Sorties littéraires d’avril. Heure d’hiver, heure d’été, c’est toujours le bon moment pour lire ! En avril, vous trouverez ces quelques nouveautés chez votre libraire.
Quoi de mieux que de partir dans l’avenir pour mettre en évidence les dérives actuelles de notre société ? Avec Transparence (Gallimard, 25 avril 2019), Marc Dugain nous propose un roman d’anticipation. En 2060, la présidente d’une société du numérique basée en Islande est accusée d’avoir orchestré son propre assassinat. Sa société était sur le point de commercialiser le programme Endless, qui propose de transplanter une âme dans une enveloppe corporelle artificielle afin d’atteindre l’immortalité. Alors que la planète pourrait disparaître sous les effets du réchauffement climatique, la start up peut-elle sauver l’humanité ?
Une passion, un objet relient les quatre personnages du premier roman de Marie Charvet. De 1630 à nos jours, en passant par l’entre-deux-guerres, de la Lombardie aux gratte-ciels de New York, vers Paris ou la Camargue, Marie Charvet lie quatre destins pour révéler l’âme d’un violon unique qui changera à jamais la destinée de Giuseppe, Lazlo, Lucie et Charles. L’Âme du violon (Grasset, 4 avril 2019) est un roman choral, musical, où chacun dévoile ses ambitions, ses déceptions, nous promenant dans différentes époques et cultures.
East Village Blues (Seuil, 18 avril 2019) est davantage un récit romanesque qu’un roman. Chantal Thomas nous fait découvrir ce quartier de New York, East Village où elle séjourna en 1970 et qu’elle retrouve aujourd’hui, le temps d’un été. Ce lieu d’immigration et de bohème où l’on rencontrait de célèbres artistes a bien changé. Mais Chantal Thomas, excellente conteuse, associée au photographe Allen S. Weiss, nous rappelle avec brio ce temps révolu qui garde un goût de liberté absolue.
Commençons la revue de la littérature étrangère avec un grand romancier américain. Laird Hunt revient sur La Route de nuit (Actes Sud, avril 2019, traduit par Anne-Laure Tissut) pour un oppressant huis clos autour d’une journée particulière en août 1930 en Indiana. Ce jour-là, la foule se presse pour assister au lynchage de trois jeunes Noirs. Deux femmes remarquables, impatientes de fuir les secrets qu’elles ont laissés derrière elles, traversent une Amérique déchirée par la peur et la haine.
Parce que les romans syriens sont assez rares, j’ai choisi de vous présenter Ceux qui ont peur (Gallimard, 18 avril 2019, traduit par François Zabbal). Souleyma et Nassim se sont rencontrés avant la guerre. Lui est désormais exilé en Europe alors que Souleyma reste seule dans une ville secouée par la violence. Dans cette histoire d’amour et de souffrance, la jeune romancière Dima Wannous dévoile les engrenages de l’angoisse et les blessures d’un peuple. De ce roman terrifiant, résonnent les voix d’une jeunesse brisée.
Depuis le succès de Dust (Denoël, 2015), Sonja Delzongle poursuit sa route dans le monde du thriller, avec ou sans sa profileuse Hannah Baxter. Cataractes (Denoël, 11 avril 2019) nous emmène dans les Balkans. Jan Kosta, enfant rescapé lors d’un terrible glissement de terrain dans le village de Zavoï, est devenu quarante ans plus tard hydrogéologue. Un de ses amis ingénieur fait appel à lui à la suite d’événements étranges constatés dans le village de son enfance. La folie semble s’être de nouveau emparée de Zavoï et seul Jan peut comprendre et arrêter le drame imminent.
Chris Brookmyre, auteur écossais, propose avec Sombre avec moi (Métailié, 4 avril 2019, traduit par Céline Schwaller) un thriller psychologique intense. Diana Jager, chirurgienne douée et respectée, connue sous le nom de Scalpelgirl quand elle dénonce le sexisme du milieu hospitalier dans son blog, s’est réfugiée à Inverness, dans le nord de l’Écosse, pour échapper aux menaces. Là, elle rencontre l’amour en la personne de Peter. Six mois plus tard, on retrouve la voiture de Peter au fond des Chutes de la Veuve. La sœur du disparu engage Jack Parlabane, un journaliste à la réputation sulfureuse, pour mener l’enquête. Les voix des trois personnages vous entraînent au fil des chapitres dans un suspense très addictif.
Si vous l’aviez raté, c’est le moment de lire en version poche, La Salle de bal (Folio, 4 avril 2019, traduit par Élodie Leplat), le très beau roman sur l’eugénisme de l’Anglaise Anna Hope. En 1911, Ella Fay est internée à l’asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature où elle travaillait depuis l’enfance. Elle y rencontrera l’amour de sa vie dans la salle de bal du docteur Fuller, médecin aux grandes idées pour réduire la population des « agités ». Anna Hope transforme à nouveau une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant.
Pour les amateurs de romans qui mettent en musique le bonheur des choses simples, Valérie Perrin vous propose de Changer l’eau des fleurs (Le livre de poche, 24 avril 2019). Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Dans sa loge, beaucoup viennent se confier. Dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent, nous découvrirons ce qui a conduit Violette dans ce lieu original.
Bonnes lectures en avril !