Si Roland Barthes a écrit la Chambre claire, œuvre qui traite de la photographie, ni lui ni personne ne fut un producteur aussi gargantuesque de l’écriture dédiée à la photographie que Pierre Mac Orlan. Pierre Mac Orlan (1882-1970) est le créateur d’une œuvre imposante, d’une grande homogénéité malgré la diversité des formes sous lesquelles elle se manifeste. Du roman à la chanson, de l’essai à la poésie, son œuvre s’organise autour de quelques concepts clés, au premier rang desquels un abord original et poétique de l’existence contemporaine : le fantastique social.
Si ce dernier est connu pour être l’auteur de Quai des Brumes, il l’est moins du grand public pour son travail d’écriture et d’analyse autour de la photographie. Et c’est cette lacune dans les mémoires qui va être un peu comblée avec cette publication dont il est question dans ce billet.
L’œuvre est un mélange de photos personnelles et de textes théoriques analysant le monde obscur de la photographie. Et qu’il est joli ce parallèle entre photographique et littérature !
On s’amuse autant qu’on apprend. Et comme le précise la maison d’édition :
Ces écrits ne sont pas connus des spécialistes et a fortiori du grand public, parce qu’ils n’ont jamais été réunis. Dès la fin des années 1920, Pierre Mac Orlan propose un concept novateur, le « fantastique social », qui offre le chaînon manquant entre un surréalisme à la française et l’expressionnisme allemand et permet de comprendre admirablement ce qui est en jeu dans les recherches photographiques de l’époque.
Outre l’anthologie illustrée par les plus grands photographes de l’époque, l’ouvrage se compose d’un essai de Clément Chéroux et des photos prises par Mac Orlan lui-même.
Une œuvre délicieuse proposée par un critique hors pair. À lire pour la qualité et aussi pour l’évidence.