Il y a longtemps que les volcans de Bretagne se sont éteints, depuis 360 millions d’années. Ils ont évacué des matières fondues, des laves, des gaz, des cendres et divers matériaux projetés. On retrouve encore aujourd’hui des roches aux aspects très variés dont très peu sont restés dans leur état premier. Bien sûr, il est impossible de retrouver les cratères de ces volcans, mais on peut découvrir quelques vestiges de leur activité passée, en particulier sur le littoral, dans la baie de Saint-Brieuc et celle de Paimpol dans les Côtes-d’Armor. Des circuits ont été créés pour venir les découvrir. D’autres traces volcaniques moins anciennes existent aussi au Crozon dans le Finistère.
Beaucoup de Français et de Bretons ne savent pas que c’est en Bretagne que l’on peut observer les roches les plus vieilles de France. Les livres d’histoire évoquent principalement les volcans d’Auvergne datés de 70 millions d’années (Ma). Pourtant, c’est dans le nord de la Bretagne qu’il y a environ 600 millions d’années, avant la formation de la chaîne alpine et des massifs armoricain et central, existait une chaîne de montagnes qui rythmaient les paysages. Les scientifiques on pu en déduire que se sont les volcans les plus vieux non seulement de France mais d’Europe. Mieux, c’est de cette chaîne que sont nées les fondations du futur continent européen.
Ses vestiges s’étendent de nos jours jusqu’au département de la Manche, en particulier sur la baie de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor. À cette période, l’érosion des reliefs et la croûte terrestre amincie et fissurée ont permis la montée du magma par des édifices volcaniques émettant des coulées de lave et des projections de cendres. L’ensemble a constitué à l’ouest de la baie de Saint-Brieuc la formation volcano-sédimentaire de Lanvollon. Au-dessus se sont déposés des sédiments marins, constituant les formations de Martin Plage à Plérin puis de Binic.
Vient ensuite une période de compression (vers 585 Ma) durant laquelle les roches se transforment sous l’action de la pression et de la température et des massifs granitiques se mettent en place : la diorite de Saint-Quay-Portrieux et la granodiorite de Saint-Brieuc. La chaîne de montagne s’élève, mais l’érosion détruit les reliefs. Plus tard (vers 1 Ma), ce socle aplani subit les glaciations. Les roches se désagrègent en surface et forment des coulées boueuses. Des dépôts noirs de basalte de sédiments éoliens apparaissent. Plus récemment d’autres formations se créent : des dunes, des tourbes, des cordons de galets. Elles recouvrent les parties basses. On retrouve toutes ces formations sur le littoral de Plérin, du Légué à Tournemine. Entre Plouha et Saint-Quay-Portrieux notamment s’enchaînent des plages “noires”, autrement dit des plages où le sable repose sur une couche de basalte à laquelle il se mélange.
Il a fallu attendre les années 80 et les techniques de datation avec la radioactivité naturelle pour les identifier. Aujourd’hui, quatre circuits pédestres sont proposés au public pour découvrir le patrimoine géologique du littoral plérinais.
Circuit 1 : Autour du volcan du Roselier : le parcours fait 5km et ne peut être réalisé qu’à marée basse. Il faut suivre le chemin des douaniers (GR 34) en direction de Martin plage. Un sentier abrupt puis un escalier mènent à l’estran. En longeant la falaise, en direction de la pointe du Roselier, il est possible d’apercevoir les leptynites (les cendres volcaniques acides) riches en silice. Plus loin, on peut voir un banc sombre d’amphibolites ( les laves volcaniques), pauvres en silice mais riches en minéraux ferromagnésiens. En poursuivant vers le bas de la pointe, la roche devient plus massive et plus sombre caractéristique d’anciennes coulées de lave. En montant sur l’escarpement, on arrive à l’affleurement de laves en forme de coussins : Les pillow-lavas. Sur la plage des Bleuets, on peut voir des dépôts d’anciennes coulées boueuses caillouteuses, siège de fréquents éboulements.
Circuit 2 : De Martin-plage à la plage des Rosaires : ce parcours de 3.5 km ne peut s’effectuer qu’à marée basse. A droite de la plage de galets de Martin plage, on voit de suite une falaise de lœss (limon calcaire), éboulée. Vers l’entrée de la plage, après avoir franchi le ruisseau du Bachelet, on peut voir la faille de Martin plage avec du soufre (jaune) et du graphite (noir). Cette faille, minéralisée, s’étend jusqu’aux mines de Trémuson. Plus loin, on observe des lits de schistes noirs charbonneux. Ces formations sont très fines, issues de dépôts de vases déposés en milieu confiné. Les roches volcaniques, les laves à pillow-lavas et des brèches sont de la même formation que celle de la pointe du Roselier. On distingue un banc de poudingue, ce conglomérat de galets arrondis et étirés aux diverses origines de quartz. Après les falaises de roches anciennes, on aborde des terrains quaternaires, où l’on peut voir une ancienne coulée boueuse datant des glaciations. Les galets proviennent des blocs des coulées boueuses. Ils ont été arrondis par les vagues. D’autres galets viennent de plus loin. Ils ont été transportés par les courants ou apportés par les bateaux.
Circuit 3 : Autour de Tournemine : Ce parcours de 2.5 km ne peut s’effectuer qu’à marée basse. Il est consacré à l’examen de la série sédimentaire de Binic sur 13 km de côtes. Au nord à la plage du Moulin, elle est interrompue par un massif de roche magmatique : la diorite de Saint-Quay-Portrieux. Au sud au rocher des Tablettes, elle est au contact avec la série volcano-sédimentaire de Lanvollon. Elle prend la forme de plissements secondaires plus ou moins resserrés. En tenant compte de ces plissements, on estime son épaisseur à environ 2000 mètres : des roches magmatiques, métamorphiques, sédimentaires et des roches volcaniques. À droite du centre nautique, on longe une falaise de lœss où il est interdit de s’approcher, car les éboulements sont fréquents. Sous le lœss, on peut voir d’anciennes coulées boueuses qui se sont formées lors des glaciations. Côté Pordic, on peut observer une roche verte foncée avec des minéraux saillants : de la cordiérite caractéristique d’un métamorphisme de haute température. Sur le retour vers Tournemine, on peut voir un filon de quartz interstratifié entre les bancs. Plus loin, apparaît une altération alvéolaire, dite en nid d’abeille qui n’est pas rare dans les secteurs côtiers, soumis aux embruns salés.
Circuit 4 : Saint Laurent : de la Plage des Nouelles au Phare du Légué : Comme les trois autres circuits, celui-ci de 2.5. km ne peut s’effectuer qu’à marée basse. Il faut gagner le sentier des douaniers en direction de la plage des Nouelles. Après le chalet bleu, un sentier mène à la plage de l’Anse aux Moines puis à la Pointe de Châtel Renault. Après un demi-tour et par l’estran, on gagne l’Anse de La Vierge, puis la pointe de l’Aigle et le phare du Légué. On retrouve une série sédimentaire du même type que celle de la série de Binic, de la plage des Rosaires et à Tournemine, mais métamorphisée en micaschistes, quartzites et gneiss. À la Pointe de Châtel Renault, la lithologie initiale correspond à des alternances cannelées de bancs minces de grès et de pélites métamorphisées en micaschistes qui conduisent à des formes étranges, comme la main de Châtel Renault. Quand on arrive au phare marquant l’entrée du port du Légué et qu’on le contourne par l’estran, on peut observer les bancs de grès toujours pentés vers le nord.
Dans la Baie de Paimpol 17 volcans ont aujourd’hui un nom ; les plus connus sont : le Mez-Goëlo, l’Île Saint-Riom, le rocher de Cruckin et la pointe de Guilben.
Vers 425 MA se forment des laves à la pointe de Lostmarc’h sur la presqu’île de Crozon dans le Finistère. Les pillow-lavas et brèches volcaniques apparaissent dans une gangue de calcaire blanc où l’on trouve les fossiles des organismes marins présents lors de l’éruption. Ce site est superbe mais il est peu accessible. Il fut un lieu très agité par les éruptions volcaniques au fond de l’océan. Elles ont laissé derrière elles un florilège de matières minérales visible à l’œil nu, car le niveau de la mer a fortement changé. L’essentiel, ce sont les tufs volcaniques cimentés par du calcaire : ce sont des miettes de minéraux qui ont été projetées par le volcan en activité qui sont retombées sur le sol et qui se sont solidarisées sous l’effet de l’eau.
Les laves que l’on trouve à Lohuec (22) n’apparaissent que vers 400 MA. Les derniers vestiges du volcanisme en Bretagne ont 360 MA et apparaissent mélangés à des sédiments au village de Dourduff-en-Mer, commune de Plouezoc’h (29).
Ces parcours sont extraits du guiide rédigé en 2021 par VivArmor Nature
Is there a translation in English of this information. If so, please send it to me @ hank.pinkerton1939@gmail.com I have traveled alot en Bretagne and have an atlas of it.
bonjour, Unidivers est un magazine francophone. Cordialement,