En Ecosse référendum et indépendance font-il bon ménage ? Trois sondages publiés mercredi pronostiqueraient une victoire du « non » (52%). Aujourd’hui, 4,2 millions d’électeurs écossais sont appelés aux urnes.
« Nous sommes mieux ensemble » – considérait lundi dernier à Aberdeen le Premier ministre, David Cameron. Dans un climat quelque peu tendu et émaillé de résultats contradictoires, il a indiqué sous forme de menace voilée que si « Si l’Écosse vote oui à l’indépendance, le Royaume-Uni éclatera, et nos chemins se sépareront pour toujours », « cela voudrait dire que nous ne partagerions plus la même monnaie, que les forces armées que nous avons bâties ensemble au cours des siècles se sépareraient ». En pratique, de nombreux Écossais considèrent qu’entre leur histoire et leur identité, leurs ressources halieutiques et pétrolières, et un attachement plus marqué à l’Europe que leurs voisins anglais, leur destin gagnerait à se faire désormais en toute indépendance. De fait, (et malgré un certain manque de reconnaissance de la part de l’Angleterre) l’Europe (puis les activités de la City) a été un important vecteur de sortie de pauvreté de la Grande-Bretagne dans les années 80-90. De nombreux Écossais indépendantistes sont prêts à renforcer des liens avec l’Europe qu’ils apprécient grandement, notamment car elle est à l’origine de nombreuses infrastructures (notamment routières) qui sont venues enrichir le territoire. Conséquence logique de la balkanisation de l’empire (et de Cameron dont le nom pourrait rester associé à ce tournant historique) : le Royaume-Uni sortirait de l’Union européenne lors du référendum de 2017. Côté français, le statut de 5e puissance économique du monde et seule puissance nucléaire indépendante européenne s’en trouverait renforcé.
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Ecosse Référendum et Indépendance : de la Grande-Bretagne à la grande Europe ?