Les toitures en tourbe, une solution pour lutter contre le réchauffement climatique ?

tourbe

Et si les toits végétalisés, à l’image des toitures en gazon des îles Féroé au Danemark, devenaient une solution pour lutter contre la chaleur et pour préserver la biodiversité dans nos régions ? Les toits recouverts de végétaux présentent en effet de nombreux avantages face au dérèglement climatique…

Dans l’archipel des 18 îles Féroé rocheuses et volcaniques, situées entre l’Islande et la Norvège, dans l’océan Atlantique Nord, nombreuses sont les maisons de bois recouvertes de gazon. Leurs origines remontent aux colons scandinaves, venus des îles Britanniques, qui avaient introduit ces toits d’herbe vers les années 650.

Cette technique, dictée par les traditions, présente de nombreux avantages :  elle préserve la biodiversité, crée des îlots pour les insectes, renvoie l’humidité dans l’air, lutte contre la chaleur et dépollue l’air. L’isolation est totale : thermique et phonique ! De par les conditions et les ressources naturelles, telles les pluies abondantes, cette pratique n’utilise pas de matériaux, car sur les îles Féroé, il y a peu d’arbres, mais beaucoup d’herbe, un matériau durable qui permet de faire des économies d’énergie ! La ressource est illimitée d’autant que les habitants possèdent tous du terrain. La tourbe a besoin de beaucoup d’eau : ce n’est nullement un problème puisque dans ces îles il pleut 300 jours par an. La technique est idéale pour rafraîchir les villes…

Cependant, ces toits isolants imposent quelques contraintes : le poids de la toiture est conséquent, soit plusieurs centaines de kilos par mètre carré, qui totalise une quarantaine de tonnes pour l’ensemble de la toiture, qui pèse 60 tonnes par temps de pluie ; l’installation d’une couche en plastique avant l’herbe est nécessaire pour contenir l’eau des pluies, un peu moins écologique cette fois ! Il faut aussi tondre la pelouse du toit, une scène qui n’a rien d’inhabituel sur ces îles, un entretien tout à fait normal à réaliser deux fois dans l’année ! Les maisons se fondent dans la nature et les habitants des îles Féroé essayent toujours d’avoir le plus faible impact sur leur environnement

En France, nous avons des tourbières qui recèlent de véritables pouvoirs. Zones humides particulières riches en biodiversité, elles sont des alliées pour lutter contre le changement climatique. Mais elles restent aujourd’hui trop peu connues sur le territoire. Dans les Hauts-de-France, il y en aurait plus de 10 000 hectares, soit un quart des massifs tourbeux français ! 

La Bretagne en est dotée également de manière assez importante, mais la plupart ont des dimensions petites ou moyennes. Les monts d’Arrée dans le massif armoricain, les Montagnes noires en Argoat, la tourbière de Kerfontaine dans le Morbihan et les massifs granitiques de Bretagne en sont les mieux pourvus. Les tourbières font partie du vaste complexe des zones humides. C’est la rétention d’eau en ce lieu qui en est à l’origine. Les apports d’eau par les pluies et la nappe phréatique y sont supérieurs ou égaux aux pertes par évapotranspiration. La séquestration du carbone fait des tourbières des lieux de lutte contre l’effet de serre, qu’il faut renforcer aujourd’hui et à l’avenir…

Autrefois, les tourbes, matériaux organiques, étaient utilisés comme ressource combustible en Bretagne. La tourbe pourrait-elle recouvrir nos toitures pour lutter contre le réchauffement climatique à l’image des habitations des îles Féroé ? à savoir qu’en Bretagne il pleut en moyenne 160 jours par an…

Pour le moment, en Bretagne, c’est le retour des toits en chaume, principalement dans le pays d’Auray dans le Morbihan, où ils sont une centaine, et dans les villages. Jadis fait de seigle, c’est le roseau qui est utilisé depuis les années 1970. Les roseaux sont posés à même la charpente avec 40 à 50 centimètres d’épaisseur. Ils ont un fort pouvoir isolant. Dans les chaumières, il fait frais en été et chaud en hiver ! La durée de vie d’une toiture en chaume est de 35 ans…

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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