The Lady est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie. « The Lady » est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.
Luc Besson propose ici un biopic sur la célèbre opposante birmane Aung San Suu Kyi. L’histoire ne manque pas complètement d’intérêt, mais, ô dieu du cinéma, quelle platitude ! Si le saupoudrage d’amour et d’émotion est encore supportable, voire réussi à quelques moments, une question tourmentera tout spectateur lucide : pourquoi avoir totalement rangé derrière les fagots la partie politique, autrement dit l’engagement de l’héroïne ?
Il est vrai que le spectateur n’est pas pris en traitre, puisqu’il comprend la teneur du film dès les premières minutes ? Mais il sera fondé à regretter d’avoir acheté un billet. Peut-on pardonner Besson de ce mauvais tour ?
La réponse est épineuse. Ce film risque de scinder les spectateurs en deux camps : les uns vont s’émouvoir et adhérer au parti-pris ; les autres fustiger le gommage de la dimension politique au profit du sentiment.
Un film dont le parti-pris égare loin d’un sujet essentiel.