse et représente une part importante des ventes annuelles de chocolats. L’objectif avoué : écouler un maximum. D’où une incroyable diversité. Dans leurs formes, mais également leurs prix, il y en a pour tous les goûts.

Pour les Japonaises, cette période est un rien coûteuse… Contrairement à la Saint-Valentin française où se sont majoritairement les hommes qui régalent de fleurs ou de bijoux leur compagne, au Japon, ce sont les dames qui sont mises en devoir d’offrir des chocolats à leur entourage masculin. La note pour ces sucreries se révéle rapidement… salée.

À chacun son chocolat

Collègues, patrons, membres virils de leurs familles, amis proches ou de petit ami, personne n’est oublié ! Cela étant, un cadeau à un élément de son équipe au travail ne peut prendre le risque d’être mal interprété. Pour éviter toute confusion, dans ce pays à la fois moderne et traditionnel, différentes catégories de chocolats ont été instaurées.

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Pour l’élu de son cœur, il y a les honmei-choco. En principe, ces chocolats sont faits à la main pour donner une touche plus personnelle. C’est une création qui demande du temps, un temps et une valeur ajoutée consacrés à l’aimé.

Pour les relations proches, les tomo-choco tiennent leur nom de tomodachi qui signifie… « ami » (exception à la règle, certaines jeunes filles s’autorisent à les offrir à leurs amies proches). Plus fantaisistes et colorés, leurs formes sont nombreuses. Ce cadeau fait partie de la catégorie des sewa choco ou geste d’affection ; les papa-choco destinés aux pères en font également partie.

D’un point de vue plus professionnel, le giri-choco (littéralement « chocolat de courtoisie ») est la friandise à destination des collègues directs et aux patrons. il s’agit d’un acte de politesse plus qu’une véritable attention. Ils peuvent se révéler très onéreux, ce qui n’est pas pour arranger les bourses des femmes… Mais, toujours dans ce milieu, les chō-giri choco s’adressent aux collègues de travail pour qui la salariée n’a pas d’estime particulière. Ils sont offerts par pure obligation et sont bon marché.

Chacun son tour…

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La Saint-Valentin japonaise apparait bien injuste pour le porte-monnaie des femmes. C’est pourquoi, par compensation, est née la White Day. Célébrée le 14 mars, cette journée a été créée par une entreprise de guimauve (cette fête portait à l’origine le nom de Marshmallow Day). Ce jour, les hommes ont le choix entre régaler la gente féminine des chocolats, de fleurs, de bijoux, voire de lingerie. Là encore, ces cadeaux doivent respecter certaines obligations.

Dans tous les cas, ils doivent  être… blanc. Qui plus est, ce retour de gratitude présente une particularité qui tient dans son nom : sanbaigaeshi formé de san qui signifie « trois ». En d’autres termes, le présent masculin doit présenter une valeur… trois fois supérieure à celui qu’ils ont reçu à la Saint Valentin. C’est précisément pour cette raison que la White Day n’est pas respectée aussi scrupuleusement par les hommes que la Saint-Valentin par les femmes ! Certains, un soupçon goujats, vont jusqu’à refuser les chocolats offerts au mois de février pour éviter de devoir débourser à la mi-mars.

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Par ailleurs, la White Day est l’occasion pour les jeunes poulains peu ou prou inhibés de déclarer leur flamme à l’aimée. Pas de mots, mais un simple ruban de couleur blanche. Si, avant la fin de la journée, la demoiselle porte le ruban d’une manière ostentatoire en l’accrochant à son poignet, à son sac ou comme accessoire dans ses cheveux, un rapprochement est possible car les sentiments sont partagés. Cela étant, il convient de préciser qu’au Japon, c’est le réveillon de Noël qui tient le rôle général de Jour des amoureux, non la Saint Valentin pas plus que la White Day.

Diversité des amours…

Nous sommes là bien loin des canons occidentaux. Toutefois, certains Japonais ont décidé de marcher sur les pas des pratiques occidentales de la Saint Valentin. Dans ce dessin, un nouveau genre de chocolats est apparu : les Gyaku choco. Ils signifient littéralement « chocolat de retour ». Ils sont offerts aux femmes par les hommes le jour même en signe d’affection ou de remerciement. Leur particularité : les impressions sur les emballages sont volontairement retournées. Signe d’une coutume inversée. Au pays du Soleil levant, le changement aussi respecte des règles…

Saint Valentin

Au sein de notre bonne vieille Europe, à la Saint Valentin, les coutumes divergent également ; et « divergent », c’est énorme dirait Desproges. Ainsi, chez les peuples scandinaves, les mordus rédigent des mots doux à destination de leur secrète amoureuse en signant uniquement par un nombre de points ou traits correspondant à leur prénom. Si la dulcinée reconnait qui se cache derrière la séduisante missive, le prétendant lui offre un oeuf de Pâques en échange. Symbole avant-coureur d’une fécondité prochaine !

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Sandra Dufils
Sandra Dufils est étudiante en journalisme, stagiaire à Unidivers conventionnée avec l'Université Rennes 2

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