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Les Noces de Figaro à la Scala de Milan par Giorgio Strehler

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Parmi toutes les versions des Noces de Figaro, l’une brille de l’éclat du mythe parmi les étoiles. C’est la mise en scène de Giorgio Strehler à l’opéra Garnier en 1973. Sa version filmée vient enfin d’arriver dans les bacs : elle s’est déroulée en 2006 à la Scala de Milan. Une réussite en 6 points :

1. La distribution : un casting aussi complet qu’homogène.

2. Une qualité d’image exceptionnelle. Les éclairages sont d’une finesse exquise. Les décors sont splendides et les costumes gracieux. Au service d’une mise en scène qui est une mécanique de précision…

3. La direction d’acteurs ne connait aucune fausse note.

4. La captation en multi caméras donne du relief à l’ensemble. Le montage est équilibré, sans favoritisme.

5. Les perfections vocales sont remarquables, notamment dans la gorge de la fabuleuse Susanna Diana Damrau. Une interprète au jeu intelligent et sans cabotinage, à la silhouette parfaite et à la vivacité finement expressive.

6. Le seul « Deh vieni, non tardar » suffit à démontrer que l’on est dans un ailleurs, une prestation vocale d’anthologie. Et comme le reste des ingrédients est presque du même niveau, l’on voit aisément la qualité de cette sortie.

Indispensable.

Comme le sont les maris modernes, systématiquement infidèles, capricieux par génie et tous jaloux par orgueil.

David Norgeot

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Le nozze di Figaro – Teatro alla Scala (2006), Mozart/Andrea Battistoni/Giorgio Strehler, 41€. Attention reprise à la Scala aux mois de mars et avril 2012.

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A qui appartient et appartiendra Internet ? Entre convoitise et défiance…

Aujourd’hui, l’International Telecommunication Union (ITU) se réunit sous l’égide de l’ONU pour tenter de décider de l’avenir d’Internet au regard de sa gestion. Situation inédite : Internet est historiquement américain tandis que son utilisation s’est mondialisée au fil du temps, attisant la convoitise tout autant que la défiance de nombre d’acteurs, notamment étatiques.

A l’origine, Internet est une évolution du réseau ARPANET, un réseau développé par des universités américaines, mais dont l’intérêt n’a pas échappé à la CIA et aux militaires. Avec l’ajout de la technologie TCP/IP, le réseau se développe et quitte sa vocation militaire pour reprendre celle d’origine, à savoir une interconnexion entre universités. Dans les années 80, ce qu’on appelle désormais Internet se développe grâce à l’apport du langage à balise HTML pour aboutir aux premiers navigateurs au début des années 90.

C’est aussi à cette époque que l’Internet se structure avec la fondation de l’Internet Society (ISOC), association chargée de promouvoir et de coordonner les développements sur Internet. De fait, cette association de 50000 membres issus de 72 Pays décide de l’avenir des technologies et de l’architecture d’Internet. Ajoutons à cela l’ICANN, société californienne à but non lucratif, qui gère les noms de domaine et dépend du Département du Commerce américain depuis sa création par Al Gore en 1988. Le contrat de l‘ICANN s’étant terminé en 2009, la question de son statut se pose. Tant l’Europe que le reste du monde et, donc, l’ONU souhaitent le voir évoluer vers une gouvernance partagée.

C’est justement l’un des objets de la réunion d’aujourd’hui de l’ITU, instance de l’ONU qui réunit 193 États membres. Toute la difficulté vient du fait que c’est Internet Society qui devrait décider du contrat avec l’ICANN. Or l’ITU souhaiterait aussi récupérer la gestion de l’Internet et ainsi prendre la succession de l’ISOC. Rappelons au passage que c’est l’ITU qui a standardisé certaines normes de télécommunication, mais que son manque de réactivité face aux nouvelles technologies lui a fait perdre de son aura face à l’ISOC et ses ramifications comme l’Internet Engineering Task Force (IETF). L’ICANN elle-même se plaint de son manque de budget et de pouvoir mondial pour gérer un Internet dont la liberté est attaquée. Il s’agit donc d’un problème géopolitique et qui trouverait toute sa place au sein de l’ONU, à certaines conditions. Et ce sont ces conditions précisément qui suscitent de fortes inquiétudes chez les États-Unis qui craignent que l’Internet n’échappe totalement à leur contrôle ou, du moins, à leur influence.

Un autre problème de gestion est celui de l’infrastructure historiquement très centrée sur les États-Unis. Le lecteur consultera avec intérêt la carte interactive qui lui est consacrée. Il en ressort clairement que cette centralisation pose des problèmes de saturation de débit. L’action contre Megaupload a d’ailleurs eu entre autres effets recherchés ou non d’éviter une congestion…

Là encore, des décisions doivent être prises sur la mise en place de nouvelles lignes dans les océans et sur leur exploitation. Si la réunion du 27 février n’a pas pour objet de statuer sur ce problème, sur le moyen terme, la gouvernance d’Internet devra faire face à ce problème. Et c’est bien l’objet des récriminations de l’Internet Society et de l’ICANN  qui n’ont pas suffisamment de pouvoir décisionnel et de budget pour parvenir à faire évoluer l’architecture d’internet.

Au final, il semble que nous touchons aux limites du Net originel, lequel doit passer à une véritable phase de mondialisation. La carte ci-dessous montre les 3 grands pôles qui se disputent le débit : Asie (Inde et Chine essentiellement), Europe et États-Unis. Elle est à mettre en relation avec la carte des échanges entre continents :  Entre Asie et Europe, le trafic progresse, mais transite par les États-Unis ! Avec les possibilités de filtrage et espionnage, on imagine aisément l’intérêt géopolitique d’une telle structure et de l’appropriation d’internet. S’il est peu probable qu’une décision définitive sorte à l’issue de cette réunion, des tendances devraient se dessiner.

Ice

(source : http://www.telegeography.com)

Anne Deblois > Je fais mes tablettes à casser

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Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas d’un ouvrage sur le renforcement de la ceinture abdominale. Je fais mes tablettes à casser réunit toutes les techniques pour préparer le chocolat et des idées pour réaliser ses propres tablettes : photos, secrets de préparation, techniques… le B.A-BA du chocolat. Une découverte d’un membre gourmand de la rédaction. Lequel ? En matière de chocolat, il ne peut s’agir que de celle qui lui voue un culte et une dévotion sans faille, sans être pour autant une belle poire : Hélène.

Un livre gourmand !

L’ensemble est didactique, clair et explicite. Autre point positif pour un livre de cuisine : la typographie est suffisamment grosse pour qu’on puisse jeter un œil rapidement pendant qu’on cuisine sans avoir à chausser de lunettes. Anne Deblois a compris que les gourmand(e)s avaient besoin de photos pour se donner envie de passer de la contemplation (ou de la dégustation) à l’action : les illustrations de Jean-Pierre Duval sont particulièrement réussies.

Cela étant dit, ce qui fait le succès des recettes d’Anne Deblois, c’est leur simplicité. On peut se lancer les yeux fermés dans la confection des tablettes proposée dans ce recueil. Si le résultat esthétique n’est certes pas garanti dès le premier essai – il y a tout de même un peu de magie dans le chocolat! – en revanche le goût est là. Rien de bien compliqué dans la réalisation de la tablette aux noisettes et oranges confites, mais l’effet est garanti!

A conseiller si…

… vous pensez que faire des mendiants n’est pas à votre portée : ça devient un jeu d’enfant, et c’est vraiment gratifiant de voir vos invités s’extasier sur vos talents culinaires.
… vous cherchez des idées de cadeaux faits maison : les gourmands se damneront pour vos tablettes de chocolat!

Extraits :

Vous pouvez feuilleter le livre et découvrir quelques recettes en suivant ce lien.

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La Dame de Fer

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Les sujets des films comme leurs affiches sont parfois trompeurs. Avec La Dame de Fer, on s’attend à un biopic dédié à la vie de Margareth Thatcher. Eh bien non…

Pourtant, les premières minutes du film montrent une Meryl Streep troublante de ressemblance avec l’ancienne première ministre britannique. Mais bien vite, le spectateur comprend qu’il va suivre les pas de la Miss Maggie âgée et non son ascension au pouvoir. Il l’observe converser avec feu son mari, interprété par l’excellent Jim Broadbent (le père de Bridget Jones dans les adaptations cinéma). Bref, celle qui incarnait la toute-puissance de l’Angleterre des années 80 est désormais une vieille dame sénile.

Comme à son habitude, Meryl Streep est excellente dans le rôle. On est alors tenté de se prendre d’affection pour cette vieille dame tandis que de rares et courts flashbacks rappellent sa difficile ascension dans la so misogyne classe politique anglaise. Une femme politique qui n’a jamais trahi ses premiers idéaux de jeunesse inculqués par un père omniprésent face à une mère effacée à qui elle ne veut surtout pas ressembler. Ce qui l’unit à son époux, une complicité non dénuée d’humour, est bien montré ; pourtant le versant familial – le mari et les deux enfants – aurait gagné à être développé.

Somme toute, la réalisatrice a choisi de traiter presque exclusivement le sujet de la vieillesse et de la mort. Si cette lecture est tout à fait respectable et ne dessert pas le film, il reste troublant eu égard à une personnalité aussi complexe, aussi haïe. Résumer en deux scènes la difficile ascension de l’échelle politique par une femme (cela vaut pour les affaires) est décevant ; cela renvoie à la question de la place réservée aux femmes dans les années 60, 70 et même 80. Pour mémoire, en France, aucune femme n’a accédé au poste de premier ministre ou de président – à l’exception d’Édith Cresson qui avait hérité d’un poste dont personne ne voulait.

Comme la posture de la réalisatrice et la lecture du scénariste pourraient s’appliquer à n’importe quel personnage autrefois au pouvoir, La Dame de fer laissera le spectateur sur sa faim, voire avec le sentiment d’avoir été trahi par cette histoire. Car, finalement, à quoi aspire la curiosité qui mène au biopic ? A des informations originales, des détails inédits, un coup d’oeil dans les coulisses de la vie d’une célébrité.

Même si la réalisatrice – que l’on suppose plutôt anti-thatcher – tente de faire comprendre quelques décisions délicates de la Dame de Fer, la première échoue à susciter de l’empathie autour la seconde. En ce sens, certains tiendront ce film pour un échec.

Ice

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Réalisé par Phyllida Lloyd, avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Susan Brown,  15 février 2012 (1h 44min)
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Travelling Junior, encore ! Avis à concourir

Partenaires depuis de longues dates Vivement lundi ! et Clair Obscur lancent un appel à concours d’idées pour la série 
de courts métrages d’animation Petits Joueurs !

 

Les courts métrages d’animation de la série Petits joueurs ! réalisés par Bruno Collet préludera aux Jeux Olympiques d’été et sera diffusée sur France 3 régions, Radio Canada et les télévisions suisses… Mais la série doit s’agrandir : un concours est lancé sur le thème du sport le plus absurde ! Ouvert aux enfants de 8 à 12 ans : chacun devra imaginer le sport le plus farfelu et l’épreuve olympique la plus délirante, à l’image du pilote de la série. Le gagnant aura le privilège de voir sa création mise en scène et de participer à son tournage, dans le studio secret le plus animé du cinéma rennais ! Les projets (dessins et synopsis) sont à adresser à Clair Obscur avant le 30 mars 2012.

Pour plus d’information : téléchargez la plaquette explicative !

 

Islam > Les Européens restent méfiants

Si l’immigration musulmane est au cœur de nombre de débats politiques sur le Vieux Continent, les Européens se sentent-ils menacés par l’Islam ? Des enquêteurs de l’Ifop se sont penchés sur la question dans une enquête menée auprès des populations de quatre pays européens ayant la plus forte proportion de population musulmane (Allemagne, Pays-Bas, France et Royaume-Uni). Une enquête a été réalisée entre le 9 et 18 avril 2011 et publiée la semaine dernière. Résultat : le malaise est partagé quand bien même les moins de 35 ans se sentent moins menacés dans leur identité par la présence d’une population d’origine musulmane que leurs ainés. En effet, dans tous les pays, entre 40 et 47 % des sondés considèrent que « la présence d’une communauté musulmane est une menace pour l’identité du pays ».

 

À modèle d’intégration différent, situation différente. Distinction est faite entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas « qui ont longtemps promu un modèle multiculturaliste débouchant sur un communautarisme récemment remis en cause », la France, « qui a maintenu une politique républicaine de cohésion nationale reposant sur un modèle d’assimilation qui ne cesse de montrer ses limites et ses échecs », et l’Allemagne, qui est à la recherche d’un nouveau modèle à adopter.

Mais, « quel que soit le modèle retenu par leur pays, la perception d’un échec de l’intégration des musulmans dans la société est largement partagée parmi les citoyens européens avec plus des deux tiers des personnes interrogées qui considèrent que les individus de confession musulmane ne sont pas bien intégrés dans leur société. »

 La raison principale de cette absence d’intégration des musulmans est liée pour plus de 60 % des sondés à « leur refus de s’intégrer à la société (française / allemande  / hollandaise / britannique). A contrario, “le racisme et le manque d’ouverture de
 certains Français / Allemands / Hollandais / Britanniques » apparaît une raison mineure (entre 11 et 18 %).

« Par la suite, les raisons invoquées pour expliquer cet échec sont très révélatrices du sentiment d’incompatibilité ressenti entre tradition chrétienne pour les uns, culture laïque pour les autres et pratique musulmane.»

« Les personnes interrogées se montrent assez partagées s’agissant de l’influence et de la visibilité de l’Islam dans les sociétés d’Europe du Nord mais encore une fois les résultats sont très proches dans nos quatre pays, signe que cette problématique se pose de manière assez identique en dépit des différences de contextes nationaux. Quand un peu plus d’une personne sur deux pense en France (55 %), aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne (51 % respectivement) que cette religion occupe une place « trop importante » dans leur pays, dans le même temps, plus de quatre personnes sur dix expriment un avis plutôt neutre, estimant que cette place n’est ni trop, ni pas assez importante.»

Et l’enquête d’ajouter : « cette visibilité de l’Islam tient largement au fait que l’Islam est vécu comme un argument d’autorité, ayant un rôle prescriptif fort auprès des musulmans, alors même que les sociétés européennes sont de plus en plus sécularisées. La contradiction résiderait dans le fait que les Européens ont perdu l’habitude de voir des expressions religieuses dans la sphère publique et considèrent la moindre emprise du religieux sur la vie quotidienne comme un progrès et la séparation de l’Eglise et l’Etat s’agissant de la France comme une avancée majeure. […] Tout se passe comme si c’était moins le poids que la visibilité et l’adéquation au système de valeurs national d’une religion qui tendraient à menacer la laïcité. À ce titre, cette visibilité de l’Islam peut être perçue comme excessive dans l’espace public, en ce qu’elle apparaît incompatible avec le mode de vie européen et plus largement avec les valeurs nationales des pays de l’étude.»

 

Au Tibet, le Nouvel an annulé pour cause de répression

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Le Losar, le nouvel an tibétain a commencé depuis mercredi. Mais ce temps de festivités et de joie est plus que jamais gâché par la répression ultra violente des forces d’occupations chinoises à laquelle répond depuis six mois une augmentation de moines qui s’immolent en signe de protestation pacifique. C’est pourquoi le gouvernement du Tibet en exil  a officiellement appelé ses citoyens à ne pas célébrer cette année le Losar mais à prier pour les dizaines de de Tibétains qui se sont immolés afin de dénoncer l’occupation de leur pays depuis 1950 et la volonté manifeste de l’ethnie majoritaire de la Chine, les Han, de diluer la présence des Tibétains au Tibet. Jusqu’où le tribut humain, économique, environnemental et spirituel payé chaque année à la Chine ira-t-il ? On rêve d’une ONU qui intégrerait dans sa lecture et sa promotion des relations diplomatiques une dimension de défense de la vie spirituelle.

Alain Grizard, bouchon lyonnais au milieu des bouchers des Halles

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A Rennes, rue des Carmes, un Granvillais avait ouvert un bouchon lyonnais, il y a quelques années. Retourné au pays, il n’avait pas été remplacé dans le coeur des Rennais. Depuis quelques mois, Alain Grizard a réussi ce tour de passe-passe. Quoi de plus normal, il est Lyonnais lui-même et, dit-on, le beau-frère de Jacques Martin himself.

 

Dans la capitale bretonne, les Rennais construisent des restos sur l’eau (c’est pour bientôt sur les quais de la Prévalaye), ouvrent des guinguettes au Thabor et des bouchons dans les Halles. On ne le dira jamais assez : c’est bobo à souhait. Mais bon, on préfère encore largement ces endroits aux nombreux bistrots rennais aux faux décors anciens et distillant une « bouffe » de congélateurs.

L’attaque est rude. Mais comme on cite personne…En revanche, pas de retenue dans les superlatifs avec Alain Grizard. Ce Rennais d’adoption (depuis dix-huit ans) a multiplié les expériences à droite et à gauche pour ouvrir un resto du marché dans les Halles centrales, à deux pas des bouchers et des charcutiers.

Dans son restaurant, Alain Grizard a imaginé pour vous un lapin sauce moutarde à la poêlée de spaghettis aux coques et pétoncles ou encore une terrine de tête et de langue de veau. « C’est tout en muscle, à faire suer la fonte », confie la revue Fooding. Le tout  est souvent arrosé par un sauvigon de Touraine ou encore un petit rouge du coteaux du Layon.

Attention, la réservation est nécessaire. Car de l’autre côté de la Vilaine, avocats, médecins et chefs d’entreprise aiment roucouler avec leur douce. A l’heure du déjeuner, ils raffolent de cette cuisine d’instinct sous les lithographies Du bon, Dubon, Dubonnet et des vieilles affiches. Un petit coin de Lyon où les murs, sont tapissés de souvenirs, les tonneaux remplis de bons vins, le comptoir réservé au lever du coude modéré et les tables toujours garnies.

Le Bouchon des Halles, les Halles centrales, place Honoré-de- Commereuc, Pavillon Boucherie. Menus du jour et à la carte. Ouvert du mardi au samedi, de 10 h à 15 h. Tél. 06 16 28 15 46. Tél: +33 6 16 28 15 46

Cour d’appel de Rennes > Les enfants de mères porteuses pourront être inscrits à l’état civil

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Nés en Inde en 2010 d’une mère porteuse, des jumeaux pourront être inscrits à l’état civil. Une première en France… Mais il faudra attendre l’avis de la Cour de Cassation pour confirmer cette nouvelle jurisprudence.

« Conformément aux exigences de l’article 47 du code civil, tout acte d’état civil fait par des Français et des étrangers dans un pays autre et rédigé dans les formes usitées fait foi », ont expliqué les magistrats rennais dans un arrêt rendu mardi dernier. En avril dernier, la Cour de cassation avait en revanche refusé la demande des époux Menesson dans un même dossier. « Des jumelles nées de mère porteuse aux États-Unis ne doivent pas être inscrites à l’état civil français, car contraire aux principes essentiels du droit français. »

À la publication de l’arrêt, l’avocate des parents, Me Mecary, a fait part de sa satisfaction. « La cour d’appel de Rennes a rendu un très bel arrêt. Elle rend le droit français d’une manière juste et applique l’article 47 et rien que l’article 47. » Mais l’avancée n’est pas encore très significative. « La justice française ne valide pas le contrat de gestation pour autrui interdit en France et légal en Inde. » Reste à attendre la position de la Cour de cassation dans les prochains mois. C’est une autre affaire.

À Paris, un avocat défend actuellement une femme. Avec son ex-mari, elle avait eu un projet d’enfants. À cause de l’infertilité de l’épouse, tous deux avaient demandé l’aide d’une mère porteuse aux États-Unis. Faute de reconnaissance de l’enfant en France, l’ex-conjointe n’a aucun droit. En revanche, son ex-concubin aura la garde de l’enfant… C’est lui le généreux donateur de sperme.

Frédéric Lenormand Meurtre dans le boudoir

Alors qu’il nie être en train de publier les Lettres anglaises, qu’il nie d’ailleurs avoir écrites, Voltaire se trouve une fois de plus embarqué dans des crimes – qu’il n’a certainement pas commis ! Le réel assassin, de son côté, semble s’en prendre à des individus dans leur plus simple appareil, de préférence en aimable compagnie, dans des mises en scène inspirées de livres licencieux. L’affaire risque de faire du bruit, car il s’agit à chaque fois d’hommes d’importance. Voilà notre Voltaire contraint d’aller se compromettre dans les recoins pas nets de la capitale, maisons de débauche gérées par des « abbesses », librairies clandestines, bureaux de la Librairie où les ouvrages interdits disparaissent entre les mains des exempts… sur les traces d’un meurtrier qui, comble de ce siècle, s’est pris de haine pour les libertins.


Entrer dans l’univers d’un écrivain que l’on n’a encore jamais lu, c’est toujours une découverte, un peu d’étonnement, qui se traduit à la fin de la lecture avec une envie de fuir ses autres parutions ou au contraire de filer en librairie acheter tous ses livres. Je caricature (ou pas !). Avec Meurtre dans le boudoir, premier roman que je lis de Frédéric Lenormand, je suis conquise, vous allez comprendre pourquoi.
Nous sommes en plein XVIIIe siècle, exactement en 1733, sous le règne de Louis XV. A cette époque, Voltaire publie ses Lettres philosophiques à Londres, à cause de l’interdiction de parution en France. Pourquoi est-ce que j’évoque Voltaire ici ? Car il s’agit précisément du personnage principal qu’a choisi de mettre en scène l’auteur. Plus qu’un écrivain philosophe, il est un enquêteur ; d’où le titre de la saga dans laquelle s’inscrit le roman : « Voltaire mène l’enquête ».
Lorsqu’un meurtre est commis dans le boudoir oriental d’une maison de plaisirs parisienne, le lieutenant de police Hérault va pousser notre ami Voltaire à débusquer le coupable, et ce dans le vain espoir de le détourner de sa lubie philosophique et notamment de ce fameux recueil de lettres.
Voilà donc Voltaire sur la piste d’un étrange tueur qui semble s’appuyer sur un roman libertin pour commettre ses forfaits. Accompagné de la marquise du Châtelet, son amante, de Céran, son secrétaire et de Michel Linant, un abbé à la vocation d’écrivain, le lecteur s’embarque dans une comédie burlesque étonnante, où humour, enquête policière et mœurs d’une époque sont étroitement mêlés. Et concernant les mœurs, le libertinage et la débauche de ce siècle sont merveilleusement exploités ici. Encore une fois, c’est très drôle.

Dès les premières pages, j’ai été surprise du ton résolument humoristique de ce récit, auquel je ne m’attendais pas. Mais quel divertissement que de lire les aventures de Voltaire ! D’autant que la langue utilisée par Frédéric Lenormand colle parfaitement au contexte historique. Ce qui m’a frappé ici, c’est l’impression de me trouver devant une farce si bien écrite, avec des personnages au caractère si extravagant, que je la verrai bien adaptée en pièce de théâtre. C’est d’ailleurs sur une scène que je me suis imaginée l’histoire et non à la manière d’un film, comme c’est toujours le cas chez moi.

Concernant les personnages, j’ai adoré celui de Voltaire. Il est hypocondriaque, faux modeste, déluré, avare et jaloux ; autant de traits de caractère qui, alliés à un style burlesque, créent un personnage haut en couleur avec lequel on ne s’ennuie pas une seconde. Selon moi, plus que l’enquête policière, c’est vraiment lui qui est le centre et l’intérêt du roman.
Le personnage féminin du roman, Émilie, marquise du Châtelet, est clairement une opportuniste. Se cachant sous les traits d’une femme de son époque, elle n’en est pas moins cultivée, toujours à la recherche d’une bonne conversation, et surtout en quête d’hommes qui puissent satisfaire son élévation personnelle.
Voltaire et Émilie forment un duo qui se complète et s’équilibre. J’ai beaucoup apprécié leur association.

S’il fallait chercher un point faible ? Difficile à dire. Vous serez peut-être obligés, comme moi, de relire plusieurs fois une phrase pour être sûr d’avoir bien assimilé tous les détails et informations dont elle regorge. Mais à part ça, j’ai découvert un humour excellent et une histoire très sympathique.

Marylin Millon

Frédéric Lenormand Meurtre dans le boudoir, ]JC Lattès (1 février 2012), 321 pages, 18€

 

Marek Halter L’inconnue de Birobidjan

 Juin 1950, Washington. Accusée d’assassinat et d’espionnage, Maria Apron risque la chaise électrique. Pour se défendre, elle n’a que sa beauté et ses souvenirs. Telle Schéhérazade, elle va raconter son histoire pour sauver sa tête. Maria Apron, de son vrai nom Marina Andreïeva Gousseïev, commence par une révélation fracassante : en octobre 1932, étoile montante du théâtre moscovite, elle se laisse séduire par Staline. Mais, ce soir-là, l’épouse du tyran se suicide, et Staline veut effacer tous les témoins. La vie pleine de promesses de Maria se mue en une fuite éperdue. Réfugiée au Birobidjan, le petit pays juif créé par Staline en Sibérie, Marina découvre l’incroyable vitalité du répertoire yiddish. Elle renoue avec le travail d’actrice, oublie la folie stalinienne et devient juive parmi les Juifs, alors que les nazis les massacrent partout en Occident. Puis elle tombe amoureuse. Il s’appelle Michael, il est médecin et américain. Marina croit enfin au bonheur. Mais qui peut échapper au maître du Kremlin ? Michael, accusé d’espionnage, est condamné au Goulag. Pour le tirer du camp où il doit mourir, Marina brave l’enfer sibérien.

Depuis fin janvier 2012, le dernier né de Marek Halter, L’inconnue de Birobidjan, trône dans les librairies. Cet auteur connu et reconnu, écrivain du judaïsme, est attendu à chaque parution.
Je découvre son écriture pour la troisième fois. Et pour la troisième fois, c’est un bonheur de se laisser porter par son talent de conteur.

Dans ce livre, Marek Halter nous entraîne dans deux univers. Le premier est l’URSS de Staline, de 1932 à 1945, en plein conflit mondial ; le second est le Washington des années 1950. Au sortir de la guerre, un autre affrontement débute : la Guerre Froide, entre les États-Unis et l’URSS.
Maria Apron, alias Marina Andreïeva Gousseïev, comparaît devant la Commission de l’HUAC (commission des activités anti-américaine) : elle est accusée d’espionnage et d’assassinat sur la personne de Michael Apron, espion à la solde de l’OSS (future CIA). Nous sommes en juin 1950 ; c’est l’époque de la loi sur la sécurité intérieure aux États-Unis et de nombreux acteurs hollywoodiens sont entendus. Sur fond de politique américaine, les procureurs et attorneys dirigeants la Commission ne souhaitent pas connaître la vérité. Ils veulent condamner. Marina le comprend et n’a d’autre arme que de raconter son histoire, depuis sa soirée avec Staline en 1932 jusqu’à son arrestation en 1943 avec Michael, en passant par son arrivée fortuite au Birobidjan.
Dans le huis clos du « procès », un homme va la croire. C’est un journaliste, il est juif, il s’appelle Al Kœnigsman. Dès le premier jour, il va s’attacher à cette condamnée et n’aura de cesse de vouloir l’innocenter.

Une histoire prenante, où le contexte historique est parfaitement maîtrisé et conté par l’auteur. Une écriture fluide, où chaque mot a sa place. La narration choisie est la suivante : le roman alterne les dialogues et interactions de la Commission en 1950 sous forme de procès et l’histoire de Marina, tels des flash-back. C’est astucieux et tout à fait pertinent. Le lecteur peut se faire sa propre opinion sur Marina, tout en se demandant si elle ment ou si tout cela lui est réellement arrivé.

Marina est un personnage charismatique auquel on s’attache très facilement. Sa vie reflète différents aspects de la Seconde Guerre mondiale : exclusion des juifs, Goulag, totalitarisme de Staline, réseau d’espionnage américain et russe, Guerre froide, suspicion. Cette femme, contrainte d’immigrer dans le premier état juif, le Birobidjan, va devoir jouer de son talent d’actrice pour devenir juive. Étonnamment pour elle, la sympathie et l’accueil chaleureux qui lui seront réservés là-bas faciliteront cet exil forcé. Elle va ainsi découvrir une culture et une langue, le yiddish. Puis l’amour aussi.
Le second personnage est Al, ce journaliste américain juif. Un homme avide de justice et partisan de la « Russe » malgré tous les éléments que l’on veut utiliser contre elle. Se fiant à son intuition, sa vie va être bouleversée durant les quatre jours de l’audience. Il est ambitieux, généreux, avec un brin d’inconscience.
Ces deux personnages sont les seuls que l’auteur à inventer. En fin d’ouvrage, une des annexes nous indique tous les personnages réels, que le roman met en scène. Une attention de Marek Halter que j’ai beaucoup apprécié.

Grâce à ce livre, j’ai découvert l’existence du Birobidjan, créé en 1928 par Staline. Situé en pleine Sibérie, il était destiné à être une terre d’accueil pour les Juifs. La vie dans ce petit état permet à l’auteur de nous conter son amour pour sa culture, le judaïsme. Avec cette belle histoire vraisemblable et une connaissance poussée de la géopolitique de cette époque, Marek Halter nous prouve à la fois son talent de raconteur d’histoire, mais aussi de véritable historien.
Une lecture vivement conseillée.

Marylin Millon

Marek Halter L’inconnue de Birobidjan, Robert Laffont (26 janvier 2012), 435 pages, 21,50€]

Les souvenirs guernesiais de Victor Hugo aux enchères chez Christie’s

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Victor Hugo, grand-père de la littérature et chantre de la liberté, fait encore rêver. Christie’s fête le 210e anniversaire de sa naissance, en dispersant aux enchères la Collection Hugo. Mis en vente par les descendants, peintures et autres objets témoignent de la vie de l’écrivain et de ses fils et petits-fils, Charles, Georges et Jean. En face de chez nous, Guernesey et la Hauteville House (où l’écrivain a vécu) pourraient bien être intéressées par quelques pièces.

 

Estimée à un million d’euros, cette collection est une immersion au sein d’une famille d’artistes passionnés par l’écriture, la peinture et l’art. Elle propose des objets parfois intimes, des dessins de Victor Hugo lui-même, deux magnifiques œuvres sur bois à l’encre de chine intitulées Vivez et Mourez (100.000 à 150.000 €)…mais aussi des souvenirs guernesiais et jersiais.

En froid avec Louis-Napoléon Bonaparte (c’est peu dire…), l’écrivain s’exila à Jersey de 1852 à 1855. Comme en témoigne l’esquisse de la chambre de l’écrivain, estimée entre 1500 et 2000 euros. Puis en 1855, Victor Hugo prit la direction de l’île toute proche, Guernesey, où il s’installa avec famille,  valises, cartons et manuscrits à Hauteville House. Dans cette grande demeure victorienne, surplombant la mer et donnant sur la fenêtre de sa maîtresse, il conservait ses écrits (aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France) dans une grande armoire (estimée entre 5000 à 7000 euros).

« Les personnages célèbres hugoliens »

En cerise sur le gâteau, Christies propose La Tentation de Saint-Antoine, toile de l’école hollandaise du XVIe siècle. Le tableau était exposé non loin du laboratoire photographique, au rez-de-chaussée de la maison de Guernesey. Provenant du même endroit, un paravent du XIXe siècle en soie brodée or sur fond bleu sera aussi vendu entre 3000 et 5000 euros. Il est décoré de personnages hugoliens, comme Hernani, Esméralda…
Dans cette ambiance so « hugolienne », on n’oubliera pas non plus les photographies de Charles Hugo, initié par un certain Edmond Bacot. Dans son atelier de Jersey, il réalisa de nombreux portraits de son père, entre 1853 et 1855 (4000 à 6000 €) et  de sa sœur Adèle (9000 à 12.000 €). On peut imaginer aisément que la ville de Paris, propriétaire de Hauteville House, regardera de très près cette vente…

Vente collection Hugo, Christie’s, 9, avenue Matignon, Paris VIIIe, le 4 avril, à 11h30 et 14h30, www.christies.com

Sorry For Party Rocking > le clip apparemment délirant de LMFAO

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Le duo californien LFMAO revient avec un clip assez déjanté. Sorry For Party Rocking opère comme une cocktail alcolo-énergisant.

Si le clip est parfaitement réalisé, on regrettera un son pour le coup assez peu extravagant.  Dans tous les cas, inférieurs au précédents Champagne Showers ou Party Rock Anthem («Clip de l’année» aux NRJ Music Awards ). Ce second album de la nouvelle référence du dance-floor dépasse déjà les 100000 exemplaires vendues. A l’Olympia le 29 février, à Lyon le 12 mars et au Zénith le 14 mai.

 

Des vêtements en foetus d’agneau !

Oui, c’est la tendance ! Ce nouveau produit qui a germé en 2009 dans l’esprit de fabricants de vêtements en peau. Sous le nom de breit ou breitwantz, le consommateur trouvera cette fourrure soyeuse dans les rayons des plus grandes enseignes de mode.

 

Le breit est la fourrure d’un agneau qui était encore dans le ventre de sa mère. Comment la récupère-t-on ? En faisant avorter la mère… Enfin avorter, c’est une version édulcorée, car en réalité les brebis sont tout bonnement tuées.

L’aspect bouclé de la fourrure, dû au liquide amniotique, est très prisé par quelques spécialistes. Mais comme la surface obtenue est très petite, il faut  environ 30 agneaux pour confectionner un manteau. Les prix vont de 10 000 à 20 000 € selon qu’il s’agisse d’agneaux Karakul, tués immédiatement après la naissance (les peaux sont vendues aussi sous le nom d’Astrakan et Brodtail) ou de fœtus d’agneaux vendus sous le nom de Breit.

Ces peaux sont principalement utilisées pour la confection de jupes, pantalons et manteaux. Le nombre d’agneaux tués pour cette confection est de 4 à 5 millions par an ! Les pays qui en achètent le sont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis.

Pour informations, on peut préciser qu’au moyen-âge les meilleurs parchemins étaient faits de ces peaux d’agneau. Mais elles étaient récupérée sur les agneaux morts-nés. Jamais il ne serait venu à l’idée de personne d’écarteler l’agnelle.

Se pose alors une question d’ordre moral : ce carré soyeux vaut-il une telle hécatombe ? Autrement dit, sacrifier des milliers de brebis et leur bébés pour le bonheur éphémère de quelques fashionistas sans grande conscience ne pose-t-il pas les limites du rapport d’exploitation de l’animal par l’homme ?

 

Une émission de M6 évoquait ce sujet.

 

un groupe facebook existe aussi.

lui n’a pas été tué pour le Breit

 Ice

Neutrinos plus rapides que la lumière, c’est pas sûr…

Des neutrinos neutralisent la théorie de la relativité d’Einstein (voir notre article) ? Malchance : l’obtention de ces résultats seraient en réalité du à un mauvais branchement, assure la revue Science : « Une mauvaise connexion entre un GPS et un ordinateur est sans doute à l’origine de l’erreur ».

La taupe

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Le film d’espionnage est un genre particulier. Et lorsqu’il s’agit d’une adaptation de l’un des maîtres du genre, il convient d’être prévenu : l’histoire sera complexe…

Oubliez toute référence à l’espion version Hollywood, genre James Bond ou Jason Bourne. Ici, il s’agit d’une enquête dans les méandres de l’espionnage façon guerre froide. John Le Carré est connu pour la qualité de ses intrigues et le réalisme de son univers. Et pour cause, car derrière ce pseudo se cache un véritable membre du MI6, le contre-espionnage anglais. La Taupe est le premier volet de sa trilogie Karla, une série de livres entraînant le lecteur à la poursuite d’un mystérieux espion russe.

Afin de mener à bien l’adaptation, le réalisateur Tomas Alfredson a convoqué la fine fleur du cinéma anglais : Gary Oldman (dans le rôle de Smiley), Colin Firth, Mark Strong, John Hurt ou, encore, Toby Jones. Si tous ne sont pas des têtes d’affiche, chacun apparait dans nombre de productions anglaises.

Quoi de mieux qu’un réalisateur suédois pour rendre l’atmosphère froide des romans de Le Carré, surtout avec un héros aussi flegmatique et mystérieux que Smiley ? Gary Oldman est impeccable dans ce rôle. Il rappelle au passage qu’il sait faire autre chose que cabotiner dans des rôles exubérants. De fait, chez Le Carré, il faut être attentif dans une certaine lenteur tendue, loin des scènes d’action à la James Bond. L’histoire entraîne le spectateur sur des fausses pistes, surprend, glace d’effroi, mais dans un rythme lent et régulier. Bref, cela pourra dérouter ceux pour qui espionnage se résume à action.

On s’interroge sur le mystère qui entoure la femme de Smiley, on se prend d’affection pour une jeune russe. Pourtant la chasse à la taupe, au traître, continue inexorablement, sans jamais se retourner sur les morts injustes ou les manœuvres politiques de haut niveau. C’est ainsi que la taupe replonge avec minutie dans l’ambiance de la guerre froide des années 70, dans les coulisses de faits divers passés inaperçus et qui avaient pourtant un impact politique considérable. Et la psychologie très travaillée des personnages prend le pas sur les effets de mise en scène masquant trop souvent la faiblesse des scénarios.

Le film a la qualité de ses défauts : Il ne fait pas de bruit, n’a rien d’attirant au premier abord et pourtant se révèle d’une terrible efficacité dans sa conclusion. Au point que l’on a envie de se replonger dans le livre ou d’attendre une suite avec l’adaptation du second volet de la trilogie.

Ice

Place du Parlement > la concurrence est rude entre agences immobilières

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On savait la concurrence rude entre les supermarchés, les banques, les marchands de fringues sous franchise, etc. A Rennes, dans la capitale bretonne, on ne rigole plus entre agences immobilières.

Place du Parlement, l’agence Sovic, vieille institution rennaise, se trouve flanquée d’un concurrent et non des moindres : le grand spécialiste de l’immobilier rennais, Monsieur Blot. Question de visibilité et de publicité pour ce dernier, c’est très réussi… Mais entre les négociateurs, on peut imaginer que l’ambiance ne sera pas à la franche camaraderie. À moins que le consultant en immobilier, installé à la place d’un antiquaire, ne fasse l’arbitre autour d’un verre au comptoir du pub irlandais. Quand l’immobilier trinque… la diversité des enseignes collapsent…

Jean Leperdit, La ville se donne un nouveau maire…en achetant un tableau

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Dans quelques jours, le Musée de Bretagne va recevoir en grande pompe le maire de Rennes… Jean Leperdit. Acquis par Rennes Métropole, son tableau revient au bercail. Il avait été réalisé par Moreau de Tours.

 

Les Rennais connaissent tous la statue Jean Leperdit, sculptée place du Champ Jacquet par Dolivet, mais un peu moins sa sépulture au cimetière du Nord (section1, rang1, tombe8). Désormais, ils pourront admirer son tableau sur les quais de la Vilaine. Cette peinture en grand format (2mx1,68m) le représente sous la Révolution devant un groupe d’insurgés, prêts à l’occire de la plus terrible des manières. Courageux, il fait face, ouvre sa chemise et crie aux assaillants : « Je ne puis changer les pierres en pain, mais si mon sang peut vous nourrir, il est à vous. »

« Un maire de Rennes courageux, tolérant et charismatique »

Peinte cent ans après en 1887 et récompensée au Salon des Artistes parisiens, l’œuvre s’inscrit pleinement à des fins de propagande républicaine. « Cette scène historique est moins une chronique réelle de l’évènement que la manière, pour la troisième république, de glorifier les siens », écrit Gwenaëlle de Carné, dans le Journal Sept jours. « Elle oppose volontiers le courage solitaire des premiers républicains, ceux de la Révolution française, contre les contre-révolutionnaires assimilés à l’envi aux insurrections des chouans. »

Maire de Rennes entre 1794 et 1795, Jean Leperdit a tout fait sa place au Musée. « C’était un maire tolérant, modéré et épique, » confirme Pascal Aumasson, directeur du Musée de Bretagne dans les colonnes d’Ouest-France. « À l’époque, il s’est opposé à la Terreur, à ses projets de massacres en masse à Rennes et en Vendée. En gros, il a fait barrage à l’extrême gauche comme à l’ultra conservatisme catholique. »

Acquise le 30 janvier 2012, lors d’enchères à l’Hôtel Drouot, la toile a été mise vente par un particulier. Estimée entre 10000 et 15000 euros, elle a été finalement adjugée pour une somme de 8000 euros par le Musée de Bretagne où elle sera représentée dans quelques mois, après une belle restauration.

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La toile Le maire de Rennes est signée Moreau de Tours. Mais en réalité, elle pourrait être une réalisation de sa femme, Thérèse de Champ Renaud (1861-1921). Rien n’est encore établi et le mystère demeure…

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Jean-Marie Guyau > Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction

Né en 1854 à Laval, Jean-Marie Guyau est comme nombre d’héros…tombé dans l’oubli. Source d’inspiration pour Nietzsche, il a été l’un des philosophes français les plus originaux. C’est une des raisons pour lesquelles les éditions Encre marine ont choisi de réactualiser sa pensée et son œuvre principale : Esquisse d’une morale sans obligation, ni sanction. Le titre est sans ambiguïté.

Parue pour la première fois en 1885, Esquisse d’une morale sans obligation, ni sanction revient aujourd’hui en force sur les étals de nos librairies favorites. Ouvrage célébré dès sa parution, Nietzsche tomba littéralement sous le charme en le qualifiant de « livre raffiné et mélancoliquement courageux ». Il occupe une place certaine dans la généalogie de sa morale et des ses propres conceptions.

Courageux, c’est le moins qu’on puisse dire, tant Jean-Marie Guyau s’employa à combattre la pensée dominante à son époque qui associait naturellement la morale avec l’obligation et la sanction.

Chez lui, l’évolutionnisme se conjugue à la psychophysiologie naissante (sans oublier une influence de Giordano Bruno) afin de mener un double combat : contre Kant et son dogmatisme moral, mais aussi contre les morales utilitaristes. Pour le philosophe, il faut partir des seuls faits individuels considérés indépendamment de la survie de la société et du vivre-ensemble.

Est-ce à dire qu’on est en face d’un pur individualisme autonormé ? Non. Et c’est tout là l’originalité du point de vue défendu par Guyau : les lois de la morale doivent se confondre avec les lois profondes de la vie.

Ainsi, la question du devoir n’a aucune réalité en soi, mais s’origine uniquement dans la vie psychique de l’individu. L’obligation morale est plus la conséquence d’un réflexe inconscient, voire dans certains cas d’une intuition, que de l’activité réflexive de la conscience. Je peux, donc je dois – telle pourrait être la maxime de Guyau.

Ainsi, la morale de Guyau est libre dans la mesure elle n’obéit à aucune loi transcendante et/ou universelle. L’individu doit retrouver et restaurer en lui une spontanéité essentielle et existentielle. Car la vie tend toujours à plus d’expansion et plus d’intensité. L’influence sur Nietzche est ici patente.

Sommes-vous pour autant en présence d’une morale sans sanction ? Pas davantage. Jean-Marie Guyau s’élève contre l’idée d’une impossibilité psychologique que le mal puisse être impuni. Si la défense sociale, tournée vers la prévention des crimes à venir, est certes légitime, l’idée de sanction ou de réparation des actes passés lui semble en revanche absurde et immorale. D’où un idéal de justice pénale conçu comme «le maximum de défense sociale avec le minimum de souffrance individuelle ».

Cette façon de voir peut prêter à sourire aujourd’hui, mais rarement le cynisme et l’égoïsme ont paru aussi invisibles dans une théorie de cette force. Conclusion :  l’égoïsme pur n’est qu’une mutilation de soi, tandis que l’altruisme ou l’amour sont la preuve d’une capacité morale supérieure. Une pensée étonnante de la part d’un être qui ne l’était pas moins.

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Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction,Présentation, notes et variantes par Philippe Salte, janvier 2008, 424 p. 15€

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Pour la floraison de juin, le parc du Thabor s’habille de rose

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La roseraie du Thabor est une invitation à la promenade bucolique. En revanche, il faut être pointu en latin pour se souvenir de tous les noms de roses.
La roseraie du Thabor est connue de tous les Rennais et Rennaises. Ce petit havre de senteurs qui tourbillonne autour d’une mare de poissons rouges fait l’objet d’un entretien régulier. Trois cents nouveaux rosiers ont été plantés pour la floraison de juin, d’après le site Internet de la ville de Rennes.

Le jardin est devenu une priorité pour la municipalité rennaise. Il est soigné, choyé et couvé par les jardiniers et les ouvriers à tout faire. Depuis quelque temps, l’eau des fontaines jaillit à nouveau, la colonne de Juillet restaurée, le kiosque ouvert au public et l’Enfer aménagé. Rien n’est plus laissé à l’abandon dans le jardin… comme par le passé.

Début février, des petites mains vertes ont planté 300 nouveaux rosiers dans la roseraie circulaire pour une floraison en juin. « C’est la troisième année consécutive que la roseraie du Thabor fait peau neuve, » indique le journaliste du site rennais. « Quelque 300 rosiers tiges et buissons sont remplacés à chaque fois. Le remplacement est progressif, pour éviter de mettre la roseraie à nu, » précise Antoine Monvoisin, le jardinier responsable.

Temple de la rose, la roseraie émerveille petits et grands depuis maintenant la fin du XIXe siècle. Elle compte 980 variétés de roses et 2100 rosiers (sources : site Internet de la ville de Rennes). Des fleurs qui font l’objet d’une grande attention. « Deux jardiniers à temps plein soignent et bichonnent leurs protégés. Par de la taille, du paillage et de l’arrosage automatique au goutte à goutte, sans aucun produit phytosanitaire, » indique le site.

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La longévité d’un rosier est plus courte qu’un arbre. C’est pourquoi le renouvellement est impératif.

En attendant la floraison de juin, petite suggestion d’Unidivers pour vos longues soirées d’hiver : apprendre le nom latin de toutes les roses. Pour notre part, les journalistes de notre site ont un petit penchant pour les appellations françaises : Jeanne Moreau, Iceberg, Grace de Monaco…
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Le Thabor participe au concours national de la Société d’horticulture. Un carré des nouveautés accueille les pieds des dix dernières années.

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Exposition de photos à l’Hôtel de Ville, Robert Doisneau, le glaneur des Halles

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Doisneau, le photographe de Paris, arpentait les Halles. Comme beaucoup de Parisiens, il n’a jamais accepté leur destruction.
Petit matin pluvieux devant l’Hôtel de Ville, à Paris où est proposée une exposition de photos sur les Halles Baltard par Doisneau. Sous une grande affiche de « promo » barrant toute la façade, les aficionados du photographe piétinent dans le froid. L’artiste aurait volontiers sorti son appareil fétiche, le Rolleifleix, pour les prendre… en photos.

Dans la foule qui se presse devant l’hôtel de ville, un panel de gens. Des gros, des gras, des maigres, des jeunes filles, des homos, des provinciaux…des portraits en fait pour Doisneau. En cortège, marchant à petits pas, ils défilent devant les 200 clichés du maître. Sages comme des images, ils s’inclinent devant les forts des Halles, les marchandes de poissons, les fleuristes, le triporteur sous la pluie, les fêtards avinés, les filles du diable, les glaneurs de la fin de marché... « Ce qui me surprenait, c’était de voir ces gens aller vers lui, » explique Pierre Delbos, l’un de ses proches. « Il n’avait pas besoin de les solliciter. »

« Je me suis accroché », explique Robert Doisneau.

Dès trois heures du matin, Robert Doisneau partait l’appareil photo en bandoulière de Montrouge. « Je me levais tôt pour me rendre là-bas, parmi les travailleurs de l’aube, ceux qui déchargeaient les camions, ceux qui mettaient la marchandise en place, » confiait-il. « Les Halles étaient difficiles à photographier. Manque de lumière, réflexe ralenti par la fatigue…mais je me suis accroché, » ajoutait-il.

Dans cette exposition, la poésie de la nuit des Halles est photographiée par Doisneau et mise en musique par les « garçons bouchers ». On est dans le Paris des Gavroches, dans le populo de Ménilmontant, bien loin des quartiers chics. C’est le Paris d’Arletty qui sort des brumes. C’est le Paris de Prévert qui chante dans les cafés au petit matin, le verre et le casse-croute à la main.

Rien de caricatural dans les clichés de Doisneau. Rien d’orgueilleux. Les Parisiens des Trente glorieuses croquent la vie à pleines dents. Leur regard posé sur l’objectif du photographe, leur vie trempée dans un bac noir de tirages…Les photos expriment la simplicité, le travail d’une fourmilière et la gouaille de nos chers titis parisiens.

Disparu à jamais, ce petit peuple du Ventre de la capitale. Disparus à jamais, les arcs et les entrelacs des Pavillons Baltard. Mais pas de regret, Doisneau a figé ce témoignage du passé pour émoustiller notre côté « popu » et notre côté esthète.

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Infos pratiques : Hôtel de Ville, exposition de Robert Doisneau, du 8 février au 28 avril 2012, tous les jours sauf dimanche et fêtes de 10h à 19h. Dernier accès à 18h30. Salon d’accueil de la Mairie de Paris, 29 rue de Rivoli, 75004 Paris, Métro : Hôtel de Ville. Accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour toutes informations : 01.42.76.51.53. Entrée libre. En complément, la station Hôtel de Ville sera recouverte de tirages du photographe.

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Rire jaune pour Gérald Dahan > Viré de Rire et Chansons pour… un vrai faux-piège

L’imitateur Gérald Dahan est interdit de séjour à la radio Rires et Chansons pour faire suite à la diffusion d’un canular avec Nicolas Dupont-Aignan. Un canular vraiment ?

Gérald Dahan a publié un vrai ou faux entretien avec Dupont-Aignan. Il s’y fait passer pour un Eric Cantona qui est décidé à soutenir le candidat souverainiste. Mais Dahan sert tellement la soupe à un Dupont-Aignan qui s’exprime très ouvertement que l’auditeur peut se demander si ce canular… n’était pas monté par les deux compères. Autre solution, Dupont-Aignan s’est servi de Dahan pour affirmer officieusement ses pensées et son ralliement à Hollande.

Au final, Dupont-Aignan qui ne décolle pas dans les sondages s’en sort bien : «enfin, un candidat franc qui n’a pas sa langue dans la poche », va-t-on passer dans les chaumières !

Par ailleurs, à la fin de la première minute, on apprend que la date de l’entretien est le 30 janvier. Pourquoi avoir attendu 20 jours pour le publier ?

On saura bien dans quelques jours si Dupont-Aignan compte déposer plainte contre Dahan pour avoir brisé le sceau de la communication privée. Dans le cas contraire, on pourra en conclure à une association de malfaiteurs… ou de bienfaiteurs, c’est selon !

Dans tous les cas, la caste politicienne française brille plus que jamais en ces temps d’élections par un attitude médiocre qui se traduit par de viles attaques personnelles. Une manière simple de masquer l’absence d’idées et d’honnêteté intellectuelle. Coups bas, médiocrité, absence d’idées, malhonnêteté – un regrettable déterminant commun en ces temps d’élections et de crise.

Extraits :

« Sarkozy est une catastrophe », « les sondages sont manipulés », « Sarkozy est une crapule », « Hollande est un mec bien », « Marine est mieux qu’on le dit, mais elle est prisonnière du FN », « tous les sondages sont manipulés »

« Je n’ai absolument pas confiance en Sarkozy qui est une catastrophe ambulante. C’est dramatique, dramatique, dramatique… Je ne serai jamais un rabatteur de Sarkozy. Je préfère mourir que ça »,

« Si Sarkozy est réélu, ça finira dans le sang après, ça finira dans la rue. Tu vois le pays supporter encore Sarkozy cinq ans ? »,  «
« François Hollande, c’est un mec bien au fond. Le pansement Hollande est bien mieux que le pansement Sarkozy ».

La direction de la radio a publié un communiqué :  « Ce contenu n’était pas conforme aux attentes de la station. Après écoute, il nous est apparu que ce canular, outre qu’il n’était pas drôle, ne respectait pas la ligne éditoriale de la station, et ce quels que soient les personnages politiques visés ».

« On m’a dit que j’avais carte blanche et je me rends compte que ce n’est pas le cas. On m’a censuré ce canular et le directeur des programmes m’a annoncé qu’il ne serait pas diffusé sous prétexte que je mettais en péril la République », a rétorqué l’imitateur.

La Biomasse, Un nouveau gisement d’emploi ?

 

La Biomasse, tout le monde en parle mais on en fabrique peu…du moins en France. Pour y voir plus clair, voilà donc quelques réalisations concrètes et leurs possibles applications.

Le terme ‘biomasse’ recouvre l’ensemble des énergies issues de matières animales ou/et végétales. Ce terme réducteur est un abus de langage, car il comprend de fait plusieurs sources d’énergie, ne serait-ce que dans la transformation en biogaz ou en biocarburant et eau chaude. Bien que déjà présente en France, son utilisation reste faible eu égard aux vastes gains potentiels. En outre, la betterave sucrière ou la canne à sucre sont classées dans la biomasse alors que leur bilan écologique (leur impact sur l’environnement) reste décevant.

Prenons un exemple en France et un autre à l’étranger :

Le Biogaz :  Il est obtenu par fermentation de matière organique issue des animaux, de l’homme ou des végétaux. On parle aussi de méthanisation. Les sources de biogaz peuvent être les résidus de l’élevage, les décharges (où la récupération de biogaz est obligatoire mais pas sa valorisation), les boues de station d’épuration. Les grandes villes scandinaves ont déjà mis en place des usines et des circuits de récupération de ces sources de méthane afin de produire du gaz pour l’utilisation domestique ainsi que du carburant pour les réseaux de transport en commun.

L’exemple de Stockholm est suffisamment parlant. Le coût est similaire à une usine thermique classique mais la stabilité des prix de la matière première en ferait une solution rentable à terme.

Le chauffage urbain : Comme à Paris et dans la région parisienne, le réseau de chauffage urbain permet de conduire, par différentes sources de chaleur, le chauffage dans les habitations. Il permet de conjuguer la géothermie, la biomasse et d’autres sources de chaleur non fossiles. Mais la rénovation des réseaux (celui de Paris est le plus ancien de France)  et la multiplication des sources sont une nécessité.

Cergy-Pontoise qui a modifié les sources d’alimentation de son chauffage urbain en fournit un bon exemple.

Ces deux exemples renvoient donc à la conjugaison souhaitable, notamment, de trois sources :

L’utilisation des résidus de l’élevage intensif. Un regroupement par un tramage intercommunal de ces ressources serait souhaitable, évitant ainsi la pollution due aux transports ainsi que le rejet local de méthane. Cela aurait également le mérite de redorer le blason de la corporation des agriculteurs qui sont souvent montrés du doigt. Reste à financer l’infrastructure, laquelle doit être en cohérence avec le besoin propre à chaque région.

L’utilisation des boues de stations d’épuration. La conversion des stations d’épuration à cette activité de production de biomasse est un levier pour améliorer à la fois la qualité du traitement de l’eau et en limiter aussi le coût pour le consommateur.

La valorisation du méthane issu des décharges devrait être une obligation pour éviter des rejets dans l’atmosphère des résidus de méthane brulé.

Il faut ajouter à ce rapide tableau une considération économique non négligeable. La conversion de ces diverses industries promet de créer des emplois à la fois dans la France rurale et dans la France urbaine ; et ce, de manière plus productrice et pérenne que les emplois jeunes dans les services. Aussi la formation à ces nouveaux domaines d’activité mériterait de monter en gamme afin d’accompagner la montée en puissance de ces nouvelles énergies. Si la France accuse un retard en la matière, contrairement à l’Allemagne ou les Pays scandinaves. Plusieurs villes françaises ont heureusement commencé à se convertir et à faire évoluer leurs pratiques. Il en va ainsi de Lille qui participe au programme européen Biogasmax. Mais les investissements restent timides.

 

L’école des va-nu-pieds > Un modèle d’enseignement écolo-économique

Au Rajasthan, en Inde, une école hors du commun forme hommes et femmes venant de milieux ruraux — illettrés pour la plupart — pour devenir ingénieurs en énergie solaire, artisans, dentistes et docteurs dans leurs propres villages. Elle s’appelle l’Université des Va-nu-pieds. Le Barefoot college enseigne aux pauvres à mettre en place des systèmes écolo-économiques en s’appuyant sur le savoir existant chez les villageois. Snajit Bunker Roy présente dans la communication (voir la vidéo) les enseignements qu’il a tirés d’une existence passée à développer cette école. Il faut savoir que son institution est devenue une ONG mondiale avec déjà une trentaine d’avatars en Asie, en Afrique et en Amérique Centrale et du Sud. Beaucoup l’adulent, d’autres le critiquent vertement en lui reprochant de s’enrichir sur le dos de la misère, autrement dit en recourant à une main-d’oeuvre bon marché, notamment féminine. Quoi qu’il en soit, il est difficile de rester insensible à ses arguments. Qui plus est, avancés avec humour.

Au début, ils vous ignorent,
et puis ils se moquent de vous,
et puis ils vous combattent,
et puis vous gagnez.
(Mahatma Gandhi)

 

Ernesto Sábato, Le dernier écrivain ?

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Dépourvu de son apparat de notes, voici un extrait d’un article de Juan récemment paru dans le numéro du mois de décembre 2011 de la revue Études. L’intégralité de l’article est à lire ici.

Il ne serait guère étonnant que depuis la mort d’Ernesto Sábato, nous ayons perdu le dernier grand écrivain de stature internationale, capable de donner un souffle métaphysique et une préoccupation aussi bien existentielle que spirituelle à la littérature. Né en Argentine, dans la province de Buenos Aires, en 1911, mort le 30 avril dernier, cinquante-cinq jours avant de fêter son centième anniversaire, Ernesto Sábato, un temps tenté par une carrière de scientifique, est surtout connu pour avoir écrit trois romans dont les dates de parution s’étalent de 1948 pour Le Tunnel à 1974, année où fut publié L’Ange des ténèbres, suite et conclusion d’Alejándra (plus tard traduit en français, en respectant davantage le titre original, par Héros et Tombes), le deuxième roman de la trilogie datant, lui, de 1961.
Ces trois œuvres considérées comme un ensemble parfaitement cohérent ont exercé une influence séminale sur un grand nombre d’écrivains, non seulement en raison de leur qualité proprement littéraire, mais aussi parce qu’elles ont proposé, du monde et de la place que l’homme y occupe, une vision que l’on pourrait croire noire, totalement désespérée et qui n’est que tragique, essentielle dans son incessant questionnement.
Paul Gadenne écrivait, pour caractériser la responsabilité que l’artiste moderne ne devait plus craindre, désormais, d’endosser : « Depuis quatre-vingts ans et plus, la littérature s’écrit devant le bourreau ». Responsabilité de l’écrivain devant laquelle il ne peut se défausser et conception, aussi élevée que noble, selon laquelle le rôle le plus éminent du créateur consiste à démasquer l’horreur en n’ayant pas peur d’explorer son royaume sont, je crois, deux des dimensions les plus évidentes de l’œuvre d’Ernesto Sábato, qui d’ailleurs, presque mot pour mot et de façon troublante, répond à Paul Gadenne en écrivant : « Une des missions de la grande littérature : réveiller l’homme qui voyage vers l’échafaud ».

Le Tunnel
« Que le monde soit horrible, c’est une vérité qui se passe de démonstration », écrit Ernesto Sábato dès les toutes premières pages de son premier roman, Le Tunnel. Tendue à l’extrême et orientée vers sa conclusion tragique, cette œuvre aussi sèche que L’Ange des ténèbres sera prolixe et baroque, très courte encore si on la compare aux deux romans qui la suivront, a toutes les capacités, comme un serpent devant sa proie, de sidérer le lecteur. Son intrigue, dépouillée à l’extrême, est d’une simplicité digne d’une parabole, non point lumineuse comme celles délivrées par le Christ, mais noire : Juan Pablo Castel est un peintre qui rencontre lors d’une exposition de ses toiles une jeune femme, María Iribarne, qu’il va tuer après qu’ils sont devenus amants. Si la tonalité sinistre du roman est donnée d’entrée de jeu et s’accentuera au fil des pages jusqu’à créer une atmosphère étouffante, le sujet principal de l’œuvre tient dans cette petite phrase implacable : « Il y a eu quelqu’un qui pouvait me comprendre. Mais c’est, précisément, la personne que j’ai tuée ».
Tout se passe comme si Juan Pablo Castel, à l’instar du Démon selon Charles Baudelaire, était condamné à devoir subir, tout au long de son existence et pour en jouir, un tête-à-tête infernal, sans qu’aucune possibilité ne lui soit offerte de se libérer de sa prison invisible. Un moment, il a cru que la jeune femme qu’il a vue pour la première fois alors qu’elle contemplait une de ses peintures, aurait pu lui offrir cette chance inespérée de s’évader de sa geôle : « Elle sentit peut-être […] mon besoin de communion : l’espace d’un instant, son regard s’adoucit et parut jeter un pont entre nous; mais je sentis que c’était un pont provisoire et fragile suspendu au-dessus d’un abîme ».
Peine perdue, car il est bien évidemment impossible, selon les lois de la tragédie auxquelles Le Tunnel obéit, de parvenir à se libérer de ses chaînes. En fait, c’est peut-être bien au fin fond de l’enfer que l’écrivain a voulu placer son héros qui déclare se trouver : « dans un désert noir, torturé par une meute de bêtes avides et innommables qui me dévoraient les entrailles », et c’est peut-être même le diable en personne qui est venu secourir son protégé qui, « en proie à un violent emportement », se demande si ce n’est pas le démon qui s’est « désormais emparé de [s]on esprit, et pour toujours ». L’influence diabolique n’est sans doute pas une hypothèse hasardeuse et il faut se rendre à cette triste évidence : le personnage du peintre n’a aucune raison valable de tuer la femme qu’il aime, hormis de vagues soupçons d’infidélité qui, très vite, vont alimenter une jalousie qui devient aussi monstrueuse que destructrice.
Ainsi, ce sont « les personnages inconnus, les ombres qu’elle n’avait jamais mentionnées » et que Juan Pablo Castel sent « cependant se mouvoir silencieusement et obscurément dans sa vie » qui le torturent, puisqu’ils lèvent dans son esprit le doute lancinant, bientôt la certitude que le « pire côté de María [est] précisément lié à ces ombres anonymes » qui, dans les deux romans qui vont suivre, acquerront une place centrale et véritablement démoniaque.
En effet, dès son premier roman, l’écrivain évoque les aveugles, dans le monde souterrain duquel un des personnages du deuxième roman, Héros et Tombes, va oser s’aventurer. Pour l’heure, sans qu’il parvienne à préciser son malaise et même son dégoût, Juan Pablo Castel n’a aucune gêne à confesser le fait qu’il « n’aime pas du tout les aveugles et qu’ils [lui] font la même impression que certaines bêtes à sang froid, humides et silencieuses, comme les vipères ».
Cette extériorité du Mal pourrait nous rassurer, mais elle n’est que fallacieuse puisque Juan Pablo Castel affirme, comme d’autres personnages de Sábato le feront, qu’il a sa part de responsabilité dans l’universelle cruauté et même qu’il est lui-même un salaud. Notre peintre n’est finalement que l’héritier d’une longue tradition d’anti-héros qui, comme celui que campent Dostoïevski dans son souterrain ou Camus dans son bar, n’ont de cesse de s’accuser de tous les maux, y compris même de ceux dont ils ne sont pas responsables : « De combien d’actions atroces cette maudite division de ma conscience n’a-t-elle pas été coupable ! Pendant qu’une part de moi-même m’inspire une belle attitude, l’autre en dénonce le mensonge, l’hypocrisie, la fausse générosité ». Dès lors, c’est Juan Pablo Castel lui-même, être à la fois infiniment seul et orgueilleux jusqu’au délire, qui comprend que sa profonde solitude, sa solitude infernale, n’est pas seulement le fruit de la malchance, mais le résultat de sa propre méchanceté lorsqu’il déclare : « ma solitude était la conséquence de ce qu’il y avait de pire en moi, de mes bassesses. Dans ces cas-là, je sens que le monde est méprisable, mais je comprends que moi aussi je fais partie de ce monde […] et je ressens une certaine satisfaction à éprouver ma propre bassesse et à admettre que je ne suis pas meilleur que les monstres répugnants qui m’entourent ».
Seul un meurtre peut sembler consacrer l’étrange carrière du peintre. Une fois commis, Juan Pablo Castel ne se suicidera pas, peut-être parce que le retient la certitude que le néant plutôt que la mort accueille celui qui quitte ce monde atroce. Il se livre de lui-même aux policiers et sera emprisonné, mais nous savons bien que jamais les conditions de sa détention ne pourront être comparables à la solitude infernale dans laquelle, de son propre chef, en ayant tué celle qu’il a aimée et qui fut, selon ses propres aveux, le seul être au monde ayant compris le sens de son œuvre picturale, il se claquemure comme, selon Sören Kierkegaard, s’enferme dans l’hermétisme démoniaque celui qui veut se punir : « Il n’y a eu qu’un seul être qui ait compris ma peinture. Quant aux autres, ces tableaux doivent sans cesse les confirmer dans leur stupide point de vue. Et les murs de cet enfer seront ainsi chaque jour plus hermétiques ».
Le Tunnel semble pourtant n’avoir rempli qu’assez incomplètement le cahier des charges fixé par l’écrivain qui déclare : « La tâche principale du roman d’aujourd’hui est de sonder l’homme, ce qui revient à dire sonder le Mal. L’homme réel existe depuis la chute. Il n’existe pas sans le Démon : Dieu ne suffit pas ». L’exploration ne peut donc que reprendre. Elle va permettre à Ernesto Sábato de descendre un peu plus profondément dans ce lieu que Huysmans nomma Là-bas.

Juan Asensio

Moi, je l’aime bien ma petite maison boulevard Villebois-Mareuil

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Encerclée par des immeubles, la maison vit ses derniers instants.

Le long du boulevard Villebois-Mareuil, non loin du cimetière de l’Est, une petite rue perpendiculaire conduit à une petite maison. Entourée par des grands immeubles, elle n’a plus que quelques semaines à vivre…

« Je l’aime bien, moi, cette maisonnée, » explique un jardinier du quartier. Tous les matins, il jette un coup d’oeil pour voir si elle est toujours là… » Un jour ou l’autre, il faudra bien qu’elle disparaisse… Si tel est le cas, je vais verser ma petite larme. »

Depuis quelques semaines, l’homme à la main verte n’est pas le seul à rêver d’une autre issue. « J’observe les regards des automobilistes. Beaucoup s’interrogent sur son sort. Quelque part, je suis certain qu’ils espèrent comme moi un sursis. »

« Une  petite larme »

Mais à l’évidence, peu d’espoir. Sur le bas-côté de l’habitation, un permis de construire et le programme détaillé d’Archipel habitat ont déjà scellé son arrêt de mort. Dans quelque temps, la girouette, la traditionnelle corde à linge, le petit chemin qui serpente dans le jardin, les volets blancs qui ferment mal…auront bel et bien disparu à jamais. Exit le Rennes popu, la Rennes des cheminots, des petits bonheurs simples…

Loin de nous d’être les chantres du passé, il faut bien répondre aux demandes de logements. Mais à quel prix – humain, urbain et esthétique ? Et puis, il n’est pas mauvais de ressasser les souvenirs d’antan et de trouver contre le tout immobilier un îlot de résistance. Les amoureux de Rennes et de son histoire ne pourront pas nous en vouloir…

Romy Schneider l’ensorceleuse revient le temps d’une expo

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Dans un petit coin de nos réminiscences, il est une femme idolâtrée par les jeunes filles en fleurs et les vieilles rombières. On l’appelle Romy Schneider. Disparue il y a trente ans, elle fait l’objet d’une rétrospective à l’espace Landowski. Dépêchez-vous, il ne reste plus que quelques jours.

Un petit ascenseur mène à l’étage de l’espace Landowki. Le temps d’une montée aux côtés d’une vieille dame élégante et voilà Romy Schneider étincelante dans une robe de couturier. L’actrice apparaît troublante de jeunesse devant un public composé essentiellement de femmes aux seins refaits, alcoolisées et ressemblant toutes… à Liliane Bétancourt.

Une audacieuse sirène dans la Piscine

Quel contraste entre elle et ses fans d’un autre temps ! Le sourire aux lèvres, Romy est un tourbillon de joie et de bonheur. Elle est partout… sur les vieilles affiches, les clichés des photographes et les dessins. Femme tourmentée, pure, violente, orgueilleuse, elle transperce les petits écrans, installés ici où là, par ses éclats de beauté.

En un éclair de temps, on a du mal à imaginer que le cinéma ait enfanté une si belle jeune femme aussi talentueuse. Mais si…Romy Schneider fut l’égérie des cinéastes et des spectateurs. Elle ne fut pas simplement Sissi, elle fut bien plus que cela. Elle fut l’audacieuse sirène dans La Piscine avec Alain Delon (son amoureux dans la vie). Elle fut encore la troublante Rosalie aux côtés d’Yves Montand.

Chronologique, l’exposition manque parfois de précision dans les illustrations. Mais elle reste enrichissante. Elle présente également dans un espace à part les images déroutantes de L’Enfer, le film au budget sans limites et inachevé du maître Henri-George Clouzot. Romy y est plus belle et troublante que jamais dans ses essais technologiques et artistiques sans précédent.

Loin d’être exhaustive, cette exposition est l’esquisse d’une vie, un léger souffle romantique sur les épaules de la plus jolie des comédiennes. Pour s’en convaincre encore une fois, il suffit d’être un brin curieux et de regarder les portraits de Romy dans une des alcôves de l’exposition. Clichés de l’éphémère des plus grands photographes qui ont saisi sur le vif la beauté d’une grâce et de la mélancolie…

[stextbox id= »info » color= »990033″ bgcolor= »ffff00″]Romy Schneider, à l’espace Landowki, jusqu’au 26 février, à Boulogne Billancourt, de 10 heures à 19 heures. Tarifs : 11 euros, 8 euros et gratuit pour les enfants de moins de douze ans. Billet couplé avec le Musée des Années trente.[/stextbox]

2nde édition des Transversales cinématographiques, Filmer les arts

transversales cinématographiques, Les adieux à la reine. Melvil Poupaud, Jacques Aumont, Benoit Jacquot,Jean Cléder, Université Rennes 2, cinéma, transversalité, christophe honoré,

 Après une 1re édition marquée par la présence de Christophe Honoré et emmenée contre vents et marées par Jean Cléder, on peut désormais affirmer que Rennes s’enrichit d’un nouveau festival avec cette seconde édition de Transversales cinématographiques. Unidivers ne peut que se réjouir de la programmation de Filmer les arts qui brille par sa diversité autant que par son excellence. Le choix d’ouvrir avec l’une des réalisations hautement spirituelles de l’extraordinaire Sokourov en témoigne d’emblée. Nul doute que ce second millésime va inscrire durablement Transversales dans le paysage rennais et dans une offre culturelle qu’il contribue à diversifier et à… transversaliser.

 En complément du Colloque international « Les œuvres d’art dans le cinéma de fiction » qui se tiendra à l’Université Rennes 2 du jeudi 22 au samedi 24 mars, la programmation très ouverte des Transversales cinématographiques exprime la volonté de s’adresser à tous les publics pour faire du cinéma un objet de réflexion transdisciplinaire.

Pour sa seconde édition, le festival parie sur la variété, la découverte, le partage. Comment le cinéma perçoit-il les autres arts ? Dans quels buts et selon quelles modalités le film se laisse-t-il nourrir, perturber, habiter voire hanter par d’autres œuvres d’art que les œuvres cinématographiques elles-mêmes, c’est-à-dire par des œuvres littéraires, plastiques, musicales, chorégraphiques, architecturales, théâtrales ou autres ?

Littérature, architecture, peinture, danse, vont se succéder à l’écran et poser cette question aux invités de nos rencontres : Melvil Poupaud, Jacques Aumont, ou encore Benoit Jacquot pour la sortie nationale de son nouveau film Les adieux à la reine.

Ces quatre jours seront rythmés par de nombreuses manifestations : une exposition, des performances vidéos, des projections, ou encore des tables rondes, en partenariat avec les Champs Libres, le Ciné TNB mais également avec le Musée de la danse, l’EESAB-site de Rennes et l’ENSAB qui ont rejoint le festival cette année…

Tout comme l’année dernière, plusieurs étudiants ont participé à la réalisation du festival pour sa seconde édition, et ce à différents niveaux. Une équipe d’étudiants de troisième année de l’école des Beaux-arts de Rennes a conçu l’ensemble de la partie graphique des Transversales cinématographiques et proposé un visuel qui sera décliné d’une année à l’autre pour donner à cette rencontre une identité forte. Leur implication a été très importante dans ce projet qui leur a permis de prendre en charge la conception graphique des différents supports de communication, de la création à l’impression en passant par la sérigraphie des affiches. Une seconde équipe, composée d’étudiants en information et communication, mais également en cinéma et en lettres à l’Université Rennes 2, ont rejoint le projet pour travailler sur la partie communication ainsi que sur la diffusion, mais également sur la présentation de films lors des soirées proposées au Ciné TNB.

La transversalité souhaitée par la programmation du festival s’exprime ainsi non seulement à travers un dialogue entre les arts et les différentes structures culturelles de la ville de Rennes, mais également via ses étudiants qui se trouvent directement au cœur de cet échange :

 « Le festival Transversales cinématographiques est doublement enrichissant et formateur pour une équipe étudiante. De filières différentes : information – communication, cinéma, et lettres, c’est un projet qui nous touche directement par son contenu et sa forme, à savoir promouvoir et partager la culture à travers divers lieux importants de la vie rennaise (dont une partie d’ailleurs est occupée par des étudiants : Université Rennes 2, École des beaux-arts et École d’architecture). Les Transversales est un festival initié par l’université et il est donc particulièrement important et pertinent qu’il soit en partie promu par une équipe étudiante.

D’autre part, le projet permet aux universitaires impliqués d’apprendre à connaître le fonctionnement d’un festival et des structures partenaires. S’investir dans ce projet est l’opportunité de mettre un pied dans le milieu culturel et événementiel rennais, c’est donc un atout à plusieurs niveaux. C’est aussi une occasion de s’enrichir personnellement, tant sur le plan social que culturel et professionnel : rencontrer et travailler avec des personnes aux parcours différents, accroître ses connaissances, mettre en pratique ses acquis théoriques, se familiariser avec le festival et sa programmation… Globalement, c’est une expérience alliant découverte, partage et formation. »

transversales cinématographiques, Les adieux à la reine. Melvil Poupaud, Jacques Aumont, Benoit Jacquot,Jean Cléder, Université Rennes 2, cinéma, transversalité, christophe honoré,

 

 

Rencontre/dégustation vineuse avec Guy Saindrenan > 22/02

Mercredi 22 février 2012 au Club de la Presse de Rennes et de Bretagne à 18 h 30 se tiendra une rencontre/dégustation ouverte à tous avec Guy Saindrenan autour de « La Vigne et le Vin en Bretagne ».

Les associations La Bouèze et l’ARVB invitent tous ceux qui ont soif de connaissance et qui ont également envie de déguster les vins étonnants et forcément rares de vignerons amateurs d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor.

Il fut un temps où la Bretagne comptait plus de rangs de vignes que de pommiers et avait bien d’autres vignobles que ceux du pays nantais. On récoltait le raisin en abondance sur les coteaux de Quimper, Morlaix et Saint-Brieuc. Les vins de Guérande réputés, des bords de Rance et de Redon, s’exportaient au Moyen-Age vers l’Angleterre et les Flandres. À la Révolution, on recensait plus de 150 hectares de vignes en Ille-et-Vilaine et en ce début de XXIe siècle des passionnés ont fait renaître les vignes dans les pays de Quimper, Morlaix et Fougères.

La vigne et le Vin et en Bretagne (Editions Coop Breizh) est une grande et longue histoire, aussi riche que méconnue dont nous entretiendra Guy Saindrenan qui vient de publier un livre qui fait déjà référence.

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La vigne & le vin en Bretagne, chroniques des vignobles armoricains, Coop Breizh, Spezet, Finistère, 574 pages, 35€

 

 

 

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Pierre Méhaignerie doit-il poursuivre sa carrière politique ?

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Maire de Vitré depuis 1977 et député depuis 1973, Pierre Méhaignerie tient bon la barre. Mais à plus de 70 ans, l’homme politique doit-il passer la main ? Dans les interviews accordées, ici ou là, à la presse locale, le vice-président de l’UMP envisage de laisser tomber au moins un mandat.

Le département d’Ille-et-Vilaine et la Bretagne doivent beaucoup à Pierre Méhaignerie, la droite encore plus. Fils de député, petit-fils de conseiller général, il entre tout logiquement en politique à la fin des années soixante. Une première fois battu aux législatives en 1968, il est élu député en 1973 puis réélu au moins une dizaine de fois. En parallèle, il devient maire de Vitré et plusieurs fois ministres.

Incontournable dans son mouvemeni politique, l’ancien garde des Sceaux l’est-il encore aux yeux des électeurs vitréens et bretons ? En d’autres termes, doit-il se représenter à la députation ? Dans les colonnes du Journal de Vitré, dans son édition du vendredi 17 février 2012, l’homme politique ménage le suspense. : « Je sais que tout le monde veut connaître ma décision. En tant que président de la commission des affaires sociales, j’ai toujours dit que je m’exprimerais pas avant le 10 mars, fin de la session parlementaire.»

Officiellement, le député met en avant son travail législatif« On peut en douter », commente un politologue. « Partout en France, beaucoup de vieux briscards de la politique attendent d’en savoir un peu  plus sur l’état de l’opinion publique pour déposer leur candidature. Pierre Méhaignerie est certainement l’un de ceux-là. » Une prudence qui expliquerait pourquoi il n’est encore engagé auprès d’un présidentiable. « Je n’ai pas encore accordé mon parrainage, » confirme-t-il au Journal de Vitré.

« Il veut former une nouvelle génération d’élus du Grand Ouest »

Dans la mesure où Pierre Méhaignerie laisserait la députation, il consacrerait « plus de temps à la ville de Vitré, à la communauté de communes du Pays vitréen et à sa famille. Je voudrais aussi former une nouvelle génération d’élus du Grand Ouest », ajoute-t-il. L’idée est respectable et respectueuse. Mais chez les militants de la droite rennaise, elle fait beaucoup sourire… » « Monsieur Méhaignerie est celui qui fait et défait les hommes et femmes politiques à Rennes, » confie l’un d’eux. « Prenez l’exemple des municipales dans la capitale bretonne. Il parraine un candidat. Il en dit du plus grand bien et le soutient mollement. Comme il choisit bien souvent des hommes ou femmes peu charismatiques, il est certain de deux choses : on ne lui fera pas d’ombres et ainsi la gauche le laisse tranquille dans son fief. »

Est-il aussi fin stratège ? Est-il aussi puissant ? Là encore, le doute est permis. On en saura en revanche beaucoup plus d’ici aux élections présidentielles. En avril, Pierre Méhaignerie se découvrira-t-il d’un fil ? Sa décision est attendue, très attendue. Car dans le Landerneau politique breton, son avenir est aussi celui des jeunes pousses UMP et Centristes.

Enfance > Barbara Constantine > Tom, petit homme, tout petit homme, Tom

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Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l’a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre… Mais comme il a très peur de se faire prendre et d’être envoyé à la Dass (c’est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu’elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes. Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n’était pas passé par là…

Un joli titre comme un refrain de chanson d’enfant et une jolie histoire, mais un ensemble décevant. Il faut dire que Tom est le troisième roman de cette auteure. Allumer le chat était remarquable, A Mélie sans mélo très chouette, même si l’impression que l’auteur ne se renouvelait pas beaucoup était forte. Bref, le lecteur a peu un peu l’impression de lire le même livre ou,  du moins, la suite ; ce qui est sans doute un peu voulu, puisque Barbara Constantine fait des clins d’oeil aux romans précédents en parlant ici ou là de personnages rencontrés précédemment.

L’histoire de ce petit garçon est pourtant bien émouvante et on se laisse bercer par le récit, par sa fraîcheur et par le sourire de cet enfant qui affronte un début de vie pas vraiment gratiné sans se plaindre ni devenir insupportable. La mère l’a eu très jeune et est totalement immature et inconsciente. C’est plus souvent l’enfant qui prend soin d’elle plutôt que le contraire. Le père a disparu de la circulation mais, à sa décharge, il s’est fait virer par la mère et n’a pas connaissance de sa paternité. Les voisins sont tous gentils, le petit garçon noue des amitiés et, grâce à son grand cœur, est aimé de tous.
Et c’est là que le bat blesse. On tombe un peu dans les clichés : le père va revenir et tout va aller dans le meilleur des mondes, la mère va arriver à concrétiser le rêve de sa vie, personne ne dénonce l’enfant pour chapardage, etc. Les bons sentiments, c’est bien, mais il y en a ici trop pour que cette jolie histoire reste crédible. On dirait donc plus un conte qu’un roman.
Tom est un ange d’amour et de paix, mais nous sommes tous bien conscients, vous et moi, que cela n’existe pas « dans la vraie vie ».

Un grand extrait à lire ici.

Alix Bayart

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Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, Calmann-Lévy, 6 janvier 2010, 260 pages, 15€

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Alma Brami > C’est pour ton bien > L’enfer est pavé de bonnes intentions…

Vouloir faire le bonheur d’une personne est d’autant plus risqué que l’issue est incertaine. Alors quand tous les membres d’une même famille s’y mettent et décident d’agir pour le bien des uns et des autres, on court à la catastrophe. Et si un soupçon d’égocentrisme venait rétablir l’équilibre ?

Résumé :

Lili n’aurait pas dû tomber enceinte à 17 ans. Dans son milieu, on n’avorte pas, pas plus qu’on ne devient fille-mère. Lili mène sa grossesse en secret, enfermée dans sa chambre par des parents engoncés dans leur morale religieuse, jusqu’à la naissance de sa petite Charlotte. Rejetée par sa famille, Lili va former un couple fusionnel avec sa fille. Et tout faire pour son bien.

Une parfaite maîtrise des codes romanciers fait de ce livre une vraie réussite

Alma Brami chouchoute ses personnages. Tous ont droit au même traitement, l’auteur s’interdit le manichéisme simpliste et confortable du gentil héros affrontant ses méchants ennemis. Il en résulte un roman d’une troublante acuité sociologique et psychologique. Rares sont les livres dans lesquels tous les personnages, malgré leurs défauts criants, dégagent une telle authenticité. Leurs failles et leurs maladresses les rendent d’autant plus attachants et touchants. Dans l’univers d’Alma Brami comme dans la vie, rien n’est tout blanc ou tout noir, tout n’est que nuances d’un gris teinté d‘un optimisme et d’une joie de vie redoutablement efficaces qui font de C’est pour ton bien une lecture réjouissante et rafraîchissante.

C’est pour ton bien est une histoire atemporelle, qui n’appartient à aucune culture, à aucun lieu, à aucune religion : il y est question de la transmission de valeurs familiales et de la façon dont chaque parent souhaite faire le bonheur de ses enfants.  D’un côté, les parents de Lili, rigides et sévères, pour qui le respect des principes religieux et la peur du qu’en-dira-t-on constituent les gages d’une vie paisible et sereine. De l’autre côté, la profonde croyance de Lili que le bonheur de sa fille passera par un amour maternel inconditionnel, au risque de tomber dans une totale abnégation de son propre bonheur, pour faire de la vie de son enfant un plaisir de chaque instant. Pour autant, Charlotte sera-t-elle plus heureuse que sa mère ?

L’auteur ne cherche pas à faire réfléchir le lecteur au meilleur moyen de rendre les gens heureux non plus qu’à l’éducation idéale. Dans ce qui ressemble à un huit-clos entre des personnages dont on ne sait finalement pas grand-chose se dessine une interrogation : et si le bonheur des enfants passait d’abord par celui des parents ?

À conseiller si…

… vous pensez faire le bien de votre entourage malgré lui. Ce qui est bien pour moi l’est-il pour les autres ? Ma conception du bonheur convient-elle à mes enfants ? Peut-on faire le bonheur de ses enfants si on s’interdit soi-même d’être heureux ?

… vous n’avez pas encore lu de livres d’Alma Brami. Cette jeune femme gaie, souriante, brillante, écrit de véritables romans, qui ne cachent ni psychanalyse, ni autofiction – ce qui est d’autant plus remarquable que ses personnages sont très finement ciselés.

Extraits :

Sans jamais tomber dans la critique stérile et méchante, Lili analyse avec une perspicacité savoureuse les travers du genre humain!

Lili n’avait jamais supporté le rapport à Dieu des autres. Suppliant, priant pour qu’on les épargne, qu’on leur pardonne, priant pour des miracles.
Des mots adressés vers Lui, pour ne parler que d’eux, seulement d’eux, d’eux, d’eux. […]
On L’abreuvait de prières pré-écrites, de rituels au lever, au coucher, avant et après les repas, tout était fonction de Lui et de la crainte perpétuelle de Le froisser.
C’était se donner beaucoup d’importance de croire que de si petits actes auraient une incidence sur Son humeur. La prétention des hommes, quel fléau!

Hélène

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Alma Brami,  Mercure de france, 15 fev 2012, 195 p., 15€

 

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Les Rennais ont-ils l’esprit carnavalesque ?

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À Rennes, il n’existe pas de grand carnaval…comme à Granville (en cours) ou encore Douarnenez. Dans une ville pourtant festive, les Rennais n’ont pas l’habitude de se grimer ou de se déguiser. Un rendez-vous est tout de même prévu le mardi 21 février, à 12 heures, place de la Mairie.

Combien seront-ils place de la mairie ? Cent, deux cents, trois cents ? Organisé par des joyeux drilles, le carnaval à la mode rennaise déambulera dans les rues rennaises avec surprises et chars au programme. Le tout s’achèvera dans un grand charivari sur l’esplanade Général de  Gaulle, vers 18 heures.
À l’heure des élections présidentielles, les carnavaliers arboreront certainement des masques à l’effigie des nos candidats. À ce grand jeu-là, les plus caricaturés ne sont pas toujours les futurs gagnants de nos joutes politiciennes. Loin de nous de lancer les paris…mais un certain président pourrait bien remporter la palme.

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Voici le message intégral de nos carnavaliers :

Nous sommes ici réunis place de la mairie pour soutenir le candidat de notre parti, le PMGJF, Parti du Mardi gras Jour Férié, en la personne de Carnaval Bonhomme, dont nous sommes les indignés représentants. Dans cette démarche, nous avons sollicité l’aval de monsieur Delaveau (un Laval deux Laveaux) pour obtenir 500 de ses signatures (qui sifflent sur vos têtes).
Notre programme est vague. Notre candidat vous propose de remplacer le A perdu d’Austérité de graisse par le A de l’Action, par le A de l’Abondance des rires, par le A de l’Accomplissement de la fête, par le Ah, Ah, Ah.
Alors pourquoi un jour férié me diriez-vous ? (si vous aviez la parole)
Mais parce que déjà faut faire son costume, il y a le maquillage, toute l’organisation, l’affichage, les chars, la soirée, la SACEM, les réunions, la conférence de presse, tout ça… Vous ne vous rendez pas compte du nombre de RTT que nous avons dû poser !
Bref, pour assurer son élection, nous tiendrons ce mardi 21 février (jour férié !!!!) ici même sur la place de la mairie, un grand banquet républicain, pour toutes celles et ceux prêts à faire un grand pas en avant et de côté dans le rire et la déraison. Nous joindrons tout l’après-midi (toute l’après-midi) le geste à la parole et militerons par de multiples débordements dans les rues avant de partir en cortège (où nous invitons d’ailleurs nos amis travailleurs travailleuses à nous rejoindre).
Ce dernier aboutira sur la place du Général de Gaulle, où nous mettrons un terme, à gorges déployées, à la crise (de rire). La journée se clôturera par un meeting masqué à la maison du peuple à partir de 19h (19h ? t’es sur ?), où nous procéderons alors à des érections poétiques en bonne et due forme. En cette année 2012, dernière du nom, puisque toutes les citations ne se valent pas, je ne vous dirais que ceci : Soyez fin et votez gras.

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Unidivers s’enrichit pour mieux vous enrichir > Présention d’Hélène

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 Cela fait déjà quelques semaines qu’Hélène gratifie Unidivers de ses articles littéraires. Il est temps de mieux la connaître. Gageons que sa présentation réjouira autant nos lecteurs que notre équipe de rédaction !

Je suis une grande passionnée ! Et la littérature n’est pas le moindre de mes plaisirs : elle m’apporte divertissement, pistes de réflexion, motifs d’insurrection, moments de pure gaieté et une nourriture quotidienne pour mes multiples interrogations sur le monde dans lequel nous vivons. Sur mon blog Littérature et chocolat (dont le titre en dit long sur mes centres d’intérêt…), c’est une part de moi que je révèle et un espace d’échange que je propose autour de thématiques aussi variées que l’économie, l’écologie, la politique, la cuisine, la spiritualité et bien sûr la littérature classique et contemporaine… Lire, n’est-ce pas également un moyen de (re)mettre du sens dans notre vie ?

Unidivers – Hélène, c’est quoi, pour vous, la vie spirituelle ?

Le propre de ma vie spirituelle, c’est l’impermanence ! En effet,  un des fondements de la spiritualité telle que je la conçois est un questionnement constant du monde qui m’entoure. Loin d’être aliénante, cette perpétuelle interrogation sur son rapport au monde apporte sérénité et joie de vivre, car elle implique de prendre ses responsabilités dans les décisions et les choix de vie. Agir en son âme et conscience, donner du sens à ses actes, c’est une façon d’être libre.
Pour reprendre les paroles du Bouddha :
« Ne croyez rien de ce que je dis par simple respect pour moi, mais éprouvez-le et analysez-le par vous-mêmes. […] Lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont fausses et mauvaises, alors renoncez-y. Et lorsque par vous-mêmes vous savez que certaines choses sont bonnes et vraies, alors acceptez-les et suivez-les ».
Si cela semble terriblement sérieux en théorie, en pratique ma vie spirituelle intègre également une bonne part d’humour et d’autodérision !