Voilà le documentaire Samouni Road de Stefano Savona. France/Italie 2 h 08. Quinzaine des réalisateurs. Vu Théâtre Croisette le 10 mai 2018. Dans ces notes d’un festivalier, Antoine Glémain propose aux lecteurs d’Unidivers de rendre compte de ses premières impressions sur diverses sélections de films projetés au festival de Cannes 2018.
Le documentaire animé Samouni Road prend place dans la périphérie rurale de la ville de Gaza où la famille Samouni s’apprête à célébrer un mariage. C’est la première fête depuis la dernière guerre en 2009. Amal, Fouad, leurs frères et leurs cousins ont perdu leurs parents, leurs maisons et leurs oliviers. Le quartier où ils habitent est en reconstruction. Ils replantent des arbres et labourent les champs, mais une tâche plus difficile encore incombe à ces jeunes survivants : reconstruire leur propre mémoire.
Samouni Road donne l’impression au départ d’un énième reportage télévisuel sur Gaza, avec un apport de techniques d’animation et d’images de synthèse pas forcément convaincant. Mais Stefano Savona est un documentariste chevronné (on lui doit notamment Palazzo Aquile et Tahrir, place de la Libération) et, en prenant le temps de s’installer dans la durée au sein de la famille Samouni, il apporte un nouvel éclairage précieux, non seulement sur la désolation d’un territoire-prison et l’impunité des exactions de l’armée israélienne, mais sur les doutes et les contradictions de la société palestinienne.
Samouni Road de Stefano Savona. France/Italie 2h08.