AVEC LE TRAITE DE JAJALOGIE PIERRICK JEGU DECOMPLEXE LES LIBRES-BUVEURS

Avec son Traité de Jajalogie, Pierrick Jégu souhaite rapprocher le public des vignerons. Dans son livre, il s’adresse aux “libres-buveurs” en présentant les démarches de fabrication d’un vin naturel. Indispensable pour les fêtes de fin d’année.

Cela fait 15 ans que Pierrick Jégu se promène de vignoble en vignoble. Ce journaliste pour l’Express, spécialisé dans la gastronomie, s’est découvert une passion pour les vins naturels. “L’objectif pour ces vignerons c’est de faire un vin avec le moins d’intrants possibles, sans souffre et sans sulfite. C’est à dire sans insecticides ou glyphosates et sans antioxydants et antibactériens”, explique l’auteur. Ce livre incite les consommateurs sans grandes connaissances sur le vin à mieux choisir sans s’y perdre. “Acheter du vin c’est très compliqué. On peut se faire avoir par des labels et voir des a-prioris sur les appellations”, reconnaît Pierrick Jégu.

Traité de la Jajalogie
Le Traité de Jajalogie par Pierrick Jégu paru le 15 décembre 2018

Il a donc sorti un livre : “Traité de Jajalogie : de la vigne au verre, les fondamentaux du vin naturel décryptés”, paru aux éditions 12.5° et tiré du magazine 180° sur la gastronomie. “C’est une revue sans pub et sans trop de contraintes de lignages ce qui nous permet de passer plus de temps avec viticulteurs”, décrit Pierrick Jégu. Même s’il avoue être un peu “frustré de ne pas avoir pu en raconter davantage”.

Traité de Jajalogie
Pierrick Jégu publie son cinquième ouvrage, son troisième autour du vin.

“Il ne faut pas oublier le principe de base quand on boit du vin : prendre du plaisir”

Mais ici, pas de choix bêtes et méchants. Car avant, il y a les étapes de fabrication. Et avec ses nombreux reportages sur le terrain, Pierrick Jégu s’y connaît bien. De façon ludique, il décrit la vigne, la cave et non sans une certaine subjectivité, les avantages du travail “à l’ancienne” par rapport aux techniques modernes avec les machines. “C’est un ouvrage pédagogique, mais s’adressant au grand public” décrit Pierrick Jégu. Il sépare son “manuel des libres-buveurs” en quatre parties : l’histoire du vin, la production, la dégustation et les cartographies des vins par région.

Traité de Jajalogie
Pierrick Jégu rend hommage aux viticulteurs en expliquant avec détails leurs travaux.

Selon le journaliste, le vin ne se juge pas uniquement en fonction de son goût, mais aussi en fonction de son contexte. “On ne boit pas un vin. On boit une démarche de fabrication”. C’est là-dessus qu’il insiste beaucoup. “Aujourd’hui on sait faire des bouteilles naturelles, et on sait que ça fonctionne. Pas uniquement chez le consommateur, mais aussi chez le vigneron. Et dans les écoles de vignerons, ça s’enseigne de plus en plus”.

“On peut boire un très bon muscadet et un très mauvais saint-émilion”

Dans ce livre, Pierrick Jégu en profite pour saluer le travail des vignerons. “Il faut savoir qu’un an est l’équivalent d’un essai”. Il met en valeur leur capacité d’adaptation. “Un vin se produit en fonction du contexte du vignoble. Ça peut être le climat, le terroir, l’économie…” Tout ça pour finalement revenir à son discours de base : ce que l’on ressent quand on goûte un vin suffit.

Traité de Jajalogie
Le livre présente des cartographies très fournies sur les caractéristiques des vins par régions

Dans son chapitre “Jajaland” consacré à la dégustation, les cartographies des différentes régions vous aident à différencier la fabrication et le goût de chaque vin afin de mieux les choisir. Ici, des choix subjectifs parfaitement assumés : “Je connais bon nombre de ces producteurs. C’était difficile de faire des choix”, explique Pierrick Jégu. On comprend alors mieux pourquoi tel vin est davantage produit dans telle région et pourquoi tel goût y ressort.

À travers de grandes et belles photos immersives, des infographies bien illustrées, le Traité de la Jajalogie réussi son pari de s’adresser à ceux qui ne s’y connaissent pas beaucoup tout en adressant des arguments en faveur pour le vin naturel à ceux qui s’y retrouvent chez un caviste. Et toujours avec modération, pas comme les chapitres de ce livre.

Les illustrations sont assurées par Bénédicte Govaert
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