Pour cette 20e édition de Yaouank, artistes, danseurs, simples spectateurs, passionnés, amateurs, jeunes initiés de la musique bretonne, étaient 10 000 à fouler les parquets du Parc des Expositions au hall 5 et 9 à Rennes. Plus de douze heures de danse non-stop. Une soirée bien chargée qu’Unidivers vous propose de revivre heure par heure.
17 h 30 : « Before » dans le bus
Déjà de l’ambiance dans le bus au départ de l’esplanade Charles de Gaulle. « Comme tous les ans » sourit le chauffeur. Une famille fête les 15 ans de leur « panda » et compte bien prolonger leur journée festive déjà bien entamée. Ils mettent l’ambiance. Tandis que les autres apprennent (ou révisent) les pas de danse au hall 5 et 9. Il est 18 h, Yaouank peut vraiment commencer.
18 h 30 : Little Big Noz : la musique bretonne moderne à son meilleur :
Un mélange de musique jazzy et bretonne, Little Big Noz rassemble de nombreux jeunes musiciens : « C’est la première fois qu’on joue à Yaouank. C’est vraiment une ambiance particulière qu’on voit nulle part ailleurs » décrit un des musiciens. Chez les danseurs, pas de temps à perdre. Une gavotte (type de danse bretonne) prend les derniers spectateurs récalcitrants aux pas à se mêler à la ronde. Difficile pour le chef d’orchestre de se faire voir de ses musiciens à travers ce bazar organisé
19 h 20 : Iris Ha Papaotred, il n’y a pas d’âge pour chanter à Yaouank
20 ans de fest-noz pour Kendirvi au hall 9 et pendant ce temps, au hall 5, première scène du haut de ses 10 ans pour Iris. Le groupe Iris Ha Papaotred attire beaucoup de danseurs et est chaleureusement salué par le public. « Elle ne se rend peut-être pas encore compte, elle n’a que 10 ans. Mais ça lui fera un souvenir éternel », sourit son papa Fañch Lorik, très heureux du concert du groupe. Et il n’est que 19 h 45 !
20 h 15 : Carré Manchot, rassemblement de générations
Le hall 9 accueille maintenant des habitués. Carré Manchot emmène tout les danseurs avec un petit message en clin d’œil aux actualités en passant : « Ici pas besoin de gilet jaune ou de string. Tout le monde peut danser ». Une manifestation qui n’a d’ailleurs pas beaucoup perturbé l’arrivée des festivaliers ou même des artistes. Carré Manchot mélange les générations synchronisent les danses. Aussi beau à voir qu’à écouter.
Fañch Lorik (Iris Ha Papaotred) : « Yaouank c’est une messe où tous les fidèles de la musique bretonne se réunissent chaque année »
21 h : Une (longue) pause bien méritée
Entre-deux concerts, une file d’attente gigantesque se dessine pour la galette-saucisse. Les plus de 300 bénévoles enchaînent les cuissons et les services. Les tables affluent et les fûts se vident et se remplacent. Une fourmilière se répand dans le hall 5. Mais très vite, les danseurs troquent leur gobelet pour des jetons afin de se débarrasser de leur main pour former les rondes autour de Jean-Charles Guichen dans le hall 9…
22 h : Jean Charles Guichen assure son statut de tête d’affiche
Jean-Charles Guichen fait le show, Dan Ar Braz s’éclate, Denez Prigent assure, le Bagad s’amuse et les festivaliers sont en trans. C’était la tête d’affiche du soir et tout le monde a tenu son rang. Le public de danseurs s’est mêlé à celui de spectateur. Cette fois-ci, il ne s’agissait pas uniquement d’un concert pour danser, mais d’un concert pour écouter la virtuosité de Jean-Charles Guichen et ses invités. On en demanderait encore.
0 h : Pas facile d’apprendre…
Les groupes s’enchaînent. Bras en bras les danseurs lient les mains et alternent les mouvements. Sur la musique de Talskan, le public danse des Scottishs, Gavottes ou Laridés, les initiés apprennent aux plus débutants et tous finissent par rentrer en rythme. « J’essaie de suivre, mais chacun a son pas, donc ce n’est pas facile ! », s’amuse Hippolyte. « J’aime bien le fait que tout le monde soit ensemble ! ». C’est tout un art que chacun finit par maîtriser.
1 h : La belle surprise de Natah Big Band
Les rondes s’agrandissent devant Natah Big Band. Un grand groupe pour partager une musique bretonne très moderne. Parfaite pour des pas simples et ouvrir un peu plus cet accès à la musique bretonne parfois décriée comme trop fermée. « Big » par sa taille, mais aussi par sa musique. À la fois jazzy et celte, certains closent leur soirée déjà bien riche à la fin du concert. Mais il ne fallait pas partir trop vite ! Le groupe va réserver une surprise aux festivaliers avec l’arrivée de Hamon/Martin Quintet, célèbre dans le monde de la musique bretonne. Un beau moment pour fêter la 20e édition.
2 h 45 : Plantec invite la lutte bretonne sur scène
Les « survivants » s’amassent devant Plantec et leur musique bretonne électro. Eux aussi sont des habitués. Ce groupe formé en 2002, révélé à Yaouank, revient de nouveau après un passage en 2015. Sur scène, ils ont invité les lutteurs bretons (ou Gouren) à faire une démonstration impressionnante en musique. Il ne faut pas baisser le rythme, le festival est loin d’être terminé.
3 h 15 : Les planants Valâar
Un nouveau groupe se montre. Encouragé par leurs quelques fans présents, Valâar clôt en douceur le hall 5. « Je suis captivé, mais je ne sais pas pourquoi », entend-on au pied de la scène devant les danseurs. Les introductions planantes ? La fatigue ? La virtuosité des cinq beaux-gosses ? Peut-être un peu de tout ça à la fois…
4 h : Zombieland dans le bus
Fin de la soirée pour le hall 5, place au Hall 9 et à Kaiffa pour les « derniers warriors », comme l’annonce le groupe. Certains dansent encore comme si c’était leurs premiers pas de la soirée. Question d’habitude sans doute. Ou alors pris dans le rythme comme l’impossibilité de s’arrêter. La preuve même lorsque la musique s’arrête, certains ne peuvent pas s’empêcher de continuer. Mais malgré les yeux fatigués, la navette n’est pas plus calme qu’à l’aller. Comme si tous, sont déjà prêts pour l’an prochain.
La galerie photo de cette 20e édition de Yaouank :