Le château des ducs de Bretagne – musée d’Histoire de Nantes accueille l’exposition Inde, reflet des mondes sacrés jusqu’au 23 avril 2023. Dans une scénographie immersive aux couleurs chaudes, 200 objets invitent à une plongée au cœur des trois religions et philosophies qu’a vu naître l’Inde… 2023 célèbre le 75e anniversaire de l’indépendance de l’Inde (15 août 1947), ainsi, partez à la découverte des mythes et légendes du sous-continent.
« Le Soi plus petit que le petit, plus grand que le grand, est caché dans le cœur de toute créature », Shvetashvatara Upanishad 3.20
Pourquoi la majorité des femmes indiennes a-t-elle le nez percé ? Telle est la question qui peut brûler les lèvres de celles et ceux qui franchissent la porte du bâtiment dédié aux expositions temporaires du musée d’Histoire de Nantes. Coutume depuis des siècles, un piercing au nez est une manière d’honorer la déesse Parvati, forme bienveillante de Shakti (la déesse-mère) et symbole de l’épouse aimante. Les jeunes filles de 16 ans se voyaient quant à elles faire percer le nez, montrant ainsi qu’elles étaient bonnes à marier. Une mise en bouche sous forme d’interrogation avant de pénétrer au cœur de la nouvelle exposition L’Inde, reflet des mondes sacrés et des trois religions qui ont façonné la civilisation et la culture indiennes.
Avant de plonger dans les mondes sacrés de l’Inde, il vous faudra traverser un couloir de tissus aux motifs chatoyants, passer devant de grands formats de photographies contemporaines, et vous arrêter devant la projection de portraits d’hommes et de femmes aux regards expressifs. Le château des ducs de Bretagne vous immerge petit à petit dans la thématique de l’exposition créée en collaboration avec le Museo delle Civiltà de Rome, la spiritualité.
Au cours de l’exposition sont abordées les trois religions natives de l’Inde : l’hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme, leurs ressemblances et leurs variantes. Apparues successivement en Inde entre le XVe et le IVe siècle avant notre ère, ces religions ont en commun la quête spirituelle qui permet aux êtres humains de sortir du caractère cyclique de la vie, ou cycle des réincarnations, le samsara. Elles offrent chacune une réponse particulière et une méthode pour s’en libérer.
Sculptures en pierre, miniatures, peintures colorées, manuscrits et bijoux, ce sont au total 200 objets couvrant 1 300 ans qui se font le reflet, tour à tour, des préceptes et mythes de l’hindouisme, du jaïnisme et du bouddhisme.
D’abord, l’hindouisme, la religion la plus ancienne et la plus répandue en Inde. On y découvre dans une scénographie bleue, la couleur de certains dieux, la complexité du panthéon hindou gouverné principalement par trois figures : Shiva le bienfaisant, celui qui porte bonheur, la divinité féminine Devi, souvent identifiable sous la forme de Durga (épouse de Shiva), et Vishnu, dieu de la stabilité du monde et du temps. Parmi les œuvres exposées, la sculpture en métal d’une femme à l’enfant attire particulièrement le regard par sa production (technique dhokra ou fonte à la cire perdue) qui contraste avec les objets issus de temples. Le thème de la femme portant son enfant est représenté de façon réaliste, mais l’expression distante et sauvage du visage, l’énergie du personnage ou encore le tabouret décoré de félins lui confèrent l’aspect d’une déesse, mère de la fertilité.
Vient ensuite le jaïnisme, religion de l’ascèse, de la non-violence et de la tolérance, initié par Vardhamana Mahavira. L’univers jaïn est représenté sous la forme de l’Homme cosmique qui fédère en son corps les différentes régions de l’espace. Les peintures le représentant sont impressionnantes de détails : la partie inférieure représente le siège des enfers, au niveau du ventre se trouve le monde médian – avec en son centre le monde des hommes -, et la partie supérieure, de la poitrine au visage, abrite les mondes célestes…
Et enfin, le bouddhisme, philosophie dont la figure emblématique est Siddhartha Gautama, né vraisemblablement entre 480 et 400 av. notre ère, devenu Bouddha. Au cours des siècles, la doctrine bouddhiste a subi une profonde transformation, avec l’apparition de nombreuses écoles, mais elle garde comme finalité d’atteindre le nirvana, soit la libération du cycle des naissances et des morts et de dépasser la condition de souffrance qui en résulte (le samsara). Le seul moyen de l’atteindre, comprendre et appliquer certaines choses dans la vie quotidienne à travers les quatre nobles vérités : le dukkhra (marque de l’existence de la souffrance), le samudaya (l’origine des souffrances), le nirodha (la façon d’éradiquer la souffrance) et la magga (le chemin à suivre pour atteindre le nirvana).
Parmi les traits communs que l’on retrouve dans les trois religions, nous retrouvons la théorie du karma (éthique fondée sur les rapports de cause à effet), l’accent mis sur les divinités féminines depuis l’Antiquité et la pratique du yoga au-delà de l’appartenance à une communauté religieuse. Le musée d’histoire de Nantes incite d’ailleurs le public à s’initier à la pratique avec un jeu en fin de parcours. Une occasion de partir de l’exposition en pleine conscience de ce qu’est la spiritualité indienne…
Jusqu’au 23 avril 2023, exposition Inde, reflet des mondes sacrés, au château des ducs de Bretagne.
4 place Marc Elder, 44 000 Nantes
Horaires
Cour et remparts en accès libre
Ouverture 7 jours/7, de 8h30 à 19h
Du 1er juillet au 31 août : de 8h30 à 20h
Jardin des douves en accès libre
Ouverture 7 jours/7, de 8h à 19h
Du 1er juillet au 31 août : de 8h à 20h
Intérieurs du château, musée et expositions
10h à 18h, fermé le lundi
Du 1er juillet au 31 août : de 10h à 19h, 7 jours/7
Dernier accès billetterie 30 min avant la fermeture
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