La rentrée 2019/2020 du CCNRB – Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne a déjà commencé ! Il est temps de rentrer dans le vif du sujet pour Bouside Aït Atmane, Iffra Dia, Johanna Faye, Céline Gallet, Linda Hayford, Saïdou Lehlouh, Marion Poupinet et Ousmane Sy. Cours, résidences d’artistes, rencontres, workshop… Le premier semestre s’annonce riche et ouvert à tous les publics et toutes les danses.
« Avec le CCNRB, l’artiste installe sa vision et la partage. Le lieu ne sert pas uniquement à l’artiste, à la direction ou à une communauté, mais autant aux publics qu’aux artistes au sens large », Ousmane Sy.
Enfants et adultes ont dansé au rythme des professionnels lors des portes ouvertes #Viensdanser au CCNRB dimanche 22 septembre 2019, dans le cadre des Journées du Patrimoine. Entre cours d’initiations, échauffements publics, bar à bonbons et brunch, l’énergie du collectif était palpable et une ambiance chaleureuse réchauffait les murs des studios du 38 rue Saint-Melaine.
# Réflexion Collective. Outre le prolongement des initiatives artistiques de l’ancien directeur, Boris Charmatz, de nouvelles propositions enrichissent le programme. Tel un reflet de la diversité artistique des membres et leur volonté d’ouvrir grand les portes du CCN, le programme septembre/décembre 2019 semble dessiner l’identité du collectif FAIR-E et du projet. « Les terminologies définitives de ce programme nous définissent. Nous voulions que les artistes accueillis dans les studios soient diversifiés, tout en collant à l’esthétique du collectif. Le but n’est pas de supprimer ce qui a été construit auparavant, mais d’ajouter de nouveaux projets afin de façonner un peu plus l’identité du CCN, au regard de nos esthétiques respectives », souligne Ousmane Sy, membre du collectif FAIR-E, éternelle casquette vissée sur le crâne.
Pour faire suite au projet annoncé lors sa nomination, le collectif semble vouloir ouvrir en grand les portes du Centre Chorégraphique National pour une large visibilité et une accessibilité au plus grand nombre. En suivant les problématiques actuelles autour de la notion de collectif et du faire ensemble, le rapport au spectateur et l’inscription sur le territoire sont au centre des préoccupations. « Nous ne sommes pas au CCN pour amener une esthétique particulière, mais pour parler de la danse ou plutôt, des danses, sans cloisonnement » rajoute le chorégraphe.
Quelle place pour les publics ?
# À la maison. Le terme est puissant et révélateur de l’esprit du collectif face à ce lieu devenu une institution. Le CCNRB n’est plus un simple lieu culturel, mais également un lieu de vie, une maison à habiter, à investir. « Une grande maison où chacun peut se sentir bien ».
Le CCN cible tous les publics, du débutant au professionnel, par le prisme de la formation et du partage. Une bulle d’apprentissage ouvert à tous en somme. « Les cours montrent cette envie de prolonger ce que Boris Charmatz avait initié, notamment avec la danse contemporaine. Le Musée de la danse a rassemblé une communauté de danseurs pendant dix ans – précise Lucile Lesage, chargée de communication au CCNRB. Il paraissait évident pour le collectif d’être dans cette continuité afin de créer un partage et une zone de porosité entre les différents danseurs ».
Le fil se déroule le long du semestre et guide les publics dans les studios du CCN. S’asseoir dans un siège molletonné et assister à un spectacle semble confortable, mais n’est-ce pas agréable de pouvoir plonger dans le processus créatif d’un artiste ? L’invitation est lancée avec les Heures Joyeuses où le collectif donne carte blanche aux artistes en résidence. « Il nous paraissait important de proposer ces temps de rencontres hors spectacles. Ça permet de rentrer en profondeur dans la démarche des artistes afin de faire découvrir son univers ». Un moyen pour le public de s’emparer du projet et de porter un nouveau regard sur la création chorégraphique…
« Le CCN propose également des trainings pour les danseurs autodidactes qui voudraient juste s’entraîner et des masterclass pour un public averti, semi-professionnel ou professionnel » souligne également Lucile Lesage. À tour de rôle, les membres du collectif dispenseront une masterclass afin de se présenter en tant qu’artistes dans un moment de rencontre. Le 19 octobre 2019, Ousmane Sy ouvrira les portes de son univers : un melting pot de danses africaines, clubbing et house music. Après Linda Hayford et l’univers du popping en novembre, Johanna Faye initiera les participants à son esthétique entre break et danse contemporaine. « Il s’agit de trois esthétiques issues du hip hop, mais totalement différentes. Chacun s’approprie le style et le nourrit de ses réflexions propres ».
Quelle inscription dans le territoire ?
# On est à l’Ouest. Avant le début de son mandat, le collectif FAIR-E était parti rencontrer les partenaires culturels de la ville de Rennes et de la Métropole dans une optique de mutualisation. Cette petite graine semble avoir porté ses fruits… « Travailler avec le territoire est une des notes fortes du projet afin de partager et surtout émanciper encore plus les danses, qu’elles soient amateurs ou professionnelles. Ouvrir grand cette fenêtre », argumente Ousmane Sy.
Le temps de quelques soirées, le CCN accueillent deux entités culturelles rennaises, le festival Maintenant de l’association ElectroniK (vendredi 11 octobre, Molécule, Pandora Live) et le festival TNB (du 7 au 9 novembre, Pièce d’actualité n°12 : DU SALE !, Marion Siéfert) dans le but d’ouvrir le champ de l’art chorégraphique. « Le festival TNB s’inscrit également dans la continuité ce qui a été initié, les studios St-Melaine ont toujours accueilli le TNB. L’idée était de poursuivre ce partenariat en changeant légèrement la ligne artistique », informe Lucile Lesage.
Plongez dans la danse avec le festival Waterproof !
« Travailler ensemble avec le territoire est ce qui nous motive. Nous voulons célébrer la danse dans de multiples lieux et avec tous les partenaires culturels du territoire – explique le chorégraphe. C’était une évidence et cette inscription a finalement pris la forme d’un festival ». Dans la continuité du festival Agitato, dont le festival Waterproof semble une évolution à grande échelle, la Cité de la danse – Le Triangle et le CCNRB, s’associent autour d’un nouvel événement. Les partenaires se bousculent déjà dans le programme et la liste ne semble pas encore exhaustive…
« Créer une programmation commune avec un des partenaires phares du territoire était au cœur du projet, un de ses axes principaux », Ousmane SY
Cette nouvelle proposition se veut sans cloisonnement et est vouée à évoluer au fil des saisons pour in fine, s’implanter durablement dans le Grand-Ouest. Pour l’heure, la ligne éditoriale demeure un mystère, mais une chose est sûre, le festival invitera à interroger le rapport au spectateur et la fonction de l’œuvre afin de défricher de nouveaux terrains de jeu et d’expérimentation.
« La danse est synonyme de liberté pour nous. Le corps s’exprime comme il doit s’exprimer, il n’y a pas d’heure pour choisir à quel moment le faire. Le but est de simplifier toute cette complexité, notamment due aux horaires, pour de plus en plus d’accessibilité. On dirige ces bâtiments aujourd’hui, mais ils appartiennent à tous, aux passionnés de danse, qui la pratiquent ou non ».
Retrouvez toute la programmation sur le site du CCNRB
Infos et réservations : tel. 02 99 63 88 22 / info@ccnrb.org
Saint Melaine
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