Après la zoothérapie, place à la pouponthérapie. Si la première est bien connue et largement éprouvée auprès des personnes âgées, l’usage de poupées dites poupées d’empathie reste plus discret et n’émerge que récemment en France. C’est la thérapie proposée par Adeline Ginguené, art-thérapeute intervenant à l’EHPAD Saint-Michel à Liffré.

Confectionnées avec un réalisme saisissant, ces poupées sont retravaillées à la main par Adeline Ginguené dans son atelier de Saint-Malo. Elle leur insuffle des mimiques et expressions émotionnelles afin de favoriser l’identification. Destinées aux personnes souffrant de troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer, elles permettent de recréer un lien affectif et empathique avec l’entourage. D’abord utilisées par les professionnels ou les familles auprès de personnes autistes, ces poupées ont désormais trouvé leur place dans les EHPAD et établissements médicalisés.
Les soignants et thérapeutes tiennent à le préciser d’emblée : l’objectif n’est en aucun cas d’infantiliser les patients. La pouponthérapie vise au contraire à raviver des émotions enfouies, à faire resurgir des souvenirs liés à la parentalité. Le besoin de rassurer, de protéger, ou simplement d’entrer en contact avec l’autre est profondément humain — il apaise les angoisses, fréquentes chez les personnes qui restent conscientes de la dégradation de leurs facultés.
Chez les patients réceptifs, la pouponthérapie favorise la libération d’endorphines — ces neurotransmetteurs du plaisir — qui contribuent à réduire le cortisol, l’hormone du stress. Avec une pratique prolongée, le taux de sérotonine peut également s’élever, stabilisant un état de bien-être. Un effet recherché, notamment dans les pathologies dégénératives comme Alzheimer, où cette hormone est souvent déficitaire. Et tout cela, sans médicament.
Même si la plupart des résidents conservent suffisamment de lucidité pour savoir qu’il ne s’agit pas de véritables bébés, l’essentiel est ailleurs : leur offrir un moment de réconfort, déclencher parfois un souvenir… Et si la mémoire défaille, le cœur et le corps, eux, se souviennent souvent.
Chiffres clés : pouponthérapie en 2025
Indicateur | Donnée | Source / Explication |
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Nombre d’EHPAD pratiquant la pouponthérapie | > 100 établissements | Initiative déployée dans les 12 derniers mois, selon « La Vie Active » |
Effets émotionnels rapportés | Stimulation sensorielle et émotionnelle (95 %) | Mesurés dès la 1ère séance dans les établissements |
Réduction de l’anxiété | 80 % des résidents apaisés après 1 mois | Selon le retour d’expérience de l’EHPAD de Longuenesse |
Impacts neurologiques | + endorphines (plaisir), – cortisol (stress), + sérotonine (bien‑être) | Constatés cliniquement chez les patients Alzheimer |
Type de bénéfices | • Amélioration des interactions sociales • Diminution de l’anxiété/de la dépression • Renforcement du bien-être global | Documenté lors des animations par Louis (poupée) et similitudes thérapeutiques |
Interprétation :
- Diffusion rapide : la pouponthérapie se développe activement, avec plus d’une centaine d’EHPAD en France, preuve de sa reconnaissance croissante.
- Efficacité émotionnelle prouvée : la quasi-totalité des résidents rapportent une stimulation émotionnelle et sensorielle dès les premières séances.
- Effets neurologiques notables : la libération d’endorphines, la baisse du cortisol et la montée de la sérotonine confirment un réel impact sur le bien-être physique et mental, particulièrement chez les personnes atteintes de troubles cognitifs.
- Sans médicaments, elle offre une alternative douce et complémentaire aux approches traditionnelles, soutenant la qualité de vie et les interactions sociales.