147 sociétés détiennent 40 % de la richesse mondiale

 Selon une étude scientifique, 147 sociétés commandent un groupe de 1318 multinationales formant le vaste réseau d’interconnexions planétaires.

 

 Plus de 1 000 000 de liens capitalistiques impliquant 600 000 sociétés ont été analysés à travers une modélisation mathématique des réseaux complexes. Trois professeurs de l’École polytechnique de Zurich, Stefania Vitali, James B. Glattfelder et Stefano Battiston, viennent de publier une étude lumineuse intitulée The Network of Global Corporate Control (1) et dédié à la concentration du pouvoir financier au sein de l’économie mondiale. Leur conclusion ? Seulement 147 sociétés (banques, assureurs, firmes de placements, fonds d’investissements, fonds de pension, sociétés traditionnelles, etc.) détiennent 40 % de la richesse de l’économie mondiale.

Selon cette étude, « les participations de 737 firmes dans les autres entreprises du réseau leur permettent de contrôler 80% de la valeur de la totalité du réseau ». Enfin, « 96% du marché des produits dérivés est contrôlé par trois institutions bancaires ». On se trouverait en face d’un «noeud papillon», autrement dit une structure de monopole de pouvoir et de démultiplication du contrôle où la décision est concentrée dans les mains de quelques personnes au centre, chacun en lien avec des cercles de plus en plus périphériques. En pratique, chaque société au coeur du noyau est connectée en moyenne à 20 autres sociétés en périphérie qui, à leur tour, possèdent chacune 20 autres connexions.

Au sein du cercle restreint de ces maîtres de la planète, on trouve cinq sociétés à la tête financière du noeud papillon : la banque britannique Barclays, le fonds américain Capital Group, la firme de gestion américaine Fidelity Investments, l’assureur français AXA et le fonds State Street Corporation de Boston. En tout, une vingtaine de grandes banques ont été identifiées (cf. la liste au pied de l’article) : Barclays, JP Morgan, UBS, Merrill Lynch, Deutsche Bank, Morgan Stanley, Bank of America, ING et BNP Paribas.

Outre d’être un système barricadé qui s’oppose à la libre concurrence, ce noeud papillon fait courir un risque systémique énorme. Force est de constater que la marge de manœuvre pour la refondation d’un libéralisme à visage humain, déconcentré et multipolaire, semble  bien étroite.

Les 20 dirigeants du monopole mondial des capitaux :

1. Barclays

2. Capital Group

3. Fidelity Investments

4. AXA

5. State Street Corporation

6. JP Morgan Chase

7. Legal & General Group

8. Vanguard Group

9. UBS

10. Merrill Lynch

11. Wellington Management

12. Deutsche Bank

13. Franklin Resources

14. Credit Suisse Group

15. Walton Enterprises

16. Bank of New York Mellon

17. Natixis

18. Goldman Sachs Group

19. T Rowe Price Group

20. Legg Mason

(1) : The network of global corporate control, Stefania Vitali, James B. Glattfelder, Stefano Battiston, Submitted on 28 Jul 2011 (v1), last revised 19 Sep 2011 (this version, v2) The structure of the control network of transnational corporations affects global market competition and financial stability. So far, only small national samples were studied and there was no appropriate methodology to assess control globally. We present the first investigation of the architecture of the international ownership network, along with the computation of the control held by each global player. We find that transnational corporations form a giant bow-tie structure and that a large portion of control flows to a small tightly-knit core of financial institutions. This core can be seen as an economic “super-entity” that raises new important issues both for researchers and policy makers.

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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