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Emprunts toxiques > Entre facture salée et déresponsabilisation

Le député Claude Bartolone a dirigé les auditions du rapport parlementaire consacré aux emprunts et produits structurés contractés auprès des établissements bancaires par les collectivités territoriales. Alors que certains spécialistes prévoyaient autour de 10 milliards de pertes, on parle désormais du double. Une coquette addition susceptible d’être encore vue et revue… à la hausse.

Emprunts irraisonnables, irresponsables, toxiques, voire létaux – tout le monde a compris (à moins d’être sourd) que ce type de prêts était pourri. Mais qui est responsable : les banques (Dexia notamment), les traders, les États, les hauts fonctionnaires, les fonctionnaires territoriaux, les grands argentiers des collectivités locales et nationales (confère l’exemple de Saint Étienne) ? Sauve qui peut : tous s’emploient à se dédouaner.

Rappelons d’emblée que c’est l’une des caractéristiques de la société occidentale en crise, en particulier des pays méridionaux de l’Europe, de renforcer la responsabilité individuelle et de laisser prospérer un flou global, peu artistique, propice à une impunité des grandes instances de gestion. Mais venons-en aux prêts dits « toxiques », notamment les sommes rondelettes consenties par certaines banques aux collectivités locales et aux acteurs hospitaliers et sociaux.

Sans se risquer à en donner une définition précise (le peut-on d’ailleurs ?), on dira que ces prêts ont la particularité d’être adossés sur des produits dérivés et des monnaies étrangères. En pratique, ils ont fait perdre beaucoup de pouvoir d’achat aux collectivités après leur en avoir fait gagner beaucoup. En outre, ils ont été longtemps fort utiles en raison de leur facilité d’obtention : des municipalités ont ainsi pu en contracter à des moments clés de leur vie budgétaire et élective… Hélas, quand le château de cartes s’effondre, les arriérés déferlent comme un tsunami. Et voilà que les maires se trouvent bien dans l’embarras.

Que faire ? Vite une idée. La première, c’est celle précédemment évoquée : la dilution de la responsabilité dans un flou général systémique. La seconde, qui s’accommode de la première : reporter la responsabilité sur l’autre. L’autre, c’est qui ? Là encore, personne ne le sait, mais tout le monde sait qu’il a le dos large. Cet autre, c’est l’avatar qui réunit les spécialistes financiers internes des collectivités aux cabinets de conseil en passant par les banques et les différentes instances de l’État.

Que font alors les maires contre cet avatar ? Réponse : une multiplication des procédures grâce auxquelles les collectivités vont essayer de faire payer les banques et s’affranchir de leur responsabilité. De leur côté, les banques vont raffiner la nécessité de s’en tenir au droit contractuel le plus strict pour empêcher toute dérive passionnelle d’autant plus risquée en temps de crise. Quel sera le résultat ? Au cas par cas.
 C’est la magistrature qui peut pleurer : alors que les tribunaux de proximité sont déjà engorgés par une myriade de petites procédures, notamment avec les FAI téléphonie/internet, les TGI vont avoir du pain sur la planche. Quant au tribunal administratif, où l’État est à la fois partie et juge, comme l’écrit Sylvain Hul « la question du respect du principe de l’impartialité par le juge administratif est souvent affaire de conscience et de circonstances ».

Au demeurant, soyez-en bien sûr, administrés de collectivités locales, que votre maire perde sa procédure ou non, c’est vous qui allez régler les frais de justice et voir vos impôts exploser. Dans tous les cas, ce sont les impôts locaux et nationaux qui vont servir à payer les multiples procédures entamées par nombre de responsables qui n’assument pas leurs responsabilités.

Bien sûr, celui qui oserait suggérer qu’il serait temps que les élus et les patrons d’entreprises publiques soient d’une manière ou d’une autre responsables à titre individuel de leurs erreurs de jugement – y compris, dans certains cas extrêmes, sur leurs deniers personnels – celui-là serait taxé soit de populiste, soit d’ultralibéral. Des parachutes dorés aux parachutes plombés, il semble pourtant urgent non seulement de réformer le cadre de financement des collectivités mais également de réformer le statut de la responsabilité des élus et des institutions.

Nicolas Roberti

Noël au Vénézuela > Hugo Chavez se prend pour le Messie

Hugo Chavez est davantage qu’un président, il est corédempteur avec Jésus-Christ, un second fils de Dieu ! De fait, le Ministère de la Culture a jugé bon qu’il soit présent dans la crèche installée pour Noël dans le centre de Caracas.

On le sait, Chavez a deux dieux : Jésus-Christ et Karl Marx. A la fronde populaire que suscite cette représentation originale de la Nativité, le leader fait répondre que son action s’inscrit dans les pas du Libérateur (autrement dit, le Christ). Tribut oblige, la crèche christiano-révolutionnaire arbore également une réplique de Simon Bolivar, le libérateur de l’Amérique du Sud au XVIIIe siècle. Qui fait le boeuf, qui fait l’âne ?

Voir les photos sur l’article du National Post avec Reuters

Introduction au bouddhisme par le lama Tenzin > 7 janvier

 Au nouveau Centre bouddhiste de Rennes, 7, rue des Veyettes, le lama Drubpön Ngawang Tenzin donnera une introduction au bouddhisme à 20h30.

Drubpön Ngawang Tenzin, maître de retraite.
Une courte biographie de Drubpön Ngawang par Sa Sainteté Gyalwang Drukpa.

Dans ma présentation de Drubpön Ngawang, que vous pouvez trouver sur le site internet de Drukpa Plouray, j’ai écrit une courte introduction sur lui, que j’aimerais répéter ici, après avoir changé son nom de Lama Ngawang en Drubpön Ngawang. Cette courte description de la vie et des activités de Drubpön Ngawang a été écrite par moi pour la publier sur le site internet et n’est en aucun cas un compte rendu exhaustif de sa vie car il y a d’innombrables choses que je pourrais dire à son sujet tirées de ma vie passée avec lui, mais je ne voudrais pas fatiguer vos yeux. J’ai écrit ceci pour informer les gens et susciter leur motivation authentique à être de bons pratiquants du dharma pour oeuvrer au bien de tous les êtres.

Les ancêtres de Drubpön Ngawang étaient tous d’excellents pratiquants et certains d’entre eux étaient même des maîtres réalisés du Dzogchen au Bhoutan, le pays qui a encore la bonne fortune de détenir la grâce de Gourou Padmasambhava. De plus, sa lignée familiale a la grande réputation d’inclure des personnages héroïques à bien des égards. En ce qui concerne Drubpön Ngawang lui-même, Sa Sainteté Dudjom Rinpoché avait dit à son père que son fils devrait être confié à Thuksey Rinpoché, et je pense que c’était très significatif car Sa Sainteté avait vu que ses activités seraient bénéfiques à de nombreux êtres. Comme chacun peut le voir, Drubpön Ngawang est une grande aide pour les maîtres dont il a reçu les enseignements. Ceci signifie qu’il a développé et est lui-même développé brillement dans sa pratique. Il n’a aucun intérêt à montrer ou à parler de sa réalisation ni de quoi que ce soit sur ses propres qualités spirituelles positives. C’est en soi une grande qualité selon ma compréhension, car, malheureusement, nous pouvons aisément être trompé par certains maîtres inauthentiques qui ont beaucoup de belles choses à dire sur eux-mêmes. La seule manière fiable de juger un lama est au regard de ses pratiques morales authentiques, de sa dévotion au gourou, de sa simplicité de vie et de son habileté dans les relations avec les autres. On devrait prendre son temps, je pense, pour s’assurer si les qualités des lamas sont vraiment positives ou négatives.

Nous appelons Drubpön Ngawang, « Ngawang Chenpo », car « Chenpo » veut dire grand en tibétain. Je me souviens que même quand il avait près de dix ans, il était assez grand. Il avait un corps élancé et le beau visage rond qu’il a encore maintenant. C’est son apparence, de toute façon, mais je pense qu’il a un immense espace intérieur, qui, quand il était plus jeune, lui a permis le temps merveilleux qu’il a passé avec son gourou, le regretté Thuksey Rinpoché. Il l’a servi nuit et jour pendant plus de 15 ans. On ne peut soupçonner combien il est dur, émotionnellement et physiquement, de servir de façon authentique un maître traditionnel, à moins d’avoir lu la vie de Marpa, de Milarépa ou la biographie d’autres maîtres authentiques. C’est très rare, et seulement des personnes vraiment fortunées peuvent servir avec joie leur maître à plein temps, sans un jour de repos ni une faille de doute comme le fit Ngawang ! Il est vrai que beaucoup d’entre nous avons la lubie de servir un maître d’après quelque image romantique créée dans l’esprit temporel. Cependant, cette romance particulière est difficile à réaliser pour la plupart du commun des êtres. J’en ai vu beaucoup avoir un gros problème dans la tête après avoir eu la fortune de servir leur maître et suite à cela, s’ils sont assez intelligents, ils vont se retirer. Sinon ils vont être brûlés par leur vision impure du maître et leur doute en les enseignements. Ils vont regarder de haut leurs amis du dharma et alimenter l’orgueil spécial d’être une personne spéciale. Comme résultat de cet impact négatif, les activités du maître vont être perturbées et les êtres ne vont pas en bénéficier comme le maître l’avait planifié.

C’est pourquoi je dirais que l’on doit être spécialement fortuné comme Drubpön Ngawang pour avoir accompli un tel service sans difficulté aucune dans son esprit. Je peux être le seul témoin, si vous voulez, de cette positivité de vie avec notre gourou. Sa tolérance, simplicité, compréhension, et diligence à accomplir chaque jour les souhaits du maître sans aucune question, me le font réellement apprécier beaucoup. Pas seulement cela, il a accompli la même somme de bienfaits qu’en dix pratiques préliminaires par le service authentique qu’il a offert a son maître. C’est pourquoi il fut l’une des premières et très rares personnes à qui j’ai enseigné de hautes pratiques tantriques. Je n’ai eu aucun doute à lui enseigner quoi que ce soit. Il a fait aussi tout ce qu’on lui demandait de faire parfaitement avec une dévotion dirigée en un seul point. En fait il m’avait été dit par notre grand gourou, le regretté Thuksey Rinpoché, comme l’une de ses instructions juste quelques mois avant qu’il ne quitte son corps, de le prendre comme mon étudiant et de le guider dans la méditation, avec la prophétie supplémentaire « Ngawang ne va jamais vous trahir et va, je l’espère, vous servir continuellement comme il l’a fait pour moi ». Plus tard il me pria : « N’oubliez pas de le garder en votre amour ». Ayant cela à l’esprit, j’ai une grande confiance en son aide, pour moi et mes activités, à diriger les centres et guider mes autres disciples qui ont besoin d’un support spirituel.

Je voudrais demander à tous ceux qui me soutiennent de nombreuses manières de soutenir Drubpön Ngawang dans toutes ses entreprises. Puissent tous ses souhaits s’accomplir selon la vérité !

Sa Sainteté Le Douzième Gyalwang Drukpa

Shiko shiko > Héraclite au pays du soleil levant

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 Ces Lillois japonisant opèrent un mélange de genres original et puissant. Sonore comme le corps nié de Mishima, gracieux comme du Kawabata, Masturbation (traduction de l’onomatopée japonaise shiko shiko) délivre une bacchanale nippo-bruitiste et cyber-baroque. Complexe, mais accessible. Un jeune groupe spirituel des plus prometteurs comme le montre l’entretien vidéo qu’ils ont bien voulu accorder à Unidivers.

 

Le Zimbabwe en proie au trouble spirituel…

La chute d’un arbre centenaire u beau milieu d’un carrefour de la capitale Harar est interprété comme un mauvais signe au Zimbabwe. Heurté il y a quelques jours par un camion, il a chu de tout son long, selon le site Zimbojam et le quotidien local indépendant Newsday. Or, il faisait l’objet d’un culte populaire : l’une des championnes de la lutte anti-coloniale, la prêtresse et magicienne Mbuya Nehanda, aurait été pendue à ses branches en 1897.

Nehanda Charwe Nyakasikana était considéré comme l’incarnation féminine de l’esprit Nehanda Nyamhika. Après la promotion d’une relation pacifique, Mbuya Nehanda devint l’une des principales têtes de la rébellion contre les déplacement de population arbitraires, le travail forcé et les taxes imposées par le protectorat britannique. Une tradition locale prête à la sorcière des pouvoirs exceptionnels – comme faire tomber la pluie ; elle aurait dit avant sa mort que ses os ressusciteront (my bones shall rise again). L’arbre repoussera-t-il ou la sorcière renaîtra-t-elle ? Les hypothèses les plus folles vont bon train…

20e Les Rockeurs ont du Coeur > Elmer Food Beat au Club de la Presse

Il y a plus de 20 ans, les musiciens d’Elmer Food Beat lançaient à Nantes la première édition des Rockeurs ont du cœur, un concert visant à collecter des jouets pour les enfants défavorisés. L’opération « 1 jouet neuf, mini 10 € = 1 entrée au concert » a depuis pris un essor national.

 

A quelques jours de son concert prévu à Rennes vendredi prochain, 16 décembre, Manou, le chanteur du groupe, sera au Club de la Presse pour parler de cette opération caritative avec les organisateurs rennais. Rendez-vous le mardi 13 à 11h30. L’occasion également d’évoquer le retour sur la scène de ce groupe phare des années 80 avec ses tubes impertinents et dansants que sont Daniella ou Le plastique c’est fantastique.

Club de la Presse de Rennes et de Bretagne
Hôtel de Courcy - 9, rue Martenot
Tél. : 02 99 38 60 70

Sophie Calle > Aveugles | La beauté vue autrement…

Habituée à un art de la mise en scène et au jeu du dévoilement, Sophie Calle réexploite ici le thème de l’autobiographie en donnant la parole à l’Autre, aveugle de naissance ou privé de la vue suite à un accident, dans sa différence et sa singularité. A travers une dialectique entre les témoignages de plusieurs générations d’aveugles et les travaux photographiques qu’elle a menés à partir de ces récits, Sophie Calle propose une réflexion sur l’absence, sur la privation et la compensation d’un sens, sur la notion de visible et d’invisible.

A travers cet ouvrage, elle revisite, en les faisant dialoguer, trois œuvres, construites et pensées autour de la cécité : dans Les Aveugles, créée en 1986, elle interroge des aveugles sur leur représentation de la beauté ; en 1991, dans La Couleur aveugle, elle demande à des non-voyants ce qu’ils perçoivent et confronte leurs descriptions à des citations d’artistes sur le monochrome ; La Dernière Image, réalisée en 2010 à Istanbul, historiquement surnommée “la ville des aveugles”, donne la parole à des hommes et des femmes ayant perdu la vue, pour les interroger sur la dernière image qu’ils ont en mémoire, leur dernier souvenir du monde visible.

L’ouvrage, qui se compose en un triptyque introspectif, dévoile des sensibilités, des perceptions et des événements douloureux, sincères. Sophie Calle a pour idée de souligner la permanence et l’ironie d’une situation, avec la volonté de délivrer et de mettre en exergue l’importance de la vue.

Le résultat de ces expériences est aussi instructif que touchant. Le lecteur se réjouit de voir et entendre ces hommes et femmes s’exprimer.  L’ouvrage est remarquable, les photos sont superbes, les portraits pétris de respect et ‘émotion, une traduction en braille opportune. L’accent artistique procure un moyen efficace pour ouvrir les yeux des clairvoyants sur ce handicap. La petite touche qui consiste à simuler ce handicap par l’intermédiaire d’un artifice visuel couronne l’ensemble.

Actes Sud Editions, 9 novembre 2011, 108 pages, 79€ (un peu onéreux)

Frédéric Paulin > Rappelez-vous ce qui est arrivé aux dinosaures

Attention : le virus H1N1 se répand comme un spectre sur notre douce France et, notamment, sur la bonne ville de… Rennes !

 

Sur fond de crise sanitaire et d’imbroglio politico-social, un trio de dealers de drogues s’emploie à agrandir leur pré carré grâce aux aides indirectes non pas de dinosaures mais de… la mairie. Combattus par certains flics, protégés par d’autres (du genre ripoux), la méchante grippe devient l’instrument du destin qui précipiter tout ce petit monde vers sa fin…

Un style bien scandé et des personnages bien campés et réalistes sont au service d’une farce macabre aux accents politiques. Frédéric Paulin revient en force avec ce troisième roman. Unidivers a particulièrement goûté les considérations relatives à : la démocratie participative (p.79) : à la malbouffe, « Quand on mange à la table du diable, faut pas s’étonner si on attrape la chiasse » (p.145) ; la puissance expéditive de la scène du flic et de la prostituée (p. 183).

« Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

Pascal Galodé Editions, 15 septembre 2011, 205 pages

 

Exclusif > Unidivers au pôle Nord avec Occupy Wall Street !

Le mouvement Occupy Wall Street occupe de manière virtuelle l’atelier du père Noël au Pôle nord depuis vendredi. C’est pacifiquement que ce site web permet à tout un chacun de lancer sa propre revendication sur une bannière portée par un petit lutin. Quelle ne fut pas notre surprise en rejoignant le Nord d’y découvrir l’un des employés du père Noël portant haut les couleurs d’… Unidivers !

Le site Occupy North Pole (www.occupynorthpole.net), lancé par une société de Miami, présente un groupe de lutins devant leurs tentes. Ils portent des pancartes telles que “revaloriser les pensions des elfes”. Tout un programme… Entre rêve et utopie… Vous l’aurez compris : l’une des pancartes, en bas, permet d’ajouter votre propre revendication. 60 caractères maximum !

 

Les militaires sont au Carey pour Noël

Des matelots en tenue légère qui dansent sur le pont d’un navire de guerre britannique… en reprenant une chanson de Mariah Carey. A voir : la vidéo réalisée pour Noël par l’équipage du HMS Ocean. Ce cadeau de Noël militaire fait sourire depuis quelques jours sur le net. Et la chanteuse s’en trouve ravie.

Jean-Louis Lozac’hmeur, dialogue d’outre-tombe dans la torpeur estivale du Lubéron – Camus et Bosco

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Jean-Louis Lozac’hmeur, professeur de lettres au collège de Montfort, est un poète qui aime la rime, les alexandrins et notre région. Mais il lui arrive de commettre des infidélités géographiques. Loin de sa Bretagne natale, il a déniché un petit cimetière au cœur du Lubéron, où dorment deux écrivains de la Méditerranée, Albert Camus (1913-1960) et Henri Bosco (1688-1976). D’une travée à l’autre, il a imaginé un dialogue d’outre-tombe, en déposant des fleurs d’écriture sur leur linceul.

 

À Lourmarin, dans ce village romanesque, les grillons ont soudainement tu leurs crissements. Sous la torpeur estivale, ils ont suspendu leur vol pour écouter le murmure des morts et des mots. Par la plume du docte professeur en poésie, le philosophe et l’écrivain du Sud sortent de l’immortalité et surgissent de l’ombre du panthéon littéraire. Célèbres en leur temps, ils ont été pourtant gâtés par leurs années d’existence. « Vois combien le désir nous a menés, » indique Albert à Henri. « Au-delà du doute, des échecs et des souffrances, nous avons pu souligner dans nos livres ce que nous avons voulu. C’est tenter qui a marqué notre caractère d’homme. »

Mais par delà le Styx et par-delà la vie, Albert n‘en est pas moins assagi. « La mort ne nous a pas débarrassés de nos aspirations, » dit l’auteur de La Peste. « Ce repos éternel ressemble à une intimité à soi que rien ne vient plus nourrir, » ajoute-t-il. Tant et si bien que son défunt ami, Henri semble plus beaucoup philosophe: « Qu’aurais-tu à prononcer devant les vivants si tu le pouvais ? »

Au fil des pages, Jean-Louis Lozac’hmeur insuffle encore un peu d’essence à Albert Camus et Henri Bosco, les dormeurs du Val de Lourmarin. Sans le poète de Montfort, le breuvage capiteux de l’existence ne rejaillirait plus des tares hideuses de l’enfer. Il tremperait encore dans les « personnages de papier », noircissant les pages de nos deux auteurs et de leurs espaces imaginaires.

À Jean-Louis Lozac’hmeur, on doit cette résurrection littéraire du plus bel effet. On lui doit un hymne à la vie et… des belles pages. Écoutons Henri Bosco regretter avec lui « la saveur de l’olive macérée ou même un bout de pain frotté à l’ail. Voilà des réminiscences dans lesquelles je pourrais m’incruster. C’est aussi par là que passe la marche de l’humanité : l’attachement aux choses simples, aux saveurs nécessaires, à la chaleur des êtres vivants. »

Jean-Louis Lozac’hmeur, L’heure où les grillons se taisent,
Editions terra Arcalis au prix de 10 euros

L’école des Beaux-arts de Rennes fête ses 100 ans en expo

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Il y a cent ans, les écoles des Beaux-arts et d’architecture s’installaient au 34 rue Hoche. Pour commémorer l’évènement, une grande exposition est organisée en commun par les architectes et les artistes. L’occasion de découvrir l’institution de la rue Hoche.

 

Pour célébrer le centenaire de cet endroit, les étudiants en Beaux-arts organisent, en collaboration avec leurs homologues de l’école d’architecture de Rennes une exposition dans le cloître rassemblant des productions variées des deux écoles. Du plan à la maquette, en passant par la gravure et le design, rien de tel pour mettre en valeur 100 ans de créations artistiques.

Au cœur de la ville, l’école des Beaux-arts est un labyrinthe de salles, encerclant un cloitre et un jardin désespérément vide (si, si, je vous l’assure). Lors des portes ouvertes trop peu nombreuses, il faut se perdre dans les ateliers qui jalonnent le rez-de-chaussée, les étages et les combles. Ici où là, des jeunes artistes en herbe, l’air de rien, créent à tour de bras l’art de demain.

Dans cet espace où les jeunes neurones déjantés s’en donnent à cœur joie, il est un endroit que les visiteurs apprécient dans l’arrière-cour. C’est un atelier-loft où aimeraient sans doute se cacher Camille Claudel et Rodin pour des amours interdits et où Gustave Moreau se lancerait dans une grande fresque. On l’aura compris. Cet espace respire le début du siècle dernier, le marbre sculpté et le parfum des modèles nus.

Dans ces bâtiments du siècle dernier, les sœurs de la congrégation de la Visitation y ont vécu jusqu’en 1908. On a du mal à l’imaginer. Mais à l’évidence, elles y ont coulé des jours heureux jusqu’au jour où elles ont cédé leur chapelle et l’ensemble de leur couvent au Conservatoire de musique et de déclamation et à l’École régionale des Beaux-arts et à l’École d’architecture. Depuis, les architectes ont quitté les lieux, laissant aux artistes un peu plus de place pour réaliser leurs œuvres.

Les élèves et les directeurs célèbres de l’école des Beaux-arts

Du 18 avril au 7 mai 1985, dans la rotonde du théâtre de la Ville, l’École « rend hommage aux artistes disparus » (directeurs, professeurs ou élèves): Jules Roncin (1867-1937, directeur de l’École des Beaux-arts et d’Architecture en1915, auteur de grandes décorations à l’Hôtel de Ville de Rennes), Emmanuel Fougerat (1869-1958, ancien élève de Rennes, fondateur de l’École des Beaux-arts de Nantes), Jean Boucher (1870-1939, sculpteur, ancien élève, Professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, auteur, en 1921, d’un monument à l’Hôtel de Ville de Rennes), Louis Roger (1874-1953, peintre, auteur de décorations murales à l’Hôtel de Ville de Rennes), Jean-Julien Lemordant (1879-1968, architecte et peintre, auteur de la fresque du plafond du Grand Théâtre de Rennes et d’une décoration à l’Hôtel de l’Epée de Quimper), Mathurin Méheut (1882-1958), Xavier De Langlais (1906-1975, professeur, peintre, écrivain, fresquiste), Jean-Pierre Bouvet (1937-1976, ancien élève, créateur du Musée d’Art Naïf de Laval, peintre), Pierre ALary (1924-1975, professeur)…Il faut surtout mentionner Jacques Villeglé, artiste contemporain célèbre dans le monde entier pour ses affiches lacérées.

 

INFOS PRATIQUES: Galeries du Cloître, École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Rennes, 34 rue Hoche – 35000 Rennes. Entrée libre. Horaires : du lundi au vendredi, de 9h à 19h.

Un vent heureux souffle sur les ateliers du vent et du père Noël

 Convenons-en : les spectacles de Noël se font rares. Et ceux qui perdurent sont souvent à visée commerciale ou pauvres en imagination. Loin de toute velléité marchande ou de considérations étrangères à l’univers magique de l’enfance, Les Ateliers du vent livre une création réjouissante et pleine d’humour qui se conclut par… un délicieux goûter. De quoi rendre les enfants et parents aux… anges. Le spectacle Noël Noël sera donné au public les 16, 17 et 18 décembre.

 

Le collectif d’artistes rennais est devenu la base arrière d’une personnalité étrange. Internationalement connue et célébrée, elle se lance chaque année dans une tournée mondiale qui ne dure pourtant qu’un jour. A peine ici, on la voit déjà là bas. Certains lassés de l’attendre, n’y croient plus. D’autres lassés d’y croire ne l’attendent plus… Pourtant, chaque année, ça recommence.

Et, dans les murs des Ateliers du Vent, l’attente est grande et tout laisse penser que la star y compte des complices (comédiens, conteurs, chanteurs, constructeurs, plasticiens, etc). Ces derniers, emmené par Cédric Hingouet (Scopitone & Cie), proposent de faire découvrir les extraordinaires secrets de fabrication de la grande féérie de Noël. Une exploration d’un univers tendre et sans mièvrerie où l’humour et l’imaginaire font bon ménage. Une barbe blanche et imposante sera-t-elle présente ? Mystère et… plein de bonbons en perspective…

59, rue Alexandre Duval 35000 Rennes Bus 9 / arrêt Voltaire
TARIFS / Goûter inclus
10€ - tarif plein, 7€ - tarif réduit, 3,5€ - carte sortir

 

A Rennes le Picca et La terrasse du Thabor en rénovation hivernale

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Le Picca va fermer avant Noël et La terrasse du Thabor hiverne depuis quelques jours. Les deux établissements seront « relookés » par les bons soins de leurs propriétaires. Qu’en sera-t-il ? L’ambiance des lieux sera-t-elle préservée ?

 

Propriétaire du Picca, Claude Dauphin a vendu son établissement à Jacques Faby (Le cours des lices) et à Monsieur Le Roux (actuel propriétaire du café La Paix). « C’est une institution rennaise et cette brasserie le restera. Il était hors de question que ce restaurant soit racheté par une chaîne de restauration. Avec mon associé, nous avons donc décidé de faire une offre,» expliquaient les deux nouveaux propriétaires dans les colonnes d’Ouest-France.

Premier journal à annoncer la nouvelle du rachat aux Rennais, Unidivers est désormais inquiet. Que va devenir en effet ce haut lieu rennais de la culture, de la cuisine et des assoiffés en tous genres ? Interrogés par nos soins, les serveurs ne sont pas du tout au courant. Mais d’après des sources d’infos, l’établissement va fermer ses portes le 24 au soir pour une réouverture prévue en grande pompe au mois de février. « D’ici là, explique un proche du dossier, les nouveaux gérants vont à peu près tout casser. Ils devraient préserver uniquement la partie haute, accessible par des petits escaliers. En revanche, dans la partie basse, cuisine et salon seront aménagés pour recevoir la clientèle. »

Comme dans bien des bistrots parisiens ou encore au Café de l’Epée de Quimper, les nouveaux gérants optent pour un réaménagement tendance. « Dans ce genre de cas, on ne peut pas faire grand-chose dès lors que l’endroit n’est pas classé monument historique, » explique un des membres de l’association des Amis du patrimoine rennais. « Il y a quelques années, ajoute un vieux Rennais, un magnifique café des quais, avec un escalier du bel effet, avait été transformé en crêperie « design ». Il a été impossible de protester contre la démarche des nouveaux propriétaires. Ils sont forcément maîtres chez eux. Et pourtant le maire de l’époque venait y manger régulièrement… »

« Dans ce genre de cas, on ne peut pas faire grand-chose »

En attendant de découvrir la rénovation des nouveaux gérants (l’aménagement sera peut-être réussi), il reste encore quelques jours pour admirer de plus près les dédicaces des hôtes célèbres du Picca, l’ambiance so british, la salle du premier avec ses fresques, ses banquettes rouges matelassées, ses miroirs au plafond, son vieux comptoir, sa vieille moquette rouge usée, ses affiches d’antan et enfin ses petits écriteaux où il est écrit en grosses lettres : « Exigez votre ticket pour tout paiement, signé la direction ». C’était décidément un autre temps…

 

 Le petit Fred va hiberner

 Depuis quelques mois, Frédéric Bideau a repris en mains la buvette du Thabor pour en faire un lieu chic et tendance. Il a transformé l’endroit en un établissement où le sourire est revenu sur le visage des serveurs, les glaces sont désormais succulentes et les chaises enfin douces aux fessiers. Il faut dire que l’homme n’est pas novice dans le métier. Il a tenu un restaurant avec son frère et un bar fréquenté par la jeunesse estudiantine. Depuis quelques jours, le gérant a fermé la Terrasse du Thabor pour faire des travaux et ouvrir un restaurant dans l’annexe. Les travaux ont déjà commencé… Mais chut…il ne veut rien dévoiler, du moins pas tout de suite. Seule certitude, tout sera prêt au printemps prochain pour des soirées de gourmets à l’ombre des marronniers.

 

Film Footnote

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Les Shkolnik sont chercheurs de père en fils. Alors qu’Eliezer Shkolnik, professeur puriste et misanthrope a toujours joué de malchance, son fils Uriel est reconnu par ses pairs. Jusqu’au jour où le père reçoit un appel : l’académie a décidé de lui remettre le prix le plus prestigieux de sa discipline. Son désir de reconnaissance éclate au grand jour.

Footnote raconte le combat entre un père et un fils, tous deux d’honorables érudits talmudistes. Les différentes formes d’interaction humaine, forte ou faible, dans le cercle familial est montrée ici avec une belle acidité.

Si le concept qui oriente ce film est original, notamment avec une ouverture vers la vie spirituelle et une trame de fond  contemplative, l’ensemble pèche par une construction artistique, voire idéologique, qui en déroutera plus d’un. Qui plus est, l’ironie mordante tombe souvent à côté, la bande-son présente que peu d’intérêt, les effets stylistiques sont, au mieux, étranges, au pire, maladroits.

La partie sociologique n’est pas dénuée d’intérêt, mais elle ne suffit pas à sauver un film à la  construction trop fabriquée et à l’affichage peu sincère.

Bien que salué à Cannes et en compétition pour les Oscars, Footnote nous semble très surestimée, quand bien même la scène des chaises musicales serait une réussite.

Footnote (“Hearat Shulayim”), comédie grinçante réalisée par Joseph Cedar,
avec Lior Ashkenazi, Shlomo Bar Aba, Alisa Rosen, Alma Zak, Yuval Scharf,
Nevo Kimchi, Micah Lewensohn et Daniel Markovich, 1h45

Film Footnote

Caen, Les églises de la reconstruction au patrimoine historique

 L’église Saint-Julien fait l’objet d’un classement aux monuments historiques depuis le mois de juin 2007. Elle est un édifice moderne, construit avec plus de 1250 m3 de béton armé, 9 tonnes d’acier et 4500 vitraux. Édifiée en 1953, l’église remplace une plus ancienne, détruite lors des bombardements du 7 juillet 1944 et une beaucoup plus récente, appelée par les Caennais, le « Tonneau ».

 

Guillaume-Stanislas Trébutien, Caen, son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, guide du touriste, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870Célèbre en son temps, Grand prix de Rome, Henry Bernard en fut son architecte. Connu pour la reconstruction de l’université de la ville de Caen, il fit de son vaisseau un monument unique en son genre. La surprise fut en effet de taille pour les Caennais. Dessinée en mandorle (amande), la bâtisse n’a pas de clocher et le béton est partout.

Enchâssée au milieu des maisons, Saint-Julien est à découvrir de l’intérieur. En y pénétrant, le visiteur est saisi par le jeu des lumières. Ce ne sont pas moins de 4500 vitraux qui illuminent l’édifice. On doit ce miracle à Jean Edelmann, maître verrier parisien, qui joua avec 50 teintes différentes.

Si les couleurs créent une symphonie lumineuse, rien de tel pour l’agencement. Le mobilier est sobre, délibérément sobre. Le maître autel est en béton et en marbre, les bancs en bois et béton et l’autel du saint-sacrement surmontée d’une simple flèche de verre de 3 mètres de haut. En revanche, pas une seule œuvre d’art – eu égard au sacro-saint principe qu’une église n’est pas un musée… Pour tout dire, les stations du chemin de croix sont même évoquées par de simples croix…

L’église sera consacrée en 1959 et finalement acceptée par les fidèles et les étudiants après sa réception définitive en 1953. Elle est surtout jugée pratique. Outre son maître-autel visible de tous, les salles de catéchisme, le presbytère et la sacristie sont accessibles par tous. Bien avant Vatican II, Henry Bernard avait devancé les tenants de la Réforme…

Eglise Saint-Julien, visite possible uniquement le dimanche après la messe. Sur réservation au 02 31 85 44 53.

Photo : Christian Guibout

La Folle Journée de Nantes 2012

La Folle Journée 2012 a choisi de consacrer sa 18e édition à la musique russe. Violence et sublime au menu – halo de spiritualité. On se réjouira de la part belle faite au théosophe Scriabine dont les Poème de l’extase et Prométhée délivrent, dans la veine d’une synesthésie goethéenne, un voyage sonore, coloré et spirituel exceptionnel. Espérons que les deux grands mystiques contemporains seront bien mis en valeur : le russe de confession juivre Alfred Schnittke, père d’un envoutant Historia von Johann Fausten (Unidivers vous conseille les interprétations du Kronos quartet) et le  père de Fratres, l’estonien orthodoxe Arvo Pärt. (Pour information, Fratres est à la source de la bande-annonce d’Unidivers). Quant à Rachmaninov, romantique au sentiment retenu, au phrasé typiquement XIXe et à la conception spirituelle de la beauté (liturgique) trop formelle, espérons qu’il n’occupera pas une place débordante comme à l’accoutumée.

 

Considérant l’apport décisif des compositeurs du fameux « Groupe des Cinq » (Balakirev, Cui, Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski), auxquels on doit l’émergence d’une véritable musique nationale russe, et de Tchaïkovski, considéré de son vivant comme le grand musicien national, elle mettra en lumière l’oeuvre de leurs successeurs immédiats – Liadov, Arensky ou Glazounov, protégés du célèbre mécène Mitrofan Belaiev et figures dominantes de la scène musicale russe au début du XXe siècle -, auxquels se rattache aussi Rachmaninov, dernier compositeur majeur dans la grande tradition romantique russe.

Alexandre Scriabine

Elle fera la part belle ensuite à l’œuvre de Scriabine, qui apparaît, au début du XXe siècle, comme un pionnier du langage musical contemporain et dont les recherches seront poursuivies par les avant-gardistes Roslavetz, Lourié ou Mossolov : ardents partisans d’une remise en question du système sonore, ces compositeurs sont à l’initiative du grand courant futuriste et constructiviste, et livrent tout au long du premier quart du siècle des œuvres d’une grande originalité.

Stravinsky ensuite, génie éclectique dont l’œuvre reflète, plus que tout autre, les recherches et les paradoxes de son époque, sera lui aussi au cœur de cette Folle Journée russe, de même que Prokofiev, Chostakovitch et Weinberg – grand compositeur russe d’origine juive polonaise -, qui sont les trois grandes figures dominantes de la musique russe du XXe siècle. Des compositeurs tels que Glière, Katchaturian (arménien) ou Kabalewski et, plus près de nous, S. Goubaïdoulina, R. Chtchedrine, A. Schnittke ou A. Pärt (estonien) complèteront ce vaste panorama qui permettra à l’auditeur de retracer toute l’évolution de la musique russe de Glinka jusqu’à nos jours.

Deux nouvelles salles de concert

Une nouvelle scène, celle du Lieu Unique avec deux salles de concert va permettre d’enrichir l’offre de la Folle Journée de 15 000 places supplémentaires. Une collaboration établie entre la Folle Journée et la Scène nationale de Nantes a conduit à une programmation de 50 concerts dès le mercredi soir.

L’auditorium 800 rénové

L’auditorium de 800 places de la Cité, Le Centre des Congrès de Nantes, a connu une première phase de travaux de restauration cet été, pour l’amélioration de la qualité acoustique. En effet, la conception de la salle a été largement modifiée avec la suppression de l’allée centrale et l’aménagement de fauteuils numérotés.

Un développement international

La Folle Journée dans le monde :
27-29 janvier 2012 La Folle Journée de Nantes en Pays de la Loire
1-5 février 2012 La Folle Journée de Nantes
2-4 mars 2012 La Folle Journée de Bilbao
27 avril – 6 mai 2012 La Folle Journée du Japon
27 au 29 avril 2012 Niigata
29 et 30 avril 2012 Biwako
3 au 5 mai 2012 Tokyo
du
4 au 6 mai 2012 Kanazawa
5 et 6 mai 2012 Tosu
28-30 septembre 2012 La Folle Journée de Varsovie

 Ouverture de la Billetterie : le 7 janvier 2012
 aux guichets de la Cité des Congrès de Nantes,
le 8 janvier à 10h sur Internet, le 9 janvier par téléphone.

Fête foraine 120 ans que cela dure

 La fête foraine va s’installer sur l’esplanade Charles de Gaulle du 10 décembre jusqu’au 8 janvier. Une soixantaine de manèges est attendue pour le plus grand plaisir des Rennais. En revanche, les prix seront-ils toujours aussi élevés ?

 

Il y a quelques années, la municipalité voulait envoyer nos forains au parc Expos. Devant le tollé général, elle est revenue sur ses velléités. Tant mieux pour les Rennais qui attendent avec impatience les autotamponneuses, la pêche aux canards et le palais des glaces, mais tant pis pour les « cultureux » du nouvel espace culturel qui crient « haro » sur l’odeur des gaufres.

Plus de 300 000 personnes sont attendues jusqu’au 8 janvier prochain sur un espace de près de 10000 m2. On peut le penser : elles seront sans concession à l’égard les 500 personnes qui auront monté à la hâte tous les manèges. Mais très certainement, elles devraient apprécier les trois grandes et nouvelles attractions, dont la nacelle du pylône à plus de cinquante mètres de haut.

En revanche si les hauteurs ne plaisent guère aux Rennais, les clients auront bien du choix sur la terre ferme. Ils pourront jouer les gros bras devant les punching-balls lumineux, exercer leur adresse à la carabine et tenter leurs chances aux gros lots. Pour notre part, Unidivers a un penchant pour les « chichis » bien huileux. Seul petit regret : les prix parfois dissuasifs pour les couples avec enfants. Heureusement, des journées demi-tarif sont prévues. À vous de vous renseigner auprès des forains qui reviennent à Rennes depuis maintenant 120 ans. C’est dire leur attachement à notre bonne ville.

Pratique : Les manèges sont ouverts jusqu’au 8 janvier.
La fête foraine ferme à minuit en semaine et à une heure
 pour Noël, le jour de l’an et les week-ends.

Rennes Centre Alma > Les automates saluent l’arrivée du Père Noël

Rien à voir avec le spectacle proposé chaque année par les Galeries Lafayette à Paris. Mais cette année, à Rennes, le centre commercial Alma city a fait un effort considérable. Ses animations de Noël sont dignes d’être saluées dans nos colonnes, en fait dans une rubrique consacrée à Noël.

 

On ne sait pas toujours par où entrer dans ce centre commercial qui fut jadis connu pour son slogan aujourd’hui un brin suranné : « Mammouth écrase les prix… » Mais une fois à l’intérieur, un cheminement de guirlandes lumineuses conduit tout droit vers un sapin géant. L’immense arbre est revêtu d’un manteau neigeux avec à ses pieds d’étranges automates un brin « rigolos ».

Le sapin de Noël cache des petits lutins énormément sympathiques.

Les « lutins » d’Alma ont les joues rondes, les barbes touffues et la dégaine du mime Marceau. Autour d’eux, les bambins bien sages, les yeux écarquillés, regardent cette étrange danse de Noël. En silence, le petit doigt pointé vers le spectacle, ils ont peu de regards pour le marché de fête et les enseignes de l’allée centrale situés un peu plus loin.

Dans ces petits villages encerclés par des petites barrières blanches (il y en a deux), le père Noël fait son apparition devant le magasin Carrefour. Assis sur un grand siège, il a sorti son grand manteau rouge bordé de blanc et sa barbe blanche. De quoi faire peur aux petits Rennais… Les 6,4 millions de clients par an peuvent retrouver cet univers féérique avec les illuminations, le marché de Noël ouvert tous les jours, les célèbres marrons chauds — tout pour trouver le sapin qu’il vous faut… et, bien sûr, des milliers d’idées cadeaux !

Petit spectacle mais grand effet auprès des enfants.

Le centre commercial sera ouvert le dimanche 18 décembre de 10h à 19h, du 19 au 23 décembre de 9h30 à 21h, le 24 décembre de 9h à 19h. Rendez-vous avec le père noël les 14 décembre et du 17 au 24 décembre avec distribution de bonbons, de chocolats, photos et autres animations

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Un centre commercial en pleine mutation

Le centre commercial Alma ouvre ses portes en avril 1971. Il est alors le 3e centre commercial à voir le jour en France et le premier en Bretagne. « Il s’adresse alors à la population grandissante de l’agglomération rennaise, qui découvre les délices de la société de consommation à l’apogée des Trente Glorieuses. Le Centre Alma s’inscrit d’emblée comme la référence commerciale régionale en Bretagne, statut qui reste encore le sien aujourd’hui. », indique le site Internet du centre commercial. Entre 2009 et 2010, le Centre Alma réalise des travaux d’embellissement afin d’accueillir encore mieux l’ensemble de ses clients. Mais la métamorphose du Centre Alma est loin d’être finie. Propriétaire du site (également du Forum des Halles… ), le groupe Unibail-Rodamco veut y investir une somme de 100 000 millions d’euros. « Nous voulons offrir un tout nouveau complexe de shopping et de détente, » assure le service de communication du groupe. « On va entièrement restructurer l’endroit. »

Par cet investissement colossal, le groupe va étendre sa surface commerciale de 36000 m2 à 46650 m2. Il ouvrira également 37 nouvelles boutiques dont six moyennes surfaces et « relookera » Printemps mais aussi Carrefour. Le tout sera accompagné d’un nouveau design, avec nouveau cheminement et espace végétal. La première étape cette rénovation, 2 nouveaux restaurants sont en cours de construction sur le parking devant la station-service…

Le groupe investira une centaine de millions d’euros. Des espaces de détentes sont programmés par les architectes et les concepteurs du projet.

 

Rennes Centre Alma > Les automates saluent l’arrivée du Père Noël

NDE / EMI > Etat des lieux des Expériences de Mort Imminente (version longue)

Le phénomène des NDE (Near Death Experience), en français EMI (Expériences de Mort Imminente), fut découvert en France grâce à l’ouvrage de Raymond Moody « la vie après la vie » paru en 1977[1]. Cet ouvrage décrivait pour la première fois des témoignages de personnes ayant subi un état de mort clinique. Les témoins racontaient une expérience consciente mémorisée durant cette phase. L’apparition relativement récente de ce phénomène associé au grand nombre de témoignages collectés fut sans doute liée aux progrès des techniques de réanimation. Ces dernières permettent depuis une cinquantaine d’années de sauver de nombreuses personnes en état de mort clinique. L’analyse des témoignages mit en évidence une grande similitude dans leur contenu, quelque soit la culture et l’origine des témoins.

« Si l’invraisemblable arrive, c’est donc que l’invraisemblable est vraisemblable » (Aristote)

Pour des raisons évidentes, c’est le monde médical qui fut dès le début en première ligne pour rapporter ces informations. Par conséquent, depuis plus de 40 ans, ce sont des médecins et spécialistes de la santé qui étudient ce phénomène. En 2007, le Dr Jean-Pierre Jourdan publie un ouvrage[2] résumant 20 ans de recherches dans le domaine. Il propose une interprétation rationnelle et originale en terme d’espace-temps du contenu de ces expériences qui pourrait bien, de l’avis de certains, bouleverser l’idée que l’on se fait de l’univers. Cette avancée majeure sera traitée dans un article suivant. Ce présent article propose au préalable d’opérer une synthèse des données déjà collectées. Leur analyse renseigne sur le problème fondamental de la localisation de la conscience.

A. UNE MINE D’INFORMATIONS COHÉRENTES

Au préalable, il est nécessaire d’examiner le concept de « conscience » qui n’est pas ontologiquement clairement défini par la science. En effet, plusieurs termes existent qui tournent autour de ce dernier en incluant parfois des aspects irrationnels ou non-rationnels (comme les croyances religieuses).

Conscience — Esprit — Âme

Conscience

Même s’il n’y a pas consensus sur la définition du terme « conscience », chacun en fait en permanence l’expérience concrète ! Par défaut, on dira que la conscience est la faculté mentale d’appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs ou intérieurs et plus généralement sa propre existence.

Esprit

L’esprit est un concept proche de la conscience, cependant même si sa signification reste assez floue, cette dernière garde un sens métaphysique car elle laisse entendre une dualité entre la matière et la conscience : c’est l’approche dualiste. Cette dualité n’est pas encore admise en tant qu’hypothèse par la biologie car elle considère la conscience comme une propriété émergente de la matière (l’homme neuronal). Cette science n’admet donc à priori qu’une seule hypothèse appelée le monisme.

Âme

La notion d’âme quant à elle possède une connotation religieuse, ce qui interdit son emploi pour parler scientifiquement de notre sujet. Cependant, si on « laïcisait » ce terme, il comblerait le vide conceptuel laissé par la science quant à l’hypothèse dualiste, en considérant qu’il n’y a aucune raison pour que cette dernière ne puisse être prise en compte et le cas échéant démontrée.

Définition proposée

Puisqu’il n’y a pas consensus sur ces notions, nous allons conserver le terme « conscience » et choisir une définition proposée par J.P. Jourdan[2] qui présente l’avantage d’être ouverte et non restrictive : la conscience est ce qui permet de vivre, d’expérimenter et de mémoriser n’importe quel vécu.

Le contenu des témoignages NDE/EMI

Depuis les années 70, le corps médical a collecté des milliers de témoignages avérés qui racontent une expérience dont le scénario est toujours similaire. Ce dernier est constituée de 2 phases distinctes :

– Phase EHC : Expérience Hors du Corps localisée dans notre environnement familier

– Phase dite « transcendante » localisée « ailleurs »

Les 2 phases peuvent être reliées par ce que les témoins décrivent comme une chute dans un tunnel. Chaque témoignage peut cependant être partiel et ne comprendre qu’une ou plusieurs parties de l’ensemble.

 Les conditions d’apparition d’une expérience de NDE sont de plusieurs natures :

— état de mort clinique (premiers témoignages)

— coma

— anesthésie

— autres (overdose, par exemple)

Le terme NDE est donc impropre, mais c’est celui-ci qui a été utilisé historiquement pour nommer ces phénomènes. L’expérience de NDE n’est bien entendu pas systématiquement relatée lors du passage dans l’un des états précédents, l’ordre de grandeur de la proportion de NDE mémorisée est de 15 à 20%.

La phase EHC

Dans cette phase, le témoin se retrouve soudain au voisinage de son corps physique, en général situé à une position qui semble être à la verticale de ce dernier comme « collé au plafond ». La particularité de ce qui est perçu vient du fait que la vision est « sphérique », le témoin voit « partout en même temps ». Il perçoit également les dialogues de la scène mais d’une manière qu’il qualifie lui même de « télépathique » et non par captation des ondes sonores. Le témoin peut se « déplacer » en « traversant » les obstacles (murs, portes). L’impression globale en terme de perception est de vivre une réalité bien plus réelle que celle que nous connaissons. L’un des témoins illustre cette différence avec le monde familier par une analogie entre une image VHS (320×200, 256 couleurs) et une image 3D visualisée sur un écran géant en mode Full HD (1920×1080 sur 32 bits) ! Le témoin n’est que spectateur des événements, il ne peut (sauf exception) communiquer avec les êtres humains du voisinage même s’il capte parfaitement ce qui se dit, en informatique on appellerait cela mode « lecture seule » (Read Only). Un point clé de ces témoignages est que le témoin effectue une acquisition d’informations objectives qui peuvent être ultérieurement vérifiées.

La phase transcendante

Le passage entre les 2 phases (quand il est mémorisé) est décrit comme une chute dans un tunnel sombre à la sortie irradie une lumière non éblouissante mais de très forte intensité. Arrivés à cette lumière, les témoins décrivent un contact avec une ou plusieurs présences dont certaines sont reconnues comme étant des personnes décédées. La lumière proprement dite semble être une entité particulière qui propose un choix au témoin : soit il retourne dans son corps pour « terminer sa mission sur terre », soit il poursuit sa route mais sans retour possible. On note donc l’existence d’un point limite ou de non-retour. Dans cette phase, le témoin a la possibilité de communiquer interactivement avec les entités rencontrées, il y a échange d’informations. Un dialogue peut donc s’instaurer entre le témoin et les personnes décédées qui sont en général des ascendants familiaux du témoin ou des personnes qui lui furent proches.

 L’apparence de ces personnes (si ce terme reste adapté) est assez différente selon les cas. Elle peut être de type humaine avec un buste assez net et le reste du corps caché par une sorte de brouillard. Autrement, cette apparence peut être lumineuse sans forme distincte bien que le témoin « sait » parfaitement de qui il s’agit. Un fait fondamental est que le témoin a la possibilité de revoir l’ensemble de son existence avec la possibilité de « zoomer » sur telle ou telle période de cette dernière. Cette rétrospective contribue grandement à aider le témoin à effectuer le choix qui lui est proposé. Bien entendu, 100% des témoins ont fait le choix du retour !

Acquisition d’informations

L’un des points clés de la phase 1 (et dans une moindre mesure de la phase 2) est la vérification a posteriori des informations fournies par le témoin. Ce dernier n’était pas en mesure de les obtenir par voie sensorielle durant l’expérience car :

— le corps du témoin est immobile

— ce dernier est en phase d’arrêt total des fonctions cérébrales

Conséquences sur la vie des témoins

Pour être complet, il faut évoquer les conséquences de ces expériences sur la mentalité des témoins. En effet, ces derniers changent en général leur système de valeurs au profit d’un humanisme qui devient prépondérant. L’un des nombreux cas étudiés est particulièrement significatif, il s’agit de celui de Pam Reynolds en 1991.

Le cas de Pamela Reynolds

Ce cas a été étudié par le cardiologue Michael Sabom à l’origine sceptique sur ces phénomènes et qui a changé d’avis après analyse de nombreux témoignages. Pam Reynolds a subi une ablation d’un anévrisme à l’hôpital de Phoenix en 1991. Sur une intervention d’une durée de six heures, le traitement de l’anévrisme lui-même a duré une demi-heure. Durant cette période, pas une goutte de sang ne doit circuler dans le cerveau. La solution : placer ce dernier en hypothermie à 15.8°C puis le vider de son sang ! Durant l’intervention, tout fut enregistré :

— électro-encéphalogramme

— activité du tronc cérébral

— dialogues des intervenants

Après son réveil, Pam Reynolds décrit avec précision ce qui s’est passé durant l’intervention : dialogues, description des outils utilisés, etc. L’horodatage du contenu de son témoignage fut comparé aux enregistrements réalisés lors de l’intervention. Cette comparaison a démontré que ce témoignage était parfaitement synchronisé avec la phase où l’activité cérébrale était totalement stoppée : EEG nulle, pression sanguine dans le cerveau nulle.

En synthèse

Les recoupements

Les témoignages de NDE comportent 2 phases dont l’une est parfaitement vérifiable par recoupements, elle se déroule en effet au voisinage du corps inanimé du témoin. La phase 2 est bien entendu non vérifiable sauf dans certains cas particuliers où des informations inconnues du témoin furent transmises puis vérifiées a posteriori. À noter que si la véracité de la phase 1 peut être prouvée, pourquoi la phase 2 serait elle alors pure création de l’esprit ?

Les invariants

Les points suivants sont récurrents dans l’ensemble des témoignages :

— mémorisation de l’expérience au réveil du témoin

— souvenir de l’expérience beaucoup plus fort et rémanent que ceux de la vie courante

— acquisition d’information

— vision à 360° ou sphérique, et plus généralement perception beaucoup plus riche et globale que par les 5 sens

— le temps ne semble pas s’écouler

— déplacement sans impression de mouvement

— passage à travers les objets solides (portes, murs…)

— perception des sentiments et des pensées des personnes présentes

— passage par un tunnel

— rencontre avec une entité lumineuse « consciente » et transcendante

— rencontre avec des personnes décédées avec certains cas d’acquisition d’informations inconnues du témoin

— compréhension et connaissance instantanée de « tout »

— notion de point de non-retour et choix de revenir ou de poursuivre

— revue de vie avec possibilité de « zoomer » sur des moments particuliers

B. ANALYSE DES DONNÉES

Avant d’aborder les principales hypothèses permettant d’interpréter ces témoignages, il est important d’évoquer le phénomène psychologique de dissonance cognitive.

La dissonance cognitive

C’est un concept de psychologie élaboré par Leon Festinger en 1956. Chacun (y compris les scientifiques !) est guidé par un ensemble de croyances liées à sa culture et à son éducation. Dès lors qu’un élément nouveau incompatible avec ces croyances émerge au plan cognitif, l’individu éprouve un état de tension désagréable : c’est la dissonance cognitive. Pour supprimer cet état, l’individu a alors 2 choix :

— soit lutter contre l’élément nouveau en le rejetant ou en l’ignorant

— soit modifier son système de croyances en intégrant cet élément

Le phénomène des EMI est justement un élément nouveau dans notre culture, aussi bien pour la frange des gens qui croient à une religion quelconque que pour celle des athées qui ne croient en rien (ou presque). Et comme l’a justement noté Henri Poincaré : « Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir. »

Le cycle de l’information

Nous baignons dans un environnement constitué d’un foisonnement d’ondes électromagnétiques variées (lumière, radio), de matière (molécules diverses), de gaz (air) et de liquides : la perception de ces éléments peut être considérée comme une acquisition d’information externe. Si toutes ces informations étaient reçues « brutes de fonderie », nous percevrions tout un fatras inexploitable avec plein de choses qui se déplacent dans tous les sens. C’est pourquoi le monde extérieur est d’abord détecté par des capteurs : les 5 sens de l’être humain puis interprété et engrangé par le cerveau. La détection par les sens est limitée aux informations jugées utiles pour la survie des bipèdes que nous sommes. Certaines d’entre elles sont donc non détectées (ex : ondes radio, infrarouges, etc.). La séquence de traitement de ces informations est la suivante :

— capture des informations extérieures par les 5 sens

— transfert de ces informations au cerveau à l’aide d’un réseau nerveux de transmission de données

— traitement automatique et non conscient de ces informations par le cerveau. Ce dernier les formate en un ensemble cohérent dans le cadre de notre perception de l’espace-temps 3D + T

— stockage de ces informations dans différents types de mémoire

— transfert des qualia à la conscience

Qualia

Les qualia sont les informations extérieures mises en forme par le cerveau :

— couleurs

— formes

— odeurs

— sons

— sensations tactiles (chaud, froid…)

Ces qualia arrivent donc en permanence à la conscience, cette dernière peut également à loisir aller rechercher des informations stockées pour son propre usage. En effet, quelques rares personnes sont capables d’analyser par elles-mêmes les informations stockées dans leur mémoire, l’activité correspondante s’appelle la « réflexion » !

L’hypothèse moniste ou matérialiste

L’hypothèse moniste part du principe que la conscience est une propriété émergente du réseau neuronique du cerveau. Ce modèle est aujourd’hui le seul à être envisagé par les biologistes et les neurologues. La conscience serait donc d’après eux localisée dans le cerveau et disparaitrait avec la mort de ce dernier.

Les EMI, un coup dur porté au modèle matérialiste

L’acquisition d’informations — cerveau stoppé — dont de multiples preuves continuent à être collectées à travers les expériences de NDE/EMI est incompatible avec le modèle moniste. En effet, un sujet dont la chaine de traitement de l’information incluant le cerveau est à l’arrêt continue cependant à collecter et à stocker des informations. Le modèle moniste ne s’applique plus, il doit donc être modifié pour prendre en compte ces données.

L’hypothèse dualiste

L’hypothèse dualiste est fondée sur le fait que la conscience est extériorisée (ou extériorisable) par rapport au corps humain et en particulier par rapport au cerveau. Elle est la seule à pouvoir expliquer les expériences de NDE selon un mécanisme assez simple. Lors des expériences NDE, la conscience est libérée des limitations du corps et détecte le monde extérieur selon une perception globale (partout en même temps). Puisque ces informations sont mémorisées, il existe donc un second système de stockage lié à la conscience qui est extérieur à l’organisme physique. Le problème de la localisation exacte de la conscience est relativement secondaire à partir du moment où cette dernière devient indépendante du corps physique.

Le processus global d’acquisition/mémorisation devient :

-> début de la NDE : fonctions vitales stoppées [1]

-> acquisition d’informations par la conscience externalisée [2]

-> stockage externe (St2) de ces informations [3]

-> fn de la NDE : réveil du sujet [4]

-> transfert d’informations (St2 -> St1) de la conscience vers le cerveau [5]

-> interprétation de ces informations par le cerveau [6]

-> stockage (St1) des informations dans le cerveau [6]

-> témoignage !

Point de jonction et mode de transmission

On remarque dans ce schéma une nouvelle liaison de données entre l’ensemble conscience/stockage-externe et le cerveau matériel. Un nouvel axe de recherche apparait : il concerne le point de jonction de cet ensemble au système nerveux central avec le mode de transmission des informations associées.

Immortalité de l’âme ?

À ce point de l’analyse, une question se pose immédiatement. En effet, si l’on admet que la conscience poursuit son activité lorsque le corps est à l’arrêt, rien ne nous empêche de supposer qu’il en est de même lorsque ce dernier est en arrêt définitif, autrement dit après la mort physique. Cela expliquerait les récits issus de la phase 2 où les témoins évoquent une rencontre avec des personnes décédées. Ces dernières seraient donc en quelque sorte en expérience « DDE » ou Definite Death Experience !

Espace de modélisation

Des informations objectives étant collectées en dehors du système sensoriel classique, une autre question concerne l’espace de modélisation au sens Jorion dans lequel situer ces expériences.

Rappelons les 3 espaces de modélisation :

(1) Être donné : le monde réel dans son intégralité

(2) Monde sensible : le monde perçu à travers les 5 sens

(3) Réalité objective : le monde des modèles scientifiques

Les expériences de NDE peuvent sans aucun doute être situées dans le cadre du « Monde sensible »(2). En effet, même si elles n’ont pas été collectées directement à travers les 5 sens, le transfert d’informations de la mémoire externe le cerveau les a transformées en sensations interprétées par ce dernier.

C. CONCLUSION

Le phénomène des NDE fait partie des sujets dérangeants. En effet, les données expérimentales issues des témoignages collectés ne sont pas compatibles avec la vision matérialiste dominante. Elles font entrer ceux qui ont des certitudes sur ce sujet en dissonance cognitive, la majorité de ces derniers font le choix de les ignorer par une attitude de déni. Cependant, la vérité a la peau dure, les témoignages et les preuves continuent de s’accumuler. L’autre choix pour résoudre cette dissonance consiste à changer de paradigme et à considérer que l’on a ici des preuves irréfutables de la capacité d’extériorisation de la conscience de notre organisme matériel. Il ne s’agit que d’une question de temps pour que ce nouveau modèle soit admis majoritairement. Un parallèle peut être fait avec le passage du modèle géocentrique au modèle héliocentrique qui a mis environ 200 ans à s’imposer, après tout la recherche scientifique sur les NDE est récente, elle n’a qu’une quarantaine d’années ! En attendant, ceux qui ont d’ores et déjà opté pour un changement de paradigme avancent et poursuivent les recherches avec succès comme le montrera un prochain article.

Jean-Luc Piova

Notes

[1] La vie après la vie, Raymond Moody

[2] Deadline, dernière limite, Jean Pierre Jourdan

[3] « L’Expérience de Mort Imminente », Actes du colloques de Martigues en 2006

[4] « Near-death experience in survivors of cardiac arrest: a prospective study in the Netherlands» Dr Pirn van Lommel in The lancet

[5] IANDS France

NDE / EMI > Synthèse des Expériences de Mort Imminente

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Le phénomène des NDE (Near Death Experience), en français EMI (Expériences de Mort Imminente), fut découvert en France grâce à l’ouvrage de Raymond Moody « la vie après la vie » paru en 1977[1]. Cet ouvrage décrivait pour la première fois des témoignages de personnes ayant subi un état de mort clinique. Les témoins racontaient une expérience consciente mémorisée durant cette phase. L’apparition relativement récente de ce phénomène associé au grand nombre de témoignages collectés fut sans doute liée aux progrès des techniques de réanimation. Ces dernières permettent depuis une cinquantaine d’années de sauver de nombreuses personnes en état de mort clinique. L’analyse des témoignages mit en évidence une grande similitude dans leur contenu, quelque soit la culture et l’origine des témoins.

« Si l’invraisemblable arrive, c’est donc que l’invraisemblable est vraisemblable » (Aristote)

LES DONNÉES COLLECTÉES

À travers les témoignages collectés depuis environ 40 ans, un scénario récurrent (totalement ou partiellement mémorisable) constitué de 2 phases distinctes a été observé :
1) Phase EHC = Expérience Hors du Corps, au voisinage de ce dernier
2) Phase dite transcendante, car située dans un espace non déterminé

Phase EHC

Dans cette phase, le témoin se retrouve soudain au voisinage de son corps physique, en général situé à une position qui semble être à la verticale de ce dernier comme « collé au plafond ». La particularité de ce qui est perçu vient du fait que la vision est « sphérique », le témoin voit « partout en même temps ». Il perçoit également les dialogues de la scène, mais d’une manière qu’il qualifie lui même de « télépathique » et donc pas par captation des ondes sonores. Le témoin peut se « déplacer » en « traversant » les obstacles (murs, portes…). L’impression globale en terme de perception est de vivre une réalité bien plus réelle que celle que nous connaissons. Le témoin n’est que spectateur des événements, il ne peut (sauf exception) communiquer avec les êtres humains du voisinage même s’il capte parfaitement ce qui se dit, en informatique on appellerait cela mode « lecture seule » (Read Only). Un point clé de ces témoignages est que le témoin effectue une acquisition d’informations objectives hors de portée de ses sens, ces informations peuvent être ultérieurement confirmées.

Externalisation de la conscience

Pour expliquer cette acquisition d’informations, l’hypothèse la plus crédible est basée sur le fait que la conscience est extériorisée (ou extériorisable) par rapport au corps humain et en particulier par rapport au cerveau.

Un système de stockage externe

Puisque ces informations sont mémorisées, il existe donc un second système de stockage (le 1er étant le cerveau) relié à la conscience qui est extérieur à l’organisme physique.

Phase transcendante

Le passage entre les 2 phases s’il est mémorisé est décrit comme une chute dans un tunnel sombre. À la sortie de ce dernier est présente une lumière non éblouissante de très forte intensité. Arrivés à cette lumière, les témoins décrivent un contact avec une ou plusieurs présences dont certaines sont reconnues comme étant des personnes décédées. Une revue de la vie passée du témoin (RDV) est rapportée avec la connaissance de toutes les conséquences de ses actes. La lumière proprement dite semble être une entité consciente inconnue qui propose un choix au témoin : soit il retourne dans son corps pour « terminer sa mission sur terre », soit il poursuit sa route, mais sans retour possible. On note donc l’existence d’un point limite ou de non-retour.

LES NOUVEAUX CONCEPTS

Les travaux de Jean Pierre Jourdan [4] et Rudy Rucker [5] proposant une interprétation dimensionnelle de l’univers perçu lors des NDE. Le tunnel et la phase transcendante n’ont jamais fait l’objet d’une interprétation, cet article en propose une.

L’hypothèse de JP Jourdan

Énoncée sous une forme conceptuelle, voici l’hypothèse de Jean Pierre Jourdan [2][4]: “Lors d’une EMI, tout se passe comme si la conscience du témoin percevait notre monde habituel depuis une dimension d’espace supplémentaire ». En effet, la perception de 4 dimensions d’espace au lieu de 3 explique les sensations décrites, la vision sphérique « partout en même temps », le passage à travers les obstacles (murs,…) qui est en fait une illusion [2].

Hypothèse du tunnel trans-univers

Le tunnel qui est un invariant des récits de NDE pourrait être un pont d’Einstein-Rosen [3] qui permettrait se sortir de notre univers. Un pont d’Einstein-Rosen également appelé « trou de ver » est un concept issu des calculs mathématiques de la relativité générale. Il s’agit d’un concentré de déformation de l’espace-temps qui percerait la surface (dite S3) de notre univers pour atteindre :
1. Un autre point de celui-ci, s’il est courbé ou plié : trou de ver intra-univers
2. Un autre univers voisin : trou de ver extra-univers
Le modèle présenté ici est du second type, ce pont permettrait de relier notre univers (univers A) à un autre univers (univers B ).

UN MODÈLE THÉORIQUE GLOBAL

À l’issue de ces préambules, un premier modèle explicatif complet des expériences NDE peut être proposé :

Phase 1 : EHC

Lors d’une NDE, le témoin effectue une première phase EHC (Expérience Hors du Corps). Sa conscience s’externalise, mais reste localisée au voisinage de son corps physique, donc dans notre univers (Univers A). Mais cette dernière perçoit 4 dimensions d’espace. Au passage, cette perception démontre que notre univers perçu en 3 dimensions d’espace est immergé dans un univers plus vaste à 4 dimensions d’espace [2].

Phase 2 : Tunnel

Si le témoin relate un passage dans le tunnel, cela signifie que sa conscience pénètre dans un autre univers (B ) à travers un pont d’Einstein-Rosen. Dans cet univers, se situerait le système de stockage externe à la conscience. En particulier, chaque vie serait engravée dans cette gigantesque base de données.

Phase 3 : Dans un autre univers

Arrivé dans cet univers B, le témoin rapporte plusieurs choses :

– RDV : revue de vie avec visualisation des conséquences de ses actes

– impression de connaissance totale, absolue : accès à toutes les données collectées par l’humanité

– rencontre et dialogue avec des personnes décédées

– rencontre et dialogue avec un « être de lumière »

– choix de poursuivre ou de retourner en arrière

Phases 4 et 5 : retour !

Nouveau passage dans le tunnel dans l’autre sens, retour dans le corps physique, puis réveil du témoin.

CONCLUSION

En synthèse, les recherches sur les expériences de NDE ont permis de déboucher sur les hypothèses suivantes :

– la conscience est externe à l’organisme ou à minima externalisable

– cette dernière perçoit 4 dimensions d’espace

– elle peut sortir de notre univers

– il existe un autre univers « des consciences » qui possède son propre système de stockage des informations captées par chaque être humain. Chaque vie humaine serait enregistrée dans ce dernier.

Comme on le voit, depuis la publication des travaux de Moody en 1977, la recherche sur les NDE a très fortement progressé.

Edgar Morin [6] a toujours défendu l’idée qu’une condition nécessaire pour avancer dans la connaissance était de décloisonner les différentes disciplines scientifiques. Le sujet des NDE en apporte la preuve, car les découvertes effectuées dans ce domaine peuvent être réutilisées dans celui de la cosmologie, mais c’est une autre histoire…

Roman Polanski Carnage, Des faux-semblants de bobos cool

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Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la « victime » demandent à s’expliquer avec les parents du « coupable ». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l’affrontement. Où s’arrêtera le carnage ?

Ce huis clos, tiré d’une pièce de Yasmina Reza est une réalisation divertissante de facture classique de Roman Polansky. Son sujet : les faux-semblants. La mise en scène est excellente. Le recours aux miroirs dans la décoration de l’appartement s’avère pertinent.

Deux couples de bourgeois new-yorkais cool tendance bobo s’affrontent. L’un est vaguement de gauche, l’autre vaguement de droite. « C’est ma femme qui veut que je me présente comme un type cool de gauche alors que je suis un con caractériel comme nous tous. »

Ils se réunissent chez l’un des couples afin de régler la question d’assurance à la suite de la bagarre entre leurs enfants. Entre banalités, failles personnelles et conjugales, affrontements croisés, la situation dégénère à grand coup de gorgées de whisky. À noter : la scène où Kate Winslet lâche un jet de vomi sur les livres d’art posés sur la table basse restera dans les annales.

Ainsi, les différences de caractère, de perception du monde des adultes et des enfants et du rapport à la socialisation sont le sel de l’intensité des relations qui dégénèrent chemin faisant. Du cynisme à revendre, une certaine tendresse, de temps en temps de l’humour, une guerre des nerfs, un empoisonnement progressif de l’atmosphère sont les ingrédients de ce vaudeville filmé et consacré à une déconstruction des faux-semblants.

Un film intelligent mais qui aurait gagné à prendre des risques (à la manière de l’exceptionnel Qui a peur de Virginia Woolf ?). D’où un résultat qui paraîtra à certains un peu convenu. En outre, Carnage doit beaucoup au jeu des acteurs, bien que certains trouveront que Foster surjoue un tantinet et Waltz exagérément cabotin.

La courte durée de l’oeuvre joue en sa faveur.

Huis clos dramatique de Roman Polanski, avec Jodie Foster,
Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly, 7 décembre 2011, 1h 20
Roman Polanski Carnage : Des faux-semblants de bobos cool

A Noël > Les Galeries Lafeyette de Rennes ont la rock n’roll attitude

Pour Noël, le grand magasin, les Galeries Lafayette rechauffe les coeurs avec du rock.

A Paris, les Galeries Lafayette retrouvent les couleurs de Noël et les vitrines s’animent pour le plus grand plaisir des enfants. Cette année, le grand magasin chamboule toutes les traditions. Plus de Père Noël en vitrine…mais des rockers. La faute à un designer new yorkais.

 

Boulevard Haussmann, nos chères têtes blondes se bousculent pour découvrir derrière les vitrines des automates. C’est même rituel parisien. Mais quelle surprise cette année, les Galeries Lafayette ont attrapé la rock n’ roll attitude…sous l’égide de l’artiste designer new-yorkais Andrew Yang. Un choix artistique visiblement assumé par la direction.

Adulé par les personnes les plus influentes du monde de la mode comme Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue américain, Andrew Yang électrise les vitrines du plus bel effet avec les Koulistars (des poupées rock). Le prodige de la mode ne remporte pas tous les suffrages. « Je suis très déçu, » commente un vieux monsieur en loden, très XVIe. Mais l’artiste en surprend plus d’un et fait finalement le bonheur de tous les enfants. « C’est la cohue comme chaque année, » confie un vendeur de gants à la sauvette. « Heureusement, les gamins peuvent montrer sur une estrade pour voir mieux, »précise-t-il.

Influencé par des mannequins, héroïnes glamour et autres figures de la mode, Andrew Yang a réalisé toutes ses poupées à la main. « Habillées en Haute Couture par l’artiste, les Kouklistars égaient les devantures des Galeries Lafayette : du shooting photo à la scène de concert, et même le trajet en van ! », expliquent les chargés de com du magasin.

Numérotées et signées, les poupées sont vendues en exclusivité aux Galeries Lafayette Haussmann au prix de 150 euros. Mais il va falloir se dépêcher car il n’y a que 110 exemplaires ! Pour les plus malchanceux, ils pourront toujours acheter la boîte à macarons de Pierre Hermé spéciale Rock’n’Mode ainsi que le macaron Tempo aux parfums de citron vert, piment d’espelette et au cœur de framboise acidulée.

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A Noël > Les Galeries Lafeyette de Rennes ont la rock n’roll attitude

Des bactéries pour faire des piles > Un chercheur rennais en a eu l’idée

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Huit jeunes chercheurs décrochaient mardi 6 décembre des prix Bretagne à l’espace des sciences de Rennes. Ils seront peut-être les chercheurs de demain…En attendant, l’un de leurs aînés a fait une trouvaille : des piles électriques nourries aux bactéries.

A la une du Figaro, ce n’est pas toujours Sarkozy. Dans son édition du jeudi 8 décembre, le journal de droite, présentait le travail de Frédéric Barrière, maître de conférences et chercheur au laboratoire de sciences chimiques de Rennes. Le scientifique a trouvé le moyen de faire fonctionner une petite pile grâce à la symbiose de petites plantes et de bactéries. « La production d’électricité est très modeste, mais cela marche très simplement avec des organismes vivants, » s’enthousiasme-t-il dans les colonnes du journal. « Je ne vais vous mentir et vous dire que vous allez faire rouler votre voiture avec ça, mais il existe tout de même des potentiels de production excitant. »

D’après la journaliste Cyrille Vanleberghe, le dispositif à l’essai dans des stations d’épurations produit un double bénéfice : la production de l’énergie électrique et la dépollution de l’eau. « On utilise des micro-organismes qui, au lieu de respirer l’oxygène de l’air, repèrent directement le métal de l’électrode et lui transfèrent des électrons qui circulent dans la pile et produisent le courant, » indique Frédéric Barrière. « Plus étonnant, c’est que les bonnes bactéries quand on les met dans des conditions adéquates, viennent d’elles-mêmes s’accrocher à l’électrode par une sorte de processus de sélection naturelle. »

Les recherches rennaises sont en partie financées par le projet européen de recherche Plant power. L’équipe rennaise concentre ses efforts sur la surface des électrodes pour optimiser les échanges avec les bactéries et augmenter la production d’électricité. Pile dans le mille !…

Hersant Media sauvé in extremis ?

Un accord aurait été trouvé entre le Groupe Hersant Media et ses 17 banques créancières, dont BNP Paribas.

Cet accord qui devrait intervenir dans quelques jours devrait conduire à la création d’une société commune avec le groupe belge Rossel. Son nom : GHM-Rossel. Son objectif : former le 3e groupe de presse régionale avec près de 1 million d’exemplaires quotidiens. Les journaux régionaux seraient intégrés au nouveau groupe (L’union, Nice et Corse Matin), Rossel apportant dans l’escarcelle La Voix du Nord.

Le pool de banques a accepté de renoncer à 50 millions de créances sur 215 millions. Le plan de remboursement de la dette devrait s’étaler jusqu’en 2019. Une partie sera réalisée en obligations remboursables en actions. En cas de défaillance, les banques auraient accès à 25 % maximum du capital de la société commune GHM-Rossel.

Didier Van Cauwelaert > Attirances

Un écrivain harcelé par l’étudiante qui lui consacre une thèse ; un peintre qui s’accuse de tuer les femmes à distance avec ses pinceaux ; une maison qui envoûte jusqu’à la folie ceux qui s’y attachent… Faut-il résister à l’attirance ? Et si l’on y cède, est-ce pour se fuir ou pour se retrouver ? Liées par un même secret, trois passions vénéneuses.

Un recueil de trois nouvelles, toutes liées par un thème général qui est la fascination, mais aussi par certains personnages d’une même famille.
 Avec une écriture belle et efficace, Didier van Cauwelaert nous peint des individus au destin banal, mais tellement fragile et tragique.

Dans « Vous êtes mon sujet », la première nouvelle, le lecteur se retrouve confronté à la problèmatique du fan destructeur. Une étudiante qui travaille sur un auteur, Alexis Kern, et qui sera prête à tout pour qu’il écrive le livre qu’elle souhaite. En 50 pages, la peur arrive à nous happer aussi bien que le ferait un thriller. Le personnage de Mathilde est terrifiant avec les mêmes caractéristiques qu’un tueur en série.

Dans « Attirance », la deuxième nouvelle, le lecteur plonge dans l’univers de l’Art. Un peintre étrange est persuadé d’avoir tué deux femmes qu’il a peintes. Un questionnement sur la portée de l’art et les limites qui font d’une passion saine un passe-temps morbide, qui rend fou. Mais qui rend-il fou ? Le peintre incarcéré ou la juge, Delphine Kern, qui se retrouve, malgré elle, complètement fascinée par ce personnage marginal.

Enfin, dans « La maîtresse de maison », la troisième et dernière nouvelle, c’est un couple détruit que l’on croise. Un homme qui ne croit plus en rien : ni en sa femme qu’il n’aime plus, ni en ses enfants. Un récit qui pose la question de l’évasion de l’esprit face à une situation qui n’est plus gérable. Le lecteur ne sait pas comment prendre position : l’histoire tient-elle du fantastique ? Une question qui reste en suspens.

Trois destins mornes, tragiques, épuisants. Ils dévoilent néanmoins la puissance de l’esprit humain, le danger que peut engendrer la fascination, la passion, l’attirance. La mort aussi est présente dans ces nouvelles : parfois cruelle, parfois fade. 
Un ouvrage contemporain, bien ancré dans la société actuelle. Il en dépeint certains méfaits et leurs conséquences possibles.

Les personnages sont torturés et peu attachants. Ce qui n’est pas une mauvaise chose. Le lecteur préfèrera se tenir loin d’eux et de leurs problèmes. Pas d’empathie, simplement de l’observation à la manière d’un scientifique.

Un livre dont la lecture rapide en ravira plus d’un.

Mayrlin

Tristan Garcia > Forme et objet — Un traité des choses

Ce Traité ne propose ni une phénoménologie des objets ni une analyse du concept de « chose », ni une pensée critique de la chosification ni une épistémologie du « découpage » de notre environnement par notre cognition. Ce Traité invite à prendre le large pour une tout autre aventure. Il suggère d’explorer d’abord notre monde comme s’il était vraiment plat, en lui ôtant toute intensité, toute valeur.  Dans un second temps seulement, avec en poche la boussole de cette solitude ontologique radicale, cet ouvrage invite à retrouver la possibilité d’un univers, c’est-à-dire d’un ensemble de choses non plus seules, mais les unes dans les autres. Le désert théorique se transformera alors en encyclopédie luxuriante de nos objets contemporains, traversés d’ordres et de valeurs cosmologiques, biologiques, anthropologiques, artistiques, économiques ou sexuels. Tristan Garcia enseigne à l’Université de Picardie-Jules Verne. Il est l’auteur d’un essai, Nous, animaux et humains (Bourin, 2011) et de deux romans parus aux éditions Gallimard.

Un bien bel essai que ce petit traité de philosophie. Comment révéler la métaphysique des choses les plus simples et touchantes ? Une façon assez spirituelle pour découvrir le monde dans lequel on vit.Si dans notre belle société moderne, nous sommes esclaves de tout un tas de choses matérielles et immatérielles, Tristan Garcia explique comment et pourquoi. Il souligne la mécanisation des esprits autant

que des actes. Il porte un coup de projecteur sur la déshumanisation des individualités et l’altération de l’essence des objets. La cause du problème repose à son sens dans le défaut d’attention ou un zapping  récurent ainsi que dans une aliénation quasi volontaire afin de répondre à une peur du vide.

La construction de l’œuvre est solide. La première partie d’analyse brute se déploie sans aucune référence historique. Juste la démonstration d’un constat à travers une interrogation brute. Quoique brutal, c’est efficace. Ensuite, la seconde partie apporte ce regard sur l’Histoire. Comment ce problème posé s’intègre-t-il dans l’histoire de la pensée ? Et comment le passé et les anciens peuvent-ils répondre à ce problème moderne ?

Le fait de ne pas poser de hiérarchisation apporte une méthodologie au goût appréciable. Le lecteur est en lien avec cet essai comme Hercule devant affronter ses épreuves. Le dénivelé est vertigineux. Le lecteur comprend d’emblée qu’il va lui falloir un grand courage pour relever le défi proposé, néanmoins il devine aussi vite la jouissance qu’il remportera.

David Norgeot

Tristan Garcia, Forme et objet — Un traité des choses,
 PUF, 30 nov. 2011, 464 pages

Karl Polanyi (1886-1964) > La subsistance de l’homme

Cet ouvrage inachevé de 1977, treize ans après la mort de Polanyi était jusqu’à présent inédit en France. La Subsistance de l’homme est une critique de la lecture économiste de l’histoire faite par un cousin de Karl Marx. Si les doctrines des deux penseurs diffèrent, le fond présente de fortes parentés.

 

Le premier point qui fait l’intérêt de ce livre est évidemment sa brillante démonstration et analyse de l’histoire. L’auteur dresse une histoire comparative des systèmes économiques. La forme d’échange qui domine la société moderne ne date pas d’aujourd’hui mais de très loin. Il suffit de voir que le troc faisait office de mode de paiement avant l’arrivée de la monnaie en vigueur aujourd’hui. Avenant de la maximisation de l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt collectif. Le système libéral naissant, il balaya tous les autres car lui seul devait exister. Polanyi décrit avec précision les mécanismes et évidences qui ont conduit à faire de ce système le concept dominant.

Plus précisément, il démontre aussi (comme d’autres avant lui) que l’«économie de marché » est assez récente, naissance au XVIIIe siècle.

L’apparition de conceptions nouvelles ainsi que la création de nouvelles institutions économiques, politiques et culturelles ont fait émerger ce système dans une forme intraitable. Conséquence néfaste : ce système échappe à son encadrement normatif pour s’autoréguler de façon sauvage. Dès lors, le libéralisme ne fonctionne pas comme on pense et souhaiterait qu’il fonctionne, mais comme un système trompeur. Il finit par devenir un système parmi d’autres, mais à la fois sauvage et irréformable.

Toutefois, Karl Polanyi ne prétend pas connaître un autre système qui lui serait supérieur. Il se cantonne de relater  une histoire, des failles, et de possibles améliorations sous-jacentes. Ces dernières sont d’ailleurs assez générales : réinsufler dans le système une dimension sociale, un peu de philosophie politique, de citoyenneté, etc.

Un ouvrage brillant, érudit, et d’une modernité sans faille. A lire pour comprendre l’histoire de l’économie et se rendre compte pourquoi le monde en est là où il en est aujourd’hui.

Unidivers répond 100% à Place publique, un magazine 20% indépendant

Unidivers a eu la surprise de recevoir un message de Georges Guitton, rédacteur en chef du bimestriel Place Publique (voir le message en son entier au pied de la présente page). Il évoque l’un de nos articles qui met en exergue une concurrence rude entre le bimestriel et Le Mensuel de Rennes. Pour étayer notre thèse, nous mettions en valeur le choix d’un sujet très proche (la gauche au pouvoir à Rennes) dans leurs colonnes respectives. Rien de plus. Notre but était de montrer que les deux revues se marquaient à la culotte…comme font tant de journaux. Certes, nous laissions entendre que Place publique avait peut-être été inspirée par Le Mensuel. Mais comme d’autres journaux locaux ou nationaux le sont par leurs confrères. C’était juste une idée, une supputation, une réflexion que nous sommes en droit d’exprimer, liberté de la presse oblige. Etant donné que nous respectons notre confrère, nous tenons à répondre point par point à l’expression de son courroux. Avec toute la courtoisie qui s’impose.

« Comme je constate que votre papier perdure sur votre site en dépit des nombreuses contre-vérités qu’il comporte, je me résous à contre-coeur à apporter quelques précisions… »

Quelles contre-vérités comporte ce papier ? Est-ce une menace de votre part afin que nous supprimions cet article d’Unidivers ? Nous osons croire le contraire et souhaitons que vous lisiez cette réponse avec raison à défaut de le lire avec coeur.

 « …leur hâte à éditer une nouvelle publication », dites-vous en parlant de Rennes Métropole. Les faits: « Place Publique » est une revue éditée par l’association Place des Débats, laquelle est en partie subventionnée par Rennes Métropole. Cette dernière n’est évidemment ni l’éditrice ni la responsable de la publication Place Publique… »

Où avez-vous lu que nous affirmions que Rennes métropole était l’éditrice et la responsable de la publication ? Nous avons simplement rappelé que l’agglomération, en sus de ses autres publications, soutenait financièrement Place publique. Un soutien qui pose d’ailleurs problème à plusieurs de nos élus et à nombre d’administrés. Pour s’en convaincre, il suffit de lire Ouest-France, dont certains journalistes travaillent d’ailleurs au sein de la rédaction de PP.
Dans son édition du 18 décembre 2010, le quotidien, sous le titre « La subvention à la revue fait débat », rapportait les inquiétudes de Bruno Chavanat (UMP). « Cette revue n’a pas trouvé son public, bénéficiant de 15 euros de subvention par numéro vendu 10 euros. Elle n’a pas trouvé sa vocation. Je n’y vois pas de débat pluraliste. Nous avons besoin de savoir comment elle se diffuse, mais elle n’est pas inscrite pas à l’OJD. Il ne serait pas raisonnable de continuer un financement à ce niveau (ndlr : Rennes Métropole a voté ce jour-là une subvention de 150 000 euros pour le bimestriel pour six numéros d’une valeur de 230000 euros en 2011). » Ce à quoi Sylvie Robert répondait pour Rennes métropole  « il y a au contraire “une vraie diversité des approches avec des regards très divers. Quant au nombre de ses lecteurs, il faut lui laisser un peu de temps. »
Étant donné que Place Publique est subventionné à plus de 80% par l’agglo rennaise (chiffre que vous n’avez pas démenti), un calcul rapide nous permet de conclure, cher Monsieur, que vous avez moins de 20% d’indépendance. A partir de combien de pour cent le soutien d’une collectivité induit-il une concurrence déloyale à l’égard des autres journaux non subventionnés ? D’une manière générale, à partir de combien de pour cent le soutien devient-il inféodation ? A notre humble avis, 25 ou 30%, allez même 40%, d’aides extérieures (subventions, mécènes, partenariats), constitue un maximum pour délivrer une information en accord avec sa conscience et non avec des intérêts partisans. Unidivers a de la marge : notre magazine est 100% indépendant. Imaginez-vous que c’est beau et que nous en sommes heureux.

« …Quelques semaines plus tard dans les kiosques », dites-vous. Les faits: Le Mensuel est né en mars 2009. Le premier numéro de « Place Publique » a paru en septembre 2009, soit quelques mois plus tard. Il ne s’agissait en rien d’une « surprise » comme vous dites… »

 Nous ne voyons pas beaucoup de différence entre quelques semaines et quelques mois. Mais sans doute aimez-vous « chipoter ». Du reste, vous avez raison et vous confortez au final notre hypothèse. Alors que votre magazine existait déjà à Nantes, un délai de six mois vous aura permis d’arriver dans les kiosques rennais à côté du Mensuel de Rennes.

 « Il a fallu attendre plusieurs numéros de Place Publique pour que le magazine indique ouvertement dans ses pages que son existence est redevable du soutien la ville de Rennes », écrivez-vous dans la note 1. Les faits: dès les premiers numéros de Place Publique nous faisons figurer en page trois la mention « avec le soutien de Rennes Métropole ». Et non de la Ville de Rennes comme vous l’écrivez.»

Que veut dire “dès les premiers numéros” ? Soutiendriez-vous que le premier numéro de PP affichait la mention « avec le soutien de Rennes Métropole » ? Soutiendriez-vous que le deuxième l’affichait ? À moins que les exemplaires en notre possession soient des contrefaçons, force est de constater que vous formulez une contre-vérité, pour reprendre un mot qui vous est cher. La réalité : dès que les contribuables et la presse ont eu vent de l’énormité de votre financement par l’agglomération, le scandale a point ; vous vous êtes dès lors empressé de l’étouffer en reconnaissant le soutien décisif que vous apporte Rennes Métropole. Cher Monsieur, ce n’est pas une honte de ne pas être indépendant, mais c’en est une de prétendre qu’on l’est.

« …on se marque à la culotte », dites-vous. Les faits: nous avons d’autres chats à fouetter. »

Voyons, Monsieur le rédacteur, un peu d’égard pour vos confrères ! Comme tout bon journaliste, vous suivez ce que font les autres journaux. C’est une question de culture et d’ouverture d’esprit. Dans le cas contraire, vous gagnerez à changer le titre de votre revue. Peut-être n’avez-vous pas les moyens de vous acheter le Mensuel dont le prix est pourtant plus modique que votre publication. Dans le cas où vous assureriez votre poste de rédacteur en chef à titre bénévole, faites le fonds de vos poches ou bien demandez une subvention !

« les unes des deux périodiques du mois de novembre », etc. Rapprochement hasardeux. Les deux sujets n’ont que peu de rapport : dans un cas, un dossier sur trente ans de pouvoir municipal socialiste dans l’Ouest de la France, dans l’autre les réseaux socialistes de la ville de Rennes, ici et maintenant. Avouez que l’on n’est pas sur la même échelle de temps et d’espace. »

Dans votre dossier, vous vous éloignez de Rennes et c’est tant mieux. Vous avez les moyens de le faire…(vous avez dans votre réseau des journalistes qui travaillent sur Nantes). Mais nous continuons à croire que vous avez travaillé sur le même sujet, quand bien même l’angle et la lecture diffèrent. Par ailleurs, c’est tout à fait votre droit…

 « l’un s’est fortement inspiré de l’autre », écrivez-vous. C’est évidemment risible et gentiment paranoïaque. L’idée que l’un des deux titres aurait à craindre de l’autre est d’ailleurs grotesque tant il est vrai que la visée, le lectorat, le choix journalistique, le format, la périodicité, le modèle économique de ces deux médias sont différents. »

Cher Monsieur, nous vous demandons juste un peu de respect pour notre discernement. Nous persistons à croire que votre principal concurrent reste Le Mensuel et non Ouest-France ni Le Télégramme. Nous vous le concèdons bien volontiers : Le Mensuel ne jouit pas des mêmes moyens que PP et ne bénéficie d’aucune subvention.

A signaler aussi que le thème « La gauche dans les villes de l’Ouest depuis 77″ traité en commun avec « Place Publique Nantes » était programmé depuis plus d’un an, comme était programmée depuis fort longtemps la date du colloque organisé par « Place Publique » sur ce thème le 19 novembre à Nantes, date dont a dépendu la publication de ce numéro. Alors votre scénario du rédacteur en chef ayant eu vent de la Une du Mensuel, tient de l’élucubration. Tout le reste de votre papier repose sur cette base erronée et forge une théorie complotiste totalement inepte pour qui connaît réellement les rouages des médias locaux.»

Retenez, cher Monsieur, ce ton irrespectueux que nous ne saurions tolérer en cette… place publique. Comme écrit plus haut : nous nous interrogions sur une coïncidence entre deux sujets traités à la une des deux revues. Ce n’est juste qu’une interrogation qui ne mérite guère une réaction aussi emportée… En revanche, votre empressement à nous répondre 
nous conforte dans notre idée.

« …aborder la question d’une manière différente », dites-vous sous forme de conseil à notre adresse. Risible, là encore. Car si vous avez bien lu les productions du « Mensuel » et de « Place Publique » de ce mois de novembre, il est évident que les choses sont effectivement abordées d’une manière différente. Nous ne nous sommes pas préoccupés ici des affaires politiques rennaises, mais avons tenté en recourant à des historiens et des politistes sérieux d’apporter un savoir beaucoup plus large concernant la notion de « gauche municipale ».

Il est encore heureux que les choses soient abordées différemment ! Il reste donc du pluralisme à Rennes. Bien entendu, nous ne perdrons pas de temps à recenser les attaches politiques de vos contributeurs pour vérifier si l’équilibre est respecté… En revanche, nous avons toujours du mal à croire à l’indépendance d’un journal… quand il se penche sur les affaires politiques d’une collectivité qui le soutient financièrement à plus de 80%…
 Certes, vous nous trouverez taquins.

« rédac’ chef du trimestriel », écrivez-vous. Les faits : nous sommes un bimestriel.»

Vous constaterez que le chapeau de l’article mentionnait « bimestriel ». Pour le dernier paragraphe, nous avons bien volontiers corrigé. Sans doute ce lapsus traduit-il un ardent désir de voir l’argent des contribuables épargné.

Comme vous l’aurez remarqué, cher Monsieur, nous avons pris le temps de répondre point par point à vos remarques. Remarques que nous oserons juger plus suggestives que démonstratives. Qu’importe : il nous est essentiel de respecter le contradictoire ainsi que nos confrères, qu’ils soient de Rennes ou d’ailleurs, qu’ils soient indépendants ou dépendants, qu’ils soient bénévoles ou non. L’important pour nous est d’éviter de verser dans la virulence. Quel que soit le sujet, nous exercerons toujours notre liberté d’expression et de penser en toute sérénité (mais non sans humour). C’est cette liberté d’expression qui sous-tend la rédaction de l’article sur lequel portent votre commentaire et notre réponse. C’est également cette liberté d’expression qui préside au destin d’Unidivers d’être une agora publique où chacun a loisir de rencontrer l’autre, quelle que soit sa sensibilité culturelle, politique ou spirituelle. Enfin, nous vous remercions pour la légitimité que vous nous accordez aux yeux du grand public et des Rennais en particulier. Cela nous encourage à poursuivre notre travail au-delà des idées partisanes et des enveloppes de subventions délivrées ici ou là.

Cordialement,

JCC & NR

Georges Guitton :

“Comme je constate que votre papier perdure sur votre site en dépit des nombreuses contre-vérités qu’il comporte, je me résous à contre-coeur à apporter quelques précisions:

– »leur hâte à éditer une nouvelle publication », dites-vous en parlant de Rennes Métropole. Les faits: « Place Publique » est une revue éditée par l’association Place des Débats, laquelle est en partie subventionnée par Rennes Métropole. Cette dernière n’est évidemment ni l’éditrice ni la responsable de la publication « Place Publique ».
– »quelques semaines plus tard dans les kiosques », dites-vous. Les faits: Le Mensuel est né en mars 2009. Le premier numéro de « Place Publique » a paru en septembre 2009, soit quelques mois plus tard. Il ne s’agissait en rien d’une « surprise » comme vous dites.
– »il a fallu attendre plusieurs numéros de Place Publique pour que le magazine indique ouvertement dans ses pages que son existence est redevable du soutien la ville de Rennes », écrivez-vous dans la note 1. Les faits: dès les premiers numéros de Place Publique nous faisons figurer en page trois la mention « avec le soutien de Rennes Métropole »‘. Et non de la Ville de Rennes comme vous l’écrivez.
– »on se marque à la culotte », dites-vous. Les faits: nous avons d’autres chats à fouetter.
– »les unes des deux périodiques du mois de novembre », etc. Rapprochement hasardeux. Les deux sujets n’ont que peu de rapport: dans un cas, un dossier sur trente ans de pouvoir municipal socialiste dans l’Ouest de la France, dans l’autre les réseaux socialistes de la ville de Rennes, ici et maintenant. Avouez que l’on n’est pas sur la même échelle de temps et d’espace.
– »l’un s’est fortement inspiré de l’autre », écrivez-vous. C’est évidemment risible et gentiment paranoïaque. L’idée que l’un des deux titres aurait à craindre de l’autre est d’ailleurs grotesque tant il est vrai que la visée, le lectorat, le choix journalistique, le format, la périodicité, le modèle économique de ces deux médias sont différents.
A signaler aussi que le thème « La gauche dans les villes de l’Ouest depuis 77″ traité en commun avec « Place Publique Nantes » était programmé depuis plus d’un an, comme était programmée depuis fort longtemps la date du colloque organisé par « Place Publique » sur ce thème le 19 novembre à Nantes, date dont a dépendu la publication de ce numéro. Alors votre scénario du rédacteur en chef ayant eu vent de la Une du Mensuel, tient de l’élucubration. Tout le reste de votre papier repose sur cette base erronée et forge une théorie complotiste totalement inepte pour qui connaît réellement les rouages des médias locaux.
– »aborder la question d’une manière différente », dites-vous sous forme de conseil à notre adresse. Risible, là encore. Car si vous avez bien lu les productions du « Mensuel » et de « Place Publique » de ce mois de novembre, il est évident que les choses sont effectivement abordées d’une manière différente. Nous ne nous sommes pas préoccupés ici des affaires politiques rennaises, mais avons tenté en recourant à des historiens et des politistes sérieux d’apporter un savoir beaucoup plus large concernant la notion de « gauche municipale ».
– »rédac’ chef du trimestriel », écrivez-vous. Les faits: nous sommes un bimestriel.”

Film Shame > Post coitum animal triste

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Shame aborde de manière très frontale la question d’une addiction sexuelle, celle de Brandon, trentenaire new-yorkaise, vivant seul et travaillant beaucoup. Quand sa sœur Sissy arrive sans prévenir à New York et s’installe dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie…

Revoilà Michael Fassbender chez le réalisateur Steve McQueen qui avait réalisé le remarquable et remarqué Hunger. Dans Shame, il interprète un trentenaire New-Yorkais miné par une addiction au sexe. Un rôle de souffre et de désarroi pour un acteur bien fait de sa personne.

Bradon se pignole partout : sous la douche, devant des films pornos, dans un café, au bureau, etc. Ultramâle transpirant le désir, il baise à tout-va. Voilà le début d’un film de boules pour ados attardés ou d’un documentaire de psychologie clinique, penserait-on. Shame n’est aucun des deux tout en étant les deux. C’est ce paradoxe qui fonde sa réussite. Ses atouts sont nombreux.

Shame présente un premier atout : c’est un film qui ne juge pas. Loin des explications didactiques et des jugements à la sauce moralo-américaine ou lacano-française, l’addiction de Brandon est seulement montrée (à l’exception d’une critique d’ordre général émise par son boss après avoir découvert les vidéos pornos sur le disque dur de l’ordinateur de son employé).

Shame présente un deuxième atout : le fait d’être hors jugement, mais dans la simple monstration, conduit le spectateur au plus profond de ce que vit Brandon, autrement dit le désarroi d’une solitude ineffable. Une scène de pur sexe mécanique en compagnie de deux prostitués le donne à voir magistralement. Une scène sans aucune vulgarité, comme l’ensemble du film.

Shame présente un troisième atout : un montage dont la relative déconstruction met en exergue la stérile répétition et l’absence d’échappatoire de la situation psychique que vit Brandon. Dans ce cadre, une scène de course dans New York par Brandon qui ne sait comment s’échapper présente une intensité égale à la course du héros dans Mauvais sang de Leos Carax.

Autre scène remarquable : la sœur de Brandon, Sissy, chante dans un club devant son frère qui est comme transpercé par la voix envoutante de Carey Mulligan.

Certes, quelques scènes auraient gagné à être plus courtes. Certes, certains trouveront qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans le visage ou la prestation de  Michael Fassbender. Certes, le principe de réalité flirte avec l’incohérence à certains endroits. Reste que l’ensemble est remarquable.

Réalisé par Steve McQueen avec Michael Fassbender,Carey Mulligan, James Badge Dale, 7 décembre 2011, 1h 39min

Katarina Mazetti > Le mec de la tombe d’à côté

Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que le tape-à-l’œil de la stèle qu’il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d’autodérision. Chaque fois qu’il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis… C’est le début d’une passion dévorante. C’est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d’amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.

Un livre avec un titre pareil ne passe pas inaperçu. Paru aux éditions Gaïa, puis en poche chez Actes Sud dans leur collection Babel, Le mec de la tombe d’à côté conjugue-t-il profondeur et humour ?

L’histoire est très simple. Le lecteur suit deux protagonistes, à parts égales : à chaque chapitre, le narrateur change. Tout d’abord Benny, trente-sept ans, un paysan suédois vivant dans une ferme qu’il gère seul depuis la mort de sa mère. Puis Désirée, trente-cinq ans, bibliothécaire solitaire depuis la mort de son époux. Les deux protagonistes vont se rencontrer dès le début du roman, au cimetière où les tombes sur lesquels ils se rendent sont côte à côte.

Avant même de se parler, ils ne s’aiment pas : l’un trouve la tombe de l’autre ostentatoire ; l’autre trouve la sienne glacée. Mais un seul sourire change tout.
En un sourire, en effet, ils se rapprochent, se découvrent. Ce livre narre leur histoire d’amour. Amour avec un grand A. L’amour envers et contre tout. L’amour qui n’obéit à aucune loi, aucune bienséance.
Le problème qui sous-tend l’ensemble est le choc des cultures. Totalement opposés, ces deux personnages savent qu’ils ne sont pas faits pour s’entendre ; pourtant ils souffrent de l’absence de l’autre. Ils se cherchent, mais quand ils sont ensemble ils se tancent plus souvent qu’ils ne rient. C’est un amour violent qui les enchaînent l’un à l’autre malgré eux.

Le mec de la tombe d’à côté met joliment en lumière les problèmes rencontrés lorsque l’on vient de mondes si divergents, quand on n’a l’impression de ne pas pouvoir échanger. Pour vivre ensemble, l’un ou l’autre doit changer sa façon de vivre. Mais Désirée ne comprend pas que Benny puisse aimer travailler dans sa ferme. Et Benny ne comprend pas qu’une femme ne sache pas faire à manger pour son mari.

Les personnages sont attachants, ils mettent le lecteur face à lui-même. Serait-on capable de changer du tout au tout par amour, si l’être aimé nous le demandait ? La réponse est aussi peu évidente qu’il est facile de juger Benny et Désirée.
La fin est émouvante et conclut intelligemment l’histoire. L’effet de surprise est au rendez-vous…

Simple mais intelligente, l’écriture distingue le narrateur Benny et la narratrice Désirée. Leur façon de parler et de penser est très différente, et parfaitement retranscrite dans le roman. Un petit récit bien mené à recommander à tous les amateurs de récit contemporain.

Marylin

Gaïa, 253 pages, 20€

Saatchi s’insurge contre le ridicule de l’art contemporain

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Le célèbre collectionneur britannique s’est fendu d’un billet pour dénoncer les dérives de l’art contemporain. Enfin ! — diront certains. C’est pas trop tôt de la part de Saatchi – ajouteront quelques esprits chagrins – qui vit sur ses lauriers et s’offre là, avant toute chose, une tribune pour son ego vieillissant. Au demeurant, c’est délicieusement caustique.

 

Charles Saatchi est la caricature du biznessman collectionneur aux allures mystérieuses. Influent dans tous les milieux, notamment de la droite politique et de l’art, c’est lui qui a permis à Margaret Thatcher comme Damien Hirst l’ascension à leur place dominante. Certains considèrent la Galerie Saatchi, inaugurée en 1985, comme l’origine de la scène anglaise d’art contemporain. C’est à l’occasion de la foire d’Art Basel Miami qu’il a publié il y a trois jours une tribune dans The Guardian. Où il ne mâche pas ses mots. Citations brutes :

«Être acheteur d’art dorénavant est à l’évidence d’une vulgarité sans nom. »

«C’est le sport de la lie européenne (eurotrash), des instigateurs de hedge funds, des nantis des Hamptons, des oligarques à la mode, des rois du pétrole, de marchands au narcissisme onanisant. »

«Ils étaient déjà tous réunis dans le doux nid de leurs superyachts pour la Biennale de Venise, spectaculaire cette année. Venise est désormais sur l’agenda de ce nouveau monde de l’art, comme Saint-Barth à Noël et Saint-Tropez en août, dans une ronde étourdissante de mondanités glamour, d’une party chic à une autre.»

«Est-ce que ces gens aiment véritablement l’art ? Ou ne savouraient-ils pas seulement le fait de reconnaître facilement des tableaux au label brillant, achetés au vu de tous à des prix exorbitants dans les ventes aux enchères, pour décorer leurs résidences, sur terre et sur mer, avec l’intention d’en imposer par leur richesse et une attitude mortellement cool.»

« Quant aux commissaires d’exposition, ils sont incapables de distinguer le bon du médiocre. Ils préfèrent montrer des vidéos, d’incompréhensibles installations postconceptuelles et des cartels interminables, pour susciter l’approbation de leurs pairs, aussi pusillanimes et myopes» .

Pierre Rabhi > « Manifeste pour la terre et l’humanisme »

Nicolas Hulot nous dit : « Il faut écouter cet homme là ! » Pierre Rabhi, pionnier de l’agriculture biologique est enchanté par la vie. Son expérience avec la nature nous invite à ouvrir les yeux : la crise planétaire conduit à une récession mondiale économique aux conséquences imprévisibles. « Changer pour ne pas disparaître » dit Pierre Rabhi. Prendre conscience de l’inconscience individuellement pour construire les bases d’une nouvelle époque de mieux être.

 

Depuis plus de 40 ans, Pierre Rabhi s’engage à concilier l’homme avec la nature. Ses messages écologistes et humanistes transmettent une volonté d’action pour changer :

– Respecter la terre comme planète à laquelle nous devons la vie

– Favoriser l’avènement d’un humanisme planétaire.

Des facteurs modernes tels que le machinisme, l’agrochimie apportent des conséquences destructrices sur l’environnement naturel : pollution des eaux, perte de la biodiversité animale et végétale. La nourriture laisse la place à la bouffe, matière surabondante, frelatée, manipulée. Un tsunami alimentaire mondial se profile…Avant l’ère industrielle, existait l’autonomie sur les nécessités vitales. Les paysans utilisaient leurs savoirs traditionnels. Ils sont considérés comme des attardés. Alors pour accroître la production, les paysans font la connaissance des intrants trilogiques (engrais chimiques, pesticides et semences sélectionnées) indexés sur le baril de pétrole. La concurrence internationale augmente, les paysans s’endettent et se détruisent entre eux asservis par les gros propriétaires. Certains vont jusqu’au suicide.

Les populations rurales émigrent vers les villes. La misère engendre la délinquance, la drogue, la prostitution…

Pierre Rabhi observe et confirme : cette agriculture moderne contribue à affamer en détruisant le patrimoine vital, la terre, l’eau, les variétés animales et végétales. Pourtant ce sont des biens communs garants de la vie et de la survie de tous. Les ravages et les aberrations de cette agriculture néfaste instaurent le principe de la fragmentation et de la segmentation, des dissensions et des violences à la vie alors que la vie est indivisible de nature.

La conscience collective de la société contemporaine est de mettre en avant le concept du développement avec la mise en place d’une industrie lourde pour, par exemple, extraire de la matière minérale combustible ou non, comme le charbon et l’acier. Cette irruption brutale, comparable à un séisme historique, demande à une main d’œuvre renforcée par de grandes immigrations européennes et extra européennes. La colonisation de territoires a permis un pillage civilisé par le transfert de colossales richesses.

La consommation énergétique donne une civilisation de la combustion qui développe le machinisme et augmente la productivité. Chaque citoyen est éduqué, besogne et consomme pour élever le PIB et le PNB, références de mesure des résultats monétaires obtenus. Des acquis matériels monnayables génèrent des disparités colossales sur la planète. La planète considérée comme un gisement de ressources inépuisables amène une compétitivité exacerbée entre les nations.

Le Nord technologiquement avancé invite le Sud à s’engager dans la voie de l’énergivore. Harry Truman, à l’aide de stratégies destinées à hausser le niveau de prospérité des nations avec la référence exclusive de l’argent bouleversera l’ensemble du système humain. L’idéologie d’avidité et d’extension illimitées rendent les richesses non monétaires des nations artificiellement pauvres pour rendre les pays riches encore plus prospères. Le démantèlement, le pillage, la pollution, l’épuisement des ressources nous font assister à une sorte d’apothéose, d’une logique sans âme et sans avenir. Les dysfonctionnements biologiques, climatiques, prennent les allures d’un ultimatum adressé à notre conscience. Le constat de cet échec planétaire a suscité la naissance d’un nouveau mythe : le développement durable. Ce nouveau mythe n’empêchera pas le pillage de la planète. Le danger de s’installer dans un système généré de violence, d’injustice et de détresses multiformes touche aussi le cœur des nations les plus prospères. Le manque d’inspiration à un véritable humanisme amène le recours à l’humanitaire qui permet à l’être humain de se manifester pour soulager les détresses provoquées par les cataclysmes et dédouanent ainsi les décideurs politiques de leurs responsabilités. Nos miracles technologiques nous éloignent des réalités les plus élémentaires de la vie. Il y a confusion de l’intelligence universelle avec les aptitudes techniques, intellectuelles et scientifiques. La planète recèle de biens pour nourrir le corps, l’esprit et le cœur. 80 % des consommateurs ne veulent pas les OGM. Pourquoi les Etats ne respectent-ils pas et valident ce choix ? Les médias distillent la morosité des citoyens, empiétés dans une société consommatrice qui ne sait pas ce qu’elle veut ni où elle veut aller. Il est temps pour chacun d’entre nous de reprendre le pouvoir sur l’existence. Seul le changement individuel par l’éveil de la conscience nous sauvera. Faire appel à l’insurrection et à la fédération des consciences pour mutualiser ce que l’humanité a de meilleur et éviter le pire.

Au cœur des Cévennes Pierre Rabhi exprime chaque jour avec poésie son émerveillement et sa gratitude envers la nature.
Cet amour profond de la symphonie de la terre, de réenchanter le monde, l’aimer, le contempler pour retrouver l’énergie, d’en prendre soin, pousse Pierre Rabhi à œuvrer à la mise en place de solutions. Naguère le petit enfant du désert contemplait le ciel, vaste champ indissociable de la poésie, de la mythologie et des sciences mystiques. Des êtres illustres comme Bouddha, Jésus, Mohammed, tous les anonymes ont contemplé les mêmes cieux que nous même. La durée de chacun prend alors un caractère bien éphémère.
Vibrer à la beauté de la création, à l’existence d’un ordre suprême que rien ne peut atteindre, ni altérer. C’est à l’être humain de s’adapter à l’univers, croire que la nature est dominable ou dominée est infantile. L’écologie est la réalité fondamentale et doit devenir un état de conscience. Prendre conscience de l’inconscience sera le pas le plus décisif pour assurer l’avenir du cosmos. Une réforme profonde de notre mode de pensée et de comportement est nécessaire pour un humanisme universel.

L’écologie met en évidence l’interaction, la cohésion, l’interdépendance et la cohérence du vivant sous toutes ses formes à l’échelle de l’univers composé d’éléments indissociables.Osborn , écologiste précurseur, mettait en évidence l’inéquation entre le comportement humain et la réalité naturelle. Rachel Carson a démontré les résultats destructeurs des pesticides. « Nature et Progrès » contenaient des informations pédagogiques et des témoignages de producteurs unis des mêmes aspirations. Des écoles du nouveau courant écologique (Steiner, Pfeiffer…) font passer le savoir par l’observation attentive des phénomènes naturels et universels. Ces considérations doivent logiquement inspirer des solutions pour éviter le pire : l’agroécologie qui permettrait l’application d’une politique fondée sur la répartition de la production sur l’ensemble du territoire. Produire et consommer localement et préserver en priorité les biens vitaux. Cultiver son jardin potager devrait être soutenu et considéré comme un acte civique. L’agroécologie est une technique inspirée des lois de la nature, elle intègre le respect des éléments naturels (gestion de l’eau, recréation de l’humus…) et développe la valeur du projet humain (structures à taille humaine, éduquer les enfants aux valeurs de la coopération, éveiller leur sensibilité …), favorise l’autonomie pour relocaliser nos activités. L’agroécologie semble la seule alternative réaliste.
– L’agroécologie est une alternative peu coûteuse. Elle est adaptée aux populations les plus démunies. Elle revalorise les ressources naturelles et locales, libère le paysan de la dépendance des intrants chimiques, produit une alimentation de qualité. L’agroécologie éviterait le fléau de la famine. Comprendre les phénomènes biologiques peut permettre une mutation sociale. L’agroécologie est une dimension profonde de la vie et replace l’être humain dans sa responsabilité à l’égard du vivant.

2 – Favoriser l’avènement d’un humanisme planétaireL’être humain est apparu tardivement dans la biosphère, en minorité. Aujourd’hui, les êtres humains seraient en surnombre et ont dominé toutes les espèces en éliminant leur vie et, petit à petit, la sienne. L’être humain a abusé de la souveraineté de la vie à sa convenance et à son bon plaisir. Le constat est que nous avons instauré, sur terre, un immense désordre. Pourquoi avons-nous déclaré la guerre à la vie à laquelle nous devons la vie. L’hominisation aurait été une erreur, pire encore une absurdité. L’être humain aurait programmé librement ou inconsciemment sa propre expulsion du principe qui l’a fait advenir. La finalité de l’être humain est de transcender l’hominisation.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, controverses philosophiques, théologiques, métaphysiques et idéologiques aboutissent à des confrontations qui peuvent durer si la prise de conscience de l’unité absolue du genre humain n’est pas considérée. Pierre Rabhi nous invite mutuellement à nous unir pour servir et promouvoir des valeurs simples telles que la bienveillance à l’égard de ceux qui nous entourent, une vie sobre pour que d’autres puissent vivre, la compassion, la solidarité, le respect et la sauvegarde de la Vie sous toutes ses formes. Quatre milliards et demi d’années d’une alchimie complexe qui a donné vie à une œuvre colossale : la biosphère à laquelle nous infligeons des dommages indignes de l’intelligence. Les acquis de la science et les superoutils technologiques devraient nous inviter à un postulat unitaire, convivial, généreux et éduquer nos enfants à aller dans ce sens car nous savons que la croissance illimitée est un problème et non une solution. Une nouvelle logique inspirée par l’urgence écologique et humaine doit impérativement placer l’homme et la nature au cœur de nos préoccupations. Il est évident que toute conscience qui s’éveille participe à la cohérence de la société. Dans l’ordre, du constructeur à l’humanisme, nous pouvons :
• Eduquer les enfants à la solidarité, au respect de la vie, à la gratitude, à la modération et à la beauté qui s’offre à profusion à notre admiration
• Travailler au rééquilibrage du féminin/masculin
• Respecter la vie sous toutes ses formes, au monde animal en particulier
• Transférer les efforts dans la restauration de la biosphère
• Considérer la modération, la sobriété comme un art d’être en harmonie avec soi même, les autres et la nature
• Redonner à l’économie son magistère de régulateur des légitimes des nécessités du plus grand nombre • Entendre et prendre en compte l’utopie de la sobriété volontaire et heureuse fondée sur la lucidité pourra donner un ordre constructif à nos aptitudes. • Respecter et prendre soin de la terre, planète mère qui recèle de beauté

La beauté peut elle sauver le monde ?
Pierre Rabhi offre son témoignage face à la complexité d’une société dont l’avenir dépend des utopies dont on aura l’audace. Ce que nous pouvons admirer de la nature aujourd’hui existait. La beauté existerait par elle-même et pour elle-même ; l’avènement de l’être humain a exprimé la sensibilité vis-à-vis de la nature. il l’ a démontrée à travers l’art qui produit une sorte de phénomène vibratoire transmissible à travers le temps et l’espace . Cependant l’expression de la beauté est subordonnée à la subjectivité humaine qui est source d’antagonisme voire de conflits. L’être humain a jalonné ses œuvres à l’encontre da sa propre espèce et de la nature en banalisant la laideur dans le monde ( guerres, famine,…). La laideur destructrice et la beauté constructrice cohabitent en chacun de nous. Le meilleur et le pire sont à l’évidence déterminés par notre façon d’être au monde que nous avons construit, et ce monde peut être sauvé par ce que nous recelons de plus beau : la compassion, le partage, la modération, l’équité, la générosité, le respect de la vie, sous toutes ses formes Cette beauté est la seule capable de sauver le monde, car elle se nourrit de ce fluide mystérieux d’une puissance constructive que rien ne peur égaler, et que nous appelons l’Amour.

Compte-rendu de Sophie Rezohier

Chine > L’interdiction de vendre du tigre bafouée

D’après IFAW (Fonds international pour la protection des animaux, une vente aux enchères de boissons traditionnelles est prévue ce samedi dans un hôtel de Pékin. Elle proposera au moins 400 bouteilles de liqueur d’os de tigre, ignorant ainsi l’interdiction du commerce de l’animal et de ses parties.

 

« IFAW a alerté les autorités chinoises sur ce commerce illégal et les a sommées de fermer cette enchère, » a déclaré Grace Ge Gabriel, Directrice d’IFAW Asie. « Cette vente est non seulement illégale, mais de surcroît elle fait fi de l’engagement du premier ministre chinois de mettre fin au commerce de produits dérivés du tigre. »
Braconnés pour  fins médicinales, les tigres ont quasiment disparu en Chine. Leur nombre est passé de 100 000 le siècle dernier à seulement 3 000 en liberté à ce jour.
IFAW a découvert des centaines de bouteilles de liqueur d’os de tigre de divers producteurs traditionnels de médecines chinoises dans le catalogue de la maison d’enchères Googut. Cette dernière date ces produits d’avant 1993, année à partir de laquelle l’interdiction du commerce est entrée en vigueur.
L’interdiction chinoise a été reconfirmée par le premier ministre Wen Jiabao lors du Sommet global du tigre à Saint Petersbourg l’année dernière. Ce sommet réunissait pour la première fois les dirigeants des 13 pays de l’aire de répartition du tigre, venus pour sauver cette espèce. Ils ont adopté un plan global visant à doubler la population de tigres en liberté d’ici à 2022, en concentrant leurs efforts sur la protection des habitats, la fin du braconnage et la fin du commerce du tigre.
Les acheteurs potentiels de la liqueur d’os de tigre mise aux enchères à Pékin sont des consommateurs issus de l’élite, une classe sociale en pleine croissance en Chine qui alimente la demande. IFAW soutient les brigades de rangers qui patrouillent dans les zones d’habitat du tigre, forme les agents chargés de contrôler le commerce illégal, et organise des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique dans les pays consommateurs de tigre pour réduire la demande.