La MEP (la Maison Européenne de la Photographie) présente l’exposition Amazônia, signé Tommaso Protti. Son projet, consacré à l’Amazonie et aux enjeux liés à sa déforestation, remporte le lauréat du 10e Prix Carmignac du Photojournalisme.
Présidé par Yolanda Kakabadse, ministre de l’environnement de l’Équateur de 1998 à l’an 2000 et présidente de l’association WWF de 2010 à 2017, le 10e prix Carmignac a été attribué au jeune photographe italien Tommaso Protti.
Entre janvier et juillet 2019, le photojournaliste italien Tommaso Protti, accompagné du journaliste britannique Sam Cowie, a parcouru des milliers de kilomètres à travers l’Amazonie brésilienne pour réaliser ce reportage. Depuis la région de Maranhão à l’est, à celle de Rondônia à l’ouest, en passant par les États du Pará et de l’Amazonas, ils dressent le portrait de l’Amazonie brésilienne contemporaine, où les crises sociales et humanitaires se superposent à la destruction inexorable de la forêt vierge, poumon de la planète.
« Je souhaitais illustrer les transformations sociales en dénonçant le massacre et la destruction qui ont actuellement lieu dans la région. Ces différentes formes de violence sont les conséquences de changements au niveau du marché international et celles d’une augmentation exponentielle de la consommation à l’échelle mondiale, de la cocaïne à la viande de bœuf. Les scientifiques s’accordent à dire que la forêt est en passe d’atteindre un point de non-retour : la déforestation, alimentée par le commerce illégal du bois, l’accaparement des terres, l’expansion agricole, le développement de projets privés et étatiques et l’extraction de ressources en sont autant de causes. Je pense qu’il est important de sensibiliser le public sur ce sujet et de s’interroger sur ce qui est en train de se passer. » explique Tommaso Protti.
«Ces différentes formes de violence sont les conséquences de changements au niveau du marché international et celles d’une augmentation exponentielle de la consommation à l’échelle mondiale, de la cocaïne à la viande de bœuf.» – Tommaso Protti
Le journaliste Sam Cowie raconte : « Tommaso Protti porte un regard sans préjugés sur les paysages et modes de vie variés de l’une des dernières grandes forêts tropicales de la planète. (…) Nous avons fait connaissance avec les activistes indigènes qui luttent pour la protection de la forêt, en ayant les générations futures à l’esprit. (…) Les photos de Tommaso nous emmènent dans les métropoles de l’Amazonie où les cartels s’affrontent pour le contrôle du marché de la cocaïne, et où les Vénézuéliens, fuyant les conflits de leur pays, vivent dans des camps de fortune. Des paysans activistes risquent leur vie en s’opposant à l’expansion agressive des frontières agricoles. Ce projet offre un aperçu de la vie quotidienne dans l’une des régions les plus extraordinaires de la planète : ses habitants flirtent, font la fête, ont leurs croyances, et tentent de profiter de la vie, comme n’importe où ailleurs. »
Tommaso Protti vit et travaille à São Paulo au Brésil. Né en Italie en 1986, il débute sa carrière de photographe en 2011 après un diplôme en sciences politiques et relations internationales. Il se consacre depuis à ses propres projets au long cours. Son travail a été exposé dans le monde entier et ses photographies sont publiées dans des titres d’envergure internationale. Il travaille également avec des organisations internationales comme les Nations Unies. Il est membre de l’agence Angustia.
Prolongeant l’exposition à la MEP, des photographies de Tommaso Protti sont présentées sur les grilles de l’Hôtel de Ville, du 2 décembre 2019 au 10 janvier 2020.
Le prix Carmignac du photojournalisme
En 2009, face à une crise des médias et du photojournalisme sans précédent, Édouard Carmignac crée le Prix Carmignac du photojournalisme pour aider les photographes sur le terrain. Dirigé par Emeric Glayse, le Prix Carmignac du photojournalisme soutient, chaque année, la production d’un reportage photographique et journalistique d’investigation sur les violations des droits humains dans le monde et les enjeux environnementaux et géostratégiques qui y sont liés. Sélectionné·e par un jury international, le·la lauréat·e reçoit une bourse de 50 000 € lui permettant de réaliser un reportage de terrain de 6 mois avec le soutien de la Fondation Carmignac qui finance, à son retour, une exposition itinérante et l’édition d’un livre monographique. À la fin de chaque édition, quatre photographies léguées par le lauréat rejoignent la collection de la Fondation Carmignac.
Les éditions du Prix Carmignac du photojournalisme ont successivement traité de Gaza (Kai Wiedenhöfer), du Pachtounistan (Massimo Berruti), du Zimbabwe (Robin Hammond), de la Tchétchénie (Davide Monteleone), de l’Iran (Newha Tavakolian), de la Guyane (Christophe Gin), de la Libye (Narciso Contreras), du Népal (Lizzie Sadin) et de l’Arctique (Kadir van Lohuizen et Yuri Kozyrev).
La 11e édition du Prix Carmignac du photojournalisme est dédiée à la République démocratique du Congo.
La Fondation Carmignac, créée en 2000, est une fondation d’entreprise qui s’articule autour de deux axes : une collection qui comprend plus de 300 oeuvres et le Prix du Photojournalisme remis annuellement. En partenariat avec la Fondation Carmignac, dirigée par Charles Carmignac, un lieu d’exposition accessible au public, la Villa Carmignac, a été créé sur le site de Porquerolles afin d’y exposer la collection et d’y organiser des actions culturelles et artistiques.
La Maison européenne de la photographie
En 1985 la Ville de Paris met à la disposition de l’association Paris Audiovisuel, l’Espace Photo situé près du Forum des Images – Place Carrée. Cette première galerie de 400 m2 fonctionne sous la direction artistique de Jean-Luc Monterosso et représente la pierre angulaire de la future Maison Européenne de la Photographie de par sa programmation, destinée à faire connaître les œuvres des artistes français ou étrangers (aujourd’hui célèbres pour la plupart, mais à l’époque considérés simplement comme les pionniers de ce mouvement contemporain de la photo).
La nouvelle configuration de la MEP est inaugurée en 1996. Jean-Luc Monterosso souhaite rassembler en un lieu unique: espaces d’exposition, bibliothèque et auditorium. Il fait ainsi (et avec succès !) de la MEP, le temple de la photographie à Paris. Henry Chapier la présidera jusqu’en décembre 2017 avant de laisser sa place à Jean-François Dubos. En Janvier 2018, Simon Baker est nominé pour succéder à Jean-François Dubos. Son projet : l’ouverture à l’international, à de nouvelles pratiques, à de nouveaux artistes émergents et à de nouveaux publics.
Pour sa quatrième saison (du 4 décembre 2019 au 16 février 2019), la MEP présente une programmation explorant les pratiques documentaires et interrogeant le rapport du photographe à son sujet à travers objectivité, démonstration et engagement. Elle est traversée par des sujets environnementaux, politiques, sociaux et culturels, inscrite à la fois dans une réflexion historique et en prise avec l’actualité. Elle soulève aussi la question de responsabilité individuelle et collective quant au impacts de l’activité humaine sur les territoires.
MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE
Exposition Amazônia du 4 décembre au 16 février 2020
5/7 rue de Fourcy 75004 Paris
01 44 78 75 00 – mep.paris
M° Saint-Paul (ligne 1) ou Pont Marie (ligne 7)
HORAIRES D’OUVERTURE
Mercredi et vendredi de 11h à 20h, jeudi de 11h à 22h Le week-end de 10h à 20h
Accès à la billetterie jusqu’à 19h30
Fermé lundi et mardi
(Exposition réalisée en partenariat avec la Fondation Carmignac)