Quand on parle de la femme au Japon, l’icône de la Geisha ne tarde pas nourrir la conversation. Et, en matière de lecture consacrée à ces mondaines accomplies, artistes et courtisanes, c’est souvent le livre d’Arthur Golden qui s’invite, malgré une bien mauvaise adaptation au cinéma. Un autre ouvrage moins connu mériterait pourtant d’être mis en avant, Les Mémoires d’une geisha de Yuki Inoue.
L’écrivain Yuki Inoue a le malheur de voir son ouvrage, traduit en Français par un titre très proche du japonais. Les Mémoires d’une geisha est paru en 1980, soit 17 ans avant Geisha d’Arthur Golden. Quand le roman et le film de Golden donnent une vision très occidentale et presque idyllique de l’environnement des Geishas, Inoue décrit le parcours, depuis l’enfance jusqu’à sa mort, d’une jeune fille vendue par ses parents et qui devra affronter la dureté de l’apprentissage puis de cet esclavage où elle doit rembourser une dette avant de pouvoir prétendre à vivre sa vie. Les Mémoires d’une geisha fourmille de détails pertinents aussi bien sur la vie dans une Okiya (demeure-prison des Geishas) ou la symbolique des Kimonos, des nœuds des Obi. Le tout sur fond d’une peinture captivante du Japon et de sa progression de l’après ère Meiji jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Rivalités, trahisons, mauvaises rencontres, un roman passionnant.